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Gerhard Richter

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Gerhard Richter
Gerhard Richter à Prague en 2017
Naissance
Période d'activité
Nationalité
Allemande
Activité
Artiste peintre
Formation
Académie des Beaux-arts de Dresde
Représenté par
Marian Goodman Gallery (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieux de travail
Mouvement
Capitalist realism (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Isa Genzken (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Heinrich Eufinger (d) (beau-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Site web
Œuvres principales
Akt auf einer Treppe
Abstraktes Bild
Spiegel

Gerhard Richter, né à Dresde le , est un artiste peintre allemand dont l'œuvre est reconnue, depuis les années 1980, « comme une expérience artistique inédite et remarquable[1] ». Peintre polymorphe, il aborde tantôt des sujets figuratifs, tantôt produit des œuvres abstraites.

Gerhard Richter est né en 1932 à l'hôpital de Dresde[2] ; il a grandi à Reichenau et à Waltersdorf en Haute-Lusace, où son père travaillait comme instituteur.

Après une formation initiale de peintre, il est admis à l'Académie des Beaux-arts de Dresde, à sa seconde candidature. Il y obtient une maîtrise, diplôme qui lui permet de bénéficier d'un atelier pour trois ans. Son intérêt pour la peinture abstraite, Jackson Pollock et Lucio Fontana en particulier, motive son passage à l'Ouest en 1961. Finalement établi à Düsseldorf, il est l'élève de Karl-Otto Götz et rencontre Sigmar Polke, Blinky Palermo et le futur galeriste Konrad Fischer-Lueg.

Gerhard Richter par Lothar Wolleh vers 1970

Il peint la première œuvre de son catalogue en 1962 : Tisch (« Table »), une huile peinte d'après une photographie de presse.

À la fois photographe du quotidien et peintre, il reproduit sur la toile les sujets de ses photos. Paysages, natures mortes et scènes intimes parsèment ainsi une œuvre par ailleurs essentiellement constituée d’œuvres abstraites qu'il nomme, invariablement, Abstraktes Bild (« Toile abstraite »). Les sources documentaires du travail de Gerhard Richter : les photos de presse, ses propres photos, les clichés d'amateur qu'il collectionne, ont été réunis pour former un atlas exposé pour la première fois en 1972.

Parallèlement à ses expositions personnelles, il exerce une activité de professeur dans plusieurs écoles d'art, notamment à Hambourg, Düsseldorf ou Halifax (Nouvelle-Écosse, Canada), il est notamment le professeur de l'artiste Pia Fries.

Il reçoit de nombreuses récompenses dont le Junger Western Art à Recklinghausen en 1967, le prix Arnold Bode à la Documenta de Cassel en 1981, le prix Oskar Kokoschka à Vienne en 1985, le Prix Wolf des Arts en Israël en 1994/95 et le Praemium Imperiale au Japon en 1997.

En 1957, son premier mariage l'unit à Marianne Eufinger, la future Ema de son Akt auf einer Treppe (Nu dans l'escalier, Cologne, musée Ludwig)[3], référence au célèbre Nu descendant un escalier de Marcel Duchamp et manifeste de sa technique du flou[N 1] dans la figuration initiée en 1963 (Hirsch). Sa fille Betty, née en 1966, aura trois toiles à son prénom : deux peintes en 1977 (deux gros plans de visage) et une en 1988. Dans cette dernière Betty, il la figure la tête tournée.

Deuxième mariage en 1982 avec la sculptrice Isa Genzken, sujet de deux portraits en 1990 (Isa).

Il se marie enfin en 1995 avec Sabine Moritz qui donnera naissance à leur fils Théo la même année ; tous deux seront les modèles de la série S. mit Kind (S. avec enfant). Enfin, il peindra son seul autoportrait connu en 1996, Selbstportrait[4].

Il vit et travaille désormais à Cologne.

Entre 1981 et 1983, alors que s'impose en RFA la peinture spontanée, subjective et colorée des Nouveaux Fauves, Gerhard Richter peint d'après ses photographies, des paysages enneigés, des bougies et des crânes. Il est fascinés par ces derniers, « notamment par la distance qu'ils instaurent ». Le recours à un motif pluridisciplinaire de l'histoire de l'art canalise l'expression de ses propres angoisses en les fondant dans la tradition. Cependant, il apporte une note absurde à l'adresse du memento mori en renversant le crâne, écho aux tableaux accrochés à l'envers de Georg Baselitz[5].

