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VIIIe siècle av. J.-C.

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Voir aussi : Liste des siècles, Chiffres romains


Événements

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  • 814 av. J.-C. : fondation de Carthage, en Tunisie, par les Phéniciens selon la tradition, attestée par l’archéologie au VIIIe siècle av. J.-C. (tophet de Salammbô)[1]. Utique est fondée certainement à la même époque (la tradition donne une date de fondation de 1101 av. J.-C.)[2]. Aux VIIe et VIe siècles av. J.-C. les comptoirs phéniciens de Leptis Magna, d'Hadrumète (Sousse), de Tipaza, de Siga, de Lixus (Tchemmich, au Maroc) et Essaouira sont établis. Les habitants du Maghreb sont alors des agriculteurs et des pasteurs divisés en tribus hostiles les unes aux autres. L’installation des Phéniciens, concentrée sur les côtes, a peu d’influence sur leur mode de vie avant le IVe siècle av. J.-C.[3]. Lixus exporte l’argent de l’Atlas Marocain et l’or du Daradios (l’oued Drâa)[4].
  • 805-735 av. J.-C. : apogée du royaume d'Urartu sous les règnes de Menua, Argishti, et Sarduri II[5].
  • 800-450 av. J.-C. : période Yayoi ancien ou Yayoi initial au Japon[6]. Apparition de rizières inondées et de jarre globulaire polie utilisée pour conserver le riz sur les côtes au nord-ouest de Kyushu. Ces sociétés agraires se diffusent progressivement dans l'est de l'archipel[7].
  • Après 800 av. J.-C. : essor des cités et des États de la vallée du Gange, favorisés par la riziculture[8].
  • Vers 800 av. J.-C. : introduction de la culture intensive du maïs dans les plaines alluviales de l’Amazonie, ce qui va permettre le développement de communautés plus nombreuses et très hiérarchisées. Les agglomérations s’étirent sur plusieurs kilomètres le long des fleuves, abritant des milliers de personnes et constituant entre 800 av. J.-C. et 500 des terra preta (indian black soil), sols de terres noires d’une exceptionnelle fertilité grâce à une grande quantité de charbon de bois et de tessons de poterie dans lesquels des micro-organismes se développent[9].
  • Apparition de l’alphabet araméen ancien. Il ne diffère que par des variantes de l’alphabet phénicien. Il sera repris par l’hébreu, l’arabe et le syriaque et sera largement diffusé au Proche-Orient. Les Grecs empruntent la forme phénicienne ce qui permet sa diffusion dans le monde méditerranéen, puis occidental[11].
Les hommes de Hallstatt, en Haute Autriche, appartiennent à un peuple vénéto-illyrien qui étend sa domination sur toute l’Europe centrale et l’Italie du nord[14]. Leur civilisation est caractérisée par des épées de bronze remplacées dans la phase C par de grandes épées de fer. Les cavaliers à longue épée, ordre jusqu’alors inconnu, apparaissent sporadiquement dans les tombes, entourés de rites et accompagnés d’objet—le service à boisson, les produits exotiques importés, la tombe à char, enfin l’or—qui préfigurent les symboles de la nouvelle classe dirigeante. Le cheval monté est l’une des innovations qui distinguent les participants au pouvoir. Les tumulus de la nécropole de Chavéria (Jura) ont livré cinq longues épées hallstattiennes, assorties d’éléments de harnachement ou selon les tombes d’un bassin à bords perlés en bronze, proche de ceux produits au VIIIe siècle par la culture de Villanova en Italie du Nord[15]. Une tombe découverte en 1987 sous le tumulus Géraud, de Saint-Romain-de-Jalionas, fournit des informations capitales pour la transition des IXe et VIIIe siècles : le guerrier est inhumé sans char, avec une longue épée de bronze, des parures en or et un service à boisson en bronze[16].
  • 800-650 av. J.-C. : période de Hallstatt C[17]. Première phase de l’âge du fer en Europe. La civilisation de Hallstatt occidental couvre l’ensemble du domaine nord-alpin, de la Bohême à l’est de la France en passant par la Suisse occidentale et le sud de l’Allemagne ; celle du Hallstatt oriental s’étend des Alpes orientales jusqu’aux marges nord-est des Balkans[18]. Glaives courts, objets de parures, chars, poterie faite au tour et ornée de motifs géométriques ou très stylisés avec des contrastes de couleurs, pratique de l’incinération mais également inhumation des morts[19]. La société s’organise et se hiérarchise, passant du stade tribal à des chefferies complexes, l’économie jusqu’alors strictement agropastorale s’ouvre au commerce, qui se développe entre les Celtes et les peuples méditerranéens (Étrusques, Grecs)[20].
