Aller au contenu

Voie romaine d'Agrippa de l'Océan

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Via Agrippa de l'Océan)

Voie d'Agrippa de l'Océan
Image illustrative de l’article Voie romaine d'Agrippa de l'Océan
Autun, la Porte d'Arroux sur la voie d'Agrippa de l'Océan
Caractéristiques
Extrémité sud Lugdunum (Lyon)
Extrémité nord-ouest Gesoriacum (Boulogne-sur-Mer)
Territoire traversé
Régions Gaule lyonnaise et Gaule belgique

La Voie romaine d'Agrippa de l'Océan est l'une des artères maîtresses du réseau routier romain, reliant les grandes cités de la Gaule entre elles, l'une des quatre voies romaines principales, édifiée à partir du gouvernement d'Agrippa à la fin du Ier siècle av. J.-C..

Elle partait de Lugdunum et se séparait à Samarobriva en allant vers la Bretagne et la Mer du Nord, avec de nombreux autres embranchements. Nommée voie de l'Océan parce qu'elle conduisait jusqu'à la Manche, aboutisant à Gesoriacum (Boulogne-sur-Mer). Au départ de la cité romaine, elle s'oriente plein ouest depuis le haut de la colline de Fourvière, empruntant l'artère que constitue, de nos jours, l'avenue Barthélemy Buyer pour gagner ensuite le nord, via le quartier de Valmy, où un tronçon important a été exhumé en 1999 et 2000[1].

À partir de la conquête romaine de la Gaule, la Route de l’étain emprunta son parcours. Bien souvent, elle est localement appelée Chaussée Brunehaut.

Sources littéraires

[modifier | modifier le code]

Le géographe Strabon les a décrites en ces termes :

« Agrippa a choisi (Lugdunum) pour en faire le point de départ des grands chemins de la Gaule, lesquels sont au nombre de quatre et aboutissent, la première (…) vers le pays des Santons et d'Aquitaine, le second au Rhin, la troisième vers l'océan par le pays des Bellovaques et des Ambiens et le quatrième dans la Narbonnaise et à la côte massaliotique[2] »

Le tracé de certains tronçons de la voie d'Agrippa de l'Océan est repérable, aujourd'hui, car il est repris par des axes routiers contemporains entre Amiens et Montreuil par exemple. Certains tronçons délaissés par le réseau routier actuel, servent de chemins ruraux.

Borne milliaire

[modifier | modifier le code]

Cette borne milliaire conservée au musée d'Auxerre, a été édifiée en 261 avec une dédicace à l'empereur gaulois Postume (260-269).

« À l'empereur Caesar Marcus Cassianus Latinus Postumus, le Pieux, l'heureux, l’invaincu, Auguste, grand Pontife, grand vainqueur des Germains, détenant la puissance tribunicienne, consul pour la seconde fois, Père de la Patrie, aux limites des Éduens, à 72 000 pas d'Autun [4],[5] »

.

Itinéraires de la voie d'Agrippa de l'Océan

[modifier | modifier le code]
Porte d'Arroux au nord d'Augustodunum
Le tracé de la voie d'Agrippa est visible à l'entrée nord-ouest d'Autun.

Il existe plusieurs hypothèses sur les tracés de cette voie vers l'océan :

Premier itinéraire (occidental) par Caesaromagus et Samarobriva

[modifier | modifier le code]

Deuxième itinéraire (oriental) par Durocortorum et Nemetacum

[modifier | modifier le code]

Troisième itinéraire (oriental) par Durocortorum et Samarobriva

[modifier | modifier le code]

Quatrième itinéraire (occidental) par Iatinum et Samarobriva

[modifier | modifier le code]

Ce tracé est considéré aujourd'hui, par la majorité des archéologues, comme l'axe majeur de la voie d'Agrippa de l'Océan.

Pont d'origine romaine de Domqueur

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Itinéraire le plus souvent retenu jusqu'aux années 1970.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Adrien Bostmambrun, Le Lyon romain, Mayenne 53100, éditions Alan Sutton, , 96 p. (ISBN 978-2-8138-0144-9), p. 68
  2. Strabon, Géographie, IV, 6, 11.
  3. Bataille et al 1992, p. 25
  4. Inscription CIL XIII, 09023.
  5. a et b Sens et le Sénonais antique et médiéval - Les routes.
  6. a et b L'église Saint-Saturnin de Saulieu
  7. a et b Les voies romaines antiques
  8. a b et c Histoire des routes de Seine-et-Marne
  9. Georges Duby (sous la direction de) Atlas historique, Paris, Larousse, 1978
  10. P. Leman, Les Voies romaines de la Belgique seconde, thèse de IIIe cycle, Université de Lille III, 1972, pp. 234-238

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Alain Bataille, Pascal Dibie, Jean-Pierre Fontaine, Jean-Charles Guillaume, Jean-Paul Moreau, Ferdinand Pavy, Line Skorka, Gérard Taverdet et Marcel Vigreux (préf. Henri de Raincourt), Yonne, Paris, Éd. Bonneton, , 428 p. (ISBN 2-86253-124-3)