Aller au contenu

Lock Priso Bell

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Lock Priso Bell
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Décès
Bonabéri
Activité

Lock Priso Bell (aussi appelé Kum'a Mbape Bell[1]) est un chef Sawa de Bonabéri[2] qui exerça son pouvoir pendant près de 70 ans (1846-1916[3]). Avec Elami Joss[4], il est l'un des premiers résistants à l'occupation allemande des territoires douala[5].

Enfance et débuts

[modifier | modifier le code]

Le médecin et explorateur Max Buchner le décrit comme étant une personne qui donne une « impression favorable au premier regard. Il est imposant et bien corpulent, avec des muscles énormes et une poitrine extraordinairement large et puissante, un teint plutôt clair, une tête bien posée sur une nuque de taureau et avec des traits réguliers et fermes, il appartient à la meilleure des sortes et des plus réussies de prince nègre[1] ».

Résistance

[modifier | modifier le code]
Max Buchner.

En réaction au geste du serviteur du Reich, qui avait hissé haut le drapeau allemand plus tôt dans la journée, Lock Priso, chef du canton Bele Bele, roi d'Hickory Town, aujourd'hui Bonabéri, écrit une lettre en pidgin à Max Buchner - consul allemand - afin de sauvegarder la souveraineté de son territoire :

Pull that flag down… no man buy we… german trouble us plenty and want to give us plenty dash we tell them no... leave us free and not make us plenty trouble.
Lock Priso Bell
Hickory Town (Bonabéri), [1].

Il refuse de signer le traité germano-douala du [6], ce qui sera l'un des premiers acte de résistance anticolonialiste au Cameroun.

Punition, pillages et administration

[modifier | modifier le code]
 : assaut des bateaux de guerre Bismarck et Olga contre le village de Lock Priso[7].

Sous son règne, Bonabéri est bombardé en 1884[8]. Des combattants, dont certains du peuple abo sont exécutés. Le temple de Bonabéri, construit pas Joseph Jackson Fuller est détruit.

Le Tangué[9], la proue princière de la pirogue de Lock Priso[10], est prise dans le palais[11] lors de la démonstration de force militaire de 1884[12] et déposée depuis au musée national d'ethnologie de Munich parmi 30 000 autres objets pillés[1].

Une loi dite de la protection du sang allemand conduit à la ségrégation avec 1 km de no man's land, et à la création du quartier Neu Bell, aujourd'hui New Bell.

Une monnaie camerounaise, le kroo ou kru, supprimé en 1894, d'une valeur de 20 marks allemands est introduite.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d « Déclaration Solennelle Sur Le Tangué De Kum’a Mbape Bell (Lock Priso) - AfricAvenir International », sur www.africavenir.org (consulté le )
  2. « Rituel du souvenir »
  3. (en) Mark Dike DeLancey, Rebecca Mbuh, Mark W. Delancey, « Lock Priso Bell, chief », in Historical Dictionary of the Republic of Cameroon, Scarecrow Press, 2010 (4e éd.), p. 311 (ISBN 9780810873995)
  4. (en) « Bekolo Film Projects: Comment en arrive-t-on au traité Germano-Douala? » (consulté le )
  5. « Résistance Anti-Coloniale Au Cameroun - AfricAvenir International », sur www.africavenir.org (consulté le )
  6. « Sur les traces de Lock Priso - Ô cameroun ! », sur neoindependance.canalblog.com, (consulté le )
  7. Publié dans la Illustrirte Zeitung, le 28 février 1885 [1]
  8. « Les conquêtes et les résistances au Cameroun », Rapport,‎ , p. 9 (lire en ligne [PDF])
  9. « Art: Le «Tangué» du roi Lock Priso en passe d’être rapatrié au Cameroun », sur Actu Cameroun, (consulté le )
  10. « Lock Priso : Tous les messages sur Lock Priso - Ô cameroun ! », sur neoindependance.canalblog.com (consulté le )
  11. « Cameroon-Info.Net:: Art: Le «Tangué» du roi Lock Priso en passe d’être rapatrié au Cameroun », sur www.cameroon-info.net (consulté le )
  12. « Cameroun - Patrimoine historique: Le Tangué de Lock Priso attendu », sur 237online.com, (consulté le )

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (de) Max Buchner, Aurora colonialis. Bruchstücke eines Tagebuches aus dem ersten Beginn unserer Kolonialpolitik 1884/1885, Piloty & Loehle, München 1914
  • (en) Mark Dike DeLancey, Rebecca Mbuh, Mark W. Delancey, « Lock Priso Bell, chief », in Historical Dictionary of the Republic of Cameroon, Scarecrow Press, 2010 (4e éd.), p. 311 (ISBN 9780810873995)
  • Karine Oyono Essam, Hickory Town. Des palabres et des hommes (trilogie), AfricAvenir/Exchange & Dialogue, Douala, 2011 et 2016 (fiction)
  • Richard Tsogang Fossi: Kum'a Mbape Belle ba Dooh. In: Atlas der Abwesenheit. Kameruns Kulturerbe in Deutschland, Heidelberg 2023, 397-399.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]