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Publié le 07/02/2016 à 19:18 par laparousiedejesus Tags : loup garou

On assure aussi qu'en coupant la patte d'un loup-garou, on détruit le charme de sa métamorphose: on le force à redevenir homme; mais avec la main ou le pied coupé. C'est ce qui arriva à la femme d'un gentilhomme d'Auvergne, qui voulait, sous sa forme de louve, faire violence à un chasseur en se défendant lui abattit la patte droite, et son mari la fit brûler, comme c'était l'usage dans ce temps là (1).

 

On sait que la qualité distinctive des loups-garoux est un grand goût pour la chair fraîche. Delancre assure qu'ils étranglent les chiens et les enfants; qu'ils les mangent de bon appétit; qu'ils marchent à quatre pattes; et qu'ils hurlent comme de vrais loups, avec de grandes gueules, des yeux étincelans, et des dents crochues.

 

On poursuivit en justice à Besançon, l'an 1521, trois loups-garoux fameux, Pierre Burgot, Michel Verdun, et le gros-Pierre. Tous trois confessèrent qu'ils s'étaient donnés au diable. Michel Verdun avoua qu'ayant méné Burgot dans un lieu écarté, ils avaient dansé en l'honneur de Lucifer, avec des chandelles vertes à la main; et, que s'étant ensuite frottés de graisse, ils s'étaient trouvés changés en loups. "Dans cet état ils s'accouplaient aux louves avec autant de plaisir qu'ils le faisaient aux femmes, quand ils étaient hommes. Burgot convint qu'il avait tué un jeune garçon avec ses pattes et dents de loup, et qu'il l'allait manger si les paysans ne lui eussent donné la chasse. Michel Verdun confessa qu'il avait tué une jeune fille occupée à cueillir des pois, et que lui et Burgot avaient tué et mangé quatre autre petites paysannes: ils désignaient le temps, le lieu, et l'âge des enfans qu'ils avaient dérobés." Ces malheureux furent condamnés être brûlés vifs; et leur histoire fut peinte dans l'église des Jacobins de Poligny. Sur ce tableau remarquable chaque loup avait la patte droite armée d'un couteau de cuisine.

 

Bodin raconte sans rougir qu'en 1542 on vit un matin cent cinquante loups-garoux sur une place publique de Constantinople. L'auteur de la Réalité de la Magie et des Apparitions (1) ajoute que ce fait est constaté dans les journaux du temps. Il serait curieux de voir les journaux de la Turquie en 1542. La même auteur (M. l'abbé Simonnet,) qui a pris à tâche de faire en 1819 une compilation digne à peine du 13e siècle, raconte ensuite l'histoire de trois jeunes gens qui estropièrent leurs soeurs et leurs maîtresses, déguisées en louves; et il dit qu'il a tiré cela d'une chronique de Poitiers: mais cette chronique et cette histoire n'existent que dans le tête de M. Simonnet. Il était inutile de supposer des contes de loups-garoux, tandis que l'ouvrage de Nynauld sur la lycantropie en est tout farci.

 

Au reste jusque vers le milieu du 17e siècle on voyait partout en Europe des loups-garoux, des sorciers et des spectres. Tous les écrivains dévots en parlent avec frémissement. On est tout surpris de trouver dans l'admirable roman de Persiles et Sigismonde, le dernier ouvrage de Cervantès, des îles de loups-garoux et des sorcières qui se changent en louves, pour enlever les hommes dont elles sont amoureuses.

 

On brûlait tours les jours un grand nombre de malheureux hypocondres, accusés de lycantropie; et les théologiens et dévots se plaignaient continuellement de ce qu'on n'en brûlait pas assez. Delancre propose (1) comme un bel et très-juste exemple, un trait qu'il a pris je ne sais où, d'un duc de Russie, "lequel, averti qu'un sien sujet se changeait en toutes sortes de bêtes, l'envoya chercher; et, après l'avoir enchaîné, lui commanda de faire une expérience de son art; ce qu'il fit, se changeant aussitôt en loups: mais ce duc, ayant préparé deux dogues, les fit élancer contre ce misérable, qui aussitôt fut mis en pièces."

