Il a froid, le temps se couvre, le mercure descend de son échelle,

bordées de nuages blancs, les fumées des maisons cheminent dans le ciel

Chauds manteaux nous sommes vêtus, chauds duvets dans les arbres nus, certains oiseaux affrontent le froid, d’autres escortent le soleil

Incognitos, les animaux restent calfeutrés dans leur terrier
Des gouttes d’argent scintillent sur la Terre gelée

Frisquet trimestre aux basses températures,
que les degrés s’échelonnent au sommet du printemps

Véronique

Merci à l'auteur pour cette belle image hivernale

Témoin de l’hiver, une couverture de peinture réchauffe ce manteau neigeux,

les nuages tachetés de blanc dansent avec le vent
éclaircissant ce paysage sous l’horizon tout bleu. 

Noire se dessine une maison pour me protéger des froides températures,
de la pluie,

le doré de la lune et des étoiles scintille dans la nuit
éclairant le chemin de mon abri.

Du marron couleur bois, les arbres deviennent ombre, verger, forêt.

D’une verdoyante renaissance, les feuilles se développent chaque printemps
protégeant les oiseaux chantant dans leur nid douillet,
voltigeant au-dessus des champs de maïs, de colza, de blé.

Pétales blancs au cœur jaune, marguerites, violettes, boutons d’or,

toutes variétés de teintes multicolores
se multiplient dans mon jardin secret.

Autour de longues herbes se cachent d’innombrables insectes volants
et rampants.

Le jaune du soleil est le tube de l’été,

les hirondelles pastels, les papillons aux couleurs parallèles enjolivent le ciel.

Prunes, pommes, pêches, cerises, fruits et légumes mûrissent d’une douche de chaleur, de douceur,
de netteté pour être dégustés.

Rouges de colère, les éclaires s’illuminent, le tonnerre gronde,

gommant cette pénombre, la pluie et le soleil façonnent un arc-en-ciel.

Vertes, oranges, jaunes, les feuilles modifient leur aspect,
elles vieillissent et disparaissent, c’est l’automne qui renaît.

Aux milles couleurs, aux milles pensées,
blanches les toiles ne sont plus, sèche est la peinture,
de la pointe de mon pinceau, je signe mes tableaux

Véronique

Mon épouvantail imite le poirier au milieu de mes fraisiers, il est vêtu d'un léger chandail
Blanc comme neige, il ne peut plus bouger, toute congelée est sa paille
L'hiver prépare ses valises, accompagné de la bise le froid glacial fait son envolée
Dans la pénombre, l'épouvantail se met à éternuer des giboulées

Inquiète, l'étoile du berger lui envoie le docteur Mars, il surveille sa température
L'épouvantail a de la fièvre, en haut de l'échelle est vite monté le mercure
Le médecin lui dit « tu es en quarantaine jusqu'à fin avril »
« Au mois de mai tu feras ce qu'il te plait, en attendant ne te découvre pas d'un fil »

Sous la senteur florale du printemps, dès l’aube les oiseaux jacassent le même refrain
Chaque été, le malchanceux épouvantail attrape le rhume des foins
Le temps se rafraîchit, l'eau tonne sur son vieux chapeau melon
Je lui ai mis un chaud manteau, tout content, il danse la ronde des saisons 

Véronique - 12 octobre 2013

Je suis l'été, l'automne frappe à ma porte
Toc, toc, toc ! Il insiste, je ne veux pas lui ouvrir
Je résiste, je grelotte, sa fraîcheur est très forte

Je suis l’été, l'automne frappe chaque jour à ma porte
Fragilisé, sous sa forte pluie, je ne peux plus tenir
Je m’éloigne vers d'autres contrées, la brise me transporte

Rassurez-vous, le soleil et l'arc-en-ciel m'escortent
A vingt mille lieux sur la Terre, j’offre mes chaleureux sourires
Promis, juré, dans quelque temps, je frapperai de nouveau à votre porte

Véronique - le 1er octobre 2013

Un cortège de flocons de neige
S’abat sur la terre gelée
Comme un sortilège
Je dérape et tombe sur le sol enneigé

Je suis ridicule et humiliée 
Devant les passants amusés
J’en veux à la Terre entière d’être tombé dans ce piège
Mais la Terre innocente a été blanchie par la neige

Véronique - le 14 novembre 2012

Merci au dessinateur pour ce superbe dessin

Ainsi fond fond le petit flocon

Sur mon village, sur mon balcon

Ainsi fond fond le petit flocon

Sur mon visage, sur mon front

Il descend du ciel puis fond le petit flocon

Avec ses frères, froids comme des glaçons

Il se pose sur moi le petit flocon

Puis se repose et meurt sur mon front

Ainsi fond fond le petit flocon

Sur mon village, sur mon balcon

Ainsi fond fond le petit flocon

Sur mon visage, sur mon front

Véronique 

Sur mon village, la canicule est passagère
Trop chaud, pas content, le temps devient orageux
Soudain, sous sa fraîcheur, le ciel n’est qu’éclairs et coups de tonnerre 
Merci au vent, l’orage s’éloigne peu à peu

Laissant derrière lui un arc-en-ciel qui s’est joliment déposé
Sous mon regard, le soleil et la pluie le façonnent avec beauté
Pour rechercher son trésor, de mes doigts de fée,  je le ramasse
Tout près de mon cœur je le cache

Depuis, chaque jour les nuages pleurent sur mon village isolé
D’avoir perdu leur arche colorée
Egoïste, je veux garder l’arc-en-ciel rien que pour moi
Je cherche son secret pendant des jours, des mois

Après mille réflexions, j’abandonne, son trésor, je ne l’ai pas trouvé
Dans un champ de blé, je dépose délicatement l’arc-en-ciel 
En un instant, la pluie et le soleil viennent le récupérer
De ma faute, depuis ce jour-là, après chaque orage sur mon village, n’apparaît plus d’arcs-en-ciel

Véronique – le 13 avril 2013