Henri Parisot (éditeur)
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Henri Georges Robert Parisot |
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Henri Parisot (Paris, 1908-1979) est un traducteur et éditeur français, qui fut ami des surréalistes.
Biographie
[modifier | modifier le code]Henri Parisot est connu pour sa traduction des œuvres de Lewis Carroll, qui s'attache à trouver des équivalences en français pour les nombreux jeux de mots. Son effort sera repris avec d'autres solutions par Jacques Papy.
Avant guerre, il côtoie les surréalistes auxquels il est présenté par René Char, rencontré à la librairie de José Corti. Traducteur de l'anglais et de l'allemand, il dirigea plusieurs collections : « Biens nouveaux » chez Guy Lévis Mano, « Romantiques allemands » au Mercure de France.
En 1945, il collabore à la revue Fontaine de Max-Pol Fouchet, au sein d'une structure éditoriale, créant et dirigeant une collection appelée « L'Âge d'or » (1945-1947), pour publier les textes, entre autres, de ses amis surréalistes dont la couverture est illustrée par Mario Prassinos. Par l'entremise de ce dernier, il découvre le talent de Gisèle Prassinos, âgée de 14 ans, qu'il présente à André Breton, René Char et Robert J. Godet. Une photographie de Man Ray les représente en train d'écouter Gisèle lisant l'un de ses textes. Il réédite aussi quelques œuvres d'Alfred Jarry.
Cette collection s'interrompt en et reprend en 1948, cette fois aux éditions Robert Marin, avec, entre autres, La Lampe dans l'horloge d'André Breton[1]. En 1950, la collection part aux éditions Premières, avec une couverture de Max Ernst ; la librairie Les Pas perdus poursuit ensuite cette collection jusqu'en 1951.
À partir de 1964, Parisot ressuscite sa collection « L'Âge d'or » aux éditions Flammarion, avec parfois une couverture de Max Ernst, et édite des textes romantiques, fantastiques et surréalistes rares. Il y publie ses traductions des œuvres d'Edgar Allan Poe, Nathaniel Hawthorne, Coleridge ou Leonora Carrington. Sa collection est poursuivie après sa mort jusqu’en 1992. Il collabore avec les Éditions de L'Herne où il publie des textes de Raymond Queneau, Henri Michaux, André Gide, des traductions de John Keats et Lewis Carroll dont le Cahier Lewis Carroll (1971).
Il fut aussi un traducteur de Lytton Strachey.
Il est également connu comme destinataire des Lettres de Rodez que lui envoie Antonin Artaud en 1945, et dont il publie une partie chez Guy Lévis Mano l'année suivante. Auparavant, il avait publié D'un voyage au pays des Tarahumaras, et Artaud lui préfaça ses traductions de Coleridge.
Collection « L'Âge d'or »
[modifier | modifier le code]Fontaine (1945-1947)
[modifier | modifier le code]Éditée sous la forme de petits cahiers in-16 numérotés avec toujours le même dessin de couverture signé Mario Prassinos suivant une palette de couleurs étendue, cette collection rassemble cinquante textes courts d'auteurs internationaux, publiés entre et . Les tirages indiqués variaient entre 250 et 1 500 exemplaires[2]. Dix hors-série furent également publiés.
- Herman Melville, Le Campanile
- Giorgio de Chirico, Une aventure de M. Dudron
- Alberto Savinio, Introduction à la vie de Mercure
- Franz Kafka, La Taupe géante
- Francis Picabia, Thalassa dans le désert
- Alain Gheerbrant, L'Homme ouvert
- Achim d'Arnim, L'Invalide fou
- Michel Fardoulis-Lagrange, Goliath
- Antonin Artaud, Au pays des Tarahumaras
- Lewis Carroll, La Vision des trois T.
- Hans Arp, Le blanc aux pieds de nègre
- Georges Limbour, L’Enfant polaire
- Louis Scutenaire, Les Degrés
- Michel Leiris, Nuits sans nuit
- Henri Michaux, Liberté d'action
- Georges Bataille, Dirty
- Paul Colinet, La Nuit blanche
- Leonora Carrington, En bas
- Jean Ferry, La Société secrète
- Hans Arp et Vicente Huidobro, Trois nouvelles exemplaires, traduit par R. Walter
- André Pieyre de Mandiargues, L'étudiante
- Lise Deharme, Insolence
- Maast, Sept causes célèbres
- Maurice Henry, Les paupières de verre
- Christian Dietrich Grabbe, Raillerie, satire, ironie et signification cachée
- Jacques Charpier, Paysage de salut
- René Char, Premières alluvions
- Jacques Prévert, L'Ange garde-chiourme
- Marcel et Gabriel Piqueray, Les Poudres lourdes
- Valentine Penrose, Martha's Opera
- Benjamin Péret, Dernier malheur, dernière chance
- Luc Decaunes, La Sourde Oreille
- Clemens von Brentano, Gockel, Hinckel et Gackeleia
- Robert Margerit, Ambigu
- Alexei Remizov, L'Antre secret
- Georg Büchner, Lenz
- François Laloux, La Femme sans peau
- Oscar Dominguez, Les Deux qui se croisent
- Edward Lear, Deux Histoires ineptes
- Patrick Waldberg, Sur le bord
- André Bay, Amor
- J.M.A. Paroutaud, Autre Événement
- Jean Maquet, Et c'était midi
- Raymond Queneau, À la limite de la forêt
- Maurice Blanchot, Le Dernier Mot
- Alfred Jarry, L'autre Alceste
- Yves Battistini, avec René Char, À la droite de l'oiseau
- Apulée, Le Fantôme de plein midi
- Gisèle Prassinos, Le Rêve
- Jonathan Swift, Quilca (suivi de pensées sur divers sujets)[3]
Éditions Robert Marin (1948-1949)
[modifier | modifier le code]Henri Parisot y dirigea également la collection « L'envers du miroir »[4].