 

On amena au médecin Pomponace un paysan atteint de lycantropie, qui criait à ses voisins de s'enfuir s'ils ne voulaient pas qu'il les mange. Comme ce pauvre homme n'avait rien de la forme d'un loup les village ois persuadés pourtant qu'il l'était, avaien commencé à l'écorcher pour voir s'il ne portait pas le poil sous le peau. Pomponace le guérit, comme on en eût guéri bien d'autres si on n'eût mieux aimé les brûler pour épouvanter les indévots.

 

Les loups-garoux devaient être communs, dans des temps oû le peuple était plongé dans de misères que nous soupçonnans à peine. De travaux excessifs et la faim amenaient la mélancolie noire. Les prêtres et les moines, qui ne pouvaient autrement retenir le malheureux dans se devoirs trop pénibles envres tous ses nombreux tyrans, attestaient toutes les histoires de spectres, de sorciers, de loups-garoux. Le paysan, dont le cerveau était troublé, les organes affaiblis, devenait loup-garou, et courait les champs. Peut-être espérait - il moins de maux avec le diable qu'avec ses maîtres. Quoiqu'on sût bien qu'il n'était pas loup, on le brûlait pour la gloire de la religion, etc. Aussi les malheureux craignaient les moines et haïssaient Dieu.

 

Les loups-garoux e'étaient pas le seuls en ces bons temps qui mangeassent de la chair fraîche. Sans parler des ogres, que l'on redoute encore dans un foule de villages, il y avait bien d'autres Vampires, qui à la vérité n'étaient pas morts, mais qui n'en étaient pas moins malfaisans. On ne rapportera point ici la hideuse histoire de Gilles de Laval,qui fit mourir des centaines d'enfans pour satisfaire à une démence infâme à des débauches qu'on ne se hâta pas de punir, parce que le coupable était puissant.

 

Ouvrez les théologiens qui ont décrit le sabbat, vous y verrez des sorcières occupées à faire cuire et à manger de jeunes enfans. . . On volait brûler les sorciers; il fallait des crimes; on leur attribuait les idées les plus horribles: on les leur faisait avouer avec les doux moyens de la torture.

 

(1) Voyez, dans le Démoniana de madame Gabrielle de P., une historiette assez agréable intitulée la Course du loup-garou, p. 205. C'est un extrait piquant des lourdes aventures de M. Oufle, par l'abbé Bordelon.

 

Tableau de l'Inconstance des mauvais anges et démons. Liv. IV, p.

 

 

 

http://users.net1plus.com/vyrdolak/hist19.htm

 

 

 

La stature tantôt voûtée, mais souvent encore , haute et noble, le système pileux développé, des oreilles pointues et attentives, des narines questionneuses et en quête de proie, des canines proéminentes et scintillantes sous les rayons de la pleine lune, la queue, fouettante et arrogante, voilà comment certaines nuits d’automne, se métamorphosent certains d’entre nous, sous l’effet de l’astre des ténèbres.

 

 

 

ORIGINES-MYTHOLOGIE-HISTOIRE

 

 

 

Le lycanthrope naît de différente manière. Si la plus classique consiste à être mordu par un autre loup-garou, d’autres moyens nous parviennent de la nuit des temps.

 

 

 

Ainsi ce sorcier chargé en loup, par l’effet d’un breuvage magique, ou encore en se baignant dans une mare pour le moins atypique, puis en se roulant dans la rosée matinale d’un jour de Saint-Jean . Egalement , le processus peut se déclencher par la possession d’un esprit métamorphe , héritier du Manitou Amérindien.

 

 

 

Wolfen

 

Dans ce contexte, et d’autres encore, le lycanthrope pourrait symboliser la force bestiale, mais aussi la peur de perte de l’identité humaine, et la mise à l’écart systématique de ces mutants, quand il ne s’agit pas de leur réelle poursuite et de leur chasse, jusqu’à anéantissement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Selon leur provenance, les loups-garous ont pour nom : GALIPOTES, GARELAUTS, GÃLOUS, VOIR-LOUPS, LOUGAROU, WEREWOLFES, VERSIPELLES, GERULS ou encore NEURES.

 

Le loup est également un des symboles de l'ancien culte solaire , ne signifie-t-il pas lumière en grec ?

 

Il représente également la fécondité , et le pouvoir destructeur , comme Lok dans la mythologie celtique .

