Naous
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Uvry (d) |
Naous (né en 1935) est un étalon fondateur du cheval de trait Breton, de robe alezan. Ce chef de race se reproduit durant 14 ans dans la commune de Callac[1], exerçant une grande influence[2]. Il est statufié en 1954, sur demande de René Pleven. Cette statue est désormais érigée sur la principale place de Callac, constituant un symbole pour ce village.
Histoire
[modifier | modifier le code]Naous naît en 1935[3], le , sur la commune de Plusquellec[4]. Sa mère est la jument ardennaise Uvry (importée)[2], son père est l'étalon Breton Bade, lui-même fils de Sablet[4],[5]. Une croyance fausse veut qu'il soit né en Loire-Atlantique, ce que ne démontrent pas les documents d'archive[4]. Il est acheté par l'éleveur Yves Le Page, de Plonévez-du-Faou[5],[4].
En 1938, le Haras national de Lamballe gagne subitement en réputation grâce à Naous, qui vient d'arriver à la station de Callac[1], après avoir été acheté pour la somme très élevée de 38 000 francs[4]. L'étalon est mis à la reproduction à partir de l'année suivante[4]. Il fait la monte de 1938 à 1953[6].
Il est alors réformé en raison d'une tumeur incurable à la verge[5],[4].
Description
[modifier | modifier le code]D'après Bernadette Lizet, Naous est un demi-Ardennais[2]. Sa mère est en effet une jument ardennaise[7].
Colette Gouvion et Philippe Krümm décrivent Naous comme un étalon à « tête carrée et petites oreilles, dos large, court et musclé, croupe double impressionnante, membres musculeux, canons courts et secs »[8].
Descendance
[modifier | modifier le code]D'après Jean Hardé (1958), Naous a « laissé dans la région près de 350 pouliches, peuplant la montagne bretonne : des animaux au front large, l'œil ouvert, les épaules longues, le rein court et les croupes musclées »[7]. Lætitia Bataille estime que l'influence de Naous a eu pour effet d'alourdir la race bretonne[9].
Hommages et influence culturelle
[modifier | modifier le code]Callac s'est vue offrir une statue en bronze de Naous par le ministère de la culture[10], réalisée à la fin de la vie du cheval[2]. Un article du Pays d'Argoat daté de 1952 contient une lettre d’André Cornu faisant suite à une demande de René Pleven, adressée aux services des haras, pour une commande destinée à la ville de « Callach »[5]. René Pleven y recommande le sculpteur Georges-Lucien Guyot (1885-1973)[5].
Ce dernier travaille à partir d'une réplique en plâtre grandeur nature[5]. La statue définitive est fondue à Arcueil puis terminé en juin 1954[5]. Elle est inaugurée en 1958, en même temps que la nouvelle station de monte des haras[5].
Après la fermeture puis la destruction de la station des haras en 2008, la statue de Naous est déplacée vers la place de la mairie[11]. Cela donne lieu à une fête locale le 13 juillet, un « Fest-Naous »[5].
Cette statue est très connue des habitants locaux et constitue un symbole pour eux[8]. D'après Gouvion et Krümm, Naous symbolise à la fois la beauté d'un « colosse harmonieux », la race du trait breton qu'il a « parfaitement incarnée », enfin l'intérêt porté au cheval dans la région de Callac, et par extension dans toute la Bretagne[8].
Références
[modifier | modifier le code]- Barbié de Préaudeau 1994, p. 22.
- Bernadette Lizet, « Les chevaux bretons statufiés : France Mission du patrimoine ethnologique », dans La bête noire: à la recherche du cheval parfait, Éditions MSH, (ISBN 2-7351-0317-X, lire en ligne), p. 107.
- Collectif, Guide Vert Bretagne Sud Michelin, Editions Michelin, (ISBN 978-2-06-725225-7, lire en ligne), p. 338.
- « Cheval Breton - Syndicat des Eleveurs du Cheval Breton - Naous déménage!! », sur www2.cheval-breton.fr (consulté le )
- « Naous : le plus célèbre des Callacois », sur Le Poher, (consulté le ).
- Bernadette Lizet, « Mastodonte et fil d'acier: L'épopée du cheval breton », La Ricerca Folklorica, no 48, , p. 53–70 (ISSN 0391-9099, DOI 10.2307/1480074, lire en ligne, consulté le ).
- Jean Hardé, Féerie bretonne en Côtes-du-Nord: guide touristique, Impr. Bargain, (lire en ligne), p. 197.
- Gouvion et Krümm 1998, p. 106.
- Laetitia Bataille, Races équines de France, France Agricole Editions, (ISBN 978-2-85557-154-6, lire en ligne), p. 146.
- Association bretonne Saint-Brieuc, Comptes rendus, procès-verbaux, mémoires, Presses bretonnes, (lire en ligne), p. 21.
- Collectif, Guide du Routard Bretagne nord 2021, Hachette Tourisme, (ISBN 978-2-01-629215-0, lire en ligne), p. 294.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [Barbié de Préaudeau 1994] Philippe Barbié de Préaudeau (photogr. Yvon Le Berre), Haras de Bretagne, Édilarge, , 34 p. (ISBN 2-7373-1330-9). .
- [Gouvion et Krümm 1998] Colette Gouvion et Philippe Krümm, Chevaux de trait, Rodez, Éditions du Rouergue, (ISBN 2-84156-089-9, OCLC 406295369).