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Abbaye de Saint-Gall

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Abbaye de Saint-Gall
Vue de l’abbaye de Saint-Gall.
Vue de l’abbaye de Saint-Gall.

Ordre Bénédictin
Fondation 612 (ermitage) ou 719 (monastère)[1]
Fermeture 1798
Diocèse Saint-Gall
Fondateur Othmar de Saint-Gall
Dédicataire Saint Gall
Style(s) dominant(s) baroque
Protection Patrimoine mondial Patrimoine mondial (1983)
Bien culturel d'importance nationale
Localisation
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Saint-Gall Saint-Gall
Circonscription électorale Saint-Gall
Ville Saint-Gall
Coordonnées 47° 25′ 23″ nord, 9° 22′ 38″ est
Géolocalisation sur la carte : canton de Saint-Gall
(Voir situation sur carte : canton de Saint-Gall)
Abbaye de Saint-Gall
Géolocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Abbaye de Saint-Gall

Abbaye de Saint-Gall *
Image illustrative de l’article Abbaye de Saint-Gall
Vue aérienne de l'abbaye de Saint-Gall
Coordonnées 47° 25′ 23″ nord, 9° 22′ 38″ est
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Type Culturel
Critères (ii) (iv)
Numéro
d’identification
268
Région Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription (7e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

L’abbaye de Saint-Gall (Kloster St. Gallen) est une abbaye bénédictine fondée au VIIIe siècle et située à Saint-Gall, en Suisse alémanique. Elle fut pendant plusieurs siècles, avec sa bibliothèque, l'un des monastères bénédictins les plus importants d'Europe.

Martyre de Wiborada

Le monastère fut fondé en 719 et nommé en l'honneur de Gallus, un Irlandais compagnon de saint Colomban de Luxeuil, qui a vécu et évangélisé dans la région à partir des années 610. Il mourut en 646 dans son ermitage qui deviendra Saint-Gall[1].

Charles Martel nomma Othmar de Saint-Gall comme gardien des reliques de saint Gall. Pendant le règne de Pépin le Bref, Othmar fonde les célèbres écoles de Saint-Gall, où fleurissent les arts, les lettres et les sciences. Sous l'abbé Waldo de Reichenau (740 - 814), on commence à copier des manuscrits et la célèbre bibliothèque de l'abbaye de Saint-Gall voit le jour. Plusieurs moines anglo-saxons et irlandais y viennent copier des manuscrits et y composer des ouvrages : Notker de Liège, Notker le Bègue, Notker Labeo ou encore Hartker (auteur des antiphonaires du monastère). À la demande de Charlemagne, le pape Adrien Ier y envoie des chantres particulièrement distingués, qui y propagent le chant grégorien. Plus de 400 manuscrits subsistent de cette époque.

C'est Heito, évèque de Bâle et abbé du couvent de Reichenau qui envoie un plan de monastère idéal à Gozbert, abbé de Saint-Gall, pour la construction d'un complexe monastique bénédictin tel que défini par les conciles réformateurs d'Aix-la-Chapelle du IXe siècle[2].

Au siècle suivant, l'abbaye entre en conflit avec l'abbaye de Reichenau, sur le lac de Constance. Entre 924 et 933, l'invasion des Magyars menace l'abbaye, et les livres et parchemins de la bibliothèque sont envoyés à Reichenau ; la plupart sont rendus à Saint-Gall une fois passé le risque de pillage. Durant ce pillage, sainte Wiborada est tuée. Elle est la première femme canonisée par le pape Clément II en 1047.

Au XIIIe siècle, l'abbaye et le village forment une principauté immédiate, que les abbés dirigent comme princes du Saint-Empire romain germanique.

Sous l'abbé Pius (1630 - 1674), on y construit une imprimerie. En 1712, le prince-abbé de St-Gall est au cœur du problème menant à la Guerre de Toggenburg. Le site est pillé par des Suisses et la plus grande partie des livres est emportée à Zurich et à Berne. La paix revenue, Saint-Gall devient la résidence de l'évêque et abrite les bureaux du canton ainsi que ce qui reste de la bibliothèque.

Il reste peu de vestiges de l'abbaye médiévale. La plupart des bâtiments, y compris l'abbatiale, furent construits entre 1755 et 1768 dans le style baroque.

Il y a eu au total 73 abbés régnants (dont six anti-abbés) entre 719 et 1805. Une liste complète de biographies des abbés a été publiée par Rudolf Henggeler en 1929[3].

Trésors culturels

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La bibliothèque de l'abbaye de Saint-Gall est reconnue comme l'une des plus riches de l'époque médiévale. Elle abrite l'une des plus vastes collections de manuscrits du Haut Moyen Âge de l'espace germanophone d'Europe, dont le psautier d'or de Saint-Gall datant du IXe siècle. En 2005, elle contenait 160 000 livres, dont 2 200 écrits à la main et 500 vieux de plus d'un millénaire. On procède depuis 2006 à la numérisation des manuscrits.

La bibliothèque a aussi un document unique du IXe siècle, le plan de Saint-Gall, le seul dessin d'architecture majeur de la période d'environ sept cents ans comprise entre la fin de l'Empire romain et le XIIIe siècle. Ce qu'on voit sur le plan dessiné ne fut jamais construit. Il fut nommé ainsi parce qu'il a été conservé dans la bibliothèque, où il se trouve aujourd'hui.

En 1983, l'UNESCO a inscrit l'abbaye de Saint-Gall au Patrimoine mondial, parce qu'elle est « un parfait exemple de monastère carolingien ».

307 manuscrits de la bibliothèque de Saint-Gall sont consultables en ligne[4].

Lieu de tournage

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Des séquences ont été tournées à l'abbaye dans le cadre d'un numéro de l'émission Secrets d'Histoire consacré à Charlemagne, intitulé Sacré Charlemagne !, diffusé le sur France 2[5].

Notes et références

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  1. a et b (de) « Gallus », sur le site du Dictionnaire œcuménique des saints (Ökumenisches Heiligenlexikon) (consulté le ).
  2. Odile Canneva-Tétu, Architecture des abbayes, Luçon (85), éditions Ouest-France, , 48 p. (ISBN 978-2-7373-5906-4), p. 10
  3. (de) Liste des abbés de Saint-Gall par P. Rudolf Henggeler (1929), sur www.sg.ch, consulté le 12/09/2018.
  4. CESG.
  5. « Secrets d'Histoire - Sacré Charlemagne », sur Inatheque (consulté le ).

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Articles connexes

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Liens externes

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