Voir la source de Maladie de Parkinson

{{Voir homonymes|Parkinson}}
{{Infobox Maladie
 | Nom             = Maladie de Parkinson
 | Image           = Sir William Richard Gowers Parkinson Disease sketch 1886.svg
 | Légende         = Illustration de l'attitude générale d'un patient atteint de la maladie de Parkinson par [[William Gowers|WR Gowers]].
 | DiseasesDB      = 9651
 | ICD11            = {{ICD11|8A00.0|296066191}}
 | ICD10           = {{ICD10|G|20||g|20}}, {{ICD10|F|02|3|f|00}}
 | ICD9            = {{ICD9|332}}
 | ICDO            =
 | OMIM            = 168600
 | OMIM_mult       = {{OMIM2|556500}}
 | MedlinePlus     = 000755
 | eMedicineSubj   = neurologique
 | eMedicineTopic  = 304
 | GeneReviewsID   = parkinson-overview
 | GeneReviewsName = Parkinson Disease Overview
 | Handicap        =
}}

La '''maladie de Parkinson''' (abrégée « Parkinson », ou MP) porte le nom de [[James Parkinson]], un médecin anglais ayant publié la première description détaillée de celle-ci dans ''An Essay on the Shaking Palsy'' en 1817. C'est une [[maladie neurodégénérative]] irréversible d'évolution lente. Caractérisée par une perte progressive de [[neurone dopaminergique|neurones dopaminergiques]], cette [[maladie chronique]] affecte le [[système nerveux central]] (SNC) et provoque des troubles progressifs d'ordre [[Motricité|moteurs]], [[Cognition|cognitifs]] et [[Comportement|comportementaux]]. La « Triade parkinsonienne » regroupe les trois principaux symptômes moteurs de la maladie : [[akinésie]], [[rigidité plastique]] et [[Tremblement|tremblements]] de repos<ref name=":0" />. C'est le second trouble neurodégénératif le plus fréquent après la [[maladie d'Alzheimer]]<ref name="Mao2016" />{{,}}<ref name="pmid16713924" />. La [[démence]] associée à la maladie de Parkinson est plus courante dans les stades avancés de la maladie.

Ses causes sont encore mal connues, mais on estime qu'une combinaison entre facteurs [[Génétique|génétiques]] et [[Environnement|environnementaux]] joue un rôle<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Lorraine V|nom1=Kalia|prénom2=Anthony E|nom2=Lang|titre=Parkinson's disease|périodique=The Lancet|volume=386|numéro=9996|date=2015-08|doi=10.1016/S0140-6736(14)61393-3|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0140673614613933|consulté le=2023-03-12|pages=896–912}}</ref>. Le [[tableau clinique]] est majoritairement la conséquence de la perte de [[neurone]]s du ''{{Lang|la|[[Substantia nigra|locus niger]]}}'' (ou « substance noire ») et d'une atteinte des {{lien|trad=Nigrostriatal pathway|lang=en|fr=Faisceau nigrostrié|texte=faisceaux nigrostriés}}. La maladie débute habituellement entre 45 et {{nombre|70|ans}} et 1 % des personnes de plus de 60 ans en sont atteintes<ref name=":8">{{Lien web |langue=en |titre=Parkinson's Disease |url=https://www.ninds.nih.gov/health-information/disorders/parkinsons-disease |site=National Institute of Neurological Disorders and Stroke |consulté le=2023-03-12}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Robert P.|nom1=Lisak|prénom2=Daniel|nom2=Truong|prénom3=William M.|nom3=Carroll|prénom4=Roongroj|nom4=Bhidayasiri|titre=International neurology|date=2016|isbn=978-1-118-77734-3}}</ref>. La maladie de Parkinson se distingue des [[Syndrome extrapyramidal|syndromes parkinsoniens]] qui sont généralement d'origines diverses, plus sévères et répondent peu aux traitements.

Aucun remède à la maladie de Parkinson n'est connu, son traitement est [[symptomatique]]<ref name="pmid15172778" />{{,}}<ref name=":8" />. Les traitements de première intention sont l'administration de levodopa ([[DOPA|L-DOPA]]), les inhibiteurs de [[monoamine oxydase]] B (MAO-B) et les [[Agoniste de la dopamine|agonistes dopaminergiques]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Melissa J.|nom1=Armstrong|prénom2=Michael S.|nom2=Okun|titre=Diagnosis and Treatment of Parkinson Disease: A Review|périodique=JAMA|volume=323|numéro=6|date=2020-02-11|issn=0098-7484|doi=10.1001/jama.2019.22360|lire en ligne=https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2760741|consulté le=2023-03-12|pages=548}}</ref>. Ces traitements médicamenteux perdent en efficacité avec la progression de la pathologie et produisent des [[Effet secondaire (médecine)|effets secondaires]] dont des mouvements involontaires<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Sigurlaug|nom1=Sveinbjornsdottir|titre=The clinical symptoms of Parkinson's disease|périodique=Journal of Neurochemistry|volume=139|date=2016-10|doi=10.1111/jnc.13691|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/jnc.13691|consulté le=2023-03-12|pages=318–324}}</ref> et des désordres comportementaux<ref>{{Lien web |titre=L-dopa |url=https://pharmacomedicale.org/medicaments/par-specialites/item/l-dopa |site=pharmacomedicale.org |consulté le=2023-03-12}}</ref>. D'autres formes de prises en charge ([[kinésithérapie]], [[orthophonie]], ''etc''.) ont montré leur efficacité. En France, les agriculteurs ayant manipulé des [[pesticide]]s pendant au moins 10 ans sont susceptibles d'être pris en charge à 100 % et d'être indemnisés<ref name="www.neuromedia.ca" />.

== Physiopathologie et anatomopathologie ==
[[Fichier:Dopamin - Dopamine.svg|alt=Molécule de la dopamine.|vignette|244x244px|Molécule de la [[dopamine]].]]
[[Fichier:Substantia nigra.gif|alt=Localisation de la substance noire dans le cerveau.|vignette|Localisation de la [[Substantia nigra|substance noire]] dans le cerveau.]]
La [[physiopathologie]] de la maladie a été récemment éclairée par la découverte de nombreux [[gène]]s impliqués dans des formes rares de la maladie. La maladie de Parkinson n'est pas liée à la [[maladie d'Alzheimer]]<ref name=":3" />. Dans la maladie de Parkinson, un déficit de [[dopamine]] apparaît dans certaines structures du cerveau et notamment de la [[substance noire]]. La substance noire est un noyau du [[mésencéphale]] émettant une grande partie de la [[dopamine]] vers le reste du cerveau. La dopamine est un [[neurotransmetteur]] appartenant aux [[monoamine]]s et plus précisément aux [[catécholamine]]s<ref>{{Ouvrage|prénom1=Daniel|nom1=Eugène|prénom2=Monique|nom2=Gauthier|prénom3=Yves|nom3=Gioanni|prénom4=Daniel|nom4=Richard|titre=Neurosciences : tout le cours en fiches : licence, master, médecine|date=2013|isbn=978-2-10-058504-5}}</ref>. Elle sert de messager chimique entre deux neurones, synthétisée dans une terminaison [[axone|axonale]] puis libérée dans la [[fente synaptique]] en réponse à un [[influx nerveux]]. Elle effectue son action de manière [[Récepteur métabotrope|métabotropique]] au sein du [[système dopaminergique]] via les [[Récepteur dopaminergique|récepteurs dopaminergiques]], ces derniers pouvant appartenir à deux grandes familles dites « famille D<sub>1</sub> » ou bien « famille D<sub>2</sub> ».

Les altérations cérébrales dues à la maladie de Parkinson ne se limitent pas seulement à la sphère [[dopaminergique]] ; de nombreux systèmes de [[Neurotransmetteur|neurotransmetteurs]] ([[sérotoninergique]]s, [[cholinergique]]s, [[glutamatergique]]s, [[adénosinergique]]s, [[Noradrénaline|noradrénergiques]]<ref name=":3" /> ou encore [[adrénergique]]s) sont également atteints. Le dérèglement du [[système dopaminergique]] par dégénérescence des [[neurones dopaminergiques]] dans la ''[[pars compacta]]'' du ''[[locus niger]]'' est néanmoins caractéristique de cette maladie ; c'est elle qui induit les principaux symptômes de la maladie de Parkinson<ref name="Mao2016">{{article|lang=en|auteurs=X. Mao, M. Tianhao Ou, S.S. Karuppagounder et al.|titre=Pathological α-synuclein transmission initiated by binding lymphocyte-activation gene 3|revue= [[Science (revue)|Science]]|date=30 septembre 2016|vol=353|no=6307|doi=10.1126/science.aah3374|résumé=http://science.sciencemag.org/content/353/6307/aah3374}}</ref>.

Les processus biologiques suspectés d'entraîner la perte neuronale sont multiples : dysfonctionnement [[mitochondrial]], [[apoptose]], accumulation de [[protéine]]s [[Neurotoxicité|neurotoxiques]] et [[stress oxydant]] affectant la réparation de l'[[ADN]] neuronal lors de stress [[Physico-chimie|physicochimiques]] du neurone ; l'hyperactivation inappropriée de la [[protéine Cdk5]] ({{Lien|fr=kinase cycline-dépendante 5|lang=en|trad=Cyclin-dependent kinase 5}}) normalement présente dans les neurones, supprime l'[[enzyme]] APE1 (voir [[Endonucléase]]) nécessaire à la réparation de l'ADN, ce qui peut conduire à la destruction de neurones. En 2003, il a été montré que la voie Cdk5-APE1 était perturbée chez des patients victimes de la maladie de Parkinson ou d'Alzheimer<ref>{{article|lang=en|auteurs=P.D. Smith, S.J. Crocker, V. Jackson-Lewis et al.|titre=Cyclin-dependent kinase 5 is a mediator of dopaminergic neuron loss in a mouse model of Parkinson's disease|revue=[[PNAS]]|date=novembre 2003|vol=100|no=23|passage=13650-13655|doi=10.1073/pnas.2232515100|url=http://www.pnas.org/content/100/23/13650.full.pdf|format=pdf}}</ref>{{,}}<ref>{{article|lang=en|auteurs=Dianbo Qu {{et al.}}|titre=Role of Cdk5-Mediated Phosphorylation of Prx2 in MPTP Toxicity and Parkinson's Disease|revue=Neuron|date=2007|vol=55|no=1|passage=37-52|doi=10.1016/j.neuron.2007.05.033|url=http://www.cell.com/neuron/pdf/S0896-6273(07)00455-2.pdf|format=pdf}}</ref>{{,}}<ref>{{article|lang=en|auteur=Serge Przedborski|titre=Peroxiredoxin-2 links Cdk5 to neurodegeneration|revue=[[Nat. Med.]]|vol=13|passage=907-909|date=2007|doi=10.1038/nm0807-907}}</ref>. De même, une protéine mal conformée, l'[[Alpha-Synucléine|α-synucléine]], s'accumule anormalement dans les [[corps de Lewy]] et les [[neurite]]s<ref name="Mao2016" />. Selon certains auteurs cette protéine aurait un comportement infectieux de type [[Prion (protéine)|prion]]<ref name=":1">{{Article|langue=fr|auteur1=[[Marie Vidailhet]], [[Etienne Hirsch]]|titre=Maladie de Parkinson : fera-t-elle toujours trembler la recherche ?|périodique=La méthode scientifique|date=30 avril 2018|lire en ligne=https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/la-methode-scientifique-du-lundi-30-avril-2018|pages=}}</ref>.

=== Stades de Braak pour la maladie de Parkinson sporadique ===
[[Fichier:BraakStagingbyVisanjiEtAl.png|vignette|Découpage en stades de Braak pour la maladie de Parkinson sporadique : Le jaune de la partie inférieure de l'image représente l'origine de la pathologie de Parkinson. Le rose et le violet représentent les zones atteintes au cours des stades 1 et 2. Le bleu représente les nouvelles zones atteintes en stades 3 et 4. Le orange représente le stade 5. Le jaune ocre de la partie supérieure de l'image représente l'implication du néocortex dans son ensemble et le stade 6<ref name=":1" />.]]
En 2003, Braak et collègues ont publié un modèle portant sur l'évolution de l'[[anatomopathologie]] et de la symptomatologie de la maladie de Parkinson sporadique<ref name=":22">{{Article|langue=en|prénom1=Heiko|nom1=Braak|prénom2=Kelly Del|nom2=Tredici|prénom3=Udo|nom3=Rüb|prénom4=Rob A.I|nom4=de Vos|titre=Staging of brain pathology related to sporadic Parkinson’s disease|périodique=Neurobiology of Aging|volume=24|numéro=2|date=2003-03|doi=10.1016/S0197-4580(02)00065-9|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0197458002000659|consulté le=2023-03-13|pages=197–211}}</ref>. Ce modèle est issu de l'étude rétrospective de cas diagnostiqués (de manière incidente ou clinique) de la maladie de Parkinson et au travers de l'observation d'épaisses sections provenant de nombreuses régions cérébrales. Ce fût le premier modèle à inclure le [[bulbe olfactif]] au sein d'un modèle de l'évolution de la maladie de Parkinson. Ce modèle influent pour la [[neurologie]] a permis d'ouvrir des pistes de recherche sur la maladie de Parkinson prodromale, sur l'identification des personnes à risque de la développer, ainsi que sur ses [[biomarqueur]]s potentiels utilisable au cours des phases précoces<ref name=":42">{{Article|prénom1=Heiko|nom1=Braak|prénom2=Kelly|nom2=Del Tredici|titre=Neuropathological Staging of Brain Pathology in Sporadic Parkinson’s disease: Separating the Wheat from the Chaff|périodique=Journal of Parkinson's Disease|volume=7|numéro=s1|date=2017-03-06|pmid=28282810|pmcid=PMC5345633|doi=10.3233/JPD-179001|lire en ligne=https://www.medra.org/servlet/aliasResolver?alias=iospress&doi=10.3233/JPD-179001|consulté le=2023-03-13|pages=S71–S85}}</ref>.

Une hypothèse de ce modèle est que la forme sporadique démarre par l'intrusion d'un agent extérieur au sein du corps humain, son entrée se faisant soit par le [[système respiratoire]] (le nez) soit par le [[tractus digestif]]. Cet [[agent pathogène]] arriverait ensuite au [[système nerveux central]] et serait à la base de la formation des [[corps de Lewy]]. La présence de ces inclusions au sein du [[système nerveux périphérique]] et notamment [[entérique]] est utilisé comme argument pour supporter cette hypothèse. Les auteurs supposent également que la maladie démarre au sein du [[système nerveux entérique]] et n'atteint le [[système nerveux central]] qu'au travers du [[nerf vague]]<ref>{{Article|prénom1=Carmen D.|nom1=Rietdijk|prénom2=Paula|nom2=Perez-Pardo|prénom3=Johan|nom3=Garssen|prénom4=Richard J. A.|nom4=van Wezel|titre=Exploring Braak’s Hypothesis of Parkinson’s Disease|périodique=Frontiers in Neurology|volume=8|date=2017|issn=1664-2295|pmid=28243222|pmcid=PMC5304413|doi=10.3389/fneur.2017.00037|lire en ligne=https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fneur.2017.00037|consulté le=2023-03-13}}</ref>. De plus, la pathologie cérébrale démarrerait au sein des noyaux moteurs dorsaux IX/X des [[Nerf vague|nerfs vague]] et [[nerf glossopharyngien|glossopharyngien]]. Le découpage de l'évolution de la maladie se fait ici en six grandes périodes appelées stades, chacun se rapportant à des structures neuronales ainsi que des symptômes spécifiques qui n'étaient respectivement pas atteintes ni présents au cours des stades précédents. Dans cette étude, le [[cortex cérébral]] ne comporte jamais d'inclusions de Lewy à moins qu'il n'y ait de lésions de la [[moelle spinale]]. En termes de symptomatologie, le type et la sévérité des symptômes sont liés à la progression au travers de ces différents stades<ref>{{Article|prénom1=Naomi P.|nom1=Visanji|prénom2=Patricia L.|nom2=Brooks|prénom3=Lili-Naz|nom3=Hazrati|prénom4=Anthony E.|nom4=Lang|titre=The prion hypothesis in Parkinson's disease: Braak to the future|périodique=Acta Neuropathologica Communications|volume=1|numéro=1|date=2013-05-08|issn=2051-5960|pmid=24252164|pmcid=PMC3776210|doi=10.1186/2051-5960-1-2|lire en ligne=https://doi.org/10.1186/2051-5960-1-2|consulté le=2023-03-13|pages=2}}</ref>. Les stades les plus précoces se caractérisent par des symptômes non moteurs tels que la [[constipation]] et la perte progressive de l'[[odorat]]. Les symptômes moteurs ne prennent part qu'à partir de la moitié de l'évolution (c'est-à-dire au cours des stades 3 et 4)<ref name=":02">{{Article|langue=en|prénom1=Kurt A.|nom1=Jellinger|titre=A critical evaluation of current staging of α-synuclein pathology in Lewy body disorders|périodique=Biochimica et Biophysica Acta (BBA) - Molecular Basis of Disease|série=Parkinson's Disease|volume=1792|numéro=7|date=2009-07-01|issn=0925-4439|doi=10.1016/j.bbadis.2008.07.006|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0925443908001397|consulté le=2023-03-13|pages=730–740}}</ref>. Enfin, Braak et collaborateurs notent que les corps de Lewy sont typiquement localisés au sein de dépôts de [[lipofuscine]] ou de granules de [[neuromélanine]].

==== Stade 1 ====
[[Fichier:Lewy_neurites_alpha_synuclein.jpg|vignette|Neurites de Lewy dans un cas de démence à corps de Lewy. Application de la teinte par immunohistochimie.]]
Le stade 1 se caractérise par une implication plus ou moins limitée à la [[moelle allongée]] (''medulla oblongata''). La maladie démarre au sein des structures inférieures de la [[moelle spinale]] et du [[système olfactif]]. En particulier, le noyau moteur dorsal du [[nerf vague]] de la moelle allongée et du [[noyau olfactif antérieur]] sont affectés<ref name=":02" />. Les « [[neurite]]s de Lewy », qui sont des agrégats d'α-synucléine filiformes, sont plus [[Prévalence|prévalents]] que les corps de Lewy globulaires à ce stade<ref name=":22" />.

==== Stade 2 ====
[[Fichier:Lewy_Body_alphaSynuclein.jpg|vignette|Teinte positive à l'α-synucléine d'un corps de Lewy sur coupe histologique d'un patient atteint de la maladie de Parkinson.]]
Tout comme le stade 1, le stade 2 se caractérise par une implication plus ou moins confinée aux territoires de la [[moelle allongée]]. En plus des atteintes observées au cours du premier stade, le stade 2 se caractérise par des lésions des noyaux du [[Raphé (anatomie)|raphé]] du noyau réticulaire gigantocellulaire de la moelle allongée<ref name=":02" />{{,}}<ref name=":22" />. La maladie évolue alors jusqu'à la [[moelle spinale]], traversant des structures médullaires au ''locus coerelus'' dans le ''[[tegmentum]]'' pontique. De la même manière qu'au premier stade, les neurites de Lewy surpassent en nombre les inclusions à corps de Lewy<ref name=":22" />. Ces premières lésions des stades 1 et 2 sont dites non répondantes aux [[Agoniste de la dopamine|agonistes dopaminergiques]] car elles n'ont pas encore trait à la [[substance noire]]<ref name=":42" />. Une caractéristique clé de ce stade est l'apparition d'inclusions de Lewy dans les neurones de projection chargés en [[lipofuscine]] des [[Noyau caudé|noyaux caudaux]] du [[Raphé (anatomie)|raphé]] et de la formation réticulaire. Les neurones de projection du complexe coerelus/sous-coerelus sont les premiers neurones chargés en [[neuromélanine]] du cerveau à développer des inclusions de Lewy<ref name=":22" />.

==== Stade 3 ====
Le stade 3 se définit par une atteinte principalement limitée au [[tronc cérébral]] inférieur et supérieur en l'absence de lésions corticales. Au commencement du stade 3, la maladie a commencé à émerger au sein de mélanoneurones de la [[substance noire]] et des inclusions de [[corps de Lewy]] commencent à se former dans la ''[[pars compacta]]'' de la substance noire<ref name=":02" />{{,}}<ref name=":22" />. Les neurones chargés en neuromélanine développent typiquement des corps de Lewy à l'intérieur de leurs accumulations de neuromélanine, et on observe souvent l'apparition d'un groupe de petits corps de Lewy dans un seul [[Péricaryon|périkaryon]]. Au cours de la deuxième moitié de ce stade, il y a progression des lésions dans le [[Noyau basal de Meynert|noyau de Meynert]] qui est un noyau du [[prosencéphale]] basal riche en neurones [[Acétylcholine|cholinergiques]]<ref name=":02" />. Plus généralement, les neurones chargés en [[lipofuscine]] de noyaux magnocellulaires du [[prosencéphale basal]] commencent à être impliqués. Les structures affectées au cours des stades 1 et 2 commencent à développer plus de [[corps de Lewy]]<ref name=":22" />.

==== Stade 4 ====
Le stade 4 se définit toujours par une atteinte principalement limitée au [[tronc cérébral]] inférieur et supérieur. Toutefois, à la différence du stade 3, on y observe les premières affections du [[cortex]] ''via'' le mésocortex temporal antéromédial. Le stade 4 se caractérise par une destruction sévère des [[Neurone dopaminergique|neurones dopaminergiques]] de la ''[[pars compacta]]''. Les neurones chargés en [[neuromélanine]] des noyaux vulnérables de la substance noire sont alors considérablement atteints. Il existe également une implication de l'[[allocortex]], mais le [[néocortex]] n'est pas affecté au cours de ce stade. En particulier, on peut observer la pathologie au sein de l'[[Amygdale (cerveau)|amygdale]] et des noyaux du [[Thalamus humain|thalamus]]. Des dommages significatifs sont causés aux [[Noyau olfactif antérieur|noyaux olfactifs antérieurs]] et on observe une très nette implication des noyaux magnocellulaires du [[prosencéphale basal]]<ref name=":02" />{{,}}<ref name=":22" />.

==== Stade 5 ====
Le stade 5 est caractérisé par une implication sévère du cerveau, y compris des aires [[Néocortex|néocorticales]]. En effet, au cours du cinquième stade, la maladie a commencé à envahir le néocortex et s'étend dans les structures temporales, pariétales ainsi que dans les [[Lobe frontal|lobes frontaux]]<ref name=":02" />. Le point de départ de l'atteinte néocorticale est le {{quoi|mésocortex temporal antéromédial}}. De là, les inclusions atteignent les aires d'association sensorielles du [[néocortex]], les champs insulaires granulaires et agranulaires, le [[cortex cingulaire]] antérieur et les aires préfrontales. La [[mort cellulaire]] peut être observée dans la substance noire, le noyau dorsal du [[nerf vague]], le noyau réticulaire gigantocellulaire et dans le ''locus coerelus''<ref name=":22" />. Les parties vulnérables de la substance noire deviennent pratiquement dénuées de neurones chargés en [[neuromélanine]], elles deviennent donc pâles en microscopie optique. Le nombre d'inclusions de Lewy décroît tandis que les agrégations extracellulaires en neuromélanine augmentent. Les aires d'association sensorielles de premier ordre, les aires prémotrices ainsi que les motrices et sensorielles de premier ordre sont encore dépourvues d'inclusions de Lewy à ce stade.

==== Stade 6 ====
Tout comme le stade 5, le stade 6 est caractérisé par une implication sévère du cerveau, y compris des aires néocorticales. Le stade 6 est le dernier stade décrit par Braak ''et al''. La maladie a alors totalement envahi le [[néocortex]] affectant les aires sensorielles et motrices corticales. La sévérité de la maladie est à son paroxysme<ref name=":02" />{{,}}<ref name=":22" />.

