Elsie Maréchal-Bell
Nom de naissance | Elsie Mary Bell |
---|---|
Alias |
« Polly » dans la résistance |
Naissance |
Acton (Londres), Royaume-Uni. |
Décès |
(à 74 ans) Uccle, Belgique. |
Nationalité | britannique, belge |
Pays de résidence | Royaume-Uni, Allemagne, Belgique. |
Profession | |
Autres activités | |
Ascendants |
Robert Edward Bell et Alice Mary (née Gowen). |
Conjoint |
Georges Maréchal (1892 - † 1943) |
Descendants |
Lilian Grace (1922 - †~1925), Elsie Maréchal (young Elsie) (1924-2022), Robert (1926-2018) |
Elsie Mary Maréchal, née Bell, à Acton (Londres), le et morte à Uccle, le , est une enseignante britannique et une résistante anglo-belge de la Seconde Guerre mondiale qui prit une part active dans le réseau Comète qui permit à des aviateurs alliés et à des résistants brûlés de rejoindre l'Angleterre via l'Espagne de à , date de son arrestation. Jugée à Bruxelles par un tribunal militaire allemand après des mois d'interrogatoire et de tortures, elle, son mari et sa fille, young Elsie, sont condamnés à mort. Son Mari, Georges Maréchal, est exécuté au Tir national, le . Elsie et sa fille, déclarées nacht und nebel, sont déportées le . Elles connaitront plusieurs camps et prisons dont Waldheim, Ravensbrück et finalement le camp d'extermination par le travail de Mauthausen d'où elles sont libérées par la Croix-Rouge fin .
Éléments biographiques
[modifier | modifier le code]Elsie Mary Bell nait dans le district londonien d'Acton le de Robert Edward Bell et d'Alice Gowen. Elsie est l'ainée d'une fratrie de quatre enfants, ses puînés sont Lilian Grace qui meurt à l'âge de 14 ans[1], Olive et Stanley[2].
Son oncle maternel, Herbert Henry Gowen (en) fut ordonné prêtre anglican et exerça en Inde. Par la suite, il fut professeur au département d'études orientales (en) de l'Université de Washington dans l'Orégon[2].
Angleterre
[modifier | modifier le code]Née à Londres, Elsie Mary est de santé fragile et souffre de fièvres rhumatismales qui la laisseront, sa vie durant, avec des problèmes cardiaques. Pour l'éloigner des fumées et du brouillard londoniens, la famille décide de la confier à la tante Ann (aunt Annie) qui vit à proximité de la mer à Yarmouth. Et bien que les liens étroits sont maintenus avec sa famille, une relation profonde et durable s'instaure avec sa tante qui devient comme une seconde maman. Sa tante est enseignante à Yarmouth et c'est donc tout naturellement qu'Elsie se destine également à l'enseignement. Elle s'intéresse particulièrement à la littérature, au dessin et à la peinture. Elle termine ses humanités en 1912[3],[4].
En , elle intègre, en internat, le Norwich teacher training College[Notes 1] où elle se spécialise en mathématiques, hygiène et éducation physique et garde toujours une affection particulière pour le dessin. En 1914, lorsque la guerre éclate, elle est en seconde. Yarmouth connait ses premières victimes civiles causées par des bombardements en zeppelins. Le , diplômée, elle apprend qu'elle est placée en ordre utile pour enseigner à Londres. Elle enseigne dans différentes écoles londoniennes pendant plusieurs années[5].
Fin 1917, tandis qu'elle est dans un parc, les sirènes annonçant un bombardement retentissent, tout le monde déguerpit à la recherche de l'abri le plus proche, Elsie trébuche et tombe littéralement dans les bras d'un soldat belge qui prévient ainsi sa chute. Soigné dans un hôpital belge à Londres, Georges Maréchal originaire de la région de Louvain, y termine sa convalescence[6]. Le couple se fiance début 1918 malgré les réticences émises par les familles des deux côtés. L'Armistice du 11 novembre 1918 survient. La guerre est finie. George est promu adjudant et est démobilisé en [7]. En novembre, il est affecté à la commission belge chargée de l'application du Traité de Versailles et reçoit son affectation : Coblence[7].
Le couple que forment désormais Georges et Elsie se marient à Londres, le [8].
Allemagne
[modifier | modifier le code]Après avoir fait officialiser leur mariage à Bruxelles, le couple s'installe à Coblence. Une seconde cérémonie religieuse de mariage, catholique cette fois, s'y déroule, le . Le , une première fille nait de cette union, Lilian Grace (en souvenir de la sœur d'Elsie décédée à 14 ans). En , une seconde fille, Elsie Jeannette qui devient immanquablement little Elsie puis young Elsie. Peu après, Lilian Grace, après une chute lors d'une promenade le long du Rhin, contracte le tétanos et meurt deux semaines plus tard, âgée de deux ans et demi. Elsie, la maman, ne s'en remettra jamais et conservera, sa vie durant, les effets de sa fille disparue trop tôt[9]. Leur troisième enfant n'aura pas davantage de chance puisqu'il meurt à la naissance. Le , nait Robert, Bob[9]. Déjà en , lors du putsch manqué d'Hitler, le couple a commencé à se dire que l'occupation de la Rhénanie n'irait probablement pas à son terme et, de fait, le , Georges reçoit son préavis de six semaines accompagné, simplement, du remerciement pour ses bons et loyaux services (nous sommes à un mois du krach boursier de Wall-Street). 8 mois plus tard, il est - maigre consolation - fait chevalier de l'Ordre de Léopold II. Avant la fin de l'année, la famille quitte l'Allemagne et part s'installer à Bruxelles. Georges est sans emploi et la crise frappe la Belgique de plein fouet[10],[4].