  • Vers 760-730 av. J.-C. : un fragment de cratère Attique du géométrique récent a été découvert à Huelva, en Andalousie (colonie phénicienne)[21].
Offrandes en bronze découvertes à Olympie, VIIIe – VIIe siècles av. J.-C.
La Grèce vit une crise sociale issue d’une crise dans les rangs de l’aristocratie, avec l’enrichissement des riches propriétaires terriens, et une augmentation des pauvres, ce qui aboutit à la création d’un prolétariat rural, à l’exode vers les villes ou le départ dans les colonies à partir de 775 av. J.-C. Dans le même temps, le commerce connaît un grand développement favorisé par l’apparition des monnaies et la création d’une classe de commerçants et d’artisans. La nouvelle « bourgeoisie » demande à être plus associée au pouvoir politique et le prolétariat agricole réclame une redistribution des terres et l’abolition des dettes, par des mouvements sociaux[22]. Le monde grec passe de la communauté « tribale » à la société de la cité et au retour à l’État. La cité-État (polis) se distingue de l’État à territoire étendu (ethnos), qui persiste notamment en Grèce du nord (Thessalie) et qui prolonge sans doute un système hérité des siècles obscurs. Dans les grandes villes se développe une économie de marché. La population urbaine augmente, des couches sociales apparaissent, l’esclavage se développe. La communication, les courants idéologiques progressent. Des lois régissent les relations privées et publiques. Une justice objective apparaît. Des travaux d’intérêt publics sont réalisés. Des corps d’armée sont créés[27]. Des contacts direct sont établis avec l’Orient et des bronziers orientaux s’installent. Le travail du bronze, depuis longtemps attesté à Argos, n’apparaît que peu avant 750 à Corinthe puis à Athènes[22].
Hydrie attique du géométrique récent (750-700 av. J.-C.).
Boucle de ceinture villanovienne en bronze. Musée d'Art du comté de Los Angeles.
  • 740-700 av. J.-C. : villanovien II en Étrurie. Les tombes à puits évoluent vers de véritables tombes à fosses dans lesquelles on inhume le défunt entre des dalles de pierres formant un sarcophage rudimentaire. Des urnes cabanes en bronze laminé s’ajoutent aux urnes d’argile. Les objets en bronze se diversifient et la céramique d’impasto, le plus souvent faite au tour, adopte les formes grecques. La décoration des armes et des boucles de ceinture s’enrichit de motifs géométriques plus raffinés, dominés par les courbes (orientalisant). À Véies, la maison de pierre commence à remplacer les huttes de bois et de terre[37]. À la fin du siècle, l’usage du fer se généralise pour les outils et les armes au détriment du bronze (exploitation du fer de l’île d’Elbe et des monts de la Tolfa dans le Latium et en Étrurie[38]). La céramique se perfectionne : usage du tour, décoration imitée des articles grecs importés (motifs géométriques, animaux). Le commerce se développe, comme l’atteste la présence de vases protocorinthiens, peut-être aussi chalcidiens et argiens, aux formes variées et à décorations linéaires (rectilignes ou en méandres), de menus objets en provenance du monde grec (perles, fusaïoles, scarabées, figurines—de verre, d’émail, de porcelaine)[39]. Les objets funéraires retrouvés dans les tombes témoignent de l’émergence d’une classe « princière » ou « commerçante » aisée ; la fusion des villages donne naissance à des villes importantes, qui deviennent au VIIe siècle av. J.-C. les cités-États de la dodécapole étrusque. Dans le Latium (culture latiale), à la fin du siècle, pour les sépultures, l’inhumation se superpose au rite de la crémation[40]. Les habitations en pierre n’existent toujours pas, même pour les édifices publics. Elles n’apparaîtront qu’avec la période étrusque. Elles adoptent de plus en plus le plan rectangulaire.