=== Physiopathologie des ganglions de la base ===
[[Fichier:Basalganglien.png|thumb|450px|Schéma simplifié des voies fronto-striato-thalamiques.]]
Le modèle de Delong (1990)<ref name=":13">{{Article|langue=en|prénom1=Mahlon R.|nom1=DeLong|titre=Primate models of movement disorders of basal ganglia origin|périodique=Trends in Neurosciences|volume=13|numéro=7|date=1990-07-01|issn=0166-2236|doi=10.1016/0166-2236(90)90110-V|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/016622369090110V|consulté le=2023-02-26|pages=281–285}}</ref> vise à expliquer les désordres moteurs prenant leur origine dans les [[ganglions de la base]] (GB). Il constitue une première approche pour expliquer les symptômes d'[[akinésie]] et de [[dyskinésie]] des syndromes parkinsoniens, ces derniers apparaissant alors par une rupture d'équilibre entre les informations en provenance de la voie directe et celles en provenance de la voie indirecte des [[ganglions de la base]]. En situation physiologique, les neurones [[dopaminergique]]s de la [[substance noire]] ont un effet excitateur sur la voie directe des GB et inhibiteur sur leur voie indirecte. En situation de maladie de Parkinson, il y aurait en revanche affaiblissement de la voie directe et renforcement de la voie indirecte.

Pour ce modèle, il existe un circuit fermé composé de plusieurs aires motrices corticales (dont l'aire motrice supplémentaire et certaines parties du [[cortex prémoteur]] et du [[cortex moteur]]), du [[putamen]] (entrée des GB recevant des projections depuis les aires motrices), de la part motrice du ''[[globus pallidus]]'' interne (GPi) et de la ''pars reticulata'' de la [[Substantia nigra|substance noire]] (ces deux dernières recevant des projections du [[putamen]] et sont considérées comme sortie des GB), de parties du ''globus pallidus'' externe (GPe) et des noyaux subthalamiques (STN), et des parties du [[thalamus]] ventrolatéral (qui reçoit des projections des parts motrices du GPi et de la SNr et se projette en retour sur les champs moteurs précentraux).

Cette boucle motrice serait notamment constituée d'une voie directe, comprenant le putamen et ses projections [[Acide γ-aminobutyrique|GABAergiques]] sur les parties motrices du GPi et de la SNr ; ainsi que d'une voie indirecte comprenant le putamen et ses projections GABAergiques médiées par les sorties des [[ganglions de la base]] de manière indirecte, c'est-à-dire au travers d'une séquence de connexions impliquant le GPe et le STN. Dans ce cadre, une augmentation de l'activité de la voie indirecte est susceptible de mener à une [[hypokinésie]], voire à une [[akinésie]] totale, par augmentation de l'inhibition pallidothalamique. Des études menées sur le singe lésés par injection de [[MPTP]] (une [[neurotoxine]] détruisant spécifiquement les [[Neurone dopaminergique|neurones dopaminergiques]] de la SN<ref name="www.academie-medecine.fr">{{Lien web |auteur=Léon Tremblay |titre=Où en sommes-nous sur la physiopathologie de la maladie de Parkinson ? |url=https://www.academie-medecine.fr/ou-en-sommes-nous-sur-la-physiopathologie-de-la-maladie-de-parkinson/ |site=Académie de médecine |date=2010 |consulté le=26/02/2023}}</ref>) affichent que ceux-ci ont une activité neuronale tonique troublées dans les deux sections du ''[[globus pallidus]]''<ref>{{Chapitre|prénom1=William C.|nom1=Miller|prénom2=Mahlon R.|nom2=DeLong|titre chapitre=Altered Tonic Activity of Neurons in the Globus Pallidus and Subthalamic Nucleus in the Primate MPTP Model of Parkinsonism|titre ouvrage=The Basal Ganglia II|volume=32|éditeur=Springer US|date=1987|isbn=978-1-4684-5349-2|doi=10.1007/978-1-4684-5347-8_29|lire en ligne=http://link.springer.com/10.1007/978-1-4684-5347-8_29|consulté le=2023-02-26|passage=415–427}}</ref>. On observe chez eux une augmentation de l'activité neurale tonique au sein du GPi, tandis que dans le GPe les décharges toniques diminuent. Cette fluctuation de l'activité tonique représenterait une baisse de la sélectivité des informations au sein du circuit<ref name="www.academie-medecine.fr" />. De plus, après injection, on observe également qu'au sein du GPi plus de neurones ont une activité neuronale phasique pour les mouvements volontaires ainsi que pour les stimulations [[Proprioception|proprioceptives]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Michel|nom1=Filion|prénom2=Léon|nom2=Tremblay|prénom3=Paul J.|nom3=Bédard|titre=Abnormal influences of passive limb movement on the activity of globus pallidus neurons in parkinsonian monkeys|périodique=Brain Research|volume=444|numéro=1|date=1988-03|doi=10.1016/0006-8993(88)90924-9|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/0006899388909249|consulté le=2023-02-26|pages=165–176}}</ref>.

Pessiglione et collègues ont mis en place une expérience d'apprentissage procédural chez le singe au cours de laquelle les singes non pathologiques entraînés montrent être capables d'initier un programme moteur dès la vision d'un obstacle. En revanche, les singes [[MPTP]] (ici caractérisés de préparkinsoniens) sont incapables de sélectionner des actions adaptées à ce contexte d'obstacle : leurs mouvements sont ralentis et guidés en-ligne par contrôle oculaire de l'action. De plus, ils auraient une difficulté à effectuer plusieurs actions en parallèle, avec séquençage des activités, ce qui se décrit aussi sous le terme de ''freezing''. Ce phénomène de ''freezing'' et d'hésitations est amplifié lors de l'intervention des processus cognitifs, signifiant de ce fait que ces symptômes ne sont pas uniquement moteurs<ref name="onlinelibrary.wiley.com" />. À l'inverse, le ''freezing'' est diminué lorsque la motivation à effectuer l'action dirigée vers le but augmente, en faveur d'une préservation des processus motivationnels, ceux-ci étant dès lors capable de compenser, au moins en partie, les troubles exécutifs<ref name="8mai2018_www.scientificamerican.com" />. Chez le patient parkinsonien, des résultats similaires ont été obtenus et la [[stimulation cérébrale profonde]] du STN seule (donc sans association à la [[levodopa]]) ne corrige pas l'exécution motrice en situation de prise de décision sous incertitude tandis que l'administration de L-DOPA corrige ces symptômes<ref name="2005_direct.mit.edu">{{ Article | langue=en|prénom1=Mathias
   | nom1=Pessiglione | prénom2=Virginie
   | nom2=Czernecki|prénom3=Bernard
   | nom3=Pillon|prénom4=Bruno
   | nom4=Dubois
   | titre=An Effect of Dopamine Depletion on Decision-making: The Temporal Coupling of Deliberation and Execution
   | périodique=Journal of Cognitive Neuroscience
   | volume=17 |numéro=12 | date=2005-12-01
   | issn=0898-929X | issn2=1530-8898
   | doi=10.1162/089892905775008661
   | lire en ligne=https://direct.mit.edu/jocn/article/17/12/1886/4113/An-Effect-of-Dopamine-Depletion-on-Decision-making
   | consulté le=2023-02-28
   | pages=1886–1896}}.</ref>.

Ainsi, le syndrome parkinsonien ne se caractériserait pas par une perte de correction en-ligne des mouvements, mais bien plus par une perte de la capacité à sélectionner des schémas moteurs pertinents et adaptés au contexte<ref name="onlinelibrary.wiley.com">{{Article|langue=en|prénom1=Mathias|nom1=Pessiglione|prénom2=Dominique|nom2=Guehl|prénom3=Etienne C.|nom3=Hirsch|prénom4=Jean|nom4=Féger|titre=Disruption of self-organized actions in monkeys with progressive MPTP-induced parkinsonism. I. Effects of task complexity: Task complexity and primate PD-like disorders|périodique=European Journal of Neuroscience|volume=19|numéro=2|date=2004-01|doi=10.1111/j.0953-816X.2003.03088.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.0953-816X.2003.03088.x|consulté le=2023-02-28|pages=426–436}}</ref>{{,}}<ref name="Janvier2004_onlinelibrary.wiley.com">{{ Article | langue=en | prénom1=Mathias 
   | nom1=Pessiglione |prénom2=Dominique 
   | nom2=Guehl|prénom3=Caroline
   | nom3=Jan|prénom4=Chantal
   | nom4=François
   | titre=Disruption of self-organized actions in monkeys with progressive MPTP-induced parkinsonism: II. Effects of reward preference: Reward preference and primate PD-like disorders
   | périodique=European Journal of Neuroscience
   | volume=19 | numéro=2 | date=2004-01 | doi=10.1111/j.0953-816X.2003.03089.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.0953-816X.2003.03089.x|consulté le=2023-02-28|pages=437–446}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Mathias Pessiglione|auteur2=Dominique Guehl|auteur3=Yves Agid|auteur4=Etienne C. Hirsch|auteur5=Jean Féger|auteur6=Léon Tremblay|titre=Impairment of context‐adapted movement selection in a primate model of presymptomatic Parkinson’s disease|périodique=Brain|date=2003|lire en ligne=https://doi.org/10.1093/brain/awg139|pages=1392-1408}}</ref>. Les neurones des GB recevraient et transmettraient ainsi plus d'informations au cours d'un syndrome parkinsonien, mais ces informations seraient moins spécifiques et cette perte de la spécificité engendrerait un défaut dans la détection corticale des priorités motrices, laissant le patient parkinsonien dans un état de confusion. Ce dernier aurait, par ce mécanisme, du mal à sélectionner, initier et exécuter les mouvements, tandis que sa [[Rigidité musculaire|rigidité]] proviendrait en partie de la sélection concomitante de schémas moteurs antagonistes<ref name="www.academie-medecine.fr" />.

Selon le modèle d'Alexander, DeLong et Strick (1986)<ref>{{Article|langue=en|prénom1=G E|nom1=Alexander|prénom2=M R|nom2=DeLong|prénom3=P L|nom3=Strick|titre=Parallel Organization of Functionally Segregated Circuits Linking Basal Ganglia and Cortex|périodique=Annual Review of Neuroscience|volume=9|numéro=1|date=1986-03|issn=0147-006X|issn2=1545-4126|doi=10.1146/annurev.ne.09.030186.002041|lire en ligne=https://www.annualreviews.org/doi/10.1146/annurev.ne.09.030186.002041|consulté le=2023-02-28|pages=357–381}}</ref>, les GB sont découpés en territoires fonctionnels distincts et notamment sensorimoteurs (circuits moteur et [[Nerf oculomoteur|oculomoteur]]), associatif (circuits préfrontal dorsolatéral et orbitofrontal latéral) et [[Système limbique|limbique]] (circuit cingulaire antérieur). Ce deuxième modèle est couramment utilisé pour expliquer l'apparition de symptômes moins spécifiques à la maladie de Parkinson tels que la [[Dépression (psychiatrie)|dépression]], l'[[apathie]], les [[Trouble anxieux|troubles anxieux]] ainsi que l'anticipation aversive. En effet, chez les patients parkinsoniens, on observe que les patients souffrant de dépression ont moins de projections dopaminergiques et noradrénergiques au sein du ''loecus coerelus'' ainsi que dans plusieurs régions du [[système limbique]] ([[cortex cingulaire antérieur]], [[Thalamus humain|thalamus]], [[Amygdale (cerveau)|amygdale]] et [[striatum]] ventral)<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Philippe|nom1=Remy|prénom2=Miroslava|nom2=Doder |prénom3=Andrew|nom3=Lees|prénom4=Nora|nom4=Turjanski|titre=Depression in Parkinson's disease: loss of dopamine and noradrenaline innervation in the limbic system |périodique=Brain|volume=128|numéro=6|date=2005-06-01 |issn=1460-2156|issn2=0006-8950|doi=10.1093/brain/awh445|lire en ligne=http://academic.oup.com/brain/article/128/6/1314/431876/Depression-in-Parkinsons-disease-loss-of-dopamine|consulté le=2023-02-28|pages=1314–1322}}</ref>. De même, le niveau d'apathie des patients parkinsoniens semble corréler à la [[dénervation]] sérotoninergique du striatum ventral<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Richard Levy|auteur2=Bruno Dubois|titre=Apathy and the functional anatomy of the prefrontal cortex-basal ganglia circuits|périodique=Cerebral Cortex|date=2006|lire en ligne=https://doi.org/10.1093/cercor/bhj043|pages=916-28}}</ref> et du [[noyau caudé]], intervenant dans les circuits motivationnels<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Audrey|nom1=Maillet|prénom2=Paul|nom2=Krack|prénom3=Eugénie|nom3=Lhommée|prénom4=Elise|nom4=Météreau|titre=The prominent role of serotonergic degeneration in apathy, anxiety and depression in de novo Parkinson’s disease|périodique=Brain|volume=139|numéro=9|date=2016-09|issn=0006-8950|issn2=1460-2156|doi=10.1093/brain/aww162|lire en ligne=https://academic.oup.com/brain/article-lookup/doi/10.1093/brain/aww162|consulté le=2023-02-28|pages=2486–2502}}</ref>.