Belgique
[modifier | modifier le code]Après un mois, Georges trouve un premier emploi, mal payé, dans une compagnie pétrolière. La famille s'installe dans un petit appartement à Laeken. Ils y restent deux années avant de trouver mieux. Little Elsie a cinq ans et Robert 3 ans et demi. Les enfants, bien que d'un père francophone, ont été élevés en anglais, si bien qu'ils sont scolarisés en maternelle mais sont confrontés à la barrière de la langue. En , Georges perd à nouveau son emploi mais il en retrouve un, bien en dessous de ce à quoi il pouvait prétendre, au ministère des affaires économiques de Belgique. La famille déménage et s'installe à Schaerbeek. L'été suivant, Elsie est en mesure d'emmener ses enfants en visite en Angleterre[11]. , nouveau revers, Georges est sans emploi. Il accepte un travail de bénévole au service du recensement de la population en attendant un nouveau poste au ministère. En , il est nommé inspecteur au ministère du commerce intérieur mais doit se rendre quotidiennement en Flandre pour travailler[11].
La Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Le , la Belgique est envahie par l'Allemagne. Georges est affecté à Ypres et à Poperinge. Sachant le retour vers Bruxelles hautement improbable, la famille entière décide, comme des milliers d'autres, de prendre le chemin de l'exode. Les troupes allemandes progressent, la famille décide de tenter de rallier, à pied, la France. Ils restent bloqués trois jours à la frontière et parviennent enfin à Hazebrouck. Georges et little Elsie vont acheter du pain dans une boulangerie à proximité de la gare. Celle-ci est bombardée détruisant la boulangerie, ils s'en sortent indemnes. Nouveau départ vers Saint-Omer pour tenter de rallier Calais et, de là, rejoindre l'Angleterre. Ceci s'avère rapidement être impossible, la seule issue, rentrer à Bruxelles[12].
Le réseau Comète
[modifier | modifier le code]La vie en Belgique sous l'occupation est rythmée par les fréquentes alertes, le rationnement qui nécessite de faire la file durant des heures, le marché noir et ses prix prohibitifs. Georges travaille toujours en Flandre et dispose de laisser-passer pour ce faire. Georges est pour cette raison recruté par le réseau Luc qui collecte des informations sur les Allemands pour les transmettre à Londres[Notes 2],[13]. En , young Elsie, alors âgée de 16 ans, entend une conversation chez ses grands-parents Maréchal. Une tante est à la recherche d'une cachette pour héberger un pilote allié. Elle demande à young Elsie si elle pense que ses parents accepteraient. Enthousiaste, young Elsie demande aussitôt à sa maman si ils accepteraient. La réponse ne se fait pas attendre. Le soir, les deux Elsie's en parlent à Georges qui s'enthousiasme à son tour. Le 162 de l'Avenue Voltaire deviendra une safe house de la Cometline[14]. Un premier aviateur est hébergé, son nom de code est "Melbourne"[Notes 3] il s'agit d'un membre d'un équipage de bombardier Halifax[14].
Plusieurs semaines s'écoulent, quand, un jour, un prêtre habillé en civil vient sonner chez les Maréchal. Il doit faire évacuer un pilote anglais. Il explique être pourchassé par la Gestapo et que s'il n'était pas en mesure d'amener le pilote chez les Maréchal, ce serait une jeune fille qui assurerait la mission. C'est ainsi qu'Elsie rencontre pour la première fois la jeune Andrée De Jongh, Dédée, que le couple appellera affectueusement entre eux, le colonel, la fille de Frédéric De Jongh. Le couple Maréchal prend ainsi en charge un pilote belgo-polonais qui, trépané, souffre d'amnésie. Ensuite, ce sont deux soldats français échappés d'un camp nazi, Henri Bridier du sud de la France et Charles Morelle de Valenciennes. Ce dernier, séduit par l'initiative rejoindra par la suite le réseau Comète pour en devenir un agent à part entière ainsi que sa soeur, Elvire Morelle. Ils organiseront des évacuations à partir de [15]. Les deux français sont conduits un matin par Georges à la Gare du Midi et sont remis à Arnold Deppé, qui les prend à son tour en charge pour la poursuite de son périple qui doit jeter les bases de la future « Ligne Comète »[15].
Par la suite, il s'agissait de faire évacuer un belge de l'Intelligence Service, Pierre Courtois, qui arriva chez les Maréchal à minuit et devait repartir en avion le lendemain. Avion qui ne devait jamais arriver. Le candidat à l'évacuation restera caché chez les Maréchal 7 mois. Il avait été trahi par Prosper Dezitter, un agent double infiltré[16]. Il tente finalement de fuir par ses propres moyens, il est arrêté en Espagne et meurt de la diphtérie au Camp de Miranda de Ebro[17].
Arnold Deppé avait trouvé une safe house à Saint-Jean-de-Luz et établi le contact avec des passeurs basques dont Florentino Goikoetxea pour franchir les Pyrénées. En , Dédée prend en charge la moitié d'un groupe assez nombreux, l'autre partie est confiée à Arnold Deppé. Ils seront arrêtés à Lille. Arnold Deppé connaitra trois camps de concentration, il ne parlera jamais et il survécut à la guerre. Dédée est contrainte à se cacher en France, elle suit la filière jusqu'au bout et rejoint, San Sebastián puis le consulat britannique à Bilbao d'où elle peut entrer en contact avec le MI9 : la Cometline est désormais officiellement reconnue. Elle conclut les derniers accords pour finaliser la filière jusqu'à Gibraltar pour échapper ainsi à la police de Franco. Charles Morelle prend la suite d'Arnold Deppé. Malgré de nombreuses arrestations et le fait que le réseau ait été infiltré par des taupes à plusieurs reprises, la filière reste effective jusqu'à l'avant-veille du débarquement de Normandie. À partir de cette date, les safe houses deviendront des cachettes à part entière et leurs tenanciers et hébergés attendront prudemment que l'avancée alliée vienne les libérer[18].
