Défense collective
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La Défense Collective (DC, Defco) est un collectif de soutien juridique français d'extrême gauche fondé à Rennes en 2016. Le décret de dissolution du collectif, pris par Gérald Darmanin en avril 2024, est suspendu en référé par le Conseil d'État en juillet.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le collectif est créé en 2016, peu avant les contestations liées à la réforme du code du travail. Il se présente comme un « groupe ouvert, public et autonome » qui revendique « des positions politiques critiques assumées sur le rôle de la police et de la justice ». Son activité de legal team[1] consiste à fournir une aide juridique, en assistant les manifestants en amont comme en aval des manifestations[2],[3]. Parmi les nombreux groupes de soutien juridique qui existent en France et en Europe, la Défense Collective de Rennes se situe à l’extrême gauche de l’échiquier politique français[1].
La Défense Collective tient un blog[4], et son audience sur les réseaux sociaux peut atteindre 4 000 abonnés en 2023[2]. D'autres groupes Défense Collective existent en 2023 à Paris, Marseille ou Toulouse, les deux derniers ayant été créés dans le contexte des manifestations des gilets jaunes[1].
En octobre 2022, une trentaine de membres du groupe Défense Collective sont suspectés d'être à l'origine d'une opération « péage gratuit » au péage de La Gravelle. Six sont verbalisés[5].
En octobre 2023, le député RN de Moselle Laurent Jacobelli alerte le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur ce qu'il appelle « l’impunité des mouvements antifas »[1]. Le ministre indique alors avoir identifié un mouvement nommé Defco faisant partie de la mouvance d'ultragauche. Selon le ministre, la venue du président du Rassemblement National Jordan Bardella en septembre 2022 à Bruz avait été perturbée par 200 manifestants d'ultragauche, parmi lesquels des membres de la Défense Collective se trouvaient potentiellement[2].
En avril 2023, le ministre de l'Intérieur annonce son intention de dissoudre « le mouvement Defco[6], indiquant que celui-ci « appelle au soulèvement »[7]. En novembre 2023, une note des policiers des renseignements territoriaux identifie trois manifestants condamnés pour violences comme des membres de la Défense Collective[8].
Le , le décret de dissolution de la Défense Collective est publié au Journal officiel[9],[10],[11]. Le lendemain, une manifestation de soutien au collectif, interdite par la préfecture, rassemble une centaine de personnes à Rennes[12]. Les avocats Aïnoha Pascual et Raphaël Kempf annoncent leur intention de saisir le Conseil d'État, et indiquent que « le ministère de l’intérieur s’en prend à une organisation qui assure la défense juridique de personnes interpellées. C’est la première fois que les autorités visent ce type de mouvement »[9]. La dissolution de Défense collective est cependant suspendue par le Conseil d’État, le 10 juillet[13]. Les juges mettent en doute la légalité du décret de dissolution pris par Gérald Darmanin : celui-ci ne démontrerait pas en quoi Defco enfreint la loi[14].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Maylen Villaverde, « Société. Qu'est-ce que Défense Collective, le groupement rennais que Gérald Darmanin envisage de dissoudre », sur France 3 Bretagne, (consulté le )
- Louis Valleau, « Qu'est-ce que Défense Collective, ce collectif rennais d'ultragauche que Gérald Darmanin souhaite dissoudre ? », sur Le Figaro, (consulté le )
- Caroline Quevrain, « Gérald Darmanin veut sa dissolution : ce que l'on sait du collectif rennais Défense Collective », sur TF1 INFO, (consulté le )
- Karl Laske, « Sortie de piste pour «le shérif» de la BAC de Rennes », sur Mediapart, (consulté le )
- Mathieu CHARRIER, « Opération péage gratuit à La Gravelle en Mayenne : six membres de l’ultragauche rennaise verbalisés », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- « Gérald Darmanin annonce la création d’une « cellule anti-ZAD » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- LIBERATION et AFP, « Violences policières : Gérald Darmanin compte 36 enquêtes de l’IGPN mais annonce la création d’une cellule anti-ZAD », sur Libération (consulté le )
- Quentin Cezard et Press Pepper, « JUSTICE. "J'ai cru mourir." Prison avec sursis pour les manifestants ayant attaqué un hôtel 4 étoiles de Rennes », sur France 3 Bretagne, (consulté le )
- Jérôme Hourdeaux, « Le décret de dissolution de Défense collective publié au « Journal officiel » », sur Mediapart, (consulté le )
- Par Mathilde Durand Le 3 avril 2024 à 16h30, « Qu’est-ce que « Défense collective », le groupuscule rennais dont le gouvernement vient de prononcer la dissolution ? », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Pascal Charrier, « Ultragauche : qu’est-ce que le collectif Defco, qui vient d’être dissous par le gouvernement », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- « Une centaine de manifestants à Rennes contre la dissolution de la DefCo », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
- Jérôme Hourdeaux, « Le Conseil d’État suspend la dissolution du groupe rennais Défense collective », sur Mediapart, (consulté le )
- « La dissolution du groupe d’ultragauche Defco suspendue par le Conseil d’État », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )