Aller au contenu

Église catholique en Turquie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'Église catholique en Turquie (en turc : Türkiye'de Katolik Kilisesi), désigne l'organisme institutionnel et sa communauté locale ayant pour religion le catholicisme en Turquie.

L'Église en Turquie est sous la juridiction de huit circonscriptions ecclésiastiques qui ne sont pas soumises à une juridiction nationale au sein d'une église nationale mais sont soumises à la juridiction universelle du pape, évêque de Rome, au sein de l'« Église universelle »[1].

En étroite communion avec le Saint-Siège, les évêques des diocèses en Turquie sont membres d'une instance de concertation, la Conférence épiscopale de Turquie.

L'Église catholique est autorisée en Turquie[2],[3].

L'Église catholique est une communauté religieuse minoritaire de ce pays.

Législation en matière religieuse

[modifier | modifier le code]
Statuts constitutionnels de l'islam en 2009 dans les pays musulmans (dont les Républiques islamiques).
Apostasie dans les pays à prédominance musulmane.
  • Peine de mort
  • Prison, perte de la garde des enfants
  • Conversion illégale et criminelle

Depuis 1923, la Turquie a aboli le califat, n'a plus de religions d'État ni officielles, ce qui est confirmé par le préambule de la Constitution turque de 1982 : « en vertu du principe de laïcité, les sentiments de religion ne peuvent en aucun cas être mêlés aux affaires de l'État »[4].

Cependant, l'article 24 stipule que « L'éducation et l'enseignement religieux sont dispensés sous la surveillance et le contrôle de l'État. » et l'article 136 stipule que « La Direction des affaires religieuses (en turc : Diyanet İşleri Başkanlığı), qui fait partie de l'administration générale, remplit, conformément au principe de laïcité, en se tenant à l'écart de toutes opinions et idées politiques, et en se fixant pour but de réaliser la solidarité et l'union nationales, les fonctions qui lui sont confiées en vertu de la loi particulière qui la régit »[5].

Cet organisme étatique, le Diyanet, utilise l'impôt de citoyens musulmans sunnites, non-sunnites et non-musulmans pour financer exclusivement le culte sunnite. Les non-sunnites et non-musulmans doivent assurer un fonctionnement financièrement autonome[6]. Le budget du Diyanet est de 1,75 milliard d'euros en 2016, soit le double de celui du ministère de la Santé et le triple de celui du ministère des Affaires étrangères[7].

La Turquie n’est donc pas un État strictement laïc dans le sens où il n’y a pas de séparation entre la religion et l’État, mais plutôt une mise sous tutelle de la religion par l’État ; chacun reste cependant libre de ses croyances. La religion est indiquée sur les documents d’identité mais, la loi permet aux personnes de s’abstenir d’indiquer leur religion[8].

L'article 15 de la constitution stipule que « on ne peut porter atteinte à la liberté de religion » et l'article 24 que « Les cérémonies religieuses sont libres à condition de ne pas être contraires aux dispositions de l'article 14 [atteinte à l'intégrité de l'État] », autorisant ainsi l'Église catholique.

Catholicisme

[modifier | modifier le code]

L'Église catholique utilise cinq rites liturgiques en Turquie :

Institutions

[modifier | modifier le code]
Les diocèses catholiques

L'Église catholique en Turquie dispose de huit juridictions territoriales distinctes :

Nonce apostolique en Turquie, Azerbaïdjan et Turkménistan

[modifier | modifier le code]
  • Francesco Lardone † ( - 1966 retraité) ;
  • Saverio Zupi † ( - 1969 retraité) ;
  • Salvatore Asta † ( - , nonce apostolique au Portugal) ;
  • Sergio Sebastiani ( - démission) ;
  • Pier Luigi Celata ( - , nonce apostolique en Belgique et au Luxembourg) ;
  • Luigi Conti † ( - , nonce apostolique nommé à Malte et en Libye) ;
  • Edmond Y. Farhat † ( - , nonce apostolique nommé en Autriche) ;
  • Antonio Lucibello ( - 2015 démission) ;
  • Paul Fitzpatrick Russell, à partir du .