== Causes et facteurs de risque ==
La maladie est caractérisée par l'agrégation en [[Substance amyloïde|structures amyloïdes]] de protéines du SNC, les [[Alpha-Synucléine|α-synucléines]], à la suite de [[Repliement des protéines|mauvais repliements]]. Ces α-synucléines s'associent en [[Fibrille|fibrilles]] puis forment des [[corps de Lewy]] déplaçant les [[organite]]s intracellulaires au sein des neurones. L'α-synucléine forme des [[protéine]]s pouvant se comporter comme un [[Prion (protéine)|prion]] et dont on soupçonne un rôle dans l'origine de la maladie de Parkinson<ref>{{Article|prénom1=Ting|nom1=Wang|prénom2=Jesse C.|nom2=Hay|titre=Alpha-synuclein Toxicity in the Early Secretory Pathway: How It Drives Neurodegeneration in Parkinsons Disease|périodique=Frontiers in Neuroscience|volume=9|date=2015-11-12|issn=1662-4548|pmid=26617485|pmcid=4641903|doi=10.3389/fnins.2015.00433|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4641903/|consulté le=2015-12-20}}</ref>. Toutefois, les causes originelles, processus ou facteurs de risque de cette maladie sont encore mal connus<ref name=":6">{{Article |prénom1=J.-P. |nom1=Brandel |prénom2=A.-G. |nom2=Corbillé |prénom3=P. |nom3=Derkinderen |prénom4=S. |nom4=Haïk |titre=La maladie de Parkinson est-elle une maladie à prion ? |périodique=Revue Neurologique |volume=171 |numéro=12 |date=2015-12 |issn=0035-3787 |pmid=26563663 |pmcid=7111738 |doi=10.1016/j.neurol.2015.10.005 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7111738/ |consulté le=2020-09-30 |pages=812–824 }}</ref>. La maladie de Parkinson est une maladie [[idiopathique]] aux causes multiples qui entraînent la mort des neurones. Ils pourraient être la conséquence de l'interaction entre une [[prédisposition génétique]] (surtout chez des sujets de moins de {{nombre|50|ans}}<ref>{{article|lang=en|auteurs=C.M. Tanner, R. Ottman, S.M. Goldman, J. Ellenberg, P. Chan, R. Mayeux et J.W. Langston|titre=Parkinson Disease in Twins|sous-titre=An Etiologic Study|revue=JAMA|date=janvier 1999|vol=281|url=http://jama.ama-assn.org/content/281/4/341.full}}</ref>) et des cofacteurs environnementaux. Depuis de nombreuses années, des facteurs causaux tels que les agents toxiques environnementaux, les [[métaux lourds]] et les [[pesticide]]s sont suspectés<ref name=":3" />. Le premier facteur de risque reste avant tout l'[[âge d'une personne|âge]] même s'il y a des patients jeunes pour les formes génétiques de la maladie, ce qui fait de la maladie de Parkinson une maladie du [[vieillissement]]<ref>{{Article|langue=en|titre=Ageing and Parkinson's disease: Why is advancing age the biggest risk factor?|périodique=Ageing Research Reviews|volume=14|date=2014-03-01|issn=1568-1637|doi=10.1016/j.arr.2014.01.004|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1568163714000051|consulté le=2018-05-07|pages=19–30}}</ref>. En France, depuis 2012, la maladie de Parkinson est reconnue [[maladie professionnelle]] par la [[mutualité sociale agricole]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le lien entre la maladie de Parkinson et les pesticides officiellement reconnu|périodique=Le Monde.fr|date=2012-05-09|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2012/05/09/le-lien-entre-la-maladie-de-parkinson-et-les-pesticides-officiellement-reconnu_1698543_3244.html|consulté le=2023-06-21}}</ref>{{,}}<ref>[https://thuocnampqa.vn/benh-parkinson-co-chua-duoc-khong bệnh parkinson có chữa được không]</ref>. Les [[agriculteur]]s ayant manipulé des [[pesticide]]s pendant au moins {{nobr|10 ans}} sont susceptibles d'être pris en charge à 100 % et d'être indemnisés<ref name="www.neuromedia.ca">{{Article|langue=fr-FR|titre=Certains pesticides et solvants augmentent le risque de Parkinson - Neuromedia|périodique=Neuromedia|date=2016-03-13|lire en ligne=http://www.neuromedia.ca/certains-pesticides-et-solvants-augmentent-le-risque-de-parkinson/|consulté le=2018-05-07}}</ref>.

=== Facteurs de risque génétiques ===
Une petite partie des malades de Parkinson, environ 15 %, ont des formes génétiques de la maladie<ref name=":3" />. De plus, environ 15 % des personnes ayant la maladie de Parkinson ont un proche atteint<ref name="pmid15172778" />. Au moins 5 % des patients sont reconnus comme ayant une forme de la maladie liée à une [[Mutation génétique|mutation de gènes]] spécifiques<ref name="lesage">{{Article |auteur=Lesage S, Brice A |titre=Parkinson's disease: from monogenic forms to genetic susceptibility factors |lang=en |journal=Hum Mol Genet. |volume=18 |numéro=R1 |pages=R48–59 |année=2009 |mois=avril |pmid=19297401 |doi=10.1093/hmg/ddp012}}</ref>. Plusieurs [[gène]]s actifs ont été identifiés dans des familles de parkinsoniens :

* des mutations du gène ''LRRK-2'' (''[[leucine]]-{{Lang|en|rich repeat}} [[kinase]]'' 2) : la découverte du gène LRRK2 qui code la dardarine, a révolutionné la génétique de la maladie de Parkinson puisqu’une seule mutation, G2019S, explique à elle seule une proportion importante des formes [[Autosome|autosomiques]] dominantes et des formes communes [[idiopathique]]s de la maladie de Parkinson, dans certains sous-groupes de patients parkinsoniens. La fréquence de la mutation G2019S varie considérablement selon l’origine géographique et ethnique des populations étudiées. Très rare en [[Asie]] (<0,1 %) et en [[Afrique subsaharienne|Afrique sub-saharienne]], elle peut atteindre 40 % en [[Afrique du Nord]] dans les formes familiales et sporadiques de la maladie de Parkinson. La mutation G2019S joue aussi un rôle important chez les patients d’origine [[Juifs|juive]] [[Ashkénazes|ashkénaze]] et [[sépharade]] (10-15 % des cas isolés), et dans une moindre mesure chez les patients originaires de la [[péninsule Ibérique]] (3-6 % des cas isolés). Elle est très rare en [[Europe du Nord]]. La plupart des patients d'[[Afrique du Nord]], Juifs et Européens partagent le même [[haplotype]] indiquant l’existence d’un effet fondateur unique<ref name="Healy2008">{{en}} Healy DG, Falchi M, O-Sullivan SS {{et al.}} « Phenotype, genotype, and worldwide genetic penetrance of LRRK2-associated Parkinson's disease: a case-control study » ''Lancet Neurol.'' 2008;7: 583-590</ref>{{,}}<ref>Suzanne Lesage, [http://www.erudit.org/revue/MS/2006/v22/n5/013172ar.html « LRRK2, gène majeur de la maladie de Parkinson dans les pays du Maghreb »] ''Med Sci. (Paris)''2006;22(5):470-471.</ref> ;
* l'atteinte d'autres [[gène]]s a été décrite mais est sensiblement plus rare (c'est le cas, en particulier, des mutations sur le gène ''[[PINK1]]'', ''[[PRKN]]'', ''SNCA''...) ;
* le gène ''Pyridoxal kinase'' pourrait être concerné<ref>{{Article|prénom1=Matthias|nom1=Elstner|prénom2=Christopher M.|nom2=Morris|prénom3=Katharina|nom3=Heim|prénom4=Peter|nom4=Lichtner|titre=Single-cell expression profiling of dopaminergic neurons combined with association analysis identifies pyridoxal kinase as Parkinson's disease gene|périodique=Annals of Neurology|volume=66|numéro=6|date=2009-12|issn=1531-8249|pmid=20035503|pmcid=4034432|doi=10.1002/ana.21780|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20035503|consulté le=2023-01-06|pages=792–798}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=P. Githure|nom1=M'Angale|prénom2=Brian E.|nom2=Staveley|titre=A loss of Pdxk model of Parkinson disease in Drosophila can be suppressed by Buffy|périodique=BMC research notes |volume=10|numéro=1|date=2017-06-12 |issn=1756-0500|pmid=28606139|pmcid=5468966|doi=10.1186/s13104-017-2526-8|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28606139|consulté le=2023-01-06|pages=205}}</ref>.

=== Inflammation intestinale ===
Les protéines d'α-[[Synucléinopathie|synucléine]], présentes dans le [[système nerveux central]] (SNC) et notamment le [[bulbe olfactif]], se retrouvent aussi dans le [[système nerveux entérique]]. En 2003, se basant sur les mécanismes de transmission du [[Prion (protéine)|prion]], Braak ''et al.'' posent comme hypothèse que la [[maladie à corps de Lewy]] (qui est une maladie proche mettant en jeu les mêmes agrégations [[Amyloïdose|amyloïdes]] d'[[Alpha-Synucléine|α-synucléines]]) serait due à un pathogène [[Neurotoxicité|neurotoxique]] à l'origine d'une atteinte initiale des structures nerveuses entériques déclenchant ''in situ'' une agrégation de l’α-synucléine. Ils postulent que la diffusion se ferait ensuite par [[Flux axoplasmique|transport axonal]] rétrograde et par voie trans-[[synaptique]] jusqu'au [[Système nerveux central|SNC]] via le [[nerf vague]]<ref name=":6" />. 

En 2018, certaines preuves solides suggèrent qu'une inflammation intestinale pourrait être responsable de la maladie de Parkinson pour au moins une partie des patients. Les patients atteints de la [[maladie de Crohn]] et de [[rectocolite hémorragique]] ont 28 % plus de risques de développer la maladie de Parkinson, suggérant des liens génétiques entre ces affections<ref name="8mai2018_www.scientificamerican.com">{{Article |langue=en | auteur1=|prénom1=Diana | nom1=Kwon | titre=Does Parkinson's Begin in the Gut?|périodique=Scientific American 
 | date=8 mai 2018
 | lire en ligne=https://www.scientificamerican.com/article/does-parkinsons-begin-in-the-gut/|consulté le=2018-05-09|pages=}}.</ref>. Les protéines d'α-synucléine s'agglutinent et forment des [[fibrille]]s qui endommagent les [[neurone]]s. Les patients présentent ces fibrilles dans leur cerveau mais aussi dans leur [[intestin]]<ref>{{Article|langue=en|titre=Gastric α-synuclein immunoreactive inclusions in Meissner's and Auerbach's plexuses in cases staged for Parkinson's disease-related brain pathology|périodique=Neuroscience Letters|volume=396|numéro=1|date=2006-03-20|issn=0304-3940|doi=10.1016/j.neulet.2005.11.012|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0304394005012814|consulté le=2018-05-09|pages=67–72}}</ref>. Les α-synucléines pourraient transiter vers le cerveau au travers du [[nerf vague]]<ref name="8mai2018_www.scientificamerican.com" />{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Staffan|nom1=Holmqvist|prénom2=Oldriska|nom2=Chutna|prénom3=Luc|nom3=Bousset|prénom4=Patrick|nom4=Aldrin-Kirk|titre=Direct evidence of Parkinson pathology spread from the gastrointestinal tract to the brain in rats|périodique=Acta Neuropathologica|volume=128|numéro=6|date=2014-12-01|issn=0001-6322|issn2=1432-0533|doi=10.1007/s00401-014-1343-6|lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007/s00401-014-1343-6|consulté le=2018-05-09|pages=805–820}}</ref>. Les personnes ayant le nerf vague sectionné auraient ainsi moins de chances de développer la maladie de Parkinson<ref name="8mai2018_www.scientificamerican.com" />. La [[vagotomie]] semble donc protectrice et pourrait diminuer l'incidence de la maladie par rapport à la population générale<ref>{{Article|prénom1=Elisabeth|nom1=Svensson|prénom2=Erzsébet|nom2=Horváth-Puhó|prénom3=Reimar W.|nom3=Thomsen|prénom4=Jens Christian|nom4=Djurhuus|titre=Vagotomy and subsequent risk of Parkinson's disease|périodique=Annals of Neurology|volume=78|date=2015-10-01|issn=1531-8249|pmid=26031848|doi=10.1002/ana.24448|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26031848|consulté le=2015-12-20|pages=522-529}}</ref>. Certains avancent l'hypothèse que la déconnexion de l'intestin du cerveau bloque le point d'entrée de l'[[alpha-Synucléine|α-synucléine]]<ref>{{Article|prénom1=Horacio|nom1=Kaufmann|titre=Cutting the vagal highway blocks one point of entry for prion-like alpha-synuclein|périodique=Annals of Neurology|volume=78|date=2015-10-01|issn=1531-8249|pmid=26224086|doi=10.1002/ana.24492|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26224086|consulté le=2015-12-20|pages=520-521}}</ref>.