  • En , Ema (nude descending a staircase) (1992), a été vendu pour 320 000 $ chez Phillips à New York.
  • Il est désormais l'artiste vivant le plus cher du monde () puisque l'une de ses œuvres abstraites de 1994 a été vendue 34,2 millions de dollars[6].
  • Nouveau record le mais cette fois avec une œuvre figurative : Domplatz, Mailand 1968 vendue 37,1 M$ par Sotheby's.
  • « J’ai une santé moyenne, une taille moyenne (1,72 m), je suis moyennement beau. Si j'évoque ceci, c’est parce qu’il faut avoir ces qualités pour pouvoir peindre de bons tableaux. » (in Texte de l'exposition avec Sigmar Polke, 1966)
  • « Mes tableaux sont sans objet ; mais comme tout objet, ils sont l’objet d’eux-mêmes. Ils n’ont par conséquent ni contenu, ni signification, ni sens ; ils sont comme les choses, les arbres, les animaux, les hommes ou les jours qui, eux aussi n’ont ni raison d’être, ni fin, ni but. Voilà quel est l’enjeu. (Mais il y a quand même de bons et de mauvais tableaux.) » (in Notes, 1984)
  • « Les toiles abstraites mettent en évidence une méthode : ne pas avoir de sujet, ne pas calculer, mais développer, faire naître. » (in Notes, 1985)
  • « Nous avons plus d'une douzaine d'écoles en Allemagne fédérale. Elles sont parasitées par les pires artistes allemands qui alimentent leur coterie grâce à un système incestueux et ennuyeux. Ces prétendus artistes, incapables de gagner leur croûte, y sont nommés professeurs, dotés d'ateliers, avec tout le prestige et l'argent que cela implique. Ils ne se contentent pas de cultiver et de répandre la sottise, d'en rebattre les oreilles aux étudiants, ils s'arrangent pour que chaque élève et tout nouveau collègue stagnent en deçà du niveau le plus bas. Ils peuvent ainsi rester eux-mêmes dans leur moisissure confinée sans être mis en danger. » (in Notes, 08/06/1983)
  • « L’art est la plus haute forme de l’espoir. » (in catalogue de l'exposition collective Documenta 7, Cassel, 1982)

Expositions (sélection)

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Expositions personnelles

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puis -  : Museum Ludwig, Cologne[16].
puis -  : Kunst- und Ausstellungshalle der Bundesrepublik Deutschland, Bonn ; -  : Moderna Museet, Stockholm.
puis -  : Art Institute of Chicago ; -  : Museum of Modern Art, San Francisco.
puis -  : Lenbachhaus, Munich.
puis -  : Musée d'Art national de Chine, Pékin ; -  : Galerie nationale d'Écosse, Edimbourg.
puis -  : Neue Nationalgalerie, Berlin ; -  : Centre Georges-Pompidou, Paris[25].
puis -  : Kunstmuseum, Winterthour.
puis -  : Museum of Contemporary Art, Los Angeles.

Expositions collectives

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Shädel. Crâne, une huile sur toile de 1983, collection du musée d'Art contemporain de la Haute-Vienne, château de Rochechouart est exposée dans la section « Vanité »[5].

Notes et références

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  1. Elle apparaît dans l'art optique en 1957 chez le peintre polonais Wojciech Fangor.