Madame Hassé, une collègue de Georges du réseau Luc qui travaillait également pour le réseau Comète vient trouver Elsie pour l'informer d'un nouvel arrivant et que d'autres instructions suivront. Quelques jours plus tard un agent se présente effectivement. Il s'avère par la suite que cet agent, Victor Demets, est un agent infiltré. Des dispositions sont prises, il reviendra bien par deux fois à la charge mais Elsie ne sera pas inquiétée davantage[19].
Tandis que Frédéric De Jongh est à Valenciennes, sa femme, Alice et sa fille, Suzanne, sont arrêtées par la Geheime Feldpolizei et interrogées la journée entière. Frederic De Jongh est contraint à la clandestinité et rejoint Paris. Elles sont relaxées mais probablement mises sous surveillance. Elsie se rapproche alors de Tante Ninie, la sœur de Frédéric De Jongh avec laquelle elle a de nombreux contacts, c'est young Elsie qui sert de courrier. Les messages sont déposés chez une commerçante de Schaerbeek, Nelly Deceuninck, chez qui ils peuvent être aisément récupérés sans éveiller les soupçons[20].
Henri Michelli reprend les activités bruxelloises de Frederic De Jongh. Le , ignorant du fait que la Gestapo mène également une enquête sur le réseau, Michelli convie chez lui Charles Morelle et deux agents parachutés de l'Intelligence Service. Ils sont tous arrêtés. Charles Morelle mourra de la tuberculose au camp de concentration de Dachau dix jours après sa libération en 1945[21]. En deux jours, près d'une centaine d'agents du réseau sont arrêtés[22]. Les équipes bruxelloises furent ainsi décimées. Grâce à l'action du baron Jean Greindl (alias Nemo), la filière est rapidement à nouveau en mesure de fonctionner. Les Maréchal semblent avoir échappé à la vague d'arrestation. Tout comme Elvire Morelle qui rend même visite à son frère à la prison de Saint-Gilles[23].
Le , Suzanne Wittek-De Jongh, la fille de Frédéric De Jongh, sœur d'Andrée, impliquée dans la tentative pour faire évader Michelli de la prison de Saint-Gilles, est arrêtée[24].
Le , young Elsie termine ses études et envisage de s'inscrire à l'Institut Edith Cavell pour devenir infirmière. Jean Greindl la sollicite pour travailler pour le réseau durant les deux mois d'été. Avec l'accord de ses parents, elle accepte. Par la suite Elsie et Georges accepte qu'elle postpose d'une année ses études pour poursuivre son action au côté de Jean Greindl. Young Elsie est formée par Peggy Van Lier, la plus proche collaboratrice de Jean Greindl[25].
young Elsie est chargée de récupérer les aviateurs et de leur poser des questions pour débusquer les éventuelles taupes (grade, matricule, quel type d'avion, combien de membres d'équipage, et des questions à propos de la RAF que seuls ses membres peuvent connaitre)[25].
Nouvelles arrestations, en à la suite de la délation par un agent double surnommé Coco, la famille Dumon est arrêtée sauf Aline Dumon absente à ce moment. Le père († Gross-Rosen, ), la mère et Andrée Dumon (alias Nadine, elle est déportée à Ravensbrück et ensuite à Mauthausen) sont emmenés à la prison de Saint-Gilles. Aline intègrera le réseau sous le nom de code de Michou[26],[27].
Le 18 novembre 1942
[modifier | modifier le code]Ne respectant pas la procédure habituelle, Elsie est informée par une lettre déposée directement dans la boîte aux lettres de leur domicile le matin même qu'un guide se présentera chez eux avec deux aviateurs américains. La procédure standard aurait voulu que la famille soit informée deux à trois jours auparavant via le commerce de Madame Deceuninck et que les aviateurs soient amenés au point de rendez-vous habituel[28]. Effectivement, un guide du namurois, Albert Marchal, qu'Elsie avait déjà croisé, sonne à la porte accompagné de deux personnes. Le guide repart aussitôt. Elsie est méfiante et sa fille également. Robert est également présent mais il doit repartir pour l'école et young Elsie doit aller à la cantine[Notes 4] de Jean Greindl pour 14 heures. Elsie les interroge, d'où êtes vous originaires ? « Jersey city » répond l'un d'eux. Elsie détecte une pointe d'accent étranger dans la façon de prononcer Jersey. Young Elsie questionne à son tour : Quel type d'avion ? « un Halifax » (étrange, c'est un avion britannique et cela fait maintenant plusieurs mois que les américains volent sur leurs propres avions) ; Combien de membres d'équipage ? « Quatre » (étrange, il y a sept hommes à bord d'un Halifax). Mais c'est la première fois qu'elles sont confrontées à de supposés américains. Young Elsie doit prendre congé, Robert est reparti pour l'école. Elsie se retrouve seule avec les deux hommes. On sonne à nouveau et, tandis qu'un des supposés pilotes va ouvrir, le second saisit par l'arrière les bras d'Elsie, le troisième homme, à peine rentré, la menace aussitôt de son pistolet : « Madame, The game is up! ». Elsie est aussitôt interrogée par les trois hommes[29],[30],[31],[32].
