Chaouia (Maroc)
الشاوية
Nom arabe |
ach-Chāwiyah |
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Échelon |
Confédération tribale |
Territoire |
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Mode de vie | |
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Nombre de fractions |
13 |
Fractions |
Achach ; Mdakra ; Mediouna ; Mzab ; Mzamza ; Ouled 'Ali ; Ouled Bouziri ; Oulad Hriz ; Ouled Saïd; Ouled Sidi Ben Daoud ; Ouled Ziane ; Zeneta ; Ziaïda |
Langue principale |
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La Chaouia (en arabe : الشاوية ach-Chāwiyah ; en berbère : ⵜⴰⵎⵙⵏⴰ - Tamesna) est une région historique et géographique du Maroc qui s'étend sur près de 14 000 km2, entre le fleuve Oum Errabiâ au sud-ouest, l'oued Cherrat au nord-est, la plaine de la Tadla au sud-est et l'océan Atlantique au nord-ouest. Employé au pluriel — les Chaouia — le terme sert aussi à désigner la confédération tribale vivant dans la région.
Au début du XXème voici un exemple par la répartition des tribus de la Châouïa en quatre groupes principaux :
- Chehaouna, comprenant les Médiouna. les Oulâd Ziyân, les Ziyaïda et les Béni Oura.
- Oulâd Bou Resq comprenant les Oulâd Saïd, les Mzamza, les Oulâd Bou Ziri, les Oulâd Sidi Ben Dâoud et les Zenata.
- Oulâd Bou 'Atiya, comprenant les Oulâd Hariz, les Mdhakra et les Oulâd "Ali.
- Mzâb, comprenant les Oulâd Merah, les A'châch et les Mlal.
De nos jours, la région fait partie, aux côtés de la région historique de la Doukkala, de la région administrative Casablanca-Settat et correspond à la préfecture de Casablanca et aux provinces de Berrechid, de Benslimane et de Settat[1],[2],[3].
Étymologie
[modifier | modifier le code]Le nom « Chaouia » provient du mot arabe chaoui, qui veut dire « éleveur de moutons » ; ainsi, le terme Chaouia signifie « pays des éleveurs de moutons »[4].
Histoire
[modifier | modifier le code]Le Pays de Tamesna, renommé Chaouia par les arabes, faisait partie du royaume des Berghouata entre le VIIIe et XIe siècles avant d'être conquis par les Almoravides[5].
À la suite de la défaite des Berghouata, Après la capture de la ville de Marrakech en 1147 par Abd al-Mu'min, celui-ci a encouragé l'installation de tribus arabes bédouines dans la région et le reste des plaines côtières marocaines, largement dépeuplées et inhabité après la conquête almoravide. Parmi ces tribus arabes figuraient les Banu Hilal les Banu Ma'qil et les Banu Sulaym.
Cette politique d'immigration massive par les almohades a entraîné une diffusion accrue de la langue arabe et une montée en importance des éléments arabes dans l'équilibre du pouvoir au Maroc, à tel point que personne ne pouvait gouverner sans leur coopération[6].
Au début du XXe siècle, la région connaît une forte rébellion[7]. Qui marquera la 3e grande guerre du Maroc à partir de la guerre de la chaouia. En 1907, les Français pénètrent dans la région avant d'étendre leur domination sur le reste du Maroc[8]. Pendant le protectorat français, la Chaouia fait partie de la Subdivision autonome de Casablanca. Elle est alors divisée en trois Contrôles civils: Chaouia-Nord (Casablanca), Chaouia-Centre (Berrechid) et Chaouia-Sud (Settat).
Démographie
[modifier | modifier le code]Composition tribale
[modifier | modifier le code]Les tribus Chaouia (ou Shawiya) proviennent de diverses origines principalement : arabes et berbère arabisé[9]. Quant à déterminer l’importance relative de ces apports pour chaque tribu, cela est rendu impossible par l’absence de sources historiques fiables et concises décrivant précisément l’évolution démographique locale entre la chute du royaume des Berghouatas au XIe siècle et l’arrivée des tribus arabes bédouines encouragées par les Almoravides.
En outre, comme le montre une étude française sur les tribus marocaines, parue en 1915, toutes ces tribus se réclament d'une origine arabe. Cela témoigne des revendications ethniques et politiques des populations de la région. Néanmoins, en se basant sur des sources récentes[10],[11], à considérer donc avec précaution, la confédération tribale des Chaouia est découpée en 14 tribus arabophones[12] dont l’origine est décrite comme suit :
Tribu Arabe
[modifier | modifier le code]- les Achach, tribu d'origine principalement arabe sulaym[10] ;
- les Oulad Ali, tribu d'origine arabe maqilienne, parente de la fraction Ahlaf des Mdakra[13] ;
- les Oulad Hriz, tribu d'origine principalement arabe jochem, comprenant quelques fractions d'origine berbère. Elle a également absorbé un groupement originel de Berghouatas masmoudiens[14] ;
- les Oulad Saïd, tribu d'origine arabe zoghba qui s'est établie dans la région pendant l'ère mérinide[15] ;
- les Oulad Ziane, tribu d'origine arabe zoghba, scindée entre deux territoires séparés par les Mediouna et les Oulad Hriz[16] ;
- les Beni Meskine, d'origine arabe sulaym et ayant des liens avec les Beni Amir et des Beni Moussa, font ethniquement et linguistiquement partie des Tadla et non pas des Chaouïa. Ils ont cependant été rattachés administrativement aux Chaouia au XIXe siècle en raison de leur soutien au Makhzen tandis que le reste des Tadla entrait en dissidence[11].
