Vaccin contre la coqueluche
Le vaccin contre la coqueluche est un vaccin destiné à prévenir la coqueluche, une maladie causée par une bactérie du genre Bordetella. Il existe des vaccins acellulaires et des vaccins à germes entiers. L'efficacité du vaccin est importante et ses effets secondaires sont le plus souvent sans gravité. Il fait partie des vaccins recommandés chez l'enfant et le jeune adulte.
Rappels
[modifier | modifier le code]La coqueluche est une infection de l’arbre respiratoire inférieur contagieuse et d’évolution prolongée. La gravité repose sur les complications pulmonaires et neurologiques, surtout chez les nourrissons. Deux bactéries du genre Bordetella sont responsables des syndromes coquelucheux chez l’homme : Bordetella pertussis et Bordetella parapertussis[1].
Historique
[modifier | modifier le code]Caractéristiques
[modifier | modifier le code]Selon leur composition, on distingue les vaccins acellulaires et les vaccins à germes entiers. Les vaccins acellulaires contiennent des antigènes purifiés de Bordetella pertussis, pouvant être une anatoxine ou des adhésines (hémagglutinine filamenteuse, pertactine et fimbriae). Ils sont adsorbés sur sels d'aluminium. En France, les vaccins disponibles sont acellulaires et existent uniquement sous forme combinée[1] :
- aux vaccins contre la diphtérie, la poliomyélite et le tétanos (vaccin DTCP) ;
- aux vaccins contre la diphtérie, les infections à Haemophilus influenzae, la poliomyélite et le tétanos (vaccin DTCP-Hib) ;
- aux vaccins contre la diphtérie, les infections à Haemophilus influenzae, l'hépatite B, la poliomyélite et le tétanos (vaccin DTC-HepB-P-Hib).
Les vaccins doivent être administrés par voie intramusculaire[1].
Recommandations
[modifier | modifier le code]En France, la primovaccination recommandée du nourrisson consiste en 2 injections à 2 mois d'intervalle, aux âges de 2 et 4 mois, suivies d'un rappel à l'âge de 11 mois. Par la suite, des rappels sont recommandés aux âges de 6 ans, puis entre 11 et 13 ans, puis de 25 ans[2] , selon le calendrier vaccinal 2019.
Efficacité
[modifier | modifier le code]L'efficacité des vaccins acellulaires est de 85 % chez l'enfant, avec une durée de 10 ans. Elle est de 92 % chez l'adulte pour une durée de 2,5 ans. Il n'y a pas de corrélation entre la protection et le taux d'anticorps[1].
Chez la femme enceinte
[modifier | modifier le code]En raison d'une recrudescence du nombre de cas de coqueluche dans le monde[3], il est recommandé dans un certain nombre de pays aux femmes enceintes de se faire vacciner. Cette vaccination apporte une protection au bébé importante et diminue le risque d'attraper la coqueluche de plus de 90 % jusqu' au 2e mois et de 69 % la première année[4],[5],[3],[6]. L'enfant est normalement vacciné à 2 et 4 mois et est immunisé à partir de 6 mois contre la maladie. L'immunité est plus faible après la 8e semaine et ce, malgré la première vaccination[7].
Tolérance
[modifier | modifier le code]La tolérance des vaccins acellulaires est meilleure en comparaison avec les vaccins à germes entiers. Les effets indésirables locaux les plus fréquents sont l'apparition de sensibilité, d'érythème ou d'œdème. Les effets indésirables généraux les plus fréquents sont la fièvre, l'irritabilité et la somnolence. Les effets secondaires plus rares sont les pleurs persistants, les épisodes d'hypotonie-hyporéactivité, les convulsions fébriles et les gonflements du membre du site d'injection[1].