Lorsque young Elsie rentre à la maison, ce ne sont pas moins de 8 agents de la GFP qui l'attendent. On lui pointe un pistolet sur le ventre. Ils lui interdisent l'accès à la cuisine parce que — disent-ils — ils ont du y abattre sa mère. Robert rentrant de l'école et Georges de son travail connaissent le même accueil. Tous sont arrêtés[29],[33].
young Elsie tente de les flouer en leur inventant qu'elle a rendez-vous avec son chef à 17 heures. Les policiers allemands l'y conduise. Elle tente de prendre la tangente mais est à nouveau arrêtée et emmenée rue Traversière au siège de la GFP pour interrogatoire. Elle est rejointe par son père et les deux sont emmenés à la Prison de Saint-Gilles pour y être incarcérés[34].
Le soir même[35], Jean Greindl envoie Victor Michiels, un jeune avocat de 26 ans, au domicile des Maréchal. Il fait nuit, il attend une demi-heure derrière un arbre[36]. Tout parait calme, il décide de sonner. Il est aussitôt interpelé par la GFP embusquée sur place. Il s'enfuit en courant et est abattu en rue. Le lendemain, folle d'inquiétude, Peggy Van Lier, amie de la sœur de Victor Michiels se rend chez elle en quête d'informations. Elle est à son tour arrêtée mais elle parvient à fournir une explication convaincante et est relâchée le soir-même à 20 heures[37],[38],[39].
Tandis qu'elle était interrogée, Peggy Van Lier voit arriver au Quartier-général de la Luftwaffe à Bruxelles Elvire Morelle qui remontait de Paris pour prendre en charge les aviateurs à Bruxelles et qui n'avait pu être prévenue à temps de l'infiltration du réseau. Elle est également arrêtée par la GFP Luftwaffe au domicile des Maréchal, Avenue Voltaire[40],[41].
Ce même jour, le guide de Namur qui avait conduit les deux pseudo-pilotes américains, Albert Marchal, est arrêté. Il connaitra le même sort que Georges et sera fusillé au Tir national, le [42].
Interrogatoires et jugement
[modifier | modifier le code]Le lendemain de leur arrestation, après une nuit sans sommeil, young Elsie est bien contente de voir sa maman bien vivante sortant de la cellule adjacente à la sienne. Elles sont toutes deux emmenées pour des formalités administratives et, de retour, sont placées "au secret" et ne se reverront pas. La journée, Elles sont fréquemment emmenée à la Rue Traversière pour interrogatoire. Elles seront rouées de coup à plusieurs reprises, puis, sans soins, elles sont ramenées en cellule à la prison. Robert également arrêté le même jour est libéré, après 2 mois de détention, fin . Il rentre chez ses grands-parents. Elsie sera interrogée à neuf reprises et young Elsie, 16 fois. Aucune des deux ne parlera. Elles avaient trouvé le moyen de communiquer entre elles en laissant de petits messages dans un interstice du mur bordant la promenade qu'elles effectuaient seules chaque jour. De cette manière, elles purent faire converger leurs fausses déclarations pour les rendre davantage plausibles. Chacune d'elles placée seule dans une cellule eurent un temps la compagnie d'une "co-détenue" en quête d'informations. Quant à Georges, la GFP ignorait tout de son activité de renseignement et, pour ce qui concerne la filière d'évasion, les policiers allemands parvinrent assez rapidement à la conclusion que Georges n'était pas informé des activités menées par sa femme et sa fille. Il le tinrent cependant responsable de cela en sa qualité de chef de famille devant répondre du comportement des membres de son foyer[43].
C'est à cette époque, mi-janvier 1943, qu'Andrée De Jongh est à son tour arrêtée, trahie par un ouvrier agricole espagnol, alors qu'elle effectuait sa 25e mission dans les Pyrénées. Jean Greindl, Némo, refuse alors de rallier Londres et plonge totalement dans la clandestinité. Un jour, young Elsie est informée d'une visite au petit parloir (étant au secret, les visites étaient proscrites). Elle y rencontre un prêtre qui lui dit être officiellement là pour entendre sa confession mais qu'en fait, il est envoyé par Némo. Il lui explique qu'ils avaient amassé beaucoup d'argent pour faire libérer sa famille. Il lui tend un petit billet supposément écrit par Greindl. Elle lui répond sur une feuille de papier à cigarette qu'elles n'ont pas parlé et qu'il peut continuer son action, qu'elles n'ont fait que raconter des mensonges. Le lendemain, Young Elsie se retrouve, rue Traversière, pour un interrogatoire. Spiegelmayer est en rage : "Que des mensonges !". Elle est frappée à l'œil et est pendue par les cheveux. Devant elle, Spiegelmayer donne l'ordre de transfert de ses parents à Breendonk (ordre qui ne sera pas mis à exécution). Soudain, des bruits de bottes retentissent dans le couloir, palabres et, contre toute attente, Young Elsie est ramenée à la prison[44].
En , Jean Greindl est arrêté ainsi que sa femme et leur nouveau-né âgé de sept semaines. De nombreuses arrestations ont lieu à Bruxelles mais aussi dans la région de Namur. Une fois encore, le réseau renaîtra de ses cendres, mais tous l'ignoreront. Les allemands savent tout et s'en gargarisent[45].
En attendant le procès, Elsie, sa fille et Madame Deceuninck sont sorties de leur isolement et placées dans la même cellule. Le se déroule une parodie de jugement. Elles sont rejointes par Georges dans le box des accusés face à un tribunal militaire de la Luftwaffe. Un avocat allemand, qu'aucun d'eux n'a pu rencontrer auparavant, leur est assigné. Sa plaidoirie dure moins de 5 minutes, sans conviction, il plaide l'acquittement par défaut de preuves suffisantes. Le procès est mené au pas de charge et en moins de deux heures, les 4 prévenus reçoivent lecture de leur sentence, ils sont tous les quatre condamnés à mort avec toutefois la possibilité d'introduire un recours en grâce. Ce qui fut fait. Les prisonniers sont ensuite reconduits à la prison de Saint-Gilles[46].
young Elsie introduit une demande écrite auprès de la direction pour pouvoir partager la même cellule que sa mère puisque de toute façon, elles étaient condamnées à mort et, contre toute attente, ceci fut accordé. Le regard des geôliers changea, les conditions de détention s'adoucirent quelque peu. Les colis et les visites furent autorisées. À l'extérieur, toute la noblesse, y compris la Reine mère intercède pour obtenir la clémence envers les membres du réseau. Robert rend visite, il s'occupe de leur linge et a la tâche préalable de trouver les messages cousus dans les doublures des vêtements et de les remettre à leur destinataire[46].
