A Toccata of Galuppi's
Une Toccata de Galuppi
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A Toccata of Galuppi's (Une Toccata de Galuppi) est un poème de Robert Browning, vraisemblablement écrit entre 1847 et 1853[1] et initialement publié dans le recueil de 1855, Hommes et Femmes.
Le titre, marqué par le cas possessif (of Galuppi's), indique que le morceau, la toccata, « appartient » (appartenance et non possession) au compositeur vénitien Baldassare Galuppi (et non Baldassaro comme dit dans le poème, vers 1), 1706-85, qui en est l'auteur. Le locuteur est un Anglais vivant au XIXe siècle, ce qui est signalé à la strophe III, vers 9 : « Je n'ai jamais quitté l'Angleterre » (I was never out of England) ; il joue ou écoute la toccata et se voit progressivement transporté en imagination dans la Venise du XVIIIe siècle pendant la période du Carnaval.
En réalité, Galuppi, surtout connu pour sa musique sacrée, n'a écrit aucune toccata[2]. Il semble que Browning ait ici commis une erreur (« volontaire » ou non ? Voir « La polyphonie du poème »), qu'il répéta d'ailleurs, puisqu'en 1887, il prétendait posséder deux manuscrits de toccatas du musicien[3].
Sa versification est originale : quinze strophes de trois vers (tercets), soit quarante-cinq tétramètres (ou octamètres selon que l'on considère l'accent ou la syllabe), chacun de huit accents et seize syllabes, selon un schéma rythmique privilégiant le trochée (— u), ce qu'il est difficile de réaliser en anglais sur plus de quelques pieds en raison des variations de l'accent tonique ; enfin, chaque tercet est monorime. Ainsi, la virtuosité technique de l'ensemble fait écho au genre de la toccata, destiné à éblouir par la vivacité du frappé.
A Toccata of Galuppi's
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1. Oh Galuppi, Baldassaro, this is very sad to find! |
1. Oh, Galuppi, Baldassaro, c'est bien triste à savoir ! |
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Le jour de l'Ascension, le Doge célébrait une messe de noces à la cathédrale Saint-Marc. Il s'y agissait de l'union de sa cité avec la Mer Adriatique dont dépendait sa prospérité. Un anneau jeté dans les flots symbolisait la puissance maritime de Venise à l'époque de la Renaissance.
- Shylock's bridge (le pont de Shylock) : le Rialto sur le Grand Canal dans Le Marchand de Venise (The Merchant of Venice) de Shakespeare.
- Le clavicorde est l'un des ancêtres du clavecin.
- Il s'agit-là, comme dans ce qui suit, des accords utilisés par le compositeur ; ici, la tierce mineure (lesser), faite de deux notes que séparent quatre demi-tons.
- Sixte : deux notes séparées par un intervalle de six degrés ; sixte diminuée : sixte diminuée d'un demi-ton, par exemple de mi à ré bémol.
- Suspensions, solutions, termes de théorie musicale. La « suspension » est en français la « note étrangère » ou « note ornementale ; la « solution » ou, plus couramment utilisé, la « résolution », ou encore « note résolutive » est la technique permettant de transformer une dissonance, soit en une consonance — résolution régulière — soit en une nouvelle dissonance — résolution irrégulière ».
- Septième : deux notes séparées par sept degrés, par exemple la septième mineure ré-do ou la septième majeure do-si.
- Le 5e degré d'une gamme qui attend sa résolution.
- À l'octave est ici dévolue la tâche de résoudre l'attente sur la dominante.
Références
[modifier | modifier le code]- Robert Browning, The Poems, Volume One, ed. John Pettigrew, New Haven and London, Yale University Press, 1981, p. 550-552.
- Charles Van den Borren, « Research regarding the fictional toccata by Galuppi of Browning's poem », The Musical Times, , p. 314–316.
- Philip V. Allingham, Robert Browning's A Toccata of Galuppi's (1855), site /victorianweb.org, consulté le 11 juin 2010.
- Selon Claude Abremont, la « suspension » est une ou des notes ne faisant pas partie d'un accord mais reliées mélodiquement aux notes réelles d'un accord ; en autres termes, il s'agit des notes d'un accord tenues en l'attente d'un autre accord ; Claude Abremont, Guide de la théorie de la musique, Fayard, 2001 (ISBN 978-2-213-60977-5), p. 177.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Arthur Symons, An Introduction to the Study of Robert Browning, Londres, J. M. Dent, 1906.
- William Lyon Phelps, Robert Browning, New York, Archon, 1968.
- Edgar F. Harden, A New Reading of Browning's A Toccata of Galuppi's Victorian Poetry 11, 1973,p. 330-336.