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Les piliers de la prière sont au nombre de quatorze, à savoir: la position debout pour celui qui en est capable, le Takbîr al-Ihrâm (de sacralisation), la lecture de la Fâtiha, l’inclinaison (rukû’), le redressement après l’inclinaison, la prosternation sur sept membres, le redressement de la prosternation, la position assise entre les deux prosternations, la quiétude dans tous les actes, l’ordre entre les piliers, le dernier Tashahhud, et la position assise pour celui-ci, l’invocation en faveur du Prophèteﷺ, et les deux salutations.

Le pilier : Littéralement, ce mot signifie le côté le plus solide d’une chose sans lequel celle-ci ne peut se tenir. L’absence du pilier rend l’action vaine, il ne peut être délaissé, ni par oubli, ni volontairement, ni par ignorance. Car l’adoration ne peut reposer que sur ses piliers, tout comme la maison ne peut être construite que sur ses piliers. Ainsi, si un des piliers de la maison tombait, toute la maison s’écroulerait. La prière n’est donc valide que par ses piliers qui sont au nombre de quatorze, à savoir :

• Le premier : La position debout pour celui qui en est capable.

L’auteur (qu'Allah lui fasse miséricorde)a commencé par ce pilier car il précède tous les autres. Celui qui peut se tenir debout mais fait une prière obligatoire en position assise, sa prière n’est pas valide. Car la position debout est un pilier tant que le fidèle demeure capable de l’accomplir.Allahﷻ a dit:

" Soyez assidus aux prières et surtout la prière médiane ; et tenez-vous debout devant Allah, avec humilité ".

(Coran 2:238)

Dans le hadith de celui qui a mal prié, le Prophète ﷺ a dit :

" Lorsque tu te lèves pour la prière, fais le takbîr ".

(Rapporté par Bukhâri 757 et Muslim 397 selon Abû Hurayra)

Dans un autre hadith, le Prophète ﷺ a dit :

" Prie debout, mais si tu ne peux pas, alors prie assis ". Ainsi, s’il est capable de prier debout, il doit obligatoirement se tenir debout, mais s’il en est incapable, il prie assis, " mais si tu ne peux pas, alors prie assis, et si tu ne peux pas, prie étendu sur un côté ".

(Rapporté par Bukhâri 1117 selon Imrân Ibn Husayn)

C’est à dire crains Allah dans la mesure de tes capacités. Allah ﷻ  a dit:

" Craignez Allah, donc autant que vous pouvez ".

(Coran 64:16)

On remarque chez certains fidèles, la chose suivante : Le fidèle entre à la mosquée, puis il se dirige directement aux endroits réservés aux chaises et en prend une. Ensuite, il la place dans le rang, s’assoit dessus puis fait le Takbîr al-Ihrâm en étant assis ! Alors qu’il est entré à la mosquée en marchant, et s’il avait rencontré un ami il aurait peut être parlé avec lui en demeurant debout. Ainsi, il a la capacité de rester debout et malgré cela, il prie assis ! Il convient pour celui dont tel est le cas, celui qui entre à la mosquée en marchant et prend une chaise, de faire au moins le Takbîr al-Ihrâm en étant debout. Mais s’il éprouve le besoin de s’assoir plus tard, notamment si la position debout risquait de se prolonger, qu’il s’assoie donc. Mais commencer la prière en étant assis de cette manière alors qu’il est entré en marchant, et est resté debout le temps de choisir sa chaise et de la placer dans le rang avant de s’assoir dessus, cela ne convient pas. Il faut donc attirer l’attention sur ce point pour y remédier.

• Le second pilier de la prière : Takbîr al-Ihrâm (de sacralisation).

Il est appelé ainsi car il s’agit-là de l’ouverture de la prière, de son début et de ce par quoi on y accède. Ainsi, il ne peut y avoir de prière ni de sacralisation que par cette formule " Allah Akbar ! " (Allah est plus grand). Il est évident que dès que le fidèle prononce le Takbîr al-Ihrâm, certaines choses deviennent interdites pour lui alors qu’elles ne lui étaient pas interdites avant la prière. C’est donc le Takbîr qui les a rendues interdites, et tous les actes de la prière sont une manifestation détaillée de ce Takbîr, qui donne à la prière son caractère sacré. Ainsi, tu t’inclines, tu te prosternes, tu te soumets, tu t’humilies, tu invoques, tu implores, et tu glorifies, etc , pour vénérer et magnifier Allah ﷻ.

