Sanité Belair
Naissance | |
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Décès | Cap-Haïtien |
Nom de naissance |
Suzanne Bélair |
Activité |
Révolutionnaire |
Conjoint |
Charles Belair |
Grade militaire |
Lieutenant |
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Condamnée pour |
Meurtre |
Sanité Belair de son vrai nom Suzanne Bélair (1781-1802), est une révolutionnaire et officière de l'armée d'Haïti de Toussaint Louverture lors de la Révolution haïtienne.
Biographie
[modifier | modifier le code]Suzanne Belair, connue sous le surnom de Sanité Belair, est une affranchie, née à Verrettes en 1781. Elle épouse en 1796 Charles Bélair, neveu, aide de camp et lieutenant de Toussaint Louverture qui a rallié le général de Saint-Domingue Maynaud et la République française[1].
Elle participe activement à la Révolution haïtienne et devint sergente, puis lieutenante de l'armée de Toussaint Louverture, pendant le conflit contre les troupes françaises de l'expédition de Saint-Domingue.
Sanité Belair pousse son mari à prendre le parti des indépendantistes[2].
En août 1802[3], Sanité Belair et son mari Charles Belair participent aux combats dans les montagnes des Verrettes contre l’expédition napoléonienne menée par le général Leclerc venu rétablir l’esclavage dans la colonie de Saint-Domingue[1]. Ils appellent leurs frères aux armes, et rallient à leur cause toute la population de l'Artibonite[2]. Des femmes participent donc à l’insurrection et aux combats armés[4]. Sanité Belair se montre une guerrière redoutable, elle peut aussi être vindicative et intraitable. Par son courage et son engagement, elle est considérée comme l’âme de la conjuration[5].
Ils obtiennent d’abord quelques succès, occupant les hauteurs de l’Artibonite avec une partie des troupes coloniales qui avaient été à la solde du général Charles Victoire Emmanuel Leclerc et ont rejoint les insurgés. Leclerc envoie contre eux Jean-Jacques Dessalines, autant pour compromettre celui-ci vis-à-vis des Haïtiens que pour ménager ses propres troupes. Dessalines part avec l’intention de se joindre aux mécontents, s’il les trouvait en force, mais il juge à son arrivée que l’insurrection du couple Belair est prématurée[2]. De plus, ses prétentions au commandement en chef ne pouvait que nuire au succès de la cause. Dessalines n'hésita pas à sacrifier son compatriote, qui s’était déclaré trop tôt en continuant la lutte contre les malheureux congénères qui avaient devancé l’heure marquée pour la délivrance.[pas clair]
Les insurgés de Sans-Souci furent obligés de se rejeter dans les bois. Sanity Belair tombe entre les mains des Français. Pour essayer de sauver son épouse, Charles Belair se constitue prisonnier[1]. Ils sont envoyés au Cap chargés de fers. Six heures après leur arrivée au Cap, une commission militaire, entièrement composée de noirs et de mulâtres et présidée par Clervaux, est appelée à les juger[réf. nécessaire]. Sanité Belair est accusée, entre autres chefs, d'avoir assassiné un jeune blanc soupçonné d’espionnage[1]. Les juges n’hésitent pas à tromper la méfiance de leurs ennemis par le sacrifice public d’un des leurs : Sanité et Charles Belair sont condamnés à mort à l’unanimité. La commission militaire condamne Charles Belair à être fusillé, en considération de son grade, et Sanité Belair, comme femme, à être décapitée[3],[1].
Le jour de l'exécution, le , Sanité Belair, qui veut mourir en soldate, exige d'être fusillée également [3],[1]. « Le bourreau, malgré ses efforts, ne put la faire courber contre le billot. L’officier qui commandait le détachement fut obligé de la faire fusiller »[6].
Sanite Belair est considérée comme l'une des quatre héroïnes les plus symboliques de l'indépendance d'Haïti en 1804, aux côtés de Catherine Flon, de Cécile Fatiman et de Dédée Bazile.
Postérité
[modifier | modifier le code]Sanité Belair est le personnage principal de la pièce de théâtre Opéra poussière de Jean D'Amérique. La pièce est lauréate du Prix RFI Théâtre 2021[7].
Autres
[modifier | modifier le code]Le portrait de Sanité Belair est imprimé sur les billets de dix gourdes, édité en 2004 en commémoration de l'indépendance[8],[9]. Elle est la seule femme de cette série commémorative et seulement la deuxième femme à être représentée sur un billet haïtien (après Catherine Flon)[10].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jomini, Antoine-Henri, Histoire critique et militaire des guerres de la Révolution, 1842.
- Jean D'Amérique, Opéra poussière, 2022
Références
[modifier | modifier le code]- « Sanite Bélair | Biographie | Fondation pour la memoire de l'esclavage », sur FME (consulté le )
- « Révolutionnaire à la haïtienne - Garance ASBL », sur www.garance.be (consulté le )
- « Mémoire de femmes », sur jasminenarcisse.com (consulté le )
- « Sanite Bélair », sur FME (consulté le )
- Tcheïta Vital, « Portrait de Sanité Belair », sur Haïti Inter, (consulté le )
- Th. Madiou, Histoire d'Haïti, t. 2, 1847, p. 329.
- « Le très attendu «Opéra poussière» de Jean D’Amérique au Festival d’Avignon », sur RFI, (consulté le )
- « Journée du souvenir de la traite négrière et de son abolition : hommage aux femmes esclaves, héroïnes méconnues », sur TV5MONDE, (consulté le )
- « Quelques figures de femmes au cœur des esclavages », sur Outre-mer la 1ère (consulté le )
- (en-US) The Haitian Times, « 4 Little Known Facts About Haiti’s Independence », sur The Haitian Times, (consulté le )
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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