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Kyrsten Sinema

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Kyrsten Sinema
Illustration.
Kyrsten Sinema (2018).
Fonctions
Sénatrice des États-Unis
En fonction depuis le
(5 ans, 10 mois et 21 jours)
Élection 6 novembre 2018
Circonscription Arizona
Législature 116e, 117e et 118e
Groupe politique Démocrate
Prédécesseur Jeff Flake
Représentante des États-Unis

(6 ans)
Élection 6 novembre 2012
Réélection 4 novembre 2014
8 novembre 2016
Circonscription 9e district de l'Arizona
Législature 113e, 114e et 115e
Prédécesseur District créé
Successeur Greg Stanton
Sénatrice de l'Arizona

(11 mois et 24 jours)
Élection
Circonscription 15e district
Prédécesseur Ken Cheuvront
Successeur David Lujan
Représentante de l'Arizona

(6 ans)
Élection
Réélection
Circonscription 15e district
Prédécesseur Wally Straughn
Ken Clark
Successeur Lela Alston
Katie Hobbs
Biographie
Nom de naissance Kyrsten Lea Sinema
Date de naissance (48 ans)
Lieu de naissance Tucson (Arizona, États-Unis)
Nationalité Américaine
Parti politique Indépendante (jusqu'en 2004 et depuis 2022)
Parti démocrate (2004-2022)
Diplômée de Université Brigham Young
Université d'État de l'Arizona

Signature de

Kyrsten Sinema, née le à Tucson (Arizona), est une femme politique américaine, sénatrice de l'Arizona au Congrès des États-Unis depuis 2019. Élue à la Chambre des représentants des États-Unis à partir de 2013, elle est la première femme ouvertement bisexuelle à siéger à la législature fédérale.

Lors des élections de 2018, elle bat Martha McSally, candidate du Parti républicain, devenant ainsi la première femme élue au Sénat des États-Unis dans l'histoire de l'Arizona. La nomination de Sinema par le Parti démocrate lui permet de gagner sa première élection sénatoriale fédérale dans l'État depuis la victoire de Dennis DeConcini en 1988.

Élue en tant que démocrate, elle se positionne de plus en plus vers la droite des Démocrates et en 2022, elle décide quitter le Parti démocrate et de s’inscrire comme indépendante au Sénat.

Premiers engagements politiques

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Sinema est d'abord militante du Parti vert[1],[2]. En 2004, elle devient membre du Parti démocrate.

Kyrsten Sinema est élue à la Chambre des représentants de l'Arizona en 2004 et réélue en 2006 et 2008[3]. Élue au Sénat de l'Arizona en 2010, elle est par la suite élue à la Chambre des représentants des États-Unis en 2012. Elle y est la première femme ouvertement bisexuelle[4]. Elle est estimée représenter une nouvelle génération de personnalités politiques américaines[5].

Chambre des représentants des États-Unis

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Classée politiquement comme centriste, elle s'oppose à diverses initiatives visant à limiter le mariage à l'union d'un homme et d'une femme, dans l'État qu'elle représente, l'Arizona[6]. Elle se prononce également pour le DREAM Act (Development, Relief, and Education for Alien Minors Act, « loi pour le développement, le secours et l'éducation pour les mineurs étrangers »).

Sénat des États-Unis

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En , elle annonce sa candidature à la primaire démocrate pour les élections sénatoriales de 2018[7], afin de succéder au républicain Jeff Flake, qui n'est pas candidat à sa réélection[8].

Kyrsten Sinema lors d'une conférence à Phoenix en 2019.

Elle remporte l'investiture officielle de son parti en obtenant lors de la primaire démocrate 319 242 voix, soit l'équivalent de 80,5 % des suffrages exprimés[9]. Lors de l'élection sénatoriale du suivant, elle affronte la candidate du Parti républicain, Martha McSally, ancienne pilote de la United States Air Force. McSally est également représentante de l'État au Congrès des États-Unis (depuis 2015).