 

 

 

Le loup-garou de londres

 

 

 

Une des premières citation est contenue dans la mythologie Germanique, où le Dieu TYR engagea sa dextre dans la gueule de FENRIR, loup monstrueux, le tout pour assurer l’équilibre du monde.

 

 

 

Le premier cas signalé, proviendrait de ZEUS, incroyable précurseur en bien des domaines, des milliers d’années avant Jésus-Christ. Le mot lycanthrope serait issu en effet de Lycaon, roi mythique d’ARCADIE qui, pour avoir servi au dieu suprême des membres d’enfants à manger, fut transformé en loup, et contraint à hurler par delà monts et vallées.

 

 

 

Le NEURE Slave devient quant à lui, mais une fois par an seulement, un loup. A Chypre, le loup-garou s’appelle BARKOMENAUS, dans l’ancienne Roumanie, c’est le PRYCCOLITCH, cousin très proche en tout cas du présent sujet.

 

 

 

La compagnie des loups

 

 

 

KATANAKAS est le nom qu’il porte en Crête, alors qu’il évolue sous le nom de VORVOLAKA en Grèce.

 

 

 

Le loup-garou de Thénos porte comme pseudonyme : ANAIKATOUMENOS.

 

 

 

Romulus et Remus

 

 

 

 

 

Mais une des plus anciennes légendes, est celle de ROMULUS et REMUS, sauvés et élevés par une louve, puis fondateurs de Rome. Leur progéniture aurait donné naissance aux LUPANS, êtres mi-hommes, mi-loups.

 

Les Romains, en plus de leur louve légendaire, adoraient SORANUS, culte associé au loup, car identifié à APOLLON-LYCIEN, soit APOLLON-LOUP.

 

 

 

Plus près de nous, la bête de GEVAUDAN ravagea nos campagnes vers 1765, entre la MERGERIDE et l’AIGOUAL.

 

 

 

Le tribunal de l'impossible : la Bête de Gevaudan .

 

 

 

Le GAROU (ou GAROUL) était un personnage qui errait le soir métamorphosé en loup particulièrement malfaisant.

 

 

 

Le monstre de londres

 

 

 

Dans le Centre de la France, le LUPEUX est un lutin maléfique attirant les passants inconscients dans les fondrières. Il a une tête de loup, mais une voix humaine.

 

 

 

Toujours de France, les proverbes subsistent du lointain passé, tels « la faim chasse le loup des bois », ou encore « les loups ne se mangent pas entre eux ».

 

 

 

En mythologie Scandinave, une bataille eschatologique – les Ragnarök – engendra un cataclysme, où soleil et lune furent eux-mêmes englouties par les loups.

 

 

 

 

 

ODIN, dieu des traditions nordiques, était constamment accompagné de deux loups GERI et FRERI, en des temps où cet animal n’avait pas encore de représentation négative. ÛLFHEDAR et ÛLFHAMIR, guerriers du Nord, étaient revêtus de chemise de peau de loups leur propageant dans le corps, la force sauvage de ce puissant animal.

 

Le Loup Garou .

 

 

 

Autre animal identique, Hati, avala le géant Mani, au moment de la fin du monde.

 

Un des plus fameux lycanthrope, n’est-il pas Dracula lui-même, possédant le pouvoir de se métamorphoser en vapeur, en vampire, et même et surtout en loup.

 

 

 

Un lycanthrope plus discret, le GARWALLS est cependant reconnu comme être fabuleux, écumant bois et forêts d’antan.

 

Et que dire pour terminer cette incroyable énumération, du forestier Allemand Peter STAUB, qui prétendait se changer en loup grâce à une ceinture magique, qui lui fut offerte par Satan lui-même. Il a tué, mutilé et vidé ses proies pendant 25 ans, et finit par être écartelé en 1589, suite à ses méfaits .

 

TRANSPOSITION AU CINEMA

 

 

 

Maladie mentale ou transformation, métamorphosant un être « classique » en véritable forcené enragé, le processus de mutation est un de ceux les plus prisés du cinéma.

 

 

 

Légende ou réalité ? personne ne saurait se prononcer véritablement, sauf les

 

 

 

biologistes et scientifiques divers, empêcheurs de rêver, qui certifieraient que cela tient de l’utopie. Pourtant, ils semblent bien présents, et donnèrent une des plus abondantes filmographies, gage de l’importance que donne l’homme aux lycanthropes et loups divers.