La plupart des patients atteints de la maladie de Parkinson se plaignent de [[constipation]] jusqu'à une dizaine d'années avant que d'autres symptômes n'apparaissent<ref>{{Article|langue=en-gb|prénom1=Fiona|nom1=MacDonald|titre=New Evidence Suggests Parkinson's Might Start in The Gut, Not The Brain|périodique=ScienceAlert | date=5 décembre 2016 |lire en ligne=https://www.sciencealert.com/new-evidence-suggests-parkinson-s-might-start-in-the-gut-before-spreading-to-the-brain|consulté le=2018-05-09}}</ref>. Il est démontré que certains composants du [[Microbiote intestinal humain|microbiote intestinal]], via la formation d'[[Acide gras volatil|acides gras volatils]], favorisent l'apparition de déficits moteurs médiés par l'[[alpha-synucléine|α-synucléine]] et augmentent l'activité pro-inflammatoire de la [[microglie]]<ref>{{Article|langue=English|prénom1=Timothy R.|nom1=Sampson|prénom2=Justine W.|nom2=Debelius|prénom3=Taren|nom3=Thron|prénom4=Stefan|nom4=Janssen|titre=Gut Microbiota Regulate Motor Deficits and Neuroinflammation in a Model of Parkinson’s Disease|périodique=Cell|volume=167|numéro=6|date=2016-12|issn=0092-8674|doi=10.1016/j.cell.2016.11.018|lire en ligne=http://www.cell.com/cell/fulltext/S0092-8674(16)31590-2|consulté le=2018-05-09|pages=1469–1480.e12}}</ref>. Des chercheurs du ''[[California Institute of Technology]]'' ont mis en évidence un lien biologique entre le [[microbiote intestinal]] et la maladie de Parkinson chez la souris<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|titre=Gut microbes promote motor deficits in a mouse model of Parkinson's disease|périodique=ScienceDaily|date=1 décembre 2016|lire en ligne=https://www.sciencedaily.com/releases/2016/12/161201122159.htm|consulté le=2018-05-09|pages=}}</ref>.

=== Facteurs de risque environnementaux ===
La [[MPTP]] est une [[neurotoxine]] synthétique utilisée pour étudier la maladie chez le singe<ref>{{Article|langue=English|auteur1=Blanchet PJ|auteur2=Calon F|auteur3=Morisette M|auteur4=Tahar AH|auteur5=Bélanger N|auteur6=Samadi Pershia|auteur7=Grondin R|auteur8=Grégoire L|auteur9=Meltzer L|auteur10=& al|titre=Relevance of the MPTP primate model in the study of dyskinesia priming mechanisms|périodique=Parkinsonism & Rekated Disorders|volume=10|date=Février 2004|issn=1353-8020|lire en ligne=http://www.prd-journal.com/article/S1353-8020(04)00042-2/abstract|pages=297-304}}</ref>. Elle provoque les symptômes permanents de la maladie de Parkinson en détruisant certains [[Neurone dopaminergique|neurones dopaminergiques]] dans la ''[[substantia nigra]]'' du cerveau. Ce mode d'action a permis l'émergence de théories considérant que l'exposition à certaines toxines environnementales pourrait augmenter le risque de survenue d'une MP<ref name="pmid16713924"/>.

[[Image:US-Huey-helicopter-spraying-Agent-Orange-in-Vietnam.jpg|vignette|Un hélicoptère de l'armée américaine déversant de l'[[agent Orange]] sur les terres cultivables vietnamiennes lors de la guerre du Viêt Nam. L'exposition à l'agent Orange a été associée avec un risque accru de développer une MP<ref name="Veterans"/>.]]

==== Exposition aux pesticides ====
[[Fichier:Crop spraying at Rulesmains Farm, Duns - geograph.org.uk - 1565950.jpg|alt=Épandage de pesticides sur un champ.|vignette|Épandage de [[pesticide]]s sur un champ.]]
L'exposition à certains [[pesticide]]s, notamment [[Composé organophosphoré|organophosphorés]] ou à base de cuivre<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Nicolas Gutierrez |nom=C |titre=Parkinson : un lien de cause à effet avec plusieurs pesticides ? |url=https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/ces-dix-pesticides-favorisent-la-maladie-de-parkinson_171942 |site=Sciences et Avenir |date=2023-06-15 |consulté le=2023-10-12}}</ref>, augmenterait le risque de développer une maladie de Parkinson de près de 70 % : 5 % des personnes exposées aux pesticides risqueraient de développer la maladie contre 3 % pour la population générale<ref>{{en}} A Ascherio, H Chen, M Weisskopf, E O'Reilly, M McCullough, E Calle, M Schwarzschild, M Thun, [http://www3.interscience.wiley.com/cgi-bin/abstract/112660877/ABSTRACT ''Pesticide exposure and risk for Parkinson's disease''], Annals of Neurology, 2006;60;197-203</ref>. Cette maladie est effectivement plus fréquente en [[milieu rural]] qu'urbain. Un modèle animal confirme la responsabilité d'un pesticide, le [[roténone]] (agissant comme inhibiteur de l'activité [[Mitochondrie|mitochondriale]]), dans la constitution d'un syndrome parkinsonien incluant bradykinésie, instabilité posturale, démarche chancelante et tremblements <ref>{{en}} Giasson BI, Lee VMY, [http://www.nature.com/neuro/journal/v3/n12/full/nn1200_1227.html ''A new link between pesticides and Parkinson's disease''], Nature Neuroscience, 2000;3:1227-1228</ref>. Les [[Composé organochloré|organochlorés]] {{—|interdits dans les pays développés, mais persistants dans l'environnement}} seraient les premiers responsables (risque jusqu'à 2,4 fois plus élevé que la normale). Le risque est multiplié par trois si certains pesticides sont associés<ref>{{en}} Wang A, Costello S, Cockburn M {{et al.}} [http://www.springerlink.com/content/a76143225gr14052/ ''Parkinson’s disease risk from ambient exposure to pesticides''], Europ J Epidemiol, 2011 {{DOI|10.1007/s10654-011-9574-5}}</ref>. Le risque pourrait doubler en cas d'exposition à certains [[pesticide]]s, tels que la [[roténone]] (un pesticide utilisé même en [[Agriculture biologique]] jusqu'en 2011) ou le [[paraquat]] (interdit dans l'[[UE]]), et [[herbicide]]s, tel que l'[[agent Orange|agent orange]]<ref name="pmid16713924"/>{{,}}<ref>{{Article |auteur=Tanner CM, Kamel F, Ross GW, |et al.=oui |titre=Rotenone, Paraquat and Parkinson's Disease |lang=en |journal=Environ Health Perspect. |année=2011 |mois=janvier |pmid=21269927 |doi=10.1289/ehp.1002839 }}</ref>{{,}}<ref name="Veterans"/>. Les pesticides augmentant le risque de maladie de Parkinson comportent le roténone, le [[paraquat]], le [[carbamate]], l'[[organochlorine]] (composant du [[Dichlorodiphényltrichloroéthane|DDT]]), le [[pyréthroide]] ou encore l'[[heptachlore]]<ref name="onlinelibrary.wiley.com" />. Une étude sur l'agent orange a mis en évidence que certains facteurs d'exposition indirecte aux pesticides, par exemple la vie en milieu rural, augmentaient également le risque<ref name="Veterans">{{Ouvrage |langue=en |titre chapitre= Neurologic disorders |éditeur=The National Academies press |lire en ligne=http://www.nap.edu/catalog.php?record_id=12662 |titre=Veterans and Agent Orange: Update 2008 |lieu= Washington |année=2009 |isbn=0-309-13884-1 |passage= 510–45}}</ref>. 

En France, la [[Sécurité sociale]] a reconnu en 2006 un cas de maladie de Parkinson comme [[maladie professionnelle]] pour un ancien salarié agricole<ref name=":17">{{article|auteur=avec AFP|titre=Parkinson : les pesticides doublent le risque chez les agriculteurs|journal=[[Le Monde]].fr|date=16.06.2009|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2009/06/16/parkinson-les-pesticides-doublent-le-risque-chez-les-agriculteurs_1207695_3244.html}}</ref>. Depuis le {{date-|7 mai 2012}}, le lien entre la maladie de Parkinson et les pesticides est officiellement reconnu par l'État français avec l'entrée en vigueur du décret {{n°|2012-665}}<ref name=":18">{{article|auteur=Angela Bolis|titre=Le lien entre la maladie de Parkinson et les pesticides officiellement reconnu|journal=Le Monde.fr|date=09.05.2012 |url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2012/05/09/le-lien-entre-la-maladie-de-parkinson-et-les-pesticides-officiellement-reconnu_1698543_3244.html}}</ref>{{,}}<ref name=":19">{{article|titre=Le lien entre la maladie de Parkinson et les pesticides enfin reconnu|journal=[[L'Humanité]].fr|date=11 mai 2012|url=https://www.humanite.fr/environnement/mosanto-496374}}</ref>{{,}}<ref name=":20">{{Ouvrage|titre=Décret n° 2012-665 du 4 mai 2012 révisant et complétant les tableaux des maladies professionnelles en agriculture annexés au livre VII du code rural et de la pêche maritime|date=4 mai 2012|lire en ligne=https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=F02B64383C21B5FF75E0565AE7309CB6.tpdjo17v_1?cidTexte=JORFTEXT000025804441&categorieLien=id|consulté le=2018-01-12}}</ref>. Elle est également reconnue comme telle en cas d’exposition au [[bioxyde de manganèse]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Parkinson et emploi |url=https://www.franceparkinson.fr/vivre-avec-la-maladie/vos-droits/parkinson-emploi/ |site=France Parkinson |consulté le=2023-03-13}}</ref>.

