Aller au contenu

Minuit, chrétiens

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Minuit, chrétiens
Description de cette image, également commentée ci-après
Partition de Minuit, chrétiens
Chanson
Genre Cantique, chant de Noël
Auteur Placide Cappeau
Compositeur Adolphe Adam

Minuit, chrétiens est un cantique de Noël sur un texte écrit aux alentours de 1843 par Placide Cappeau et mis en musique par Adolphe Adam en 1847[1].

À l'origine composé pour soprano et clavier (piano, orgue ou harmonium), Minuit, chrétiens est souvent chanté par un baryton ou un ténor solo accompagné à l'orgue lors de la première messe de Noël célébrée traditionnellement le à minuit. De nombreuses transcriptions de ce cantique ont été réalisées pour les formations les plus variées, de la simple adaptation pour instrument solo à l'orchestration symphonique avec grand chœur et orgue.

Création à Roquemaure

[modifier | modifier le code]
Placide Cappeau
Minuit, chrétiens au piano

Bien qu'il ait été l'auteur de ce que le compositeur Adolphe Adam appelait « La Marseillaise religieuse », Placide Cappeau, un négociant en vin qui était républicain, socialiste[2] et anticlérical[3], prétendit lui-même l'avoir écrit, le dans la diligence qui le conduisait à Paris, entre Mâcon et Dijon[4],[5].

En fait, ce cantique fut rédigé bien avant 1847 dans des circonstances apparemment plus banales.

En effet, au début de l’année 1843, l’abbé Maurice Gilles, curé de Roquemaure, le village natal de Placide Cappeau, décide de faire restaurer les vitraux de la collégiale Saint-Jean-Baptiste. Connaissant Cappeau, il lui demande de composer un chant de Noël afin de célébrer dignement la fin des travaux[4].

Or au même moment, l'ingénieur parisien Pierre Laurey, chargé depuis de terminer la construction du pont suspendu sur le Rhône à Roquemaure, conçu par son confrère Marc Seguin, séjourne dans la commune avec son épouse Emily.

Première interprétation en France

[modifier | modifier le code]

Emily Laurey, ancienne chanteuse lyrique, est une amie intime de l'épouse d'Adolphe Adam. Emily sollicite la collaboration du célèbre musicien pour la mise en musique du poème de Placide Cappeau et lui promet d’interpréter ce « cantique de Noël » dans la collégiale le .

Mais en , Emily Laurey accouche d’une petite fille prénommée Adeline et ses médecins lui déconseillent le voyage, comme ils le lui déconseilleront les années suivantes.

Le , à 9 heures du matin, l’abbé Gilles décède ; l’abbé Eugène Nicolas Petitjean lui succède à la tête de la cure de Roquemaure le .

Finalement, Emily Laurey chantera Minuit, chrétiens pour la première fois, à la messe de minuit du , soit quatre ans après la promesse qu'elle avait faite à Adolphe Adam[4].

Première interprétation au Canada

[modifier | modifier le code]

Rapporté de France par Ernest Gagnon, Minuit, chrétiens est chanté pour la première fois en terre d'Amérique par Marie-Louise-Joséphine Caron, fille du juge René-Édouard Caron, ancien maire de la ville de Québec et futur lieutenant-gouverneur du Québec.

Elle est accompagnée à l'harmonium par Gagnon, le , à l'église Saint-Michel de Sillery (l'un des quartiers de la ville de Québec), église appelée à l'époque Saint-Colomb de Sillery[Note 1],[6]

Controverse

[modifier | modifier le code]

Minuit chrétiens, est maintenant exécuté comme chant d'entrée à la messe de minuit, mais cela n'a pas toujours été le cas[réf. nécessaire]. En effet, le cantique est controversé pour la simple raison de cette ligne : « … et de son Père arrêter le courroux ». Selon certains prêtres, ce passage portait offense au Seigneur puisque Dieu n'a pas de courroux[7],[8].

Adaptations

[modifier | modifier le code]

Ce cantique est adapté en langue anglaise et devient :

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Plus tard, Marie-Louise-Joséphine a épousé le juge Jean-Thomas Taschereau et a donné naissance à Louis-Alexandre Taschereau, Premier ministre du Québec de 1920 à 1936.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. « Noël "Minuit chrétien" (A. Adam) Louis Lynel A. Cadou, dir. », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le ).
  2. Revue d'histoire de l'église de France, vol. 94, Société d'histoire ecclésiastique de la France, (lire en ligne), p. 107
  3. Angèle Kremer-Marietti, Auguste Comte : Trajectoires positivistes - 1798-1998, L'Harmattan, , 438 p. (ISBN 978-2-296-32565-4, lire en ligne), p. 27
  4. a b et c Denis Havard de la Montagne, « Minuit, chrétiens, une partition d'Adolphe Adam », sur Musica et Memoria (consulté le ).
  5. « Origine gardoise de « Minuit, chrétiens » », sur nemausensis.com (consulté le ).
  6. Jean-François Caron et Pierre Lahoud, Curiosités de Québec : tome 3, Québec, Éditions GID, , 227 p. (ISBN 9782896344642), p. 40-41
  7. Serge Cazelais, Minuit Chrétiens, un chant chrétien ?
  8. Michel Théron, Théologie buissonnière, Books on Demand, 2017 - 324 pages p. 52-53

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]