Personnages significatifs

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Lycurgue.

Notes et références

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  1. Ève Gran-Aymarich, Les chercheurs du passé 1798-1945 : Aux sources de l’archéologie, CNRS Éditions, , 1271 p. (ISBN 978-2-271-09424-7, présentation en ligne)
  2. Véronique Krings, La Civilisation Phénicienne et Punique, vol. 1, BRILL, , 923 p. (ISBN 978-90-04-10068-8, présentation en ligne)
  3. G. Mokhtar, Histoire générale de l'Afrique : Afrique ancienne, vol. 2, UNESCO, (ISBN 978-92-3-202434-3, présentation en ligne)
  4. L'Afrique et son environnement européen et asiatique, Éditions L'Harmattan (ISBN 978-2-296-57476-2, présentation en ligne)
  5. Georges Roux, La Mésopotamie, Seuil, , 600 p. (ISBN 978-2-02-008632-5, présentation en ligne)
  6. Neil Asher Silberman, Alexander A. Bauer, The Oxford Companion to Archaeology, vol. 1, OUP USA, , 2128 p. (ISBN 978-0-19-973578-5, présentation en ligne)
  7. Jean-Paul Demoule et Pierre-François Souyri, Archéologie et patrimoine au Japon, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, , 142 p. (ISBN 978-2-7351-1160-2, présentation en ligne)
  8. Marcel Mazoyer et Laurence Roudart, Histoire des agricultures du monde. Du néolithique à la crise contemporaine, Le Seuil, , 533 p. (ISBN 978-2-02-136058-5, présentation en ligne)
  9. Gerhard Bechtold, « Terra Preta »
  10. a et b Pierre Drapeaud, Chine : Chronologie simplifiée. Des origines à 1949, Paris, L'Harmattan, , 448 p. (ISBN 978-2-343-11450-7, présentation en ligne)
  11. Jean-Claude Margueron, Le Proche-Orient et l'Égypte antiques, Hachette Éducation Technique, , 416 p. (ISBN 978-2-01-140096-3, présentation en ligne)
  12. Francisco Gracia Alonso, Glòria Munilla Cabrillana, Protohistori a : pueblos y culturas en el Mediterráneo entre los siglos XIV y II a.C., Edicions Universitat Barcelona, , 790 p. (ISBN 978-84-8338-458-9, présentation en ligne)
  13. Philippe Chassaigne, Histoire de l'Angleterre des origines à nos jours, Éditions Flammarion, , 628 p. (ISBN 978-2-08-138197-1, présentation en ligne)
  14. Jean Bérenger, Histoire de l'Autriche, Presses universitaires de France, , 128 p. (ISBN 978-2-13-067265-4, présentation en ligne)
  15. Dialogues d'histoire ancienne, vol. 27, Presses Univ. Franche-Comté, (ISBN 978-2-84627-027-4, présentation en ligne)
  16. Pierre Bonenfant, La préhistoire au quotidien : mélanges offerts à Pierre Bonenfant, Éditions Jérôme Millon, , 349 p. (ISBN 978-2-84137-047-4, présentation en ligne)
  17. Reinhard Bernbeck, Randall H. McGuire, Ideologies in Archaeology, University of Arizona Press, , 410 p. (ISBN 978-0-8165-2673-4, présentation en ligne)
  18. Olivier Buchsenschutz, L'Europe celtique à l'âge du Fer : VIIIe – Ier siècle, Presses universitaires de France, , 512 p. (ISBN 978-2-13-065331-8, présentation en ligne)
  19. Archeologia, Numéros 54 à 65, vol. 54 à 65, A. Fanton, (présentation en ligne)
  20. Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp, Une histoire des civilisations : comment l'archéologie bouleverse nos connaissances, Paris, Éditions La Découverte, , 601 p. (ISBN 978-2-7071-8878-6, présentation en ligne), p. 340