Dans une population de 80,8 millions où 99,8%[9] des habitants appartiennent à l'Islam, l'Église catholique est une communauté religieuse minoritaire avec 33 550 catholiques (0,05%) :


Situations des cultes en Turquie
Culte Population estimée Mesures d’expropriation [10] Reconnaissance officielle dans la Constitution ou à travers les Traités internationaux Financement des lieux de culte et du personnel religieux par l'État
Islam Sunnite 70 à 85 % (60 à 64 millions) Non Oui à travers le Diyanet cité dans la Constitution (article 136)[11] Oui à travers le Diyanet [12]
Duodécimain Bektachi, Alevi, Câferî, Alaouites ou Nusayris 19 à 29 % (14 à 23 millions) Oui [13],[10] Non [14] Non [12]
Judaïsme 20 000 Oui à travers le Traité de Lausanne (1923) [15]
Protestant 7 000 Non [15]
Catholique chaldéen 8 000
arménien 3 500 Oui Traité de Lausanne (1923) [15]
latin 20 000 Non [15]
grecque 50 Oui Traité de Lausanne (1923) [15]
Syriaques 2 000 Non [15]
Orthodoxe 15 000
Grec (Patriarcat œcuménique de Constantinople) 5 000 Oui Traité de Lausanne (1923) [15]
Arménien (Patriarcat arménien de Constantinople) 65 000
Église orthodoxe turque 10 000

Références

[modifier | modifier le code]
  1. « Catéchisme de l'Église Catholique »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur vatican.va (consulté le ).
  2. (en) « Freedom in the World 2015 Turkey »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur freedomhouse.org, (consulté le ).
  3. (en) « Bureau of Democracy, Human Rights and Labor International Religious Freedom Report for 2014 Turkey »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur state.gov, (consulté le ).
  4. « Turquie Constitution du 7 novembre 1982 », sur mjp.univ-perp.fr, (consulté le ).
  5. « Troisième partie Organes fondamentaux de la République », sur mjp.univ-perp.fr.
  6. Samim Akgönül, Religions de Turquie, religions des Turcs : nouveaux acteurs dans l'Europe élargie, Paris, L'Harmattan, , 196 p. (ISBN 978-2-7475-9489-9, LCCN 2006382557, lire en ligne), p. 69.
  7. Olivier Michel, « Turquie : ceux qui résistent encore à Erdogan », Le Figaro Magazine, semaine du 29 décembre 2017, pages 44-52.
  8. « Observatoire de la liberté religieuse Turquie », sur liberte-religieuse.org.
  9. (en) « The World Factbook Turkey », sur cia.gov, (consulté le ).
  10. a et b « http://www.la-croix.com/Religion/Urbi-Orbi/Monde/Le-gouvernement-turc-va-restituer-des-biens-saisis-a-des-minorites-religieuses-_NP_-2011-08-29-704560 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  11. http://www.tbmm.gov.tr/anayasa/anayasa_2011.pdf.
  12. a et b http://obtic.org/Dosyalar/Cahiers%20de%20l%27Obtic/CahiersObtic_2.pdf « Copie archivée » (version du sur Internet Archive).
  13. The World of the Alevis: Issues of Culture and Identity, Gloria L. Clarke.
  14. Gokalp, Altan, « Une minorité chîite en Anatolie : les Alevî », Annales, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 35, no 3,‎ , p. 748–763 (DOI 10.3406/ahess.1980.282666, lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  15. a b c d e f et g « Les minorités non musulmanes en Turquie : «certains rapports d’ONG parlent d’une logique d’attrition», observe Jean-Paul Burdy », sur Observatoire de la vie politique turque (consulté le ).