==== Exposition aux solvants ====
L'exposition à certains [[solvant]]s constitue un facteur de risque de développer une maladie de Parkinson<ref>{{Article|langue=en|prénom1=G.|nom1=Pezzoli|prénom2=E.|nom2=Cereda|titre=Exposure to pesticides or solvents and risk of Parkinson disease|périodique=Neurology|volume=80|numéro=22|date=2013-05-27|issn=0028-3878|issn2=1526-632X|doi=10.1212/WNL.0b013e318294b3c8|lire en ligne=http://n.neurology.org/content/80/22/2035.short|consulté le=2018-05-07|pages=2035–2041}}</ref>. La sévérité de la maladie est directement corrélée au degré d'exposition aux [[Solvant|solvants organiques]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Maladie de Parkinson : les solvants organiques sont liés à des symptômes plus sévères|périodique=Caducee.net|date=12 septembre 2000|lire en ligne=http://www.caducee.net/actualite-medicale/1316/maladie-de-parkinson-les-solvants-organiques-sont-lies-a-des-symptomes-plus-severes.html|consulté le=2018-05-07|pages=}}</ref>. Un lien significatif entre l’exposition au [[trichloréthylène]] et au [[tétrachlorométhane]] avec le risque de survenue de la maladie de Parkinson est établi<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Samuel M.|nom1=Goldman|prénom2=Patricia J.|nom2=Quinlan|prénom3=G. Webster|nom3=Ross|prénom4=Connie|nom4=Marras|titre=Solvent exposures and parkinson disease risk in twins|périodique=Annals of Neurology|volume=71|numéro=6|date=2011-11-14|issn=0364-5134|pmid=22083847|pmcid=PMC3366287|doi=10.1002/ana.22629|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/ana.22629|consulté le=2018-05-07|pages=776–784}}</ref>. En 2023, une étude portant sur une [[cohorte épidémiologique|cohorte]] de {{nombre|340489 vétérans}} du [[United States Marine Corps|corps américain des Marines]], dont une moitié avait consommé de l'eau contaminée par du [[trichloréthylène]] et d'autres [[composé organique|composés organiques]] volatils et l'autre non, montre que la [[prévalence]] de la maladie de Parkinson est chez les premiers supérieure de 70 % à celle des seconds<ref>{{Article| langue=en| titre=Widely used chemical strongly linked to Parkinson’s disease| auteur1=Meredith Wadman| périodique=[[Science (revue)|Science]]| date=15 mai 2023| doi=10.1126/science.adi7403| accès doi=libre| consulté le=19 mai 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article| langue=en| titre=Risk of Parkinson Disease Among Service Members at Marine Corps Base Camp Lejeune| auteur1=Samuel M. Goldman| auteur2=Frances M. Weaver| auteur3=Kevin T. Stroupe| auteur4=Lishan Cao| auteur5=Beverly Gonzalez| et al.=oui| périodique=[[JAMA Neurology]]| date=15 mai 2023| doi=10.1001/jamaneurol.2023.1168| accès doi=libre| consulté le=19 mai 2023}}.</ref>.

==== Autres produits chimiques ====
L’Autorité européenne de sécurité alimentaire ([[Autorité européenne de sécurité des aliments|EFSA]]) a identifié différents produits chimiques associés très probablement à l’apparition de la maladie de Parkinson<ref name="onlinelibrary.wiley.com" /> :

* Méthyl-4-phényl-1,2,3,6-tétrahydropyridine ([[MPTP]]) ;
* [[6-Hydroxydopamine|6-hydroxydopamine]] (6-OHDA) ;
* [[Manganèse]] (voir aussi [[Manganèse (maladie professionnelle)]]) ;
* [[Amphétamine]] ;
* [[Isoquinoléine|Isoquinoline]] ;
* [[Composé organophosphoré|Organophosphate]] ;
* 1-[[Trichlorométhyle|trichloromethyl]]-1,2,3,4-tétrahydrobétacarboline ;
* [[Goudron de houille|Carbolinium]] ;
* Particules de la [[Pollution de l'air|pollution atmosphérique]] ;
* [[Polychlorobiphényle]] (PCB) ;
* Fungal ;
* [[Halopéridol]] ([[antipsychotique]]).

==== Autres facteurs environnementaux ====
L'exposition aux [[rayonnement ionisant|radiations ionisantes]] est suspectée d'être un facteur de risque<ref>Azizova TV, Bannikova MV, Grigoryeva ES, Rybkina VL, Hamada N, [https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(21)00218-X/fulltext ''Occupational exposure to chronic ionizing radiation increases risk of Parkinson's disease incidence in Russian Mayak workers''], Int J Epidemiol, 2020;49:435-447</ref>. L'exposition à des métaux ([[Élément-trace métallique|éléments-traces métalliques]] tels que l'[[aluminium]] ou les [[métaux lourds]]), via une accumulation de ces métaux dans la ''{{Lang|la|substantia nigra}}'', a été fortement suspectée dans les [[années 1970]], mais les études n'ont pas pu confirmer de lien de cause à effet<ref name="pmid16713924"/> et sont actuellement remises en cause ; et la maladie est dans ce cadre perçue comme sporadique sauf pour une proportion minoritaire<ref>{{Ouvrage |auteur=Collège des enseignants de neurologie |url=http://www.univ-rouen.fr/servlet/com.univ.utils.LectureFichierJoint?CODE=152&LANGUE=0 |titre=référentiel national |année=2008 |mois=février}}</ref>. Les [[traumatisme crânien|traumatismes crâniens]] ont été associés à la maladie de Parkinson mais ne constituent pas un [[facteur de risque]] prouvé, l'augmentation des admissions de malades parkinsoniens en hôpital pour traumatismes crâniens semblant une conséquence de l'évolution des troubles moteurs liés à la maladie, et non une cause<ref>{{en}} Rugbjerg K, Ritz B, Korbo L, Martinussen N, Olsen JH, [http://www.bmj.com/cgi/content/abstract/337/dec15_2/a2494 ''Risk of Parkinson’s disease after hospital contact for head injury: population based case-control study''], BMJ, 2008;337:a2494</ref>. L'utilisation dans l'alimentation et la médecine traditionnelle, notamment dans les [[Antilles françaises]], d'[[annonacine]] extraite du [[corossol]] est responsable de l'apparition de syndromes parkinsoniens atypiques (notamment de [[Paralysie supranucléaire progressive|paralysie supranucléaire]] progressive) à des fréquences anormalement élevées<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=[[Agence française de sécurité sanitaire des aliments]]|titre=Avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments relatif aux risques liés à la consommation de corossol et de ses préparations|périodique=saisine n° 2008-SA-0171|date=28 avril 2010|lire en ligne=https://www.anses.fr/en/system/files/NUT2008sa0171.pdf|pages=2}}</ref>.

''[[Helicobacter pylori|H. pylori]]'' pourrait contribuer à la survenue de la maladie de Parkinson<ref name="Testerman">{{en}} {{Dr|Testerman Traci}}, [https://www.bbc.co.uk/news/health-13469716 « {{Lang|en|Bacteria 'linked' to Parkinson's disease}} »], ''BBC Online'', consulté le 23 mai 2011.</ref> ; l'éradication d{{'}}''[[Helicobacter pylori]]'' améliorerait les résultats du traitement par [[DOPA|lévodopa]]<ref name="hashim2014">{{Lien PMID |25411976}}</ref>. Deux bactéries du [[Microbiote intestinal humain|microbiote intestinal]] (''[[Enterococcus faecalis]] ''et'' [[Eggerthella lenta]]'') dégradent l’essentiel de la [[Lévodopa]] ''(L-dopa)'' : ''[[Enterococcus faecalis|E faecalis]] '' transforme le médicament en dopamine dans l’intestin, même en présence du [[Carbidopa]] (composé censé inhiber la réaction de transformation dans l’intestin) ; jusqu'à 56% de la L-dopa ne parvient jamais au cerveau, avec des variations selon les patients<ref name=Redkal2019/>. Le gène et les enzymes bactériens responsables de cette [[biodégradation]] du médicament sont identifiés<ref name=Redkal2019/>. Ainsi, une nouvelle molécule (AFMT) 1 000 fois plus efficace (''in vitro'') que le carbidopa a aussi pu être conçue. Après que ''E. faecalis'' a converti le médicament en [[dopamine]], l'autre bactérie (''[[Eggerthella lenta|E lenta]]'') transforme cette dopamine en méta-[[tyramine]] qui semble responsable d'effets toxiques (troubles gastro-intestinaux graves et [[arythmie]]s cardiaques) observés chez les patients traités<ref name="Redkal2019">Vayu Maini Rekdal & al. (2019) « Discovery and inhibition of an interspecies gut bacterial pathway for Levodopa metabolism » ; science 14 Jun 2019:Vol. 364, Issue 6445, eaau6323 ; DOI: 10.1126/science.aau6323 https://science.sciencemag.org/content/364/6445/eaau6323</ref>.

=== Facteurs environnementaux protecteurs ===
La pratique régulière du [[sport]] permet de diminuer significativement le risque de développer la maladie de Parkinson<ref name=":1" />. Le [[tabagisme]], lui, entraînerait également une réduction du risque de développer une maladie de Parkinson<ref>{{en}} Allam MF, Campbell MJ, Hofman A, Del Castillo AS, Navajas R Fernández-Crehuet, [http://www3.interscience.wiley.com/journal/107615183/abstract ''Smoking and Parkinson's disease: systematic review of prospective studies''], Mov Disord, 2004;19:614-621</ref>, dans ce cas, le risque des fumeurs pourrait être réduit d'un tiers par rapport aux non-fumeurs<ref name="pmid16713924" />. Le mécanisme de cette protection reste inconnu, mais pourrait être dû à l'effet stimulant de la [[nicotine]] sur la dopamine<ref name="pmid16713924" />. La fumée du [[tabac]] contient des composés qui agissent comme [[Inhibiteur de monoamine oxydase|inhibiteurs de la monoamine oxydase]] et qui pourraient également contribuer à cet effet<ref>{{Article |journal=Neurotoxicology |année=2004 |mois=janvier |volume=25 |numéro=1–2 |pages=279–91 |titre=Tobacco leaf, smoke and smoking, MAO inhibitors, Parkinson's disease and neuroprotection; are there links? |lang=en |auteur=Castagnoli K, Murugesan T |pmid=14697903 |doi=10.1016/S0161-813X(03)00107-4}}</ref>. Des essais d'utilisation de [[nicotine]] en patch ont été débutés en 2012<ref>{{en}} http://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT00873392?term=nicotine+parkinson&rank=1</ref>{{,}}<ref name="omsNICOPARK2">[http://apps.who.int/trialsearch/trial.aspx?trialid=EUCTR2008-001336-13-FR Présentation de l'essai clinique {{pc|Nicopark}}2] sur le site de l'OMS.</ref>. L'étude NIC-PD affichait des résultats plutôt mitigés quant au ralentissement de la progression de la maladie, voire que la nicotine par patch transdermaux pouvait accélérer la progression évaluée par l'échelle UPDRS relativement au groupe [[Effet placebo|placebo]]<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=The NIC-PD-study –A randomized, placebo-controlled, double-blind, multi-centre trial to assess the disease-modifying potential of transdermal nicotine in early Parkinson‘s disease in Germany and N. America |url=https://www.mdsabstracts.org/abstract/the-nic-pd-study-a-randomized-placebo-controlled-double-blind-multi-centre-trial-to-assess-the-disease-modifying-potential-of-transdermal-nicotine-in-early-parkinsons-disease-in-g/ |site=MDS Abstracts |consulté le=2023-03-13}}</ref>. Un possible rôle protecteur des [[œstrogène]]s et des [[Anti-inflammatoire non stéroïdien|anti-inflammatoires non stéroïdiens]] a été suspecté mais reste à démontrer<ref name="pmid16713924" />. Le rôle protecteur des œstrogènes expliquerait le plus grand nombre d'hommes touchés par la MP<ref name=":3" /> (45 % de femmes contre 55 % d'hommes)<ref name="6avril2018_leparisien.fr">{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|titre=L’immunothérapie, enfin une avancée pour les malades de Parkinson|périodique=leparisien.fr|date=2018-04-06|lire en ligne=http://www.leparisien.fr/societe/l-immunotherapie-enfin-une-avancee-pour-les-malades-de-parkinson-06-04-2018-7649112.php|consulté le=2018-05-08|pages=}}</ref>.

==== Alimentation ====
La consommation de [[café]], et notamment de [[caféine]], pourrait avoir un rôle protecteur<ref name="pmid20182023">{{Article |auteur=Costa J, Lunet N, Santos C, Santos J, Vaz-Carneiro A |titre=Caffeine exposure and the risk of Parkinson's disease: a systematic review and meta-analysis of observational studies |lang=en |journal=J. Alzheimers Dis. |volume=20 |numéro=Suppl 1 |pages=S221–38 |année=2010 |pmid=20182023 |doi=10.3233/JAD-2010-091525 }}</ref>{{,}}<ref>{{en}} Hernán MA, Takkouche B, Caamaño-Isoma F {{et al.}} [http://www3.interscience.wiley.com/journal/94515874/abstract ''A meta-analysis of coffee drinking, cigarette smoking, and risk of Parkinson’s disease''], Ann Neurol, 2002;52:276–84</ref>. De plus, les preuves accumulées jusqu'à présent démontrent un lien entre les habitudes alimentaires et l'incidence de la maladie. En effet, une étude prospective basée sur un questionnaire de l'alimentation auquel ont répondu {{unité|131368 participants}} démontre que le [[régime méditerranéen]] diminue l'incidence de la maladie de Parkinson. Cette étude n'identifie pas de facteur protecteur en particulier. Cependant, la consommation de [[poisson]] à la base de ce régime est riche en [[Acide gras|acides gras]] de type [[oméga-3|omégas-3]] à chaînes longues qui pourraient être en lien avec la diminution du risque. De plus, une autre étude de {{unité|5000 sujets}} suivis sur une période de {{unité|6 ans}} démontre qu'une forte consommation d'omégas-3 est associée à une diminution du risque de la maladie de Parkinson. Des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si les omégas-3 peuvent exercer un effet [[neuroprotecteur]] et par quel mécanisme ceux-ci agissent<ref>{{Article|langue=English|auteur1=Bousquet M|auteur2=Calon F|auteur3=Cicchetti F|titre=Impact of omega-3 fatty acids in Parkinson's disease|périodique=Ageing Research Reviews|date=Mars 2011|issn=1568-1637|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1568163711000225|pages=453-463}}</ref>.