Le décompte des suffrages en Arizona est particulièrement long en raison du nombre élevé de votes par procuration. Tandis que McSally bénéficie d'une faible avance le soir de l'élection, Sinema la dépasse dans les jours qui suivent lorsque les votes qui sont postés sont comptés, ce qui attire l'ire du président Donald Trump qui va jusqu'à faire flotter l'idée d'une nouvelle élection[10],[11].

Le , presque une semaine après le jour du vote, les autorités annoncent que Sinema remporte l'élection[12], une première en 30 ans pour les démocrates en Arizona[13]. McSally, qui concède peu de temps après, est cependant nommée au Sénat des États-Unis dans les heures qui suivent l'investiture de Sinema par le gouverneur Doug Ducey, le , à la suite de la démission de l'autre sénateur fédéral de l'État, Jon Kyl, lui-même nommé après le décès de John McCain en 2018.

En 2022, Sinema décide de quitter le Parti démocrate et de devenir indépendante[2]. Elle reste toutefois membre du caucus démocrate au Sénat.

Le 5 mars 2024, Sinema annonce qu'elle ne sera pas candidate à sa réélection dans le cadre des élections de 2024[14].

Positionnement politique

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Élue d'un État traditionnellement conservateur, Kyrsten Sinema se positionne dans l'aile la plus à droite du Parti démocrate. Prenant pour modèle l'ancien sénateur républicain de l'Arizona John McCain, elle n'hésite pas à voter à contre-courant des positions majoritaires de son parti. Au cours des 100 premiers jours de la présidence de Joe Biden, elle vote contre le projet d'augmentation du salaire minimum fédéral à 15 dollars de l'heure présenté dans le cadre du plan de relance adopté pour faire face aux conséquences de la pandémie de Covid-19. Elle fait également partie des sénateurs démocrates s'opposant à la nomination de Neera Tanden, candidate proposée par Joe Biden pour diriger le budget de la Maison Blanche[15]. Elle se pose par ailleurs en adversaire du Green New Deal et bloque l’abolition du « filibuster », la procédure qui permet de faire obstruction au passage d’un texte de loi au Sénat[16].

Ces votes lui valent des critiques de l'aile gauche du Parti démocrate[15]. Pendant l'été 2021, des manifestations de protestation devant son bureau à Phoenix sont organisées par les jeunes du Mouvement Sunrise, un groupe de militants pour le climat. Ils sont rejoints par des défenseurs des droits civiques, dont le révérend Jesse Jackson, et des figures du mouvement ouvrier comme Dolores Huerta[16].

En avril 2021, elle soutient avec l'autre sénateur démocrate de l'Arizona, Mark Kelly, la déclaration de l'état d'urgence par le gouverneur républicain de l'État, Doug Ducey, ainsi que l'envoi par ce dernier de troupes de la garde nationale à la frontière avec le Mexique afin de faire face à l'afflux de réfugiés et d'aider l'United States Border Patrol[17]. Elle dépose une proposition de loi bipartisane (le Bipartisan Border Solutions Act of 2021, S.1358) avec le sénateur républicain de l'État voisin du Texas, John Cornyn, en vue de gérer cet afflux de migrants à la frontière avec le Mexique[18].

Sinema soutient de longue date une couverture santé universelle qui permettrait de baisser le coût des traitements de santé. À partir de 2019, Sinema reçoit de nombreux dons de la part du lobby de l'industrie pharmaceutique (à hauteur de 121 000 dollars) et un groupe financé par les industries pharmaceutiques achète 600 000 dollars de publicité à la télévision et à la radio en Arizona pour soutenir Sinema. En , elle s'oppose à la loi de finances démocrate qui vise à baisser ces prix par des négociations directes avec l'industrie pharmaceutique. Elle critique le prix de cette loi de finances, d'un montant global de 3,5 billions de dollars[19],[20].