- André Breton, La Lampe dans l'horloge, frontispice de Toyen, 1er tirage : [détruit] ; retirage : .
- Lewis Carroll, Lettres à des enfants, traduction par Jacques Papy, .
Éditions Premières puis Librairie Les Pas perdus (1950-1951)
[modifier | modifier le code]Seuls les trois premiers titres sont édités aux Éditions Premières. Toutes les couvertures comprennent le même dessin signé Max Ernst.
- Alberto Savinio, Psyché, traduit par Henri Parisot et l'auteur.
- William Butler Yeats, L'Œuf de héron, traduit par Roger Giroux.
- Lewis Carroll, La Chasse au snark. Crise en huit épisodes, traduction nouvelle d'Henri Parisot, avec 8 illustrations de Max Ernst.
- Henri Michaux, Tranches de savoir, suivi de Secret de la situation politique.
- Leonora Carrington, Une chemise de nuit de flanelle, traduit par Yves Bonnefoy.
- Kurt Schwitters, La Loterie du jardin zoologique, traduit par Robert Valençay et accompagné de "Fiat Modes", soit 8 illustrations de Max Ernst.
- Edmond Jabès, Les Mots tracent.
Flammarion (1964-1992)
[modifier | modifier le code]- Giorgio De Chirico, Hebdomeros, texte établi et revu par Henri Parisot
- E.T.A. Hoffmann, Contes fantastiques complets, 3 vol., trad. de Loeve-Veimars, Théodore Toussaint, Édouard Degeorge et Henry Egmont
- Villiers de l'Isle Adam, Contes fantastiques
- Alberto Savinio, Vie des fantômes, préface d'André Pieyre de Mandiargues, trad. par Bona de Pisis, Henri Parisot et l'auteur.
- Les Poètes hallucinés, anthologie de la poésie fantastique par Henri Parisot
- Jacob et Wilhelm Grimm, Les Contes, 2 vol., trad. et présentation par Armel Guerne
- Lewis Carroll, Les Aventures d'Alice au pays des merveilles, trad. de Henri Parisot
- Arthur Machen, Le Cachet noir et autres contes, trad. de Jacques Parsons
- Lewis Carroll, De l'autre côté du miroir et ce qu'Alice y trouva suivi de La chasse au Snark, trad. de Henri Parisot
- Théophile Gautier, Spirite et La Morte amoureuse
- Clemens Brentano, Fanferlise et autres contes, trad. de Henri Thomas
- Edgar Allan Poe, Poèmes, trad. de Henri Parisot
- Nathaniel Hawthorne, La Fille de Rappacini et autres contes, trad. de Henri Parisot
- Leonora Carrington, Le Cornet acoustique, trad. de Henri Parisot
- Jacques Cazotte, Le Diable amoureux, et autres écrits fantastiques
- Lewis Carroll, Lettres Adressées à Alice et à quelques autres suivi de Alice à la scène et de Fantasmagorie
- Nathaniel Hawthorne, L'enterrement de Roger Malvin et autres contes étranges
- Leonora Carrington, La Débutante
- Jean-Pierre Spilmont, Soleils nomades
- Jacques Abeille, Le Cycle des contrées
- Frank Wedekind, Mine-Haha, ou de l'éducation corporelle des jeunes filles
- Leonora Carrington, La Porte de pierre
- Alberto Savinio, Monsieur Dido
- Gisèle Prassinos, Trouver sans chercher (1934-1944)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Un homme, une collection : Henri Parisot, L'Âge d'or », in La Porte ouverte, repris d'un entretien publié dans Bibliographie de la France, journal officiel de la librairie, « Chronique, » cent soixante-cinquième année, sixième série, no 10, 10 mars 1976.
- Liste complète sur le site revue-litteraires.com.
- Achevé d'imprimer le 27 septembre 1947.
- Cf. commentaire 01, in « Bibliographie lacunaire des éditions La Cité universelle », L'Alamblog, 11 juin 2012.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Correspondance d'Henri Parisot avec Mario et Gisèle Prassinos, 1933-1938, édition établie par Catherine Prassinos et Thierry Rye, Paris, Éditions Joëlle Losfeld, 2003
- Maurice Imbert, Henri Parisot, passeur, 1908-1979, bio-bibliographie illustrée, chez l'auteur, 2003.
Liens externes
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- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative au spectacle :