Dans une [[étude transversale]], une adhésion plus élevée au régime ''mediterranean-DASH intervention for neurodegenerative delay'' (MIND) était significativement associée à un âge plus élevé au début de la maladie, en particulier chez les femmes, qui présentaient une différence allant jusqu'à 17,4 ans entre les tertiles les plus élevés et les plus bas d'adhésion au régime<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Avril|nom1=Metcalfe‐Roach|prénom2=Adam C.|nom2=Yu|prénom3=Ella|nom3=Golz|prénom4=Mihai|nom4=Cirstea|titre=MIND and Mediterranean Diets Associated with Later Onset of Parkinson's Disease|périodique=Movement Disorders|volume=36|numéro=4|date=2021-04|issn=0885-3185|issn2=1531-8257|pmid=33404118|pmcid=PMC8248352|doi=10.1002/mds.28464|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/mds.28464|consulté le=2023-01-06|pages=977–984}}</ref>. Le régime MIND, conçu par Martha Clara Morris, consiste à promouvoir l'apport d'[[acides gras polyinsaturés]] relativement aux [[graisses saturées]], du fait de leurs bénéfices sur la biologie cellulaire neuronale<ref>{{Ouvrage|prénom1=Martha Clare|nom1=Morris|titre=Diet for the mind : the latest science on what to eat to prevent Alzheimer's and cognitive decline -- from the creator of the mind diet|date=2017|isbn=978-0-316-44115-5}}</ref>. Des études observationnelles montrent que ce type de régime aurait en effet des répercussions positives sur l'évolution des fonctions mentales avec l'âge avec notamment une réduction de l'incidence de la maladie d'Alzheimer<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Martha Clare|nom1=Morris|prénom2=Christy C.|nom2=Tangney|prénom3=Yamin|nom3=Wang|prénom4=Frank M.|nom4=Sacks|titre=MIND diet associated with reduced incidence of Alzheimer's disease|périodique=Alzheimer's & Dementia|volume=11|numéro=9|date=2015-09|issn=1552-5260|issn2=1552-5279|pmid=25681666|pmcid=PMC4532650|doi=10.1016/j.jalz.2014.11.009|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1016/j.jalz.2014.11.009|consulté le=2023-03-13|pages=1007–1014}}</ref> et une apparition retardée de la maladie de Parkinson<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Avril|nom1=Metcalfe‐Roach|prénom2=Adam C.|nom2=Yu|prénom3=Ella|nom3=Golz|prénom4=Mihai|nom4=Cirstea|titre=MIND and Mediterranean Diets Associated with Later Onset of Parkinson's Disease|périodique=Movement Disorders|volume=36|numéro=4|date=2021-04|issn=0885-3185|issn2=1531-8257|pmid=33404118|pmcid=PMC8248352|doi=10.1002/mds.28464|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/mds.28464|consulté le=2023-03-13|pages=977–984}}</ref>. Des études interventionelles sont toutefois nécessaires pour s'assurer de la robustesse de ces résultats.

Une consommation importante de [[poivron]]s et d'[[aubergine]]s et des légumes de la famille des [[Solanaceae|solanacées]] pourrait en raison de leur teneur naturelle en [[nicotine]] prévenir en partie la maladie<ref>{{Article|langue=fr|titre=Prévenir la maladie de Parkinson en mangeant des poivrons ?|périodique=CARE STORE / PASOLO.com|date=2015-11-16|lire en ligne=https://www.pasolo.com/jeminforme/prevenir-la-maladie-de-parkinson-en-mangeant-des-poivrons.html|consulté le=2018-05-04}}</ref>. D'après une revue de la littérature, l'ingestion de [[vitamine E]] la plus élevée par rapport à la plus basse diminue le risque de 25 %<ref>{{Article|prénom1=Sama|nom1=Rahnemayan|prénom2=Sasan Ghazanfar|nom2=Ahari|prénom3=Reza|nom3=Rikhtegar|prénom4=Sevda|nom4=Riyahifar|titre=An umbrella review of systematic reviews with meta-analysis on the role of vitamins in Parkinson's disease|périodique=Acta Neurologica Belgica|date=2022-08-03|issn=2240-2993|pmid=35920987|doi=10.1007/s13760-022-02055-3|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35920987|consulté le=2022-12-02}}</ref>. Une consommation plus élevée d'[[antioxydant]]s alimentaires, en particulier de vitamine E, de [[vitamine C]] et de [[polyphénol]]s tels que les [[anthocyane]]s, est associée à un risque plus faible de maladie de Parkinson<ref>{{Article|prénom1=Sepide|nom1=Talebi|prénom2=Seyed Mojtaba|nom2=Ghoreishy|prénom3=Ahmad|nom3=Jayedi|prénom4=Nikolaj|nom4=Travica|titre=Dietary Antioxidants and Risk of Parkinson's Disease: A Systematic Review and Dose-Response Meta-analysis of Observational Studies|périodique=Advances in Nutrition (Bethesda, Md.)|volume=13|numéro=5|date=2022-10-02|issn=2156-5376|pmid=35030236|pmcid=9526846|doi=10.1093/advances/nmac001|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35030236|consulté le=2023-01-17|pages=1493–1504}}</ref>.

== Diagnostic ==
L'âge moyen au moment du diagnostic est de 58 ans<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Parkinson: la gymnastique, un effort salvateur pour freiner la maladie|périodique=Médecine, santé, forme et bien-être - Ma santé|date=2018-05-03|lire en ligne=https://www.ma-sante.news/parkinson-gymnastique-contre-maladie-1862/|consulté le=2018-05-05}}</ref>. Une étude<ref>{{Bibliographie|Q116052147}}</ref> suggère que les personnes en [[phase prodromique]] peuvent présenter une plus grande déficience en termes de mobilité et de force par rapport à la population générale, et ce jusqu'à {{nobr|3 ans}} avant le diagnostic de la maladie. D’où l'intérêt de rechercher des signes précurseurs, afin de mettre en place un traitement plus précoce, capable de stopper ou de ralentir l’évolution de la maladie<ref>{{Lien web |langue=Français |auteur=Magali Régnier |titre=Parkinson : ces symptômes perceptibles jusqu'à 3 ans avant le diagnostic |url=https://www.doctissimo.fr/sante/maladies/maladies-neurologiques/maladie-de-parkinson/parkinson-ces-symptomes-perceptibles-jusqua-3-ans-avant-le-diagnostic/e880bf_ar.html |site=Doctissimo |date=2022/12/25}}</ref>.

=== Clinique ===

[[Fichier:Writing by a Parkinson's disease patient.png|vignette | Écriture manuscrite d'une patiente affectée d'une maladie de Parkinson (présentée par Charcot lors d'une ''Leçon sur les maladies du système nerveux''<ref>Internet Archive. org : ''[[iarchive:leonssurlesmal02char|Présentation et accès au livre]]'' ; Charcot, J. M. (Jean Martin), 1825-1893; Bourneville, b. 1840 Volume: 2
Subject: Nervous system -- Diseases Ed : A. Delahaye, Paris)</ref>, faite à [[Hôpital de la Salpêtrière|la Salpêtrière]] (1879)<br/>La {{1re|ligne}} contient les mots “Catherine Metzger” et la seconde “13 octobre 1869”.]]
[[Fichier:Paralysis agitans-Male Parkinson's victim-1892.jpg|vignette | Photographie illustrant une des attitudes typiques de patients atteints de la maladie de Parkinson ; marche corps fléchi en avant, dans ''Nouvelle Iconographie de la Salpètrière'', [[1892]], {{Vol.|5}}.]]

Le diagnostic est basé sur le constat de symptômes spécifiques du syndrome parkinsonien<ref name="leparisien">{{article|langue=français|auteur=Santé publique France|titre=Fréquence de la maladie de Parkinson en France en 2015 et évolution jusqu’en 2030|journal=Bull Epidémiol Hebd|date=11 avril 2018|url=http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2018/8-9/2018_8-9_1.html|pages=128-40}}.</ref> :
* [[hypertonie musculaire]] [[Système moteur extrapyramidal|extrapyramidale]] appelée « plastique » par opposition à l'[[hypertonie]] spastique, c’est-à-dire qu'elle cède à l'appui, qu'on a la sensation de « tuyau de plomb » lors de la mobilisation passive du membre (symptôme chez 85 % des parkinsoniens). Cette rigidité peut céder par à-coups (aspect de roue dentée). L'attitude générale est en [[flexion (médecine)|flexion]] ([[cyphose]] dorsale, membres semi-fléchis) et donne un aspect penché en avant. Elle est augmentée par la [[manœuvre de Froment]], persiste en [[décubitus]] (signe de l'oreiller) ;
* [[tremblement]] de repos des extrémités, notamment du [[pouce (anatomie)|pouce]] (symptôme chez 64 % des parkinsoniens) : le patient semble compter sa monnaie, ou rouler de la mie de pain. Il est lent et régulier, pouvant plus rarement persister dans l'attitude. Classiquement, il disparaît lors des mouvements volontaires et du [[sommeil]], est augmenté par les efforts de concentration tels que le calcul mental, et respecte le cou et le chef (la tête) mais peut toucher le menton ;
* [[akinésie]] : elle consiste en une rareté et une lenteur des mouvements (bradykinésie). Elle se manifeste aussi par une perturbation de la [[expression faciale|mimique]] et des mouvements automatiques comme ceux de la [[Marche à pied|marche]]. La bradykinésie peut s'associer à une réduction de l'amplitude des mouvements<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |titre=Maladie de Parkinson |url=https://www.cen-neurologie.fr/fr/deuxieme-cycle/maladie-parkinson |site=Collège des Enseignants de Neurologie |date=2016-09-19 |consulté le=2023-02-28}}</ref>. L'akinésie est le signe le plus important de la maladie (symptôme chez 88 % des parkinsoniens). Le patient a un visage impassible, la bouche entrouverte, clignant rarement des yeux. La marche est lente à petits pas, parfois entrecoupée d'arrêts avec [[piétinement]]. Elle est parfois rapide (festination). Le malade penché en avant paraît courir après son centre de gravité. Il y a toujours une perte du ballant des bras. Les mouvements alternatifs rapides des membres (épreuve des marionnettes) sont mal réalisés.