Celui donc qui entre en prière sans ce Takbîr ou prononce autre chose que le Takbîr en disant par exemple : " Allahu A’dham " (Allah est plus sublime), ou " Allah Ajall " (Allah est plus Majestueux) ou toute formule de ce genre, sa prière n’est pas valable, car n’ayant pas prononcé ce qui donne à la prière son état de sacralisation, à savoir le Takbîr. Le Prophète ﷺ a choisi précisément cette formule en dehors de toute autre, et il a dit dans le hadith de celui qui a mal prié :" Lorsque tu te lèves pour la prière, fais le Takbîr ".

• Le troisième pilier : La lecture de la Fâtiha.

Elle est la sourate la plus importante du Coran, et sa lecture est un pilier dans chaque prière, ou plus précisément, dans chaque rak’a de la prière. Allah ﷻ a prescrit aux musulmans de lire dix-sept fois cette sourate chaque jour et chaque nuit, d’où la preuve de sa grande importance. Et parmi les marques de son rang éminent dans la prière est le fait qu’Allah ﷻ l’a appelée " Salât " (prière), comme cela est rapporté dans le hadith Qûdsi (divin):

" J’ai divisé la Salât entre Moi et Mon serviteur en deux moitiés, et à Mon serviteur ce qu’il demande. Quand le serviteur dit : " Louange à Allah, Seigneur de l’Univers ", Allah ﷻ dit : " Mon serviteur M’a loué ". Et quand il dit :  Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux ", Allah ﷻ dit : " Mon serviteur M’a fait l’éloge ". Et quand il dit : " Maître du Jour de la rétribution ", Allahﷻ   dit : " Mon serviteur M’a glorifié ". Et quand il dit : " C’est Toi [Seul] que nous adorons, et c’est Toi [Seul] dont nous implorons secours ", Il dit : " Cela est entre Moi et entre Mon serviteur, et à Mon serviteur ce qu’il demande ". Et quand il dit : " Guide-nous dans le droit chemin, le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés ", Il dit : " Cela est pour Mon serviteur, et à Mon serviteur ce qu’il demande ".

(Rapporté par Muslim 395 selon Abû Hurayra)

Par ailleurs, il est authentiquement rapporté que notre Prophète ﷺ a dit:

" Point de prière pour celui qui ne récite pas l’ouverture du Livre (la Fâtiha) ".

(Rapporté par Bukhâri 756 et Muslim 394 selon Ubâda Ibn as-Sâmit)

Et parmi ses noms : Umm al-Qur’ân (la mère du Coran), car comme les ulémas ont dit elle comprend sommairement tout ce qui est dit en détail dans le Coran. Elle renferme de multiples, importants et bénéfiques enseignements. Et s’il est demandé aux musulmans de méditer sur le Coran :

" Ne méditent-ils donc pas sur le Coran ".

(Coran 47:24)

Que dire alors de cette sourate que les musulmans ne cessent de lire. D’autant plus qu’ils la récitent obligatoirement dans leurs prières, chaque jour et chaque nuit, dix sept fois ! Et si un homme de soixante dix ans, qui aurait commencé la prière depuis son jeune âge considérait combien de fois il a récité cette sourate dans sa vie, il sera évident pour lui qu’il ne convient pas que sa part de mérite se limite à sa simple lecture. En vérité, il doit méditer sur cette sourate, saisir ses sens et ses implications et comprendre ce qu’elle renferme comme leçons multiples et grands enseignements, afin que sa lecture soit, à chaque fois, une lecture de compréhension, de méditation et de profonde réflexion sur ses objectifs.