Le , Bruxelles est bombardée de jour. Un obus tombe sur la caserne à Etterbeek où est détenu en isolement Jean Greindl. Il est tué sur le coup[47],[48].
Tous les vendredis, Elsie entend la litanie des numéros de matricule qui sont égrenés pour la déportation. Berlin est sévèrement bombardée par les alliés. Hermann Göring, furieux, décide de surseoir à toute signature de recours en grâce[49]. Le , Georges et dix autres détenus, sont conduits au Tir national et y sont exécutés[50],[48].
Le , le matricule d'Elsie, de sa fille et de Nelly Deceuninck sont appelés[50].
Déportation
[modifier | modifier le code]Elsie, sa fille et vingt autres personnes condamnées à mort sont déportées le au départ de la gare de Bruxelles-Midi. Robert avait pu être informé de leur départ, il est là et leur fait signe au revoir. Il s'engouffre ensuite dans l'un des wagons destinés à des passagers qui composait le train. Arrivé en gare de Namur, Robert sort sur le quai mais le train repart aussitôt. Robert court brandissant un colis qui leur était destiné mais ne parvient pas à la hauteur de leur wagon[51]. Elsie et sa fille font une première halte à Aix-la-Chapelle où elles sont incarcérées à la prison pendant une semaine. Puis le transport reprend avec pour destination finale, la prison de Waldheim où elles restent plusieurs mois. Les condamnés à mort sont mis à l'écart, ils ne fréquentent pas les autres prisonniers, ils ne peuvent recevoir ni colis, ni visite. Les conditions sanitaires sont déplorables, la nourriture rare. Les prisonnières sont contraintes de travailler douze heures par jour. young Elsie souffre de furoncles, Elsie de diarrhées sévères. Young Elsie contracte ensuite la scarlatine, placée à l'isolement, elle est soignée par le médecin de la prison et reçoit des sulfamidés. Sa peau pèle et elle perd ses cheveux mais elle parvient à se rétablir après trois mois[52].
Elsie et sa fille sont toujours à Waldheim lorsque la nouvelle du débarquement de Normandie leur parvient. À la fin du mois de , elles sont toutes deux appelées ainsi que Nelly Deceuninck au milieu de leur journée de travail et sont enfermées à trois dans une cellule. Généralement cela signifiait pour les condamnées à mort un transport vers Dresde pour y être décapitées. Mais c'est un nouveau périple qui les attend, elles s'arrêtent un temps à Lübeck mais après une semaine, elles sont refoulées au motif que la prison n'accueille que des prisonnières allemandes. Après un très long voyage à travers l'Allemagne et la Pologne, elles arrivent finalement à Cottbus au sud-est de Berlin. C'était l'été 1944, les détenus, encouragés par l'avancée alliée en Europe étaient nerveux et turbulents si bien que les geôliers diminuaient les rations. Elsie et sa fille comme les autres prisonniers sont extrêmement faibles et deviennent squelettiques. Surtout ceux qui avaient connu le nightmare tour of Germany comparés à ceux qui étaient arrivés directement à Cottbus[53].
Un jour, lors de la promenade, young Elsie voit atterrir à ses pieds un quignon de pain lancé depuis la fenêtre d'une cellule. C'était Elvire Morelle qui le lui avait lancé : « le plus beau cadeau qui ait pu m'être fait de toute ma vie ». En septembre 1944, les détenues apprennent la libération de Bruxelles et de Paris, on chante, on danse au grand dam des geôliers qui ne distribueront plus la soupe claire pendant trois jours[54].
Les Allemands font face à leur prochaine et de plus en plus inéluctable défaite. En , les prisonnières sont transférées par groupe de 40 à 50 détenues vers Ravensbrück. Après un transport éprouvant, Elsie et sa fille sont frappées de stupeur par la première chose qu'elles voient. Young Elsie témoigne :
« Nous allions mourir de misère, de faim et d'épuisement. J'avais l'impression qu'un horrible diable nous suivait. Mais quand nous sommes arrivés à Ravensbrück, c'était le pire. La première chose que j'ai vue était un chariot avec tous les morts entassés dessus. Leurs bras et leurs jambes pendants, et leurs bouches et leurs yeux grands ouverts. Ils nous ont réduits à néant. Nous n'avions même pas l'impression que nous avions la valeur d'un bétail. Vous travailliez et vous mourriez.[55] »
Il s'agit des mortes de la nuit qui sont placées devant chaque bloc le matin de manière à être collectées par des détenues et emmenées au crématoire[54]. Elsie et sa fille et les autres prisonnières sont rassemblées dans un chapiteau pendant plusieurs heures, les plus faibles sont abattues. Elles reçoivent leur matricule[Notes 5]. Des prisonniers polonais faisaient office de police, ils étaient d'une férocité sans pitié[56].
