Paul de Fieubet
Membre du Conseil des affaires du dedans du Royaume |
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Naissance | |
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Décès | |
Activité | |
Père |
Anne de Fieubet |
Mère |
Elisabeth Blondeau |
Conjoint |
Angélique-Marguerite de Fourcy |
Parentèle |
Gaspard III de Fieubet (oncle paternel) |
Propriétaire de |
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Paul de Fieubet de Réveillon, né en 1664 et mort le , est un magistrat français, issu d'une grande famille de la noblesse de robe, dont les membres siègent aux Parlements de Paris et de Toulouse et qui est possessionnée dans le Blésois. Lui-même conseiller au Parlement de Paris et maître des requêtes, il siège au Conseil des affaires du dedans du royaume pendant la polysynodie. Il meurt pendant qu'il exerce cette fonction.
Biographie
[modifier | modifier le code]Une famille de parlementaires
[modifier | modifier le code]Paul de Fieubet de Réveillon est le fils aîné d'Anne de Fieubet (1630-1705), seigneur de Launac, conseiller au Parlement de Paris, maître des requêtes et d'Elisabeth Blondeau (morte en 1705) fille de Gilles Blondeau, président en la Chambre des comptes et de Madeleine de Boultz[1]. Il porte le prénom de ses ancêtres de la famille Ardier, Paul Ardier et son fils Paul II Ardier.
Il a pour frères :
- N... (mort en janvier 1686) seigneur de Marrival ;
- Gaspard, seigneur de Soisy, président en la Chambre des Comptes, mort sans alliance le 16 septembre 1722[1].
Le président du Parlement de Provence Guillaume de Fieubet (1585-1636) est son arrière-grand-oncle[1]. C'est son oncle, Gaspard de Fieubet (mort en 1694), chancelier de la reine, qui, après l'avoir acheté en 1676, fait rénover le fameux hôtel Fieubet à Paris[2], dans lequel il reçoit une société choisie, dont La Fontaine, Madame de Sévigné[2], et même la marquise de Brinvilliers, qui est une lointaine cousine[3].
Paul de Fieubet épouse Angélique-Marie de Fourcy (1672 - 6 janvier 1720), fille de Henri de Fourcy, prévôt des marchands de Paris et conseiller d'Etat, et de Madeleine Boucherat[1].
La famille de Fieubet fait partie d'un dense réseau de familles alliées cumulant des charges au Parlement de Paris[4], dont la dynastie ministérielle des Phélypeaux de Pontchartrain constitue un maillon important[5].
Du Parlement au Conseil du dedans
[modifier | modifier le code]Paul de Fieubet de Réveillon est conseiller au Parlement de Paris en 1689 et maître des requêtes en 1690. Il est conseiller au Grand conseil[1].
En , dans le cadre du système de la polysynodie, Paul de Fieubet entre au Conseil des affaires du dedans du Royaume, en même temps que son gendre, Pierre Gilbert de Voisins, entre au Conseil de finances. On ignore les raisons profondes qui poussent le Régent à le nommer à ce poste, puisqu'il ne connaît pas l'administration des provinces, n'ayant jamais été intendant[6].
Au Conseil du dedans, les attributions de Fieubet sont situées dans la moitié Sud de la France et comprennent l'Auvergne, la Provence, la Guyenne, le Béarn et le Languedoc[6]. Pour l'administration de ces provinces, il doit tenir compte des conflits de compétences avec le Conseil de finances[7].
Par ailleurs, il participe à l'opération du visa de - , qui consiste à vérifier les dettes de l'État, dans le but avoué de les réduire, en révisant les billets d'État avant d'en émettre d'autres. Fieubet est alors membre du bureau chargé de vérifier les billets de la caisse des emprunts et du sieur Legendre. Fieubet meurt en mars 1718 dans l'exercice de ses fonctions[6].
De riches seigneurs
[modifier | modifier le code]Paul de Fieubet est seigneur de Sivry (commune de Saizy) par sa mère[8], Cendray, de Nevillon, de Launac, de Beauregard[1] et de Vineuil. Il hérite de ces deux dernières seigneuries quand son oncle Gaspard de Fieubet se retire dans un monastère, en 1688. Celui-ci les a acquis par son mariage avec Marie Ardier[9]. Le château de Beauregard est richement meublé[4] et abrite la fameuse « galerie des illustres », composée de plus de 300 portraits de personnages historiques, qui fait toujours la réputation de ce château.
Après Gaspard de Fieubet, le propriétaire de l'hôtel Fieubet à Paris est son frère Anne[2]. À sa mort, les deux fils d'Anne, Paul et Gaspard de Fieubet, en héritent et en sont copropriétaires, Paul pour les deux tiers et Gaspard pour un tiers[10].
