Saint-Jacques-de-Néhou
Saint-Jacques-de-Néhou | |
L'église Saint-Marcouf. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Françoise Lerossignol 2020-2026 |
Code postal | 50390 |
Code commune | 50486 |
Démographie | |
Gentilé | Mourotais |
Population municipale |
625 hab. (2021 ) |
Densité | 29 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 25′ 05″ nord, 1° 36′ 47″ ouest |
Altitude | Min. 7 m Max. 100 m |
Superficie | 21,49 km2 |
Type | Commune rurale à habitat très dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Bricquebec-en-Cotentin |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Saint-Jacques-de-Néhou est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie. Elle est issue de la scission de Néhou en 1899 et est peuplée de 625 habitants[Note 1].
Géographie
[modifier | modifier le code]La commune est au centre-ouest de la péninsule du Cotentin. Son bourg est à 8 km au sud de Bricquebec, à 8 km au nord-ouest de Saint-Sauveur-le-Vicomte et à 13 km à l'est de Barneville-Carteret[1].
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 954 mm, avec 13,7 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Cherbourg-en-Cotentin à 25 km à vol d'oiseau[6], est de 12,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 963,9 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Saint-Jacques-de-Néhou est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11] et hors attraction des villes[12],[13].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (95,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (96,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (62,2 %), terres arables (26,2 %), zones agricoles hétérogènes (6,8 %), forêts (4,7 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]La nouvelle paroisse, créée à la suite de la construction de l'église Saint-Marcouf, était dédiée à Jacques de Zébédée.
Néhou est le nom de la commune avant la scission et a été repris par Saint-Georges-de-Néhou.
Il est issu d'un nom d'origine gaélique Niall adopté sous une forme très proche Njáll dans la société des Vikings norvégiens, et particulièrement en Islande où une saga, la Niáls Saga consacrée à un personnage portant ce nom, et que l'on retrouve en Nord-Cotentin sous la forme Néhou attesté par au moins dans sept noms de lieux : Saint-Jacques-de-Néhou, Néhou, Le quartier du Néhou, lieu-dit d'Auvers, La Néhourie, lieu-dit de Huberville, Néhou, hameau de Gatteville, Néhourie, lieu-dit de Canville-la-Rocque et dans le nom de la commune de Néville[15].
Histoire
[modifier | modifier le code]Néel Ier et Néel II, fils et petit-fils de Roger le Vicomte (de Saint-Sauveur) reçurent le domaine qui prit le nom de Néhou et qui fut confisqué en 1047 par le duc de Normandie Guillaume II qui le donna à Baudouin de Meules[16].
En 1523, Jacques Pitteboult[Note 2] († av. 1554), écuyer, était seigneur de Gonneville, et devint en 1544, seigneur de Graffard, et en 1550, seigneur de la Roquelle. Également vicomte de Saint-Sauveur-le-Vicomte, il épousa Jeanne de La Luthumière, veuve de Julien du Saussey, seigneur de Barneville, dont il eut trois fils : Julien, seigneur de la Roquelle, Jehan, seigneur de Gonneville, et Pierre, seigneur de Graffard[17].
Scission
[modifier | modifier le code]En 1899, une scission de la commune de Néhou a donné naissance à deux communes pour des raisons politiques liées à la construction de l'église Saint-Marcouf[16] : Saint-Jacques-de-Néhou et Saint-Georges-de-Néhou. En 1903, le village de Saint-Georges-de-Néhou reprend le nom de Néhou.
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et deux adjoints[19].
Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1901. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[21].
En 2021, la commune comptait 625 habitants[Note 3], en évolution de +5,57 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Au premier recensement (1901) faisant suite à la création de la commune, Saint-Jacques-de-Néhou comptait 719 habitants, population jamais atteinte depuis. Cependant, la commune de Néhou avant scission avait compté un maximum de 2 712 habitants en 1821, alors que les deux communes séparées n'ont jamais dépassé une population cumulée de 1 388 habitants (1906)[22],[23].
Économie
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Manoir de Gonneville des XVIe – XVIIe siècles avec pigeonnier, cour et communs, inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [25].