 

 

 

*****

 

Si le loup-garou de 1941 fut la véritable découverte du phénomène par le commun des mortels, d’autres films l’avaient évoqué auparavant avec Le monstre de Londres, en 1935, et La maison de Frankenstein, en 1941 également. Le premier répertorié dans la liste ci-contre, demeure celui de 1913, The werewolf.

 

 

 

Comme beaucoup de ses prédécesseurs ou contemporains, il dut se battre avec des êtres aussi terribles que lui, comme en 1943, avec Frankenstein rencontre le loup-garou, ou dans La maison de Dracula, en 1945

 

 

 

C’est un animal qui voyage beaucoup, et qu’il est possible de retrouver dans Werewolf in a girl dormitary, ou de voir évoluer dans plusieurs capitales : Le loup-garou de Londres, ou Le loup-garou de Paris.

 

 

 

Les Etats-Unis furent comme bien souvent les plus généreux en tournage de tous genres et de tous poils, mais le Mexique, notamment dans les années cinquante à soixante-dix, se fit une véritable spécialité en adaptant de manière plus ou moins réussies, ces êtres mythiques (Capulina contra los monstruos, La casa del terror, El castillo de los monstruos, Charro de las calaveros, Frankenstein et vampiro y cia, El ladron de cadaveres, Santo y blue demon contra Dracula y el Hombre lobo,...

 

 

 

Comme beaucoup de ses congénères, il s’endurcit au fil des années et des films. Il convenait alors de tuer le lycanthrope avec une balle d’argent, et encore fallait-il l’immerger dans de l’eau bénite. N’oublions pas en effet qu’au moyen-âge, le loup-garou était estimé comme fils du diable, et nombre de personnes finirent au bûcher, sur cette accusation.

 

Sa pilosité fournie et son teint blafard, éclaboussé par des fils de lumière tamisée par le feuillage bruissonnant d’une nuit de pleine lune, en fait un personnage attachant, mais au charme sournois.

 

 

 

 

 

 

 

Personnage ambivalent, comme l’homme sait cultiver cet état , bien souvent tourmenté, pitoyable ou élégant, sans cesse il nous émeut, car naissant peut-être à l’origine d’un d’entre nous ?

 

http://www.fantasfilm.com/image/SITE-10-77-LYCANTHROPIE.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Lycanthropie

 

 

 

Ceux que l'on appelait les "esclaves de Satan" étaient transformés en loups qui se jetaient voracement sur le bétail des fermes environnantes, se livrant à une orgie de violence qui durait douze jours. Les victimes retrouvaient ensuite leur apparence humaine et roulaient sur le sol, comme victimes d'un mal soudain. Elles demeurait "prostrées, raides comme de cadavres, privées de toutes sensations". Ce qui se passait ensuite n'est malheureusement pas conté.

 

 

 

L'Irlande possède également un riche folklore relatif aux loups-garous, peut-être parce que les loups y ont abondé très longtemps, alors qu'ils avaient été complètement éradiqués en Angleterre. À une époque, l'île d'Émeraude fut même appelée "terre des loup" et l'on créa, par croisement de races, le formidable lévrier d'Irlande - sorte de chien-loup "aux os énormes et aux pattes plus rapides qu'une arme à feu", selon l'expression d'un écrivain du XVIe siècle - pour combattre son cousin sauvage, Saint Patrick, roi du pays de Galle, se changeat en loup.

 

 

 

Il est impossible de distinguer la fantaisie du réel dans de tels récits. Mais les divers récits romancés faisant intervenir des loups-garous ont longtemps fleuri dans l'Ancien Monde, frappant l'imagination d'un vaste public largement disposé à croire aux transformations. Gervase de Tilbury, humaniste anglais qui écrivit entre 1210 et 1214, nota que, "en Angleterre, il est fréquent de voir des hommes se changer en loups lorsque la Lune entame un nouveau cycle." Otia Imperialia, dû à Gervase, est un recueil de légendes et de superstitions médiévales. On y retrouve notamment l'histoire de Raimbaud d'Auvergne, ancien soldat devenu hors la loi. S'étant exilé dans les forêts, Raimbaud se transforma en loup-garou, s'attaquant régulièrement aux enfants comme aux adultes. Ses actes atroces se multiplièrent, jusqu'au jour où il s'en prit à un charpentier qui parvint à lui sectionner une patte de derrière. Raimbaud retrouva instantanément sa forme humaine. L'histoire veut qu'il ait remercié sa victime potentielle parce qu'elle l'avait définitivement débarrassé "de cette malédiction et de cette damnation". Et Gervase enrichit le folklore des loups-garous en ajoutant : "Les médecins les plus éclairés et les plus sérieux affirment qu'un loup-garou retrouve à coup sûr son corps initial lorsque l'on section l'un de ses membres."