  21. Marina Picazo, Enric Sanmartí i Grego, Ceràmiques gregues i helenístiques a la península ibèrica : Taula Rodona amb motiu del 75e. aniversari de les excavacions d'Empúries, Empuries, 18-20 març 1983, Diputació de Barcelona, Institut de Prehistòria y Arqueologia, (présentation en ligne)
  22. a b c d e et f Jean-Claude Poursat, La Grèce préclassique : Des origines à la fin du VIe siècle, Points, , 225 p. (ISBN 978-2-7578-4500-4, présentation en ligne)
  23. Delphes : Les Grands Articles d'Universalis, Encyclopaedia Universalis, (ISBN 978-2-341-00723-8, présentation en ligne)
  24. Corinne Julien, Histoire de l'humanité : 3000 à 700 av. J.-C, UNESCO, , 1402 p. (ISBN 978-92-3-202811-2, présentation en ligne)
  25. Paul Robert et Alain Rey, Le Petit Robert 2, vol. 2, S.E.P.R.E.T., (présentation en ligne)
  26. Paul Faure et Marie-Jeanne Gaignerot, Guide grec antique, Hachette Éducation Technique, , 328 p. (ISBN 978-2-01-181766-2, présentation en ligne)
  27. a et b Alain Blondy, Le monde méditerranéen, 15.000 ans d'histoire, edi8, , 476 p. (ISBN 978-2-262-07623-8, présentation en ligne)
  28. a et b Claude Baurain, Les Grecs et la Méditerranée orientale. Des « siècles obscurs » à la fin de l'époque archaïque, Presses universitaires de France, , 720 p. (ISBN 978-2-13-073806-0, présentation en ligne)
  29. Violaine Sebillotte Cuchet, Cent fiches d'histoire grecque : (VIIIe – VIe siècles av. J.-C.), Rosny-sous-Bois, Éditions Bréal, , 318 p. (ISBN 978-2-7495-0634-0, présentation en ligne)
  30. Stavroula Kefallonitis, Homère, "Iliade" : chants XI-XXIV, Éditions Bréal, , 127 p. (ISBN 978-2-84291-583-4, présentation en ligne)
  31. Yves Denis Papin, Chronologie de l'histoire ancienne, Éditions Jean-paul Gisserot, , 126 p. (ISBN 978-2-87747-346-0, présentation en ligne)
  32. Robert Manuel Cook et Pierre Dupont, East Greek Pottery, Psychology Press, , 226 p. (ISBN 978-0-415-16601-0, présentation en ligne)
  33. a et b Simon K.F. Stoddart, Historical Dictionary of the Etruscans, Scarecrow Press, , 360 p. (ISBN 978-0-8108-6304-0, présentation en ligne)
  34. Marie Lory, Malte, KARTHALA Éditions, , 279 p. (ISBN 978-2-84586-579-2, présentation en ligne)
  35. Paul Massé, Histoire économique et sociale du monde : De l'origine de l'Humanité au XXe siècle, vol. 1, Éditions L'Harmattan, , 432 p. (ISBN 978-2-296-45380-7, présentation en ligne)
  36. Yannick Clavé, Le monde romain : VIIIe siècle av. J.-C. - VIe siècle apr. J.-C., Armand Colin, , 320 p. (ISBN 978-2-200-61975-6, présentation en ligne)
  37. Alain Hus, Les Étrusques et leur destin, Picard, , 365 p. (ISBN 978-2-7084-0047-4, présentation en ligne)
  38. Dominique Briquel, Les Étrusques : « Que sais-je ? » n° 645, Presses universitaires de France, (ISBN 978-2-13-081091-9, présentation en ligne)
  39. Cyrille van Overbergh, Collection d'études marxistes : Karl Marx : critique de sa guerre des classes, Office du Livre (présentation en ligne)
  40. Silvia Cassani, L'art des peuples italiques : 3000 à 300 avant J.-C., Librairie Droz, , 406 p. (ISBN 978-88-435-4601-5, présentation en ligne)