Gurani
Gurani | |
Pays | Iran, Irak |
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Nombre de locuteurs | 44 047[1] |
Classification par famille | |
Codes de langue | |
IETF | hac
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ISO 639-2 | ira[2]
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ISO 639-3 | hac
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Le gurani ou gorani est un dialecte kurde, apparenté aux langues iraniennes, parlé au centre-sud du Kurdistan iranien et sporadiquement au Kurdistan irakien[3]. Il est rattaché au groupe linguistique kurde du Sud.
Définition
[modifier | modifier le code]Situation géographique
[modifier | modifier le code]Le gorani ou guranî est un groupe de dialectes kurdes parlés essentiellement au sud-ouest du Kurdistan iranien, dans les régions situées à l'ouest de Kermanshah), dans la région de Hewraman (à cheval sur la frontière irano-irakienne), sur les régions frontalières à l'ouest de Sine, et dans une trentaine de villages situés à l'est de Mossoul au Kurdistan irakien (tribu de Badjwan)[4].
Le goranî est aussi le dialecte le plus pratiqué par les communautés adeptes de la religion Ahl-i Haqq (appelée aussi Yarsanisme ou Kakai), ce qui entraîne parfois une identification abusive de l'un avec l'autre[5].
Dialectologie
[modifier | modifier le code]Les spécialistes le rattachent à la famille des dialectes kurdes zaza ou dimili, formant la famille des dialectes zaza–gorani[4].
On distingue quatre dialectes principaux dans le groupe du goranî : le bajelanî, le hawramî (de la région de Hewraman), le sarli et le shabaki[4].
Phonologie
[modifier | modifier le code]Les tableaux des voyelles[6] et des consonnes[7] montrent la phonologie du dialecte hawramani du gorani.
Antérieure | Centrale | Postérieure | |
---|---|---|---|
Fermée | i [iː] ɪ [ɪ] |
u [uː] ʊ [ʊ] | |
Moyenne | e [eˑ] | o [oˑ] | |
Ouverte | ɛ [ɛ] | a [a] ā [aː] | ɔ [ɔ] |
Consonnes
[modifier | modifier le code]Bilabiales | Alvéolaires | Dorsales | Pharyng. | Glottales | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Centrales | Latérales | Palatales | Vélaires | Uvulaire | |||||
Occlusives | Sourdes | p[p] | t [t] | k [k] | q [q] | ʕ [ʕ] | |||
Sonores | b [b] | d [d] | g [g] | ||||||
Affriquées | Sourde | č [t͡ʃ] | |||||||
Sonores | j [d͡ʒ] | ||||||||
Fricatives | sourdes | f [f] | s [s] | š [ʃ] | x [x] | ẖ [ħ] | h [h] | ||
sonores | z [z] | ž [ʒ] | |||||||
Nasales | m [m] | n [n] | |||||||
Liquides | r [r] rr [rr] | l [l] ł [-] | |||||||
Semi-voyelles | w [w] | y [j] |
Littérature et expression écrite
[modifier | modifier le code]Au début du XVIIe siècle, les princes de la dynastie kurde des Erdelan concluent des accords avec le Chah de Perse. Les princes Kurdes obtiennent une certaine autonomie. Cette paix et cette stabilité permettent le développement des villes et des cours, dans lesquelles les hommes de lettres et les poètes peuvent s'exprimer. Le goranî devient la langue de la cour, puis la langue littéraire commune dans le Kurdistan méridional qui comprend les autres principautés du Baban et de Soran[8].
Parmi ces poètes, on peut citer : Yûsuf Yeska (1592-1636), le cheikh Ehmed Textî Marduxî (1617-1692), le cheikh Mustafa Besaranî (1641-1702), Ehmed Begî Komasî (1795-1877) et Mastoureh Ardalan (1805-1848). Le dernier et le plus célèbre poète qui écrit dans le dialecte gorâni sera le seyyid Ebdulrehîmî Mela Seîdî Tawegozî (1806-1882). La littérature goranî a une telle influence sur la culture kurde que le mot signifie aujourd’hui « chanson » en kurde soranî[8],[5].
À partir du XVIIIe siècle, l'essor de la principauté Baban va marquer le déclin progressif du goranî en tant que langue littéraire. En effet, les princes de Baban vont donner une grande importance au développement des arts et des lettres kurdes. Ils invitent à leur cour les artistes, les hommes de lettres et les poètes, mais ils les incitent à abandonner le goranî et à s'exprimer dans la langue de Şahrezor, dont ils sont originaires, qui deviendra le soranî[8].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Fiche langue
[hac]
dans la base de données linguistique Ethnologue. - Code générique.
- Gorani Language
- (en) David Neil MacKenzie, « Gurāni », dans Encyclopædia Iranica, (lire en ligne)
- (en) Michael M. Gunter, Historical Dictionary of the Kurds, Toronto/Oxford, Scarecrow Press, , 410 p. (ISBN 978-0-8108-6751-2)
- MacKenzie 1966, p. 9.
- MacKenzie 1966, p. 7.
- Joyce Blau, « La littérature kurde », Études kurdes, no 11, , p. 5-38 (ISSN 1626-7745, lire en ligne).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Åge Meyer Benedictsen et Arthur Christensen, Les dialectes d'Awromān et de Pāwä, Copenhague, Andr. Fred. Høst & Søn, coll. « Historisk-filologiske meddelelser » (no VI, 2), , 128 p. (ISSN 0902-1574, OCLC 491185365, BNF 31792177, SUDOC 056106920, lire en ligne).
- (en) Arthur Christensen, « Some new Awromānī Material prepared from the collections of Åge Meyer Benedictsen », Bulletin of the School of Oriental Studies, vol. 8, nos 2-3, , p. 467-476 (ISSN 1356-1898, OCLC 5549127441, DOI 10.1017/S0041977X00141102, JSTOR 608055).
- (en) David Neil MacKenzie, The dialect of Awroman (Hawrāman-ī luhōn) : grammatical sketch, texts, and vocabulary, Copenhague, Ejnar Munksgaard, coll. « Historisk-filosofiske skrifter », , 141 p. (lire en ligne).
- (en) Vladimir Minorsky, « The Gūrān », Bulletin of the School of Oriental and African Studies, vol. 11, no 1, , p. 75-103 (ISSN 0041-977X, e-ISSN 1474-0699, OCLC 459576179, BNF 32453483, DOI 10.1017/S0041977X00071226, JSTOR 609206, lire en ligne).
- Anwar Soltani (éd.), Anthology of Gorani Kurdish poetry [compil. par A.M. Mardoukhi (1739-1797)], Londres, Soane Trust for Kurdistan, 1998, 448 p.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Fiche langue
[hac]
dans la base de données linguistique Ethnologue. - Information sur la langue kurde par Institut kurde de Paris