 

 

 

Une autre légende, tout aussi curieuse, nous vient d'Irlande. Dans un livre intitulé Topographia Hiberniae (Topographie irlandaise), l'ecclesiastique Gerald of Wales a relaté la mésaventure d'un prêtre et d'un garçon qui avaient quitté l'Ulster pour se rendre dans le comté de Meath. Une nuit, ils firent halte dans une forêt inconnue et allumèrent un feu sous un grand arbre. Soudain, il surgit un loup qui déclara d'une voix humaine : "Ne vous alarmez pas, n'ayez nulle crainte". Puis il entreprit de narrer sa triste histoire.

 

 

 

Il se présenta comme un homme ayant autrefois habité avec son épouse l'ancien d'Ossory, dans le sud-ouest du Leinster. Pour une raison inconnue, ce royaume avait été frappé d'une malédiction : tous les sept ans, un couple de villageois était condamné à se transformer en loups. Si les époux survivaient à cette épreuve, il leur était permis de retrouver leur forme humaine à l'issus de la septième année et de rentrer chez eux. Un autre couple devait alors prendre leur place. Le narrateur explique que lui et sa femme aient accompli une partie de la peine mais que son épouse était tombée malade et pouvait mourir d'un moment à l'autre. Ayant terminé son récit, le loup se tourna vers le prêtre et lui dit : "je vous en conjure, par charité, venez la réconforter en lui apportant l'aide de l'Église." Il souhaitait que son épouse reçût les derniers sacrements afin de connaître une fin chrétienne.

 

 

 

Le prêtre accepta. Avec l'enfant, il suivit le loup dans de profonds sous-bois où ils découvrirent la louve cachée dans un tronc d'arbre creux. La bête poussait de "tristes soupirs humains". Bien que disposé à accomplir le rite ultime le prête hésitait à offrir l'hostie consacrée.

 

 

 

Lorsque, tirant à l'aide de ses griffes, sur la fourrure couvrant la tête de sa compagne, le loup révéla une vielle femme. Quand le prêtre, enfin convaincu, eut achevés ses prières, le loup le reconduisit avec l'enfant à leur campement. Et, le lendemain matin, il les escorta jusqu'à l'orée de la forêt. L'histoire ne dit pas quel fut par la suite le sort des animaux. Mais, pour attester la véracité de son récit, Gerald prétendit que l'incident avait été rapporté à Rome pour recueillir l'opinion du pape en personne.

 

 

 

À partir de rumeurs semblables à celles qui furent rapportées par Gerald et Gervase et de récits tirés de différentes traditions folkloriques, les écrivains médiévaux concoctèrent d'étranges histoires dont les héros étaient de méchantes marâtres transformées en loups-garous, des héritiers mystérieusement disparus - voire, une fois, le récit d'une cruelle infidélité.

 

 

 

L'histoire romanesque du Lai du loup-garou fut écrite au XIIIe siècle par Marie de France, première femme poète française, qui vivait à la cour d'Angleterre et dont la féerie des œuvres assura leur succès : la maîtresse d'un noble baron breton doutait de la fidélité de son époux, qui disparaissait trois nuits par semaine. Lorsqu'elle l'interrogea, il livra son secret. Frappé d'une malédiction, il était condamné à prendre régulièrement l'apparence d'un loup garou, ou bisclaravet en breton, et à vivre de sang et de violence. Il retrouvait forme humaine en réenfilant ses vêtements, mais devenait loup dès qu'il les ôtait.

 

 

 

Cette confession se révéla pour le moins imprudente. La baronne persuada un chevalier de la cour de dérober les vêtements de son mari au cours d'une de ses errances. Ce que fit le galant, obligeant ainsi le baron à demeurer à tout jamais prisonnier de la forêt.