Les détenues étaient réveillées à 4 heures du matin pour l'appel qui pouvait durer 4 heures. Debout, pieds parallèles, à un bras de distance. Il fallait déduire les morts de la nuit. Une erreur ? on recommençait le sordide décompte. En , les plus faibles sont envoyées au Jugend läger qui, après de nouvelles privations, se terminait invariablement par un black transport dont aucuns ne revenait[57]. Elsie écrit[4] :
« Début février, les vieux, les maigres et les malades ont été triés. Nous avons fait une longue file d'attente, tout nus, les uns après les autres, devant le médecin qui a mis d'un côté les cartes médicales de tous les inaptes. Tous ceux-ci furent envoyés dans un camp, un « Jugend Lager » comme ils l'appelaient, à quelques kilomètres de Ravensbruck pour y être spécialement soignés. Ce traitement spécial s’est avéré être une famine – pas de couvertures et de longues poses dans le froid. Plusieurs sont morts et, peu de temps après, tous ceux qui sont restés ont été envoyés dans un transport – le transport noir – dont on n'a plus entendu parler depuis lors. Tout porte à croire qu'ils ont été exterminés dans les chambres à gaz[Notes 6]. »
Elsie est sélectionnée mais grâce à une doctoresse juive rencontrée à la prison de Saint-Gilles, son statut est modifié et elle parvient à réintégrer le camp. Fin , l'évacuation de Ravensbrück est planifiée. Le , début d'une marche forcée de quatre ou cinq jours, 3000 femmes en rangées de cinq. Longue attente dans le froid que le train arrive. Ensuite, elles sont placées par groupe de 70 dans des camions de transport de bétail en direction de Mauthausen en Autriche. Le camp est sur les hauteurs et il faut encore marcher 8 kilomètres une fois descendues des camions. Les plus faibles sont abattues sur la route. Il neigeait toujours mais, maigre réconfort, elles reçoivent une tasse de café chaud à leur arrivée. Les prisonnières sont contraintes d'attendre toute la nuit dans le froid jusqu'au lendemain midi. Elsie souffre d'engelures aux pieds. Chacune est affectée à une petite paillasse et elles doivent dormir par groupe de 4 mais, même assemblées, il n'y a pas la place pour 4 personnes allongées. De nouveaux tris sont effectués pour éliminer les plus faibles. La nourriture devenait la priorité absolue. Elsie et sa fille sont à l'affût du moindre travail pour un extra de soupe. Le camp est surpeuplé. Un groupe de 1200 femmes dont Elsie et sa fille sont transférées à la carrière et sont logées dans un ancien dépôt de munition. Il y a 186 marches pour y descendre[58].
Elsie contracte une pneumonie, sa fille tente de lui trouver un lit parce qu'elles dormaient à même le sol. Il n'y a aucun médicament disponible. young Elsie parvient à acheter deux morceaux de sucre à des gitans. Des rumeurs circulent alors selon lesquelles les russes seraient tout proches[59].
La libération
[modifier | modifier le code]Elsie est alitée depuis 3-4 jours lorsqu'elles apprenent que les françaises et les belges doivent regagner le camp principal. Elles sont affectées à un bloc. Puis le lendemain, elles doivent marcher ignorant tout de la destination. La Croix-Rouge suisse longtemps maintenue à distance par le commandant du camp qui fit tourner les crématoires jusqu'à tomber à court de fuel, est autorisée à s'approcher des détenues. Chacune reçoit une couverture propre. Le commandant du camp est interpelé par la Croix-Rouge en raison du fait que le pain est pourri. Il est contraint de donner le pain destiné aux SS[60].
Elsie et sa fille sont évacuées à travers l'Autriche et l'Allemagne et arrivent à la frontière suisse en deux jours. De là, elles atteignent Saint-Gall et sont logées dans une école. Elles y restent trois jours et sont prises en charge par des infirmières charmantes et attentionnées. Elsie écrit[61] :
« La veille, en Allemagne, le temps était maussade et il était même tombé un peu de neige, mais pour notre premier jour en Suisse, le soleil brillait dans un ciel bleu clair, l'herbe était si verte et les arbres fruitiers étaient tous en fleurs - un symbole même de la sortie de prison dans un pays de bonté, de paix et de liberté [Notes 7]. »
Ensuite, elles sont envoyées à Lyon pour prendre un train vers Mons. Là, les anciennes détenues doivent faire la file pour se faire enregistrer mais nombre d'entre elles sautent dans le premier train pour Bruxelles comme le firent Elsie et sa fille qui sont de retour, le . Robert, grand-mère, tante Esther et son fils Paul ainsi qu'oncle Marcel sont là pour les accueillir[62].
Après-guerre
[modifier | modifier le code]Une nouvelle vie commence alors pour les deux Elsie. Elsie est sans argent, sans maison et malade. Elsie et sa fille ne pèsent plus qu'à peine plus de 30 kg. Elsie souffre de pneumopathie, d'athérosclérose, d'hypertension artérielle et de scabiose. Les médecins lui prédisent 50% d'invalidité, 15% pour young Elsie. Pendant deux années, elles vivent avec Robert chez la grand-mère Maréchal qui, elle aussi, a durement souffert durant la guerre, non seulement de la mort de Georges mais également de son mari, emporté par un cancer de la gorge. Elsie dort dans la chambre de la grand-mère, et une chambre est aménagée au grenier pour Young Elsie et Robert. Robert s'inscrit à la faculté des sciences agronomiques de Gembloux et young Elsie s'inscrit pour deux années de formation pour devenir physiothérapeute. Elsie travaille un temps pour un club des Forces armées britanniques, elle donne des cours d'anglais et apprend la dactylographie. En , nouveau bilan médical. La santé d'Elsie s'est grandement améliorée. Elle trouve un premier emploi de secrétaire et, après une courte visite dans sa famille en Angleterre, elle accepte, en , un travail peu gratifiant d'employée dans le service facturation d'une entreprise d'engins agricoles où elle restera cinq années pour assurer les études de ses enfants[63].