Tribu Arabo-berbère / Arabisé
[modifier | modifier le code]- les Oulad Sidi Ben Daoud, tribu arabisé d'origine principalement berbère sanhaja ; à l'origine fraction des Oulad Bouziri dont elle s'est séparée pour s'ériger en tribu[17] ;
- les Mdakra, tribu arabo-berbère constitué d'un élement d'origine arabe représenté par les fractions hilalo-maqilienne (fractions Ahlaf et Sabbah) et d'un élément d'origine berbère houara (fraction Mellila). Cette tribu s'est superposée à un groupement de berbères masmouda, les Ouled Çalâh peuvent être considérés comme leurs descendants[13].
- les Mediouna, tribu arabisé d'origine berbère zénète[18] ;
- les Oulad Bouziri, tribu arabisé d'origine berbère sanhaja[17] ;
- les Zenata, tribu arabisé d'origine berbère zénète[19] ;
- les Ziaïda, tribu arabo-berbère sanhaja, ayant néanmoins intégré au long de son histoire des éléments arabes non arabisé de souches diverses et ayant absorbé, entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, la tribu zénète des Beni Oura[20].
- les Mzamza, tribu arabo-berbère masmoudienne ayant été formée par des masmouda d'Amizmiz, avec des fractions d'ascendance arabes Jochem[17].
- les Mzab, tribu d'origine berbère zénète ayant absorbé un groupe arabe (fractions Hamdaoua - Ahlaf - Ouled Amar - Beni Ritoun)[10].
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Mission Scientifique du Maroc (coll.), Villes et Tribus du Maroc: Casablanca et les Chaouïa, Ed. E. Leroux (Paris), 1915
- Frédéric Weisgerber, Casablanca et les Châouïa en 1900, préface du général Albert-Gérard-Léon d'Amade (1856-1941), Casablanca : sur les presses des Imprimeries réunies de la « Vigie marocaine » et du « Petit Marocain » , 1935, 139 p., fig., avec un plan de Casablanca et une carte des Châouïa, des reproductions d'aquarelles de E. W. Soudan et de photographies de l'auteur et de G. L. Tricot.[1]
- E. Marchand, Casablanca, la Chaouia, Ed. Larose (Paris), 1918
- H. G. Conjeaud, Histoire militaire de la Chaouia depuis 1894, Casablanca, Les Ed. du Moghreb [ 1938 ] ; in-12 (219 pp.)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
Références
[modifier | modifier le code]- "Chaouia" sur l'Encyclopédie Universalis
- J.F. Troin & M. Berriane, Les espaces satellites de Casablanca : Chaouia et Doukkala, dansMaroc : régions, pays, territoires, 2002, p. 71-86 (ISBN 2-7068-1630-9)
- E. Lapeyre & E. Marchand, Casablanca, la Chaouia, 1918 (N. 2 43-120-3)
- Miloudi Belmir, « Dr F. Weisgerber sur les pistes des Chaouia », sur Libération Maroc, (consulté le ) : « Ce terme pluriel « Chaoui », signifie possesseurs de troupeaux de moutons. À l’origine, il servait vraisemblablement à désigner les Berbères nomades et tant que l’on tint compte de son étymologie — ainsi que semble l’avoir fait Ibn Khaldoun — le nom de Chaouia ne paraît pas avoir été donné indistinctement à toutes les tribus du Tamsna, mais seulement à celles purement pastorales des steppes de l’intérieur auxquelles il s’appliquait mieux qu’à la population déjà en partie agricole de la plaine littorale. Par la suite, ce qualificatif devint un véritable nom ethnique et sa signification première tomba dans l’oubli » - F. Weisberger (1935) ».
- S. Lévy, Pour une histoire linguistique du Maroc, dans Peuplement et arabisation au Maghreb occidental: dialectologie et histoire, 1998, p. 11-26 (ISBN 84-86839-85-8)
- (en) Elizabeth Isichei, A History of African Societies to 1870, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-45599-2, lire en ligne)
- E. Burke, Mouvements sociaux et mouvements de résistance au Maroc: la grande siba de la Chaouia (1903-1907), dans Hesperis Tamuda Rabat, vol.17, 1976, p. 149-163
- J. Augarde, Le général d'Amade pacificateur de la Chaouia dans Revue historique de l'armée, no 166, 1987, p. 24-32 (ISSN 0035-3299)
- (en) David M. Hart, Tribe and Society in Rural Morocco, Routledge, , 27–28 p. (ISBN 9781135302542, lire en ligne)
- Villes et Tribus du Maroc: Casablanca et les Chaouïa (op. cit.), Tome II, p. 157-190
- Rahal Kaisser & Mustapha Moubarik, Les Béni Meskine - Essai monographique sur leurs origines, Association ABM-DH
- Mission scientifique du Maroc Auteur du texte et Maroc Résidence générale de la République française Auteur du texte, « Archives marocaines : publication de la Mission scientifique du Maroc », sur Gallica, (consulté le )
- Villes et Tribus du Maroc: Casablanca et les Chaouïa (op. cit.), Tome II, p. 117-156
- Villes et Tribus du Maroc: Casablanca et les Chaouïa (op. cit.), Tome II, p. 71-116
- Villes et Tribus du Maroc: Casablanca et les Chaouïa (op. cit.), Tome II, p. 191-242
- Villes et Tribus du Maroc: Casablanca et les Chaouïa (op. cit.), Tome II, p. 24-29
- Villes et Tribus du Maroc: Casablanca et les Chaouïa (op. cit.), Tome II, p. 243-320
- Villes et Tribus du Maroc: Casablanca et les Chaouïa (op. cit.), Tome II, p. 15-23
- Villes et Tribus du Maroc: Casablanca et les Chaouïa (op. cit.), Tome II, p. 30-44
- Villes et Tribus du Maroc: Casablanca et les Chaouïa (op. cit.), Tome II, p. 45-70