Le fils de Paul de Fieubet, Louis-Gaspard, est, au moment de sa mort en 1762, à la tête d'une fortune de 600 000 livres, composée pour un tiers de biens fonciers, pour 20 % d'immeubles (notamment parisiens), mais aussi de biens meubles, de rentes, etc.[4].
Descendance
[modifier | modifier le code]Paul de Fieubet et Angélique-Marie de Fourcy ont quatre enfants :
- Louis-Gaspard (1690-1762), vicomte de Beauregard, seigneur de Vineuil et de Castanet, conseiller au Parlement de Paris, épouse Marie-Anne du Molin, fille de Pierre du Molin ;
- Arnaud-Pierre (1700-1767), brigadier des armées du roi, épouse Catherine-Henriette Feydeau, fille de Henri Feydeau, dont postérité ;
- Marie-Louise ou Anne-Louise épouse le Pierre Gilbert de Voisins, avocat général au Parlement de Paris, conseiller d'Etat, dont postérité ;
- Élisabeth-Antoinette épouse le Antoine-Louis Lefèvre de Caumartin, maître des requêtes, conseiller d'Etat, dont postérité[1].
Héraldique
[modifier | modifier le code]Blasonnement :
D'azur au chevron d'or accompagné en chef de deux croissants d'argent et en pointe d'une montagne isolée de même[11]
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À l'époque moderne, les armoiries de ce type sont nombreuses. Le chevron d'or sur champ d'azur est la pièce honorable la plus utilisée, parce qu'il représente l'idée d'élévation. Il est souvent accompagné d'un meuble en pointe[12].
Références
[modifier | modifier le code]- Jules Villain, La France moderne. Dictionnaire généalogique, historique et biographique, t. III : Haute-Garonne et Ariège, deuxième partie, Montpellier, Firmin et Montane, (lire en ligne), p. 1578-1580.
- Paul Lallemand, Notice historique sur l'école Massillon (ancien hôtel Fieubet), Paris, Sauton, (lire en ligne).
- Agnès Walch, La marquise de Brinvilliers, Paris, Perrin, , 258 p. (ISBN 978-2-262-03121-3), p. 53.
- François Bluche, Les magistrats du Parlement de Paris au XVIIIe siècle, Paris, Economica, (1re éd. 1960), 481 p. (ISBN 2-7178-0988-0).
- Charles Frostin, Les Pontchartrain, ministres de Louis XIV : Alliances et réseau d'influence sous l'Ancien Régime, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-3211-3, lire en ligne).
- Alexandre Dupilet, La Régence absolue. Philippe d'Orléans et la polysynodie (1715-1718), Seyssel, Champ Vallon, coll. « époques », , 437 p. (ISBN 978-2-87673-547-7).
- Michel Antoine, Le Conseil du Roi sous le règne de Louis XV, Paris-Genève, Droz, Mémoires et documents publiés par la société de l'Ecole des Chartes, 19, , 666 p..
- Abbé Boret & A. de Monard, « Montjeu et ses seigneurs », Mémoires de la société éduenne, vol. 9, , p. 1-267 (lire en ligne).
- Ch. Hardel, « Deux plaques commémoratives trouvées en l'église de Vineuil », Bulletin de la Société des sciences et lettres de Loir-et-Cher, vol. 2, , p. 21-28 (lire en ligne).
- G. Hartmann, « L'hôtel Fieubet », Commission municipale du Vieux Paris. Procès-verbaux, 1917 (1922), p. 183-203 (lire en ligne).
- Elise Herbeaux, « Armoiries de Gaspard de Fieubet (Paris, Bibliothèque Mazarine, 2910, f. 049) », sur Bibale (consulté le )
- Nicolas Vernot, « La signification des armoiries françaises à l’Époque moderne : nouveaux axes de recherche », Revue française d’héraldique et de sigillographie - Études en ligne, no 5, , p. 1-24 (lire en ligne [PDF]).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Michel Antoine, Le Conseil du Roi sous le règne de Louis XV, Paris-Genève, Droz, Mémoires et documents publiés par la société de l'Ecole des Chartes, 19, , 666 p..
- Alexandre Dupilet, La Régence absolue. Philippe d'Orléans et la polysynodie (1715-1718), Seyssel, Champ Vallon, coll. « époques », , 437 p. (ISBN 978-2-87673-547-7).
- G. Hartmann, « L'hôtel Fieubet », Commission municipale du Vieux Paris. Procès-verbaux, 1917 (1922), p. 183-203 (lire en ligne).
- Jules Villain, La France moderne. Dictionnaire généalogique, historique et biographique, t. III : Haute-Garonne et Ariège, deuxième partie, Montpellier, Firmin et Montane, (lire en ligne), p. 1578-1580.