Gregory Pincus
Naissance |
Woodbine, New Jersey (États-Unis) |
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Décès |
(à 64 ans) Boston, Massachusetts (États-Unis) |
Nationalité | américaine |
Domaines | Médecine, endocrinologie |
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Institutions | Université Harvard |
Diplôme | Université Harvard |
Renommé pour | Mise au point de la pilule contraceptive |
Gregory Goodwin Pincus, né le à Woodbine et mort le à Boston, est un médecin et biologiste américain, co-inventeur de la pilule contraceptive.
Biographie
Grégory Pincus est né de parents immigrants polonais de religion juive.
Il était un grand manager scientifique. On le surnommait "Goody" Pincus[1].
Il meurt de manière inattendue le 22 août 1967 à la suite d'une leucémie d'une espèce particulière dont il n'avait jamais parlé.
Carrière
En 1944, il devient président de l'institut Worcester Foundation for Experimental Biology fonctionnant grâce à des fonds privés à Shrewsbury, une petite ville du Massachusetts proche de Boston.
Apport scientifique
En 1936, il s’intéresse à la reproduction, à l'ovulation, à la fécondation et aux processus hormonaux qu'ils commandent. Il réalise des expériences avec les œstrogènes et montre que ces derniers peuvent provoquer une stérilité temporaire chez la lapine[2].
En 1939, il est le premier à réaliser une parthénogenèse chez un mammifère, une lapine, et ouvre la voie aux techniques de clonage modernes.C'est au bout de 200 tentatives que l’expérience fut couronnée de succès. Il avait obtenu ce résultat étonnant en refroidissant les œufs de la femelle vierge avant de les replacer dans l’utérus maternel.
En 1951, Pincus et son collaborateur le docteur Min-chueh Chang confirment que la progestérone, injectée à des lapines, à doses relativement importantes, empêchait leur ovulation[2].
En 1956, il met au point la première pilule contraceptive avec Noretindrona synthétisée par Luis E. Miramontes au Mexique en 1951. Ceci était le résultat de l'application, de la réaction de Birch à l'éthistérone (ou éthynyl-testostérone). En fait ,celle ci avait été appliquée d'abord à de la testostérone, donnant de la 19-nor-testostérone (également appelée nandrolone). Soumise à l'addition d’acétylène, cette molécule conduit, de la même façon que son analogue "entier", à un nor-stéroide " éthynylé" : le 19-nor-17α-éthynyl-testostérone, baptisé par la suite Noréthindrone. Les tests avaient débuté une dizaine d'années auparavant, à partir de diverses formes, qui ne bloquaient pas complètement l'ovulation mais contraignaient la régulation du cycle menstruel[2].
L'expérimentation fut pratiquée sur des femmes australiennes, françaises et portoricaines dont les médecins avaient porté la candidature. Les premières expériences furent mitigées, les doses d'hormones administrées étant beaucoup trop fortes. Cependant, la pilule fut mise en vente aux États-Unis dès 1957, mais uniquement comme moyen curatif aux dérèglements chez certaines femmes. Enfin, en 1960, elle fut autorisée à la vente comme contraceptif, aux États-Unis d'abord, puis dans tout le monde développé, non sans opposition de la part des gouvernements les plus conservateurs.
Son travail sur la pilule a été financé par la millionnaire Katharine McCormick, rencontrée en 1953 à l'initiative de Margaret Sanger, une activiste américaine qui avait fait la connaissance de Pincus en 1951.
Controverse
Ces recherches concernant les lapines vierges et mères fur controversées par l'église qui jugeait que cela remettait en cause l'Evangile. Il est vrai qu'à l'époque, les journaux américains parlait même de "pincogénèse"[1].
Notes et références
- Jean Jacques, Un chimiste au passé simple, Brochée,
- Jean Jacques, Hormones sur mesure, Les Cahiers de Sciences et vie, , p. 36-53