 

 

 

S'étant déclarée veuve, la baronne épousa son complice. Tous deux auraient sans doute coulé des jours heureux si le roi de Bretagne n'avait rencontré le loup-garou. Cerné et blessé par les chiens, le baron sut saisir une dernière chance. Serrant l'étrier du roi entre ses pattes, il lécha la botte de son ancien maître. Stupéfait, le roi ramena à la cour cette bête extraordinaire et en fit son animal favori, imposant à tous de le traiter avec respect. Empli de gratitude, le loup adopta une conduite modèle.

 

 

 

Sur ces entrefaites, le chevalier se présenta au château. Généralement docile, le loup-garou reconnut le traître et l'attaqua soudain, l'obligeant à quitter les lieux. Par la suite, le roi, accompagné du loup, rendit visite à la baronne infidèle. Se jetant sur elle, l'animal lui arracha le bout du nez. La vérité se fit jour alors. La baronne confessa son crime et restitua les vêtements de son mari, permettant ainsi à ce dernier de retrouver sa forme humaine. En châtiment de leur trahison, la baronne et son chevalier furent condamnés à l'exil.

 

 

 

Au fil des siècles, les histoires les plus fantaisistes, qui n'avaient pour but que de tenir un auditoire en haleine, donnèrent lieu à des incidents réels, engendrant de véritables souffrances. La population vit soudain des loups-garous partout. Les archives de procès pour lycanthropie révèlent une épidémie de cas. Pour la France seule, entre 1520 et 1630, quelque 30 000 individus connurent l'infortune d'être considérés comme des loups-garous. Nombre d'entre eux furent soumis à la question et à la torture. Ils se confessèrent évidemment tous et périrent sur le bûcher dans d'abominables souffrances. Ceux qui y échappèrent restèrent probablement marqués à vie par le traumatisme de l'interrogatoire.

 

 

 

En France, l'un des premiers et des plus célèbre procès de loups-garous fut celui de Pierre Burgot et Michel Verdun, deux paysans qui furent jugés en 1521. Burgot raconta une étrange histoire. Dix-neuf ans plus tôt, il gardait son troupeau de moutons quand éclata un violent orage. Alors qu'il courait en tous sens pour rassembler ses bêtes effrayées, il aperçut soudain devant lui trois hommes habillés en noir, montés sur des chevaux aussi noirs. L'un d'entre eux lui demanda la raison de son émoi. Hors d'haleine, Burgot lui expliqua qu'il avait perdu plusieurs bêtes et craignait qu'elles de devinssent la proie des loups. L'étranger lui conseilla de ne pas s'inquiéter. Si le pâtre acceptait de le servir en tant que seigneur et maître, il protégerait ses moutons pendant les années à venir et lui remettrait également de l'argent. Acceptant cette proposition, Burgot convint de revoir l'étranger, qui dit s'appeler Moyset.

 

 

 

Lors de leur entrevue, Moyset énonça les termes du contrat : Burgot devait rien moins que renoncer à Dieu, à la Vierge, aux saints, à son baptême et à sa confirmation. Burgot accepta, jurant de ne plus se rendre à la messe ni de s'asperger d'eau bénite. Puis il baisa la main de Moyset ; elle était aussi froide que celle d'un cadavre.

 

 

 

Les années passant, Burgot fléchit dans sa promesse d'obéissance et fur rappelé à l'ordre par Michel Verdun. Ce dernier exigea qu'il se déshabillât complètement et s'enduisît le corps d'un onguent magique. Celui-ci fit rapidement effet, convaincant Burgot qu'il s'était métamorphosé en loup. Bouleversés, il crut voir ses bras et ses jambes se couvrir de poils et ses mains se transformer en pattes munies de griffes. Imitant Burgot, Verdun se transforma également et, de concert, ils commencèrent à semer la panique dans la campagne environnante.

 

 

 

Sous cette forme, Burgot et Verdun commirent divers crimes plus atroces les uns que les autres. Ils attaquèrent un garçonnet de sept ans et le taillèrent en pièces, immolèrent une femme qui récoltait des pois puis ravirent une fillette de quatre ans dont ils ne laissèrent qu'un bras. Poussés par un féroce appétit cannibale, ils se mirent à laper le sang de leurs victimes. Puis ils s'accouplèrent avec des louves.

