Psaume 147 (146-147)
Le psaume 147 est attribué à David. Il est parfois séparé en deux parties qui ont chacune une unité de sens : les verset 1 à 11 d’une part, et à partir du verset 12 d’autre part.
Texte
[modifier | modifier le code]verset | original hébreu[1] | traduction française de Louis Segond[2] | Vulgate[3] latine |
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1 | הַלְלוּ-יָהּ:כִּי-טוֹב, זַמְּרָה אֱלֹהֵינוּ-- כִּי-נָעִים, נָאוָה תְהִלָּה | Louez l’Éternel ! Car il est beau de célébrer notre Dieu, car il est doux, il est bienséant de le louer. | [Alleluia Aggei et Zacchariae.] Laudate Dominum quoniam bonus est psalmus ; Deo nostro sit jucunda decoraque laudatio |
2 | בּוֹנֵה יְרוּשָׁלִַם יְהוָה; נִדְחֵי יִשְׂרָאֵל יְכַנֵּס | L’Éternel rebâtit Jérusalem, il rassemble les exilés d’Israël ; | Aedificans Hierusalem Dominus dispersiones Israel congregabit |
3 | הָרֹפֵא, לִשְׁבוּרֵי לֵב; וּמְחַבֵּשׁ, לְעַצְּבוֹתָם | Il guérit ceux qui ont le cœur brisé, et il panse leurs blessures. | Qui sanat contritos corde et alligat contritiones illorum |
4 | מוֹנֶה מִסְפָּר, לַכּוֹכָבִים; לְכֻלָּם, שֵׁמוֹת יִקְרָא | Il compte le nombre des étoiles, il leur donne à toutes des noms. | Qui numerat multitudinem stellarum et omnibus eis nomina vocans |
5 | גָּדוֹל אֲדוֹנֵינוּ וְרַב-כֹּחַ; לִתְבוּנָתוֹ, אֵין מִסְפָּר | Notre Seigneur est grand, puissant par sa force, son intelligence n’a point de limite. | Magnus Dominus noster et magna virtus eius et sapientiae eius non est numerus |
6 | מְעוֹדֵד עֲנָוִים יְהוָה; מַשְׁפִּיל רְשָׁעִים עֲדֵי-אָרֶץ | L’Éternel soutient les malheureux, il abaisse les méchants jusqu’à terre. | Suscipiens mansuetos Dominus humilians autem peccatores usque ad terram |
7 | עֱנוּ לַיהוָה בְּתוֹדָה; זַמְּרוּ לֵאלֹהֵינוּ בְכִנּוֹר | Chantez à l’Éternel avec actions de grâces, célébrez notre Dieu avec la harpe ! | Praecinite Domino in confessione psallite Deo nostro in cithara |
8 | הַמְכַסֶּה שָׁמַיִם, בְּעָבִים-- הַמֵּכִין לָאָרֶץ מָטָר;הַמַּצְמִיחַ הָרִים חָצִיר | Il couvre les cieux de nuages, il prépare la pluie pour la terre ; il fait germer l’herbe sur les montagnes. | Qui operit caelum nubibus et parat terrae pluviam qui producit in montibus faenum et herbam servituti hominum |
9 | נוֹתֵן לִבְהֵמָה לַחְמָהּ; לִבְנֵי עֹרֵב, אֲשֶׁר יִקְרָאוּ | Il donne la nourriture au bétail, aux petits du corbeau quand ils crient, | Et dat iumentis escam ipsorum et pullis corvorum invocantibus eum |
10 | לֹא בִגְבוּרַת הַסּוּס יֶחְפָּץ; לֹא-בְשׁוֹקֵי הָאִישׁ יִרְצֶה | ce n’est pas dans la vigueur du cheval qu’il se complaît, ce n’est pas dans les jambes de l’homme qu’il met son plaisir ; | Non in fortitudine equi voluntatem habebit nec in tibiis viri beneplacitum erit ei |
11 | רוֹצֶה יְהוָה, אֶת-יְרֵאָיו-- אֶת-הַמְיַחֲלִים לְחַסְדּוֹ | L’Éternel aime ceux qui le craignent, ceux qui espèrent en sa bonté. | Beneplacitum est Domino super timentes eum et in eis qui sperant super misericordia eius |
12 | שַׁבְּחִי יְרוּשָׁלִַם, אֶת-יְהוָה; הַלְלִי אֱלֹהַיִךְ צִיּוֹן | Jérusalem, célèbre l’Éternel ! Sion, loue ton Dieu ! | Alleluia. lauda Hierusalem Dominum lauda Deum tuum Sion |
13 | כִּי-חִזַּק, בְּרִיחֵי שְׁעָרָיִךְ; בֵּרַךְ בָּנַיִךְ בְּקִרְבֵּךְ | Car il affermit les barres de tes portes, il bénit tes fils au milieu de toi ; | Quoniam confortavit seras portarum tuarum benedixit filiis tuis in te |
14 | הַשָּׂם-גְּבוּלֵךְ שָׁלוֹם; חֵלֶב חִטִּים, יַשְׂבִּיעֵךְ | il rend la paix à ton territoire, il te rassasie du meilleur froment. | Qui posuit fines tuos pacem et adipe frumenti satiat te |
15 | הַשֹּׁלֵחַ אִמְרָתוֹ אָרֶץ; עַד-מְהֵרָה, יָרוּץ דְּבָרוֹ | Il envoie ses ordres sur la terre : sa parole court avec vitesse | Qui emittit eloquium suum terrae velociter currit sermo eius |
16 | הַנֹּתֵן שֶׁלֶג כַּצָּמֶר; כְּפוֹר, כָּאֵפֶר יְפַזֵּר | il donne la neige comme de la laine, il répand la gelée blanche comme de la cendre ; | Qui dat nivem sicut lanam nebulam sicut cinerem spargit |
17 | מַשְׁלִיךְ קַרְחוֹ כְפִתִּים; לִפְנֵי קָרָתוֹ, מִי יַעֲמֹד | il lance sa glace par morceaux ; qui peut résister devant son froid ? | Mittit cristallum suum sicut buccellas ante faciem frigoris eius quis sustinebit |
