Henneguya zschokkei
Henneguya salminicola
Règne | Animalia |
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Embranchement | Cnidaria |
Sous-embr. | Myxozoa |
Classe | Myxosporea |
Ordre | Bivalvulida |
Famille | Myxobolidae |
Genre | Henneguya |
Henneguya zschokkei, aussi connu sous le synonyme de Henneguya salminicola, est une espèce de myxozoaires, des animaux parasites de l'embranchement des cnidaires, comme les méduses et les coraux.
Si beaucoup continuent à traiter H. salminicola (Amérique du Nord) comme une espèce distincte, des scientifiques ont montré qu'il s'agissait de la même espèce que H. zschokkei (Scandinavie)[1],[2].
Ce parasite, de très petite taille, compte moins de dix cellules. Il infecte plusieurs espèces de salmonidés. Il y forme de petits points blancs dans la chair ce qui pose des problèmes aux pisciculteurs mais qui n'est pas dangereux pour l'être humain[3],[4].
C'est le premier animal connu à ne pas avoir de génome mitochondrial, ce qui signifie qu'il a perdu sa propre aptitude à la respiration aérobie. Il a aussi perdu des gènes du noyau impliqués dans la respiration aérobie ou la réplication du génome mitochondrial. On ignore encore comment cet animal se procure son énergie : peut-être, des cellules du poisson qu'il parasite ou alors s'est-il adapté à une respiration sans oxygène comme les organismes anaérobies unicellulaires[4],[5]. À titre de comparaison, l'espèce voisine Myxobolus squamalis a conservé son génome mitochondrial[5].
Parasitisme
[modifier | modifier le code]Henneguya salminicola forme des kystes, d'environ 10 mm de diamètre, contenant des milliers de spores dans les muscles et sous la peau des saumons. Les spores sont ovales (9–11 × 7–9 µm) et présentent deux capsules polaires à l'avant et deux longs appendices caudaux (26 à 40 µm). Lors du filetage des poissons, il en sort un liquide blanc et crémeux ce qui fait que les éleveurs parlent de maladie de la chair laiteuse (ou myxosporidiose des muscles des saumons du Pacifique). Les saumons sont infectés lorsqu'ils sont jeunes et vivent en eau douce. Les parasites passent par le système circulatoire avant d'atteindre les muscles et de se transformer en spores. Bien que les spores produisent une protéase qui hydrolyse le muscle et le liquéfie, le parasite est bien toléré par le poisson et peut y vivre longtemps. Cependant, la croissance est ralentie et des organes sont déplacés. Lorsque le saumon se décompose après avoir frayé, les spores sont libérées dans l'eau et sont ingérées par des vers qui servent d'hôtes intermédiaires. Henneguya salminicola est l'espèce du genre Henneguya la plus courante en Alaska[6],[7].
Hôtes
[modifier | modifier le code]Les hôtes connus de Henneguya zschokkei incluent[3] :
- Oncorhynchus gorbuscha (saumon rose à bosse)
- Oncorhynchus keta (saumon kéta)
- Oncorhynchus kisutch (saumon coho)
- Oncorhynchus nerka (saumon rouge)
- forme anadrome d’Oncorhynchus mykiss (truite arc-en-ciel)
- Oncorhynchus tshawytscha (saumon quinnat)
- Salmo salar (saumon atlantique)
Systématique
[modifier | modifier le code]Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Henneguya zschokkei (Gurley (d), 1894)[8].
L'espèce a été initialement classée dans le genre Myxobolus sous le protonyme Myxobolus zschokkei Gurley, 1894[9].
Henneguya zschokkei a pour synonymes :
- Henneguya salminicola Ward, 1919[3]
- Myxobolus zschokkei Gurley, 1894[9]
- Henneguya kolesnikovi Gurley, 1894[9]
Publication originale
[modifier | modifier le code]- (en) R. R. Gurley, « The Myxosporidia, or Psorosperms of fishes, and the epidemics produced by them », Report of the Commissioner of Fish and Fisheries, États-Unis, vol. 1894, , p. 65-304 (lire en ligne, consulté le )
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Référence BioLib : Henneguya zschokkei (Gurley, 1894) (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Henneguya zschokkei (Gurley, 1893) (consulté le )
- (fr + en) Référence GBIF : Henneguya zschokkei (Gurley, 1894) (consulté le )
- (en) Référence IRMNG : Henneguya zschokkei (Gurley, 1894) (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Henneguya zschokkei (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence WoRMS : espèce Henneguya zschokkei (Gurley, 1893) (consulté le )
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Lom & Dyková, 1992.
- (en) & Willcox, 1998.
- (cs) H. Buchtová, I. Dyková, D. Vršková, L. Krkoška, « Záchyt lososa masivně infikovaného myxosporidií Henneguya zschokke » [« Capture de saumons massivement infectés par le myxosporide Henneguya zschokkei »], Veterinářství, no 54, , p. 47-48 (lire en ligne [archive du ]).
- « L'animal qui vit sans respirer », Radio-Canada, (consulté le ).
- (en) A cnidarian parasite of salmon (Myxozoa: Henneguya) lacks a mitochondrial genome, Dayana Yahalomi, Stephen D. Atkinson, Moran Neuhof, E. Sally Chang, Hervé Philippe, Paulyn Cartwright, Jerri L. Bartholomew, Dorothée Huchon. Proceedings of the National Academy of Sciences . DOI 10.1073/pnas.1909907117.
- D. Declerck, Fiche no 45 : myxosporidiose des muscles des saumons du Pacifique[PDF], Fiches d'identification des maladies et parasites des poissons, crustacés et mollusques préparées sous les auspices du Groupe de Travail CIEM sur la Pathologie et les Maladies des Organismes marins, 1991.
- (en) Henneguya salminicola - Alaska Department of Fish[PDF].
- GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 24 octobre 2024
- (en) Zul Faizuddin Osman, Development of Henneguya zschokkei (Myxozoa: Myxosporea) actinospores in oligochaetes and plasmodia in whitefish Coregonous lavaretus (thèse), Université de Jyväskylä. Département de science biologique et environnementale, (lire en ligne [PDF]).