En , elle prend un appartement juste assez grand pour elle et ses deux enfants. À l'été 1948, nouvelle visite en Angleterre avec young Elsie mais celle-ci développe une pleurésie et est envoyée en Suisse pour y être soignée. Elle ne rentre à Bruxelles que plusieurs mois plus tard. Elle se marie et s'installe avec son mari à Bruxelles. Robert, désormais ingénieur agronome, se marie également avec une assistante de la faculté. En , le couple part s'installer au Congo pour y développer des techniques de génétique appliquée. Elsie peut désormais renoncer à son travail comptable et opter désormais pour son propre mode de vie. Elle passe les dernières années de sa vie à consolider les liens familiaux et amicaux, anciens et nouveaux. Elle lit et voyage beaucoup et se remet à la peinture et au dessin. Young Elsie part à son tour pour le Congo en 1954. Robert organise des vacances pour tous à la Côte d'Azur dont la lumière et les couleurs sont une révélation pour Elsie qui y passera désormais les mois d'hiver dès que cela sera possible. Elle fait de longs voyages au Congo en 1956 et en 1958 où elle rend également visite à sa fille désormais installée au Burundi[64].
Les troubles au Congo contraignent Robert et sa famille à rentrer en Belgique et à venir s'installer à Gembloux. En , Elsie et son amie Constance partent pour un long périple en voiture attelée d'une petite caravane. Elles sillonnent la Grande-Bretagne, séjournent un temps en Angleterre et quelques mois plus tard, elles traversent la France pour se rendre dans le sud. En 1962, young Elsie quitte le Burundi pour s'installer à Bruxelles[65].
Vers 70 ans, Elsie s'intéresse à l'existentialisme. Elle écrit dans son journal intime :
« D'où venons-nous et où allons-nous ? J'ai cherché en vain ... À mesure que chaque voile se lève, le mystère s'épaissit. Il se termine, après avoir répété la question : Sereine et satisfaite, je réponds « Je ne sais pas »[Notes 8]. »
Sa santé décline. En 1966, elle est victime d'une crise cardiaque qui la condamne à se déplacer en chaise roulante. Cela n'empêche pas des vacances à la mer du Nord avec Constance en 1968. En février 1969, elle est désormais contrainte de rester alitée. Elle meurt dans son petit appartement bruxellois, le à l'âge de 74 ans. Elle est enterrée au cimetière communal d'Uccle. À l'opposé de son défunt mari dont la dépouille a été transférée, en 1965, de l'Enclos des fusillés à la pelouse d'honneur du cimetière de Schaerbeek[66]. Robert est décédé en 2018 à l'âge de 92 ans. young Elsie est décédée, le [Notes 9], à l'âge de 98 ans.
Durant la Seconde Guerre mondiale, 155 membres du Réseau Comète perdirent la vie (dont 56 femmes). Environ un tiers fut tué par balle (pour la plupart des hommes), les autres moururent dans des camps de concentration [67].
Personnes aidées par la famille Maréchal
[modifier | modifier le code]- Edward Bradshaw "Ted"[68]
- Henri Bridier
- Robert Brown[68]
- Jack Edward Cope[68]
- Ivan Henry Davies "Melbourne"[68]
- John Lewis Griffiths "Jack"[68]
- Lorne Edward Kropf[68]
- Dalton Charles Monce[68]
- Charles Morelle[Notes 10]
- Pyotr Kuzmitch Pinchuko[68]
- Earl Georges Price[68]
- William Samuel Oliver Randle "Bill"[68]
- Alekseï Evdokimovitch Stadnik[68]
- Ralph Van den Bok[68]
- Anton Wasiak (Wosiack)[68]
- Jack Andrew Winterbottom (Winterton)[68]
Reconnaissances
[modifier | modifier le code]- Chevalier de l'Ordre de Léopold II.
- Croix de guerre avec palmes.
- Croix du prisonnier politique 1940-1945.
- Médaille de la résistance
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Le Norwich teacher training College s'est appelé par la suite le Keswick Hall College of Education. Elsie avait mis par écrit à l'attention de ses parents un compte-rendu de ce qu'elle avait vécu durant la guerre pour « combler la période de nos vies pendant laquelle vous n’avez eu aucune nouvelle de nous, de 1940 à 1945». Un exemplaire parvint au College. William Bill Etherington en fut le directeur de 1973 à 1981. Il découvre ainsi la monographie écrite par Elsie et a souhaité rencontrer young Elsie et Robert. Ceci a débouché sur la rédaction d'un livre (La Revue de la Force aérienne du Canada, Hiver 2011, Vol. 4, no 1, A quiet woman's war : The story of Elsie Bell, Pp. 55-57). Bill Etherington était né en juillet 1925, il est décédé à Norwich, le 2 novembre 2017 (Last principal Bill Etherington).
- Début 1942, il rejoindra les 3 mousquetaires, mouvement alors embryonnaire dont l'objectif était de lever une armée de l'ombre prompte à faire surface le moment venu, le mouvement fusionnera dans l'Armée secrète. Mais Georges, déjà arrêté n'en saura rien.
- Il s'agit de Ivan Davies.
- Le baron Jean Greindl est le directeur du Swedish feeding center bruxellois, la cantine suédoise, qui vient en aide aux enfants démunis
- Elsie le 84887 et young Elsie le 84888.
- At the beginning of February the old, the thin and ill were sorted out. We passed in a long queue stark naked one after the other before the doctor who put the medical cards on one side of all those picked out as unfit. All these were sent to a camp, a ‘Jugend Lager’ as they called it, a few miles from Ravensbruck to be specially looked after. This special treatment turned out to be starvation – no blankets and long poses in the cold. Several died and after a short time all those who remained were sent on transport – the black transport – none of those in that transport have been heard of since. Everything leads us to believe that they were exterminated in the gas chambers.