Références

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  1. Site musée de Grenoble, exposition temporaire : Richter en France 7 mars - 1er juin 2009 lire en ligne (consulté le 1er juin 2010).
  2. Dietmar Elger 2010, p. 3.
  3. (de) « Gerhard Richter, Ema, Akt auf einer Treppe », sur www.gerhard-richter.com.
  4. Le tableau sur le site du peintre. Page consultée le 16 avril 2012.
  5. a et b Jean-Rémi Touzet, Les choses. Une histoire de la nature morte, Paris, Lienart éditions, , 447 p. (ISBN 978-2-35906-383-7), p. 152
  6. lire en ligne (consulté le 11 février 2013).
  7. Thierry Grizard, « Gerhard Richter, Eisberg, un tableau magistral du peintre allemand », sur www.artefields.net, .
  8. (en) Matthew Stearns, Sonic Youth's Daydream Nation, Bloomsbury Publishing USA, (ISBN 9781441128867, lire en ligne)
  9. « Glenn »
  10. (en) « Gerhard Richter, October 18, 1977, 1988 », sur Museum of Modern Art.
  11. « Newsweek : Trop «politiquement correct», l'achat du MoMA ? », Libération,‎ (lire en ligne).
  12. Robert Storr (trad. Christian-Martin Diebold), "Septembre" : une peinture d'histoire de Gerhard Richter, Paris, La Différence, , 95 p. (ISBN 978-2-7291-1945-4).
  13. (de) Christin Klaus, "Lux et color" : Gerhard Richters Kölner Domfenster im Kontext zeitgenössischer sakraler Glasfenster, Marburg, Tectum, , 164 p. (ISBN 978-3-8288-2802-5).
  14. « Tableau abstrait [946-3] » Œuvres » Gerhard Richter », sur www.gerhard-richter.com (consulté le ).
  15. B. H. D. Buchloh, Gerhard Richter (catalogue d'exposition), Paris, Centre national d'art et de culture Georges Pompidou, 73 p. (ISBN 9782858500291).
  16. (de) Thomas Dreher, « Gerhard Richter. Atlas der Fotos, Collagen und Skizzen », Das Kunstwerk. Zeitschrift für moderne Kunst,‎ , p. 105-106 (lire en ligne).
  17. « Gerhard Richter au Musée d'art moderne de la Ville de Paris. Le vrai, le beau, l'inqualifiable », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  18. « Les Richter de Gerhard Richter au Carré d'art de Nîmes », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  19. Sophie Richard, « Rétrospective picturale de Gerhard Richter », sur www.exporevue.com, .
  20. a et b Sabine Ginoux, « la peinture élégiaque de Gerhard Richter », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. Philippe Dagen, « Richter, un peintre s'explique », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  22. « Richter en France », sur Centre national des arts plastiques.
  23. Harry Bellet, « Artiste conceptuel, abstrait lyrique : Gerhard Richter rayonne partout », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  24. Pascale Nivelle, « Gerhard Richter à échelle humaine », Libération,‎ (lire en ligne)
  25. Philippe Dagen, « Gerhard Richter, entre figuration et abstraction », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  26. Thomas Sotinel, « « L’Œuvre sans auteur » : voir l’Allemagne en peinture », Le Monde,‎ (lire en ligne).

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • Philippe Dagen, « Richter, le gris de plomb et de cendres du XXe siècle », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Bruno Eble, Gerhard Richter : la surface du regard, Paris, L'Harmattan, 2006 (ISBN 9782296015272), 237 p.
  • Dietmar Elger (trad. Caroline Jouannic), Gerhard Richter, Paris, Hazan, , 334 p. (ISBN 978-2-7541-0064-9, présentation en ligne).
  • (en), (de) Dietmar Elger, Gerhard Richter : catalogue raisonné, Berlin, Hatje Cantz Verlag, 2011-2022, 6 vol.
  • Thierry Grizard, « Gerhard Richter et la photographie », sur www.artefields.net, .
  • Dictionnaire Bénézit, « Richter, Gerhard », dans Dictionnaire critique et documentaire des peintres,sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 11, éditions Gründ, , 13440 p. (ISBN 2700030214), p. 672-674.
  • Jérôme Coignard, "Gerhard Richert, un géant à Paris", Connaissance des arts, no 705 , p. 50–59.
  • Sabine Ginoux, « La peinture élégiaque de Gerhard Richter », La Croix, .
  • Itzhak Goldberg, "Gerhrard Richert, Peintre multitâche", Beaux Arts Magazine, no 336 , p. 82–89.
  • "Le mystère Richter", Arts Magazine, no 66 , p. 66.
  • Michel Poivert, « De l'apparence photographique. Richter », dans Peintres photographes : de Degas à Hockney, Paris, Citadelles & Mazenod, (ISBN 978-2-85088-720-8), p. 174-183.
  • Jürgen Schreiber, Richter, peintre d'Allemagne. Le drame d'une famille, traduction française par Mariette Althaus, édition française : Les Presses du réel, 2012 (ISBN 978-2-84066-421-5), 336 p. (présentation éditeur).
  • Erik Verhagen, « Bête comme un peintre. Les portraits de famille de Gerhard Richter », Les Cahiers du Musée national d'art moderne, no 90, , p. 42–60.
  • Erik Verhagen, « Gerhard Richter. Doute, désespoir et destruction », Art Press, , p. 34–40.
  • Erik Verhagen, « Gerhard Richter Photographies peintes », Art Press, , p. 75.

Articles connexes

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Liens externes

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