- Ferme-manoir de la Vieille-Roquelle des XVIe – XVIIe siècles[26], bâti sur les ruines d'un château féodal de la fin du XIIe siècle[26].
- Manoir du Petit Lude du XVe siècle. On peut voir sur un grand panneau de pierre un écu timbré d'un heaume taré et soutenu par deux lions affrontés, sur lequel sont sculptées les armes de la famille Loir : d'or à trois fasces ondées de sinople[27],[Note 4].
- Prieuré Saint-Jean-du-Bois.
- Motte castrale. Selon Frédéric Scuvée, au lieu-dit les Grandes Ruine et les Petites Ruines, apparence d'une motte dressée au rebord du plateau et au haut de la pente sur la vallée, ainsi que d'un village ruiné à peu près disparu[28],[29].
- Église Saint-Marcouf des XIXe – XXe siècles, complètement remaniée de 1881 à 1888. L'édifice construit en 1823 à la place de la chapelle Notre-Dame trop petite, provoqua la discorde au sein du conseil municipal de Néhou. Elle abrite une Vierge à l'Enfant du XIVe siècle classée en 1935 au titre objet aux monuments historiques[30], ainsi qu'un groupe sculpté du XVIIIe, saint Roch, l'ange et le chien du XVe, une statue de sainte Anne du XVe[16].
- Ancien presbytère devenu gîte rural communal.
Activité et manifestations
[modifier | modifier le code]Sports
[modifier | modifier le code]L'Union sportive de Saint-Jacques-de-Néhou fait évoluer une équipe de football en division de district, ainsi qu'une équipe féminine de football à 7[31].
Depuis 2010, l'Association sportive de Saint-Jacques-de-Néhou organise en mai une randonnée pour vététistes et marcheurs[32].
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]Alphonse Hamel (1911-1977) fut le dernier potier à feu du Cotentin[33], épaulé par sa femme Marthe.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021.
- La famille Pitteboult, originaire d'Aubigny, fut anoblie en 1479. C'est dans les dernières décennies du XVe siècle qu'elle vint s'établir à Néhou, en la personne de Jehan Pitteboult, sur les terres de Gonneville, de la Roquelle et de la Haulle[17].
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
- Sur la pierre, il semble que soient sculptées quatre fasces ondées alors que trois sont généralement admises pour cette famille.
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- « Orthodromie entre Saint-Jacques-de-Néhou et Cherbourg-en-Cotentin », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Cherbourg-homet » (commune de Cherbourg-en-Cotentin) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Cherbourg-homet » (commune de Cherbourg-en-Cotentin) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Saint-Jacques-de-Néhou ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur Insee, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
- Georges Bernage, « Vikings - Danois, mais aussi Norvégiens et Irlandais », Vikland, la revue du Cotentin, no 6, juillet-août-septembre 2013, p. 9 (ISSN 0224-7992).
- Gautier 2014, p. 547.
- Jean Barros, Le canton de Barneville-Carteret (Côte des Isles) : Le patrimoine, t. 1, Valognes, Éditions de la Côte des Isles, , 391 p. (ISBN 2-9505339-1-4), p. 45.
- « Ensemble pour Saint-Jacques avec Noël Lefèvre », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Réélection 2014 : « Saint-Jacques-de-Néhou (50390) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Néhou », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le )..
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Manoir de Gonneville », notice no PA00110576, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 161.
- Université Inter-Âges de Basse-Normandie - Antenne de Cherbourg (préf. Rodolphe de Mons), Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 147.
- Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 106.
- « Saint-Jacques-de-Néhou, p. 1041 », dans Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877) .
- « Statue : Vierge à l'Enfant, dite Notre Dame de Montront », notice no PM50000980, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – US St-Jacques-de-Néhou » (consulté le ).
- « Ouest-france.fr - 300 randonneurs à travers les bois et chemins - Saint-Jacques-de-Néhou » (consulté le ).
- Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 2, Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, (ISBN 2914541147).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 202.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 547.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Résumé statistique de Saint-Jacques-de-Néhou sur le site de l'Insee