- The day before, in Germany, it had been dull weather and even some snow had fallen, but our first day in Switzerland the sun was shining in a clear blue sky, the grass was so green and the fruit trees all in blossom —a very symbol of stepping out of prison into a land of kindness and peace and liberty.
- "From where do we come and to where do we go?" "I’ve searched in vain ... As each veil is lifted the mystery thickens. It ends, after repeating the question, ‘Serene and content, I reply ‘I don’t know.” (Etherington, 2002, p. 125)
- Cette date du 21 juin traverse toute l'histoire de cette famille. Il s'agit de la date anniversaire de sa maman et de celle de mariage de ses parents, c'est également le 21 juin que la messe en souvenir de Georges est donnée.
- Stupéfait par la qualité de prise en charge du réseau Comète, il en deviendra un membre actif.
Références
[modifier | modifier le code]- Etherington 2002, p. 12.
- Etherington 2002, p. 1.
- Etherington 2002, p. 1-3.
- Draper 2017.
- Etherington 2002, p. 4-6.
- Etherington 2002, p. 8.
- Etherington 2002, p. 9-10.
- Etherington 2002, p. 10.
- Etherington 2002, p. 13.
- Etherington 2002, p. 15.
- Etherington 2002, p. 16-17.
- Etherington 2002, p. 21-25.
- Etherington 2002, p. 28-34.
- Etherington 2002, p. 35-36.
- Etherington 2002, p. 36-37.
- Etherington 2002, p. 37-39.
- Etherington 2002, p. 41.
- Etherington 2002, p. 38.
- Etherington 2002, p. 40.
- Etherington 2002, p. 41-42.
- Etherington 2002, p. 38 et 42.
- Neave et 2016 p. 82.
- Etherington 2002, p. 43.
- Etherington 2002, p. 43-44.
- Etherington 2002, p. 44-49.
- Etherington 2002, p. 51.
- Dumon 2018.
- Neave 2016, p. 64.
- Etherington 2002, p. 55-60.
- Neave 2016, p. 62-69.
- Neave 2004, p. 140-149.
- Ottis 2001, p. 130.
- Neave 2016, p. 70.
- Etherington 2002, p. 60-61.
- Neave 2016, p. 71.
- Neave 2016, p. 72.
- Etherington 2002, p. 61-62.
- Neave 2016, p. 71-73.
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- Neave 2016, p. 77-79.
- Ottis 2001, p. 133.
- Neave 2004, p. 147.
- Etherington 2002, p. 65-68.
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- Etherington 2002, p. 76.
- Ottis 2001, p. 137.
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- Etherington 2002, p. 80.
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- Etherington 2002, p. 88-91.
- Etherington 2002, p. 92.
- Shute 2013, p. 31.
- Etherington 2002, p. 96-98.
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- Etherington 2002, p. 102-107.
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- Etherington 2002, p. 109-110.
- Etherington 2002, p. 110.
- Etherington 2002, p. 111-112.
- Etherington et 2002 p.113-115.
- Etherington et 2002 p.117-124.
- Etherington et 2002 p.125-126.
- Etherington et 2002 p.125-128.
- Neave 2016, p. 185-190.
- Etherington 2002, p. 49.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]La principale source primaire concernant l'histoire de la famille Maréchal est une monographie dactylographiée par Elsie Mary Maréchal-Bell après guerre. En 2002, William Etherington la reprend augmentée des commentaires et souvenirs de sa fille Elsie Maréchal (cf. infra pour le livre et la note 1 pour des précisions sur l'auteur). Airey Neave, ex-agent du MI9, a également beaucoup écrit sur le Réseau Comète. Dans Little Cyclone, le chapitre 8 « Rue Voltaire » est consacré aux Maréchal et dans Saturday at M.I.9, le chapitre 12 de la Part III « Marechal's affair » leur est également consacré.
Les entrées bibliographiques marquées de ont servi à la rédaction de cet article.
- (en) Victoria Draper, « Surviving the Holocaust: One Norfolk Woman’s Account », Norfolk Record Office, (lire en ligne, consulté le ).
- Andrée Dumon, Je ne vous ai pas oubliés : Liberté. 1945, Éditions Mols, coll. « Collection Histoire », , 235 p. (ISBN 978-2-87402-239-5). .
- (en) William Etherington, A quiet woman’s war : the story of Elsie Bell, Norwich, Mousehold Publishing, (ISBN 978-1-874739-24-1, lire en ligne). .
- (en) Helen Fry, MI9: A History of the Secret Service for Escape and Evasion in World War Two, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-23320-9, lire en ligne).
- Rémi Kauffer, Les femmes de l'ombre, Perrin, (ISBN 978-2-262-10076-6, DOI 10.3917/perri.kauff.2021.01, lire en ligne), p. 261-286.
- Philippe Le Blanc, Comète, le réseau derrière la ligne DD : De la création en 1940 à février 1943, Belgique, Memogrames, (ISBN 978-2-930698-10-6).
- (en) Airey Neave, Saturday at M.I.9: A History of Underground Escape Lines in North-West Europe in 1940-45, vol. 24, L. Cooper, (1re éd. 1969) (ISBN 978-1-84415-038-0, ISSN 0992-5945, DOI 10.1016/s0992-5945(13)71471-5, lire en ligne), p. 147-150.
- (en) Airey Neave, Little Cyclone: The Girl Who Started The Comet Line, Biteback Publishing, (1re éd. 1954) (ISBN 978-1-84954-960-8, lire en ligne).
- Sherri Greene Ottis, Silent Heroes: Downed Airmen and the French Underground, University Press of Kentucky, (ISBN 978-0-8131-2186-4, lire en ligne).
- (en) Joe Shute, « The secrets of the Comet Line », The Daily Telegraph, , p. 31. .
Liens externes
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