18 | יִשְׁלַח דְּבָרוֹ וְיַמְסֵם; יַשֵּׁב רוּחוֹ, יִזְּלוּ-מָיִם | Il envoie sa parole, et il les fond ; il fait souffler son vent, et les eaux coulent. | Emittet verbum suum et liquefaciet ea flabit spiritus eius et fluent aquae |
19 | מַגִּיד דְּבָרָו לְיַעֲקֹב; חֻקָּיו וּמִשְׁפָּטָיו, לְיִשְׂרָאֵל | Il révèle sa parole à Jacob, ses lois et ses ordonnances à Israël ; | Qui adnuntiat verbum suum Iacob iustitias et iudicia sua Israhel |
20 | לֹא עָשָׂה כֵן, לְכָל-גּוֹי-- וּמִשְׁפָּטִים בַּל-יְדָעוּם:הַלְלוּ-יָהּ | il n’a pas agi de même pour toutes les nations, et elles ne connaissent point ses ordonnances. Louez l’Éternel ! | Non fecit taliter omni nationi et iudicia sua non manifestavit eis |
Usages liturgiques
[modifier | modifier le code]Dans le judaïsme
[modifier | modifier le code]Le psaume 147 est récité intégralement à l’occasion de Zemirot. Dans certaines traditions, il est aussi récité à Sim'hat Torah, la fête de la joie de la Torah[4].
Dans le christianisme
[modifier | modifier le code]Chez les catholiques
[modifier | modifier le code]Depuis le haut Moyen Âge, ce psaume était récité ou chanté lors de l'office de vêpres du samedi, d'après la règle de saint Benoît fixée vers 530. À cette époque-là, il s'agissait de deux psaumes séparés, à savoir psaumes 146 et 147[5],[6].
Dans la liturgie des Heures actuelle, le psaume 147 est récité ou chanté aux laudes, les vendredis de la deuxième et quatrième[7] semaines. Dans la liturgie de la messe, il est lu le 5e diimanche du temps ordinaire de l’année B[8].
Mise en musique
[modifier | modifier le code]Le Psaume 147 a inspiré de nombreux compositeurs de toutes les époques. En 1610, Monteverdi publia ses Vêpres à la Vierge, œuvre dans laquelle il met en musique pour un chœur à sept voix et continuo les versets 12 à 20. Les mêmes versets servirent à Michel-Richard de Lalande pour son « Lauda Jerusalem Dominum », destiné à la célébration de la messe quotidienne pour le roi Louis XIV au château de Versailles. Henry Desmarest, contemporain de Michel-Richard de Lalande, a écrit un grand motet sur ce psaume. Marc-Antoine Charpentier a composé trois "Lauda Jerusalem Dominum", H.158 vers 1670, H.191 vers 1684 et H.210 vers 1690. Antonio Vivaldi a également composé une œuvre sur ce psaume (RV 609), sur une partition pour deux chœurs et deux solistes sopranos. Théodore Decker en a tiré le plus célèbre de ses hymnes, sous le titre Lauda Jerusalem.
Plus près de nous, en 1996, Krzysztof Penderecki utilisa les versets 12 à 14 dans sa Symphonie nº 7 « Les Sept portes de Jérusalem » (5e porte).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Nombreux sont les auteurs qui ont commenté les psaumes. Voici quelques ouvrages parmi les plus connus, classés par ordre chronologique :
- Commentaires sur les psaumes, d’Hilaire de Poitiers, IVe siècle, Paris, Éditions du Cerf, 2008, collection sources chrétiennes n°515,
- Commentaires sur les psaumes, de saint Jean Chrysostome, IVe siècle,
- Discours sur les psaumes, de saint Augustin, IVe siècle, 2 vol., collection « Sagesses chrétiennes », Éditions du Cerf,
- Séfer Tehilim, de Rachi, XIe siècle,
- Commentaire sur les psaumes (jusqu’au psaume 54), de saint Thomas d’Aquin, 1273, Éditions du Cerf, 1996,
- Commentaire des psaumes, de Jean Calvin, 1557,
- Commentaire juif des psaumes, d’Emmanuel, Éditions Payot, 1963.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- La première partie du psaume 147 et la deuxième (versets 12 à 20) avec vidéo et habillage sonore par KTOTV
- Le commentaire du psaume sur le site BibleEnLigne.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- L’original hébreu provient du site Sefarim, du grand rabbinat de France.
- La traduction de Louis Segond est disponible sur Wikisource, de même que d'autres traductions de la Bible en français.
- La traduction de la Vulgate est disponible sur le Wikisource latin.
- D’après le Complete ArtScroll Siddur, compilation des prières juives.
- Règle de saint Benoît, traduction de Prosper Guéranger, p. 47, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, réimpression 2007
- Psautier latin-français du bréviaire monastique, p. 538, 1938/2003
- Le cycle principal des prières liturgiques se déroule sur quatre semaines.
- Le cycle des lectures de messe se déroule sur trois ans.