 

 

 

Le procès de Burgot et de Verdun devant maître Jean Bodin, prieur d'un couvent dominicain à Poligny, en Franche-Comté, attira une large audience. Les prétendus loups-garous, ainsi que leur complice, furent déclarés coupables et exécutés. Leur portrait fut affiché dans l'église locale pour rappeler à tout un chacun que les hommes sont susceptibles de commettre des crimes sous l'influence du démon.

 

 

 

Apparemment, ces avertissements eurent peu d'effet. Les procès pour lycanthropie se multiplièrent au cours des années suivantes. En 1573, par exemple, les attaques d'un " loup-garou " qui avait à moitié dévoré plusieurs de ses victimes amenèrent les autorités de la ville de Dole, en Franche-Comté, à publier un édit insolite : "Selon l'annonce faite à la cour souveraine du parlement de Dole, signalant que l'on a souvent vu et rencontré, dans les territoires d'Espagny, de Salvange, de Courchapon et des villages environnants, un loup-garou qui aurait, dit-on, déjà attaqué et emporté plusieurs petites enfants restés introuvables depuis ; étant donné que le dit loup-garou a attaqué et porté dommage dans le pays à plusieurs cavaliers qui l'ont repoussé au pris de grandes difficultés et périls pour leurs personnes, la dite cour, désirante prévenir tout danger supplémentaire, a permis, et permet à ceux qui demeurent dans les dites places et dans d'autres villages, nonobstant tous les édits relatifs à la chasse, de ledit dit loup-garou en tout lieu où il est susceptible de se trouver ou de s'emparer de lui, de le ligoter et de le tuer, sans encourir ni peine ni sanction. " En d'autres termes, les dirigeants de la ville mettaient à pris la tête du loup-garou. Deux mois après la publication de l'édit un homme nommé Gilles Garnier, appelé " l'ermite de dole ", fut arrêté et inculpé. Les archives ne précisent pas s'il était bel et bien l'individu recherché. Le document qui établit la liste de ses crimes et le condamne à mort, que l'on peut toujours consulter, n'est qu'une litanie d'horribles meurtres.

 

 

 

Dans un paragraphe significatif, on peut lire ceci : " Il est prouvé d'un certain jour, peut après la Saint-Michel, Gille Garnier, ayant pris la forme d'un loup, s'est attaqué, dans un vignoble, à une fillette âgée de dix ou douze ans, et qu'en ce lieu il l'a tuée, apparemment avec ses griffes et ses crocs. Ayant traîné le corps au lieu-dit du bois de la Serre, il déshabilla la fillette et, non content de dévorer avec appétit la chair de ses cuisse et de ses bras, il rapporta un peu de chair à Appoline, sa femme, à l'ermitage de Saint-Bonnot, près d'Amanges, où il résidait avec la dite épouse. "

 

 

 

Le document enchaîne en donnant des détails plus horribles encore : " Ayant repris la forme d'un loup, Gilles Garnier attaqua une autre fillette… et la tua déchiquetant son corps à l'aide de ses griffes et ses crocs ; … de nouveau redevenu loup, s'étant emparé d'un autre enfant, un garçon de dix ans, et l'ayant pareillement égorgé, il mangea la chair des cuisses, des jambes et du ventre…"le dit Gille Garnier avait une forme humaine et non animale. Pourtant, si on ne l'avait arrêté et empêché de passer à l'acte, il aurait dévoré la chair du jeune garçon, alors même que ce fait s'émurent davantage des velléités meurtrières de cet homme ou du péché qu'il allait commettre en s'apprêtant à consommer de la viande un jour de jeûne.

