Suzanne Olivier
Naissance | |
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(à 45 ans) Boulogne-Billancourt |
Pseudonyme |
Suzette |
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Archives conservées par |
Service historique de la Défense (GR 16 P 450110) |
Suzanne Olivier, dite Suzette ou Dominique Lebon, née le à Clermont-Ferrand et morte à Boulogne-Billancourt , est une déportée résistante française.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille et enfance
[modifier | modifier le code]Suzanne Olivier naît à Clermont-Ferrand en 1922[1].
« Jeune fille de bonne famille » note Le Monde[2], elle a pour parents René Justin Honoré Olivier et Marguerite Comment, mariés l'année précédente à Antibes[3].
Devenue veuve en 1924, sa mère se remarie deux ans plus tard à Paris, avec André Richard Edmond Moret, fondé de pouvoir[4].
Résistance, arrestation et déportation
[modifier | modifier le code]Parisiens repliés à Lyon, les Moret hébergent des clandestins. Parmi eux, Daniel Cordier. Suzanne travaille au secrétariat de la délégation de Jean Moulin en zone Sud. Fin , elle est envoyée à Paris, dans l'équipe désignée pour implanter en zone Nord la délégation ; celle-ci comprend Laure Diebold, Francis Rapp, Daniel Cordier, Hugues Limonti, Jean-Louis Théobald, Georges Archimbaud. Son pseudonyme est « Suzette »[2].
Suzanne Olivier, qui habite l'appartement de ses parents, fait le trajet Paris-Lyon. Joseph Van Dievort Léopold fait le trajet inverse.
Le , Charles Delestraint est arrêté au métro La Muette par des agents ennemis. Trois-quarts d'heure plus tard, c'est le tour de Joseph Gastaldo et de Jean-Louis Théobald, non loin du métro Rue de la Pompe.
Le , Suzanne Olivier est arrêtée par le SD à la sortie du métro Villiers et internée à la prison de Fresnes.
D'après un témoignage écrit de Suzanne Olivier figurant dans les archives Antoinette Sachs du Musée Jean-Moulin, elle aurait été une des dernières personnes à avoir vu Jean Moulin vivant au siège de la Gestapo à Paris (84, avenue Foch) auquel elle aurait été confrontée par les SS début juillet 1943. Elle raconte qu'ils portaient tous les deux des traces des sévices subis lors des interrogatoires, et qu'elle chercha à cacher ses mains pour qu'il ne voit pas l'état de ses ongles. Elle écrit " ... Jean Moulin apparaît, défiguré, un bandage à la tête, les mains dans les poches. On l'aurait cru drogué."[5] Il ne dit mot et ne semble pas réagir en la voyant.
Le , Archimbaud, Rapp et Jacqueline Pery d'Alincourt sont arrêtés à Paris en même temps que Laurent Girard, monté de Lyon.
Le , Suzanne Olivier est déportée en Allemagne, d'abord à la prison de Lauban en Basse-Silésie, puis au camp de Ravensbruck, en tant que NN (Nacht und Nebel, c'est-à-dire condamnée à mort) dont elle revient à la fin de la guerre[6].
Après-guerre et mort
[modifier | modifier le code]De retour en France après la libération des camps, elle épouse Roger Lebon, avec qui elle a quatre enfants[7]. En 1964, à l'occasion de la translation au Panthéon des cendres de Jean Moulin, elle retrouve durant une nuit précédant l'évènement, sur la place déserte et glaciale entourant l'édifice, une partie de son ancienne équipe (Daniel Cordier, Laure Diebold et Hugues Limonti), dont les membres s'étaient éloignés après la guerre[2].
Elle meurt en 1968 à l’âge de 45 ans, « épuisée par les conséquences de la déportation » conclut Le Monde[2].
Décorations
[modifier | modifier le code]- Médaille de la Résistance française avec rosette (décret du 24 avril 1946)[8]
Filmographie
[modifier | modifier le code]- Alias Caracalla, au cœur de la résistance (téléfilm), réalisé par Alain Tasma en 2013, France 3 : Suzanne Olivier est jouée par Lou de Laâge.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Louis Théobald, Avoir vingt ans avec Jean-Moulin, de Fresnes à Cassino, éd. Cêtre, 2005.
- Daniel Cordier, Alias Caracalla, Gallimard, 2009.
- Daniel Cordier, La victoire en pleurant be, Galiimard, 2021
- Gérard Chauvy, Histoire secrète de l'Occupation, Payot, 1991.
- Pierre Péan, Vies et Morts de Jean Moulin, Fayard, 1998.
Références
[modifier | modifier le code]- Titres, homologations et services pour faits de résistance, Suzanne Olivier, dite Lebon, Service historique de la Défense, Vincennes (cote 16 P 450110) [lire en ligne]
- Benoît Hopquin, « Laure Diebold, alias « Mado », secrétaire de Jean Moulin et résistante de la première heure », Le Monde, .
- Acte de naissance de Marguerite Comment no 23 du , Châtenay-Malabry, Archives des Hauts-de-Seine (vue 9/12), avec mentions marginales de mariages et de décès.
- Acte de mariage Moret-Comment no 1121 du , Paris 6e, Archives de Paris (vue 20/27).
- Pierre Péan, Laurent Ducastel, Jean Moulin, l'ultime mystère, Paris, Albin Michel, , 470 p. (ISBN 978-2-226-31916-6), p. 255
- Fondation pour la mémoire de la déportation, « Convois d'avril 1944 » (consulté le )
- [1]
- Ordre de la Libération, « Base Médaillés de la Résistance française - fiche Suzanne Germaine OLIVIER » (consulté le )