Ce qui est regrettable, c’est que nombreux sont les musulmans du commun qui lisent la Fâtiha et ne comprennent pas que Sa parole ﷻ: " Guide-nous dans le droit chemin " est une invocation, et que par celle-ci, ils invoquent Allah ﷻ par ce qu’il y a de plus sublime et de plus solennel, à savoir de les guider vers le droit chemin. C’est pour cela qu’Allah ﷻ a rendu pour nous cette invocation obligatoire dix-sept fois, dans chaque jour et chaque nuit, eu égard à sa grande importance. En effet, cette invocation regroupe à la fois, louange, glorification et vénération d’Allah a ainsi que la reconnaissance de la soumission envers Lui ﷻ .

• Le quatrième pilier : L’inclinaison (ruku’).

Allah ﷻ a dit:

" Ô vous qui croyez ! Inclinez-vous, prosternez-vous, adorez votre Seigneur ".

(Coran 22:77)

" Et inclinez-vous avec ceux qui s’inclinent ".

(Coran 2:43)

L’inclinaison est donc un des piliers de la prière sans lequel elle n’est pas valable. Dans le hadith de celui qui a mal prié, le Prophète ﷺ  lui a dit :" Puis incline-toi jusqu’à ce que tu sois incliné en toute quiétude ".

• Le cinquième pilier : Le redressement après l’inclinaison.

C’est à dire qu’il se redresse de son inclinaison jusqu’à ce qu’il soit bien droit en étant debout et que chaque membre retrouve sa place.Dans ce même hadith il est dit :

" Puis relève-toi jusqu’à ce que tu sois droit en étant debout ".

(Rapporté par Bukhâri 6251 et Muslim 397)

Et parmi les autres choses regrettables qu’il faut signaler, le fait que parmi les fidèles, il y a celui qui en se redressant de l’inclinaison, se prosterne avant de se tenir debout bien droit. Celui qui agit de la sorte, sa prière n’est pas valable. Car en faisant cela, non seulement il aura délaissé un des piliers de la prière mais il aura aussi commis le pire vol qui soit, comme cela est rapporté dans un hadith de notre Prophète ﷺ où il a dit:

" Le pire des voleurs est celui qui vole dans sa prière ". - " Ô Messager d’Allah, dirent-ils, et comment vole-t-il dans sa prière ? ". - " Il ne complète, dit-il, ni ses inclinaisons ni ses prosternations ".

Dans une autre version : " Il ne tend pas complètement son dos dans l’inclinaison et la prosternation ".

(Rapporté par Ahmad 22642 selon Abû Qatâd et authentifié par Albâni dans Sahîh al-Jâmi' 986)

Ce genre de vol est pire que le vol d’argent, car l’argent relève des droits des hommes, mais celui de la prière relève des droits d’Allah, et le droit d’Allah ﷻ est plus grand.

• Le sixième pilier : La prosternation sur sept membres.

Conformément à Ses Paroles ﷻ:" Ô vous qui croyez ! Inclinez-vous, prosternez-vous, adorez votre Seigneur ". Cela est un ordre et l’ordre implique l’obligation. Il est rapporté dans les " Sahîhayn" que le Prophète ﷺ a dit :

" Il m’a été ordonné de me prosterner sur sept membres ; sur le front – et il a montré son nez avec sa main, c’est à  dire que le front et le nez comptent pour un seul membre – les deux mains, les deux genoux, et les bouts des doigts des deux pieds ".

(Rapporté par Bukhâri 812 et Muslim 490 selon Ibn Abbâs)

Il faut donc s’assurer que ces sept membres touchent tout à fait le sol afin que tout le corps prenne sa part dans la prosternation, sinon sa prosternation ne sera pas valable, comme cela se produit chez certains fidèles; tu les vois, quand ils sont en prosternation se frotter le pied avec l’autre du début jusqu’à la fin de la prosternation. Celui-là ne s’est certainement pas prosterné sur sept membres.

• Le septième pilier : Le redressement de la prosternation.

Conformément aux dires du Prophète ﷺ à celui qui a mal prié:" Puis redresse-toi jusqu’à ce que tu sois droit en étant assis ". Cela prouve qu’ il est obligatoire car entrant dans le contexte de la clarification des piliers de la prière.