Sinema s'oppose initialement à la Loi sur la réduction de l'inflation de 2022, une loi proposée par les démocrates qui contient entre autres une augmentation de la faible imposition fiscale sur les carried interests (en) dont bénéficient les gestionnaires de fonds d'investissement et des capital risqueurs. Ces mêmes personnes ont fait des dons à la campagne de Sinema d'un montant cumulé d'un million de dollars sur la dernière année. Les démocrates ont besoin de sa voix pour passer la loi et elle obtient le retrait de cette mesure, remplacée par une augmentation d'un point du droit d'accise sur les rachats d'actions, en échange de son vote. Ce soutien à la faible imposition des gestionnaires de fonds est très critiqué par les démocrates[21],[22],[23],[24],[25],[26]. L'accord de Sinema permet aussi de passer une loi sur la réduction du prix des médicaments à laquelle elle s'opposait jusqu'alors[27].

Références

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  1. (en) Eliza Collins, « Democrat Kyrsten Sinema says Trump is 'not a thing' in race to replace Sen. Jeff Flake », USA Today,
  2. a et b (en) Jeremy Herb, « Sinema leaving the Democratic Party and registering as an independent », sur CNN, (consulté le )
  3. (en) « House Member », sur www.azleg.gov (consulté le ).
  4. (en) Peter O'Dowd, « Sinema, First Openly Bisexual Member Of Congress, Represents 'Changing Arizona' », sur National Public Radio, .
  5. (en) Ann Friedman, « America's Most Colorful Congresswoman: Krysten Sinema », sur Elle, .
  6. (en) « Kyrsten Sinema: 'We’re Optimistic' in Arizona », sur The Advocate, .
  7. (en) Kevin Robillard et Heather Caygle, « Democratic Rep. Sinema launches Arizona senate bid », Politico,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Un deuxième sénateur républicain dénonce le « danger » Trump », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) « United States Senate election in Arizona, 2018 », sur ballotpedia.org.
  10. (en) Simon Romero, « Who Won That Arizona Senate Race? What Day Is It? », The New York Times, .
  11. (en) Eric Bradner, « Sinema's lead in Arizona grows as some GOP officials distance themselves from Trump's claims of misconduct », CNN, .
  12. (en) Simon Romero, « Kyrsten Sinema Declared Winner in Arizona Senate Race », The New York Times, .
  13. (en) Andy Towle, « Kyrsten Sinema Wins Arizona Senate Race, First Dem in 25 Years », Towleroad, .
  14. (en) « Kyrsten Sinema Bows Out of Arizona Senate Race », The New York Times,
  15. a et b (en-US) Catie Edmondson, « Kyrsten Sinema and the Thumbs-Down That Enraged the Left », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  16. a et b « Kyrsten Sinema, inflexible et énigmatique sénatrice des Etats-Unis devenue une cible des progressistes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  17. (en-US) Adam Shaw, « Arizona Dem Sens. Sinema, Kelly back governor’s move to deploy National Guard to border », sur Fox News, (consulté le )
  18. (en) Jordain Cairney, « Cornyn, Sinema to introduce bill aimed at addressing border surge », sur The Hill, (consulté le )
  19. (en) Andrew Perez et David Sirota, « Big pharma has a powerful new shill, Kyrsten Sinema, fighting drug price reform », The Guardian,
  20. (en) Laura Barrón-López, « Sinema tells White House she’s opposed to current prescription drug plan », Politico,
  21. (en) « Sinema took Wall Street money while killing tax on investors », Associated Press,
  22. (en) Andrew Ross Sorkin, Vivian Giang, Stephen Gandel, Lauren Hirsch, Ephrat Livni et David F. Gallagher, « A Tax Loophole’s Powerful Defender », sur The New York Times,
  23. (en) Alexander Bolton, « Sinema announces deal with Schumer on taxes and climate », The Hill,
  24. (en) Brian Slodysko, « Sinema received nearly $1 million from Wall Street while killing tax hike on investors », PBS et Associated Press
  25. (en) Emily Cochrane, « Sinema Agrees to Climate and Tax Deal, Clearing the Way for Votes », The New York Times,
  26. (en) Katherine Tully-Mcmanus, « Sinema’s tax tweaks », Politico,
  27. (en) Scott Malone, « Key U.S. Senator Sinema agrees to $430 billion drug, energy bill », Reuters,

Articles connexes

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Liens externes

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