Les vaccins acellulaires sont contre-indiqués en cas d'antécédent de réaction d'hypersensibilité à la suite d'une vaccination contre la coqueluche ou à l'administration d'un produit constituant les vaccins (y compris les substances présentes à l'état de traces telles que certains antibiotiques ou le formaldéhyde). Ils sont contre-indiqués en cas d'antécédent de convulsion fébrile ou d'hypotonie-hyporéactivité à la suite de l'administration du même antigène vaccinal, ou d'encéphalopathie d'origine inconnue dans les suites d'une vaccination antérieure contre la coqueluche. La vaccination doit être faite à distance d'une affection fébrile aiguë grave[1].
Effets indésirables de la vaccination
[modifier | modifier le code]Les effets indésirables peuvent inclure : fièvres, survenue d'érythème (rougeur cutanée), réactions du système nerveux par des convulsions, de spasmes des muscles, survenue de réactions inflammatoires, état de choc et autres réactions rares[8].
Les contre-indications peuvent inclure : des antécédents d'allergie, des réactions intenses à d'autres vaccins, les encéphalopathies évolutives, fièvre (égale ou supérieur à 40 °C), une affection chronique, des affections graves de l'appareil pulmonaire, lorsque la survenue de manifestations neurologiques est constatée, il est déconseillé de procéder aux injections suivantes.
Les études sur les effets indésirables des vaccinations maternelles n'ont pas montré d'effets indésirables graves chez la mère et l'enfant[3]. Une étude en Angleterre portant sur 20 074 femmes ayant reçu le vaccin durant leur grossesse montre qu'il n'y a pas de preuve de risques accrus pour la mère et l'enfant à naître[9].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Direction générale de la Santé, Comité technique des vaccinations, Guide des vaccinations, édition 2012, Saint-Denis, Inpes, collection Varia, 2012, 488 pages (ISBN 978-2-9161-9228-4), « Vaccination contre la coqueluche », pages 40-49 ([PDF] lire en ligne)
- « Calendrier vaccinal 2019 », sur www.service-public.fr (consulté le ).
- Frits R. Mooi et Sabine C. de Greeff, « The case for maternal vaccination against pertussis », The Lancet. Infectious Diseases, vol. 7, no 9, , p. 614–624 (ISSN 1473-3099, PMID 17537674, DOI 10.1016/S1473-3099(07)70113-5, lire en ligne, consulté le )
- (en) Nicola P. Klein, Edwin Lewis, Bruce Fireman et Joan Bartlett, « Effectiveness of Vaccination During Pregnancy to Prevent Infant Pertussis », Pediatrics, vol. 139, no 5, , e20164091 (ISSN 0031-4005 et 1098-4275, PMID 28557752, DOI 10.1542/peds.2016-4091, lire en ligne, consulté le )
- (en-US) Abbey J. Hardy-Fairbanks, Stephanie J. Pan, Michael D. Decker et David R. Johnson, « Immune Responses in Infants Whose Mothers Received Tdap Vaccine During Pregnancy », The Pediatric Infectious Disease Journal, vol. 32, no 11, , p. 1257 (ISSN 0891-3668, DOI 10.1097/INF.0b013e3182a09b6a, lire en ligne, consulté le )
- (en-US) Benjamin Lindsey, Beate Kampmann et Christine Jones, « Maternal immunization as a strategy to decrease susceptibility to infection in newborn infants », Current Opinion in Infectious Diseases, vol. 26, no 3, , p. 248 (ISSN 0951-7375, DOI 10.1097/QCO.0b013e3283607a58, lire en ligne, consulté le )
- Kirsten Maertens, Raïssa Nadège Caboré, Kris Huygen et Niel Hens, « Pertussis vaccination during pregnancy in Belgium: Results of a prospective controlled cohort study », Vaccine, vol. 34, no 1, , p. 142–150 (ISSN 1873-2518, PMID 26592142, DOI 10.1016/j.vaccine.2015.10.100, lire en ligne, consulté le )
- « Notice du vaccin Boostrixtetra » ansm, consulté le 26 avril 2013.
- (en) Phil Bryan, Bridget King et Katherine Donegan, « Safety of pertussis vaccination in pregnant women in UK: observational study », BMJ, vol. 349, , g4219 (ISSN 1756-1833, PMID 25015137, DOI 10.1136/bmj.g4219, lire en ligne, consulté le ).