 

 

 

Moins de douze ans après la mort de Garnier sur le bûcher, la menace du loup-garou se profila de nouveau. En 1584, deux prétendus loups-garous, Pierre Gandillon et son fils Georges, furent arrêtés sous l'accusation d'avoir assassiné et dévoré de nombreux adolescents, toujours sous l'influence narcotique de l'onguent dont ils s'étaient enduit le corps. La dégénérescence avait horriblement modifiée leur apparence. Se déplaçant à quatre pattes, ils avaient des ongles épais et durcis par l'âge, aiguisés comme des griffes ; leur chevelure était sale et hirsute ; et, comme il convient à des loups-garous, ils avaient des yeux rouges et étincelants. Les habitants de la vallée de la Loire furent tout aussi traumatisés par Jacques Rollet, connu comme loup-garou de Caude, jugé en 1598 pour avoir tué et dévoré un adolescent de quinze ans. Après avoir, selon les témoignages, fui le lieu de son forfait, il fut retrouvé dans les bois, à demi nu. Il avait de longs cheveux mêlés, une grande barbe et à ses mains couvertes de sang adhéraient encore des lambeaux de chair. Lors de son jugement, il raconta comment il avait assassiné de nombreuses autres personnes, y compris des juges, des avocats et des baillis, précisant au passage que la chair de ces derniers lui avait paru dure et insipide. Bien que la cour l'eût condamné à mort, il fut considéré comme ne jouissant pas de toutes ses facultés mentales et fut interné dans un asile, où il ne resta fait surprenant, que deux ans.

 

 

 

Parmi les nombreux autres cas de lycanthropie rapportés en France, l'infamie d'un tailleur dont le nom demeure inconnu se distingue des autres cas. L'on ne sait s'il était sous l'emprise d'une drogue ou simplement psychotique. Mais, au crépuscule, déguisé en loup, il errait dans les forêts et s'attaquait à tout individu pour lui ouvrir la gorge. Comme tant d'autres lycanthropes, il nourrissait une prédilection pour les enfants, qu'il attirait dans son échoppe. Là, il les molestait avant de leur trancher le cou et de les découper comme de la viande de boucherie. Dans ses caves s'entassaient des barils remplis d'os et, selon l'expression d'un historien très au fait de son cas, " d'autres choses horribles et hideuses ". Il mourut sans manifester le moindre remords. Il semble que le compte rendu du procès ait été si horriblement révélateur que la cour préféra ne pas conserver et ordonna sa destruction.

 

 

 

Une affaire tout aussi abominable impliqua un enfant loup-garou, un certain Jean Grenier d'Aquitaire, âgé tout au plus de treize ou quatorze ans lorsqu'il fut finalement pris, en 1603. Bien que mentalement déficient et physiquement retardé, il fut considéré comme responsable de nombreuses disparitions d'enfants, dont celle d'un nourrisson de son berceau. Après son arrestation, Grenier - qui admit avoir dévoré quinze enfants - raconta une histoire tout aussi étrange que celle de Burgot. Il prétendit être le fils d'un prêtre. en fait, son père, valet de ferme, l'avait souvent battu. Pour lui échapper, l'adolescent s'était enfui. Livré à lui-même, il avait été occasionnellement vacher, s'était livré à la mendicité et avait vécu d'une manière totalement sauvage.

 

 

 

Un soir, un autre garçon, Pierre la Tilhaire, l'avait emmené au fond d'un bois, pour le mettre en présence d'un homme grand et mince, habillé de noir et monté sur un cheval noir, comme Moyset dans le récit de Burgot. Selon Grenier, le Seigneur de la forêt était descendu de cheval et avait embrassé Grenier sur la bouche ; ses lèvres étaient glacées.

 

 

Au cours d'une seconde rencontre, Grenier et Tilhaire s'abandonnèrent à ce personnage, se soumettant à une sorte de cérémonie de marquage, lorsque le maître, de son ongle effilé, les marqua d'une griffure à la cuisse. Pour célébrer l'engagement qu'ils venaient de contracter ainsi, il sortit une gourde de vin dont les garçons burent quelques gorgées. Puis il leur donna à chacun une peau de loup et leur indiqua que, pour que cette dernière remplisse sa sinistre fonction, il fallait que, avant de la revêtir, ils s'enduisent systématiquement de l'onguent qu'il leur remettrait. il posa deux autres conditions : ils devaient laisser pousser les ongles de leur main gauche et le revoir pour se procurer de l'onguent lorsqu'ils auraient envie de se transformer en loups-garous. Par la suite, retourné dans la forêt pour obtenir l'onguent, Grenier aperçut à plusieurs reprises le prétendu Seigneur de la forêt en compagnie de quatre ou cinq hommes qui semblaient l'adorer comme l'objet d'un culte d'une plus vaste religion.