À ces symptômes constituants le syndrome parkinsonien peuvent également s'ajouter d'autres symptômes moteurs tels qu'une instabilité posturale et une [[dysarthrie]], tandis que la rigidité est susceptible d'engendrer des douleurs<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Syndrome parkisonien |url=https://www.cen-neurologie.fr/fr/premier-cycle/semiologie-analytique/syndrome-myogene-myopathique/syndrome-myogene-myopathique-11 |site=Collège des Enseignants de Neurologie |date=2016-11-22 |consulté le=2023-02-28}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Fil A.|auteur2=Cano-de-la-Cuerda R.|auteur3=Muñoz-Hellín E.|auteur4=Vela L|auteur5=Ramiro-González M.|auteur6=Fernández-de-las-Peñas C.|titre=Pain in Parkinson disease: A review of the literature|périodique=Parkinsonism & Related Disorders|volume=19|numéro=3|date=2013-03-01|issn=1353-8020|doi=10.1016/j.parkreldis.2012.11.009|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1353802012004427|consulté le=2021-04-03|pages=285–294}}</ref>. Au cours d'une maladie de Parkinson évoluée, il est possible de voir apparaître un syndrome de Pise<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Paolo|nom1=Barone|prénom2=Gabriella|nom2=Santangelo|prénom3=Marianna|nom3=Amboni|prénom4=Maria Teresa|nom4=Pellecchia|titre=Pisa syndrome in Parkinson's disease and parkinsonism: clinical features, pathophysiology, and treatment|périodique=The Lancet Neurology|volume=15|numéro=10|date=2016-09|doi=10.1016/S1474-4422(16)30173-9|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S1474442216301739|consulté le=2023-02-28|pages=1063–1074}}</ref>, cette dernière pouvant également survenir de manière [[Iatrogénèse|iatrogène]] à la suite d'une stimulation cérébrale profonde trop forte du STN<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Mohammad|nom1=Etoom|prénom2=Mohammad|nom2=Alwardat|prénom3=Ala’ S.|nom3=Aburub|prénom4=Francesco|nom4=Lena|titre=Therapeutic interventions for Pisa syndrome in idiopathic Parkinson's disease. A Scoping Systematic Review|périodique=Clinical Neurology and Neurosurgery|volume=198|date=2020-11|doi=10.1016/j.clineuro.2020.106242|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0303846720305850|consulté le=2023-02-28|pages=106242}}</ref>.

==== Symptomatologie cognitive ====
Au cours de l'évolution de la maladie de Parkinson, plusieurs symptômes d'ordre non moteur et notamment cognitifs peuvent survenir. Ce déclin [[Cognition|cognitif]] est alors généralement lent et insidieux<ref name=":2">{{Article|langue=en|prénom1=Dag|nom1=Aarsland|prénom2=Lucia|nom2=Batzu|prénom3=Glenda M.|nom3=Halliday|prénom4=Gert J.|nom4=Geurtsen|titre=Parkinson disease-associated cognitive impairment|périodique=Nature Reviews Disease Primers|volume=7|numéro=1|date=2021-07-01|issn=2056-676X|doi=10.1038/s41572-021-00280-3|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41572-021-00280-3|consulté le=2023-03-01|pages=47}}</ref>. On y compte notamment des signes de [[syndrome dysexécutif]]<ref name=":0" />. Ce syndrome dysexécutif évoluera chez certains patients en une [[démence]], dite démence associée à la maladie de Parkinson, tandis que les majorité des patients n'auront que des troubles neurocognitifs mineurs<ref name=":2" />. Le risque de démence est majoré par l'avancée en âge<ref>{{Article|langue=en|prénom1=M.|nom1=Pandya|prénom2=C. S.|nom2=Kubu|prénom3=M. L.|nom3=Giroux|titre=Parkinson disease : Not just a movement disorder|périodique=Cleveland Clinic Journal of Medicine|volume=75|numéro=12|jour={{1er}}|mois=décembre|année=2008|doi=10.3949/ccjm.75a.07005|pages=856-864}}</ref>{{,}}<ref name=":2" />. Sur le plan cognitif, ce profil dysexécutif se caractérise par des troubles de l'inhibition et de la flexibilité mentale, de la [[fluence verbale]] ([[sémantique]] et [[phonémique]]) ainsi que de la déduction de règles et de leur maintien en [[mémoire de travail]], ou encore en abstraction de concepts<ref name=":Kudlicka_2011">{{Article|langue=en|prénom1=Aleksandra|nom1=Kudlicka|prénom2=Linda|nom2=Clare|prénom3=John V.|nom3=Hindle|titre=Executive functions in Parkinson's disease: Systematic review and meta-analysis|périodique=Movement Disorders|volume=26|numéro=13|date=2011-11|doi=10.1002/mds.23868|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/mds.23868|consulté le=2023-03-01|pages=2305–2315}}</ref>{{,}}<ref name=":4">{{Article|langue=en|prénom1=S. E.|nom1=Starkstein|prénom2=H. S.|nom2=Mayberg|prénom3=R.|nom3=Leiguarda|prénom4=T. J.|nom4=Preziosi|titre=A prospective longitudinal study of depression, cognitive decline, and physical impairments in patients with Parkinson's disease.|périodique=Journal of Neurology, Neurosurgery & Psychiatry|volume=55|numéro=5|date=1992-05-01|issn=0022-3050|issn2=1468-330X|pmid=1602311|pmcid=PMC489079|doi=10.1136/jnnp.55.5.377|lire en ligne=https://jnnp.bmj.com/content/55/5/377|consulté le=2023-03-01|pages=377–382}}</ref>{{,}}<ref name=":5">{{Article|prénom1=Martine|nom1=Roussel|prénom2=Eugénie|nom2=Lhommée|prénom3=Pauline|nom3=Narme|prénom4=Virginie|nom4=Czernecki|titre=Dysexecutive syndrome in Parkinson’s disease: the GREFEX study|périodique=Aging, Neuropsychology, and Cognition|volume=24|numéro=5|date=2017-09-03|issn=1382-5585|pmid=27585478|doi=10.1080/13825585.2016.1226248|lire en ligne=https://doi.org/10.1080/13825585.2016.1226248|consulté le=2023-03-01|pages=496–507}}</ref>{{,}}<ref name=":Godefroy_2018">{{Article|langue=en|prénom1=Olivier|nom1=Godefroy|prénom2=Olivier|nom2=Martinaud|prénom3=Pauline|nom3=Narme|prénom4=Pierre-Alain|nom4=Joseph|titre=Dysexecutive disorders and their diagnosis: A position paper|périodique=Cortex|volume=109|date=2018-12|doi=10.1016/j.cortex.2018.09.026|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0010945218303319|consulté le=2023-03-01|pages=322–335}}</ref>{{,}}<ref name=":Getz_2017">{{Article|langue=en|prénom1=Sarah J|nom1=Getz|prénom2=Bonnie|nom2=Levin|titre=Cognitive and Neuropsychiatric Features of Early Parkinson's Disease|périodique=Archives of Clinical Neuropsychology|volume=32|numéro=7|date=2017-11-01|issn=0887-6177|issn2=1873-5843|doi=10.1093/arclin/acx091|lire en ligne=http://academic.oup.com/acn/article/32/7/769/4560106/Cognitive-and-Neuropsychiatric-Features-of-Early|consulté le=2023-03-01|pages=769–785}}</ref>. Les tâches d'empan envers (répétition d'une liste de chiffres dans le sens inverse par exemple) peuvent aussi mettre en avant un déficit de mémoire de travail<ref name=":3" /> relativement aux capacités de [[mémoire à court terme]] en tâche d'empan endroit. En cas de démence associée à la maladie de Parkinson, l'évolution de la maladie pourra faire apparaître des troubles des fonctions instrumentales (langage, visuoconstruction, visuospatial et visuoperceptif)<ref name=":2" />. Enfin, la [[stimulation cérébrale profonde]], tout particulièrement lorsqu'elle est appliquée au sein du STN postéro-supérieur<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Florent|nom1=Lalys|prénom2=Claire|nom2=Haegelen|prénom3=Maroua|nom3=Mehri|prénom4=Sophie|nom4=Drapier|titre=Anatomo-clinical atlases correlate clinical data and electrode contact coordinates: Application to subthalamic deep brain stimulation|périodique=Journal of Neuroscience Methods|volume=212|numéro=2|date=2013-01|doi=10.1016/j.jneumeth.2012.11.002|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0165027012004499|consulté le=2023-03-01|pages=297–307}}</ref>, pourrait contribuer aux troubles de la fluence verbale et au ralentissement en [[tâche de Stroop]] <ref>{{Article|langue=en|prénom1=Thomas D|nom1=Parsons|prénom2=Steven A|nom2=Rogers|prénom3=Alyssa J|nom3=Braaten|prénom4=Steven Paul|nom4=Woods|titre=Cognitive sequelae of subthalamic nucleus deep brain stimulation in Parkinson's disease: a meta-analysis|périodique=The Lancet Neurology|volume=5|numéro=7|date=2006-07|doi=10.1016/S1474-4422(06)70475-6|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S1474442206704756|consulté le=2023-03-01|pages=578–588}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=H.M.M.|nom1=Smeding|prénom2=J. D.|nom2=Speelman|prénom3=M.|nom3=Koning-Haanstra|prénom4=P. R.|nom4=Schuurman|titre=Neuropsychological effects of bilateral STN stimulation in Parkinson disease: A controlled study|périodique=Neurology|volume=66|numéro=12|date=2006-06-27|issn=0028-3878|issn2=1526-632X|doi=10.1212/01.wnl.0000234881.77830.66|lire en ligne=https://www.neurology.org/lookup/doi/10.1212/01.wnl.0000234881.77830.66|consulté le=2023-03-01|pages=1830–1836}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=A. M.|nom1=Martínez-Martínez|prénom2=O. M.|nom2=Aguilar|prénom3=C. A.|nom3=Acevedo-Triana|titre=Meta-Analysis of the Relationship between Deep Brain Stimulation in Patients with Parkinson’s Disease and Performance in Evaluation Tests for Executive Brain Functions|périodique=Parkinson's Disease|volume=2017|date=2017|issn=2090-8083|issn2=2042-0080|pmid=28280646|pmcid=PMC5320384|doi=10.1155/2017/9641392|lire en ligne=https://www.hindawi.com/journals/pd/2017/9641392/|consulté le=2023-03-01|pages=1–16}}</ref>{{,}}<ref name=":1" />{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Karsten|nom1=Witt|prénom2=Oliver|nom2=Granert|prénom3=Christine|nom3=Daniels|prénom4=Jens|nom4=Volkmann|titre=Relation of lead trajectory and electrode position to neuropsychological outcomes of subthalamic neurostimulation in Parkinson’s disease: results from a randomized trial|périodique=Brain|volume=136|numéro=7|date=2013-07|issn=1460-2156|issn2=0006-8950|doi=10.1093/brain/awt151|lire en ligne=https://academic.oup.com/brain/article-lookup/doi/10.1093/brain/awt151|consulté le=2023-03-02|pages=2109–2119}}</ref>.

Les premiers changements cognitifs dus à la maladie de Parkinson semblent être, en moyenne, exécutifs, visuospatiaux, puis parfois [[Mémoire (psychologie)|mnésiques]] (trouble de la récupération sans déficit du stockage), compliquant dès lors le diagnostic différentiel avec une [[démence à corps de Lewy]]<ref name=":2" />. De manière générale, il semblerait que les patients parkinsoniens ayant un trouble neurocognitif mineur, en comparaison aux patients parkinsoniens n'ayant pas de troubles cognitifs significatifs, affichent une connectivité fonctionnelle moindre du [[Thalamus humain|thalamus]] médiodorsal avec le [[Cortex cérébral|cortex]] paracingulaire ; tandis qu'en comparaison aux patients ayant une démence associée à la maladie de Parkinson ils ont une connectivité accrue entre le thalamus médiodorsal et le cortex cingulaire postérieur. De plus, certaines structures impliquées par les boucles des [[ganglions de la base]] seraient impliquées dans ces troubles cognitifs<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Conor|nom1=Owens-Walton|prénom2=David|nom2=Jakabek|prénom3=Brian D.|nom3=Power|prénom4=Mark|nom4=Walterfang|titre=Structural and functional neuroimaging changes associated with cognitive impairment and dementia in Parkinson's disease|périodique=Psychiatry Research: Neuroimaging|volume=312|date=2021-06|doi=10.1016/j.pscychresns.2021.111273|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0925492721000251|consulté le=2023-03-02|pages=111273}}</ref>.
==== Symptomatologie neuropsychiatrique ====
La maladie de Parkinson est susceptible de s'associer à des troubles [[Neuropsychiatrie|neuropsychiatriques]]<ref name="pmid20586740" /> tenant d'un syndrome dysexécutif comportemental. Parmi ceux-ci, on peut trouver une hypoactivité, une [[apathie]] (avec un intérêt réduit pour les actions dirigées vers un but), une [[asthénie]], des [[Trouble anxieux|troubles anxieux]], une anticipation aversive et des [[Attaque de panique|attaques de paniques]], des [[Trouble des conduites alimentaires|troubles du comportement alimentaire]], ainsi que des méconduites sexuelles et urinaires, des [[Trouble de l'humeur|troubles de l'humeur]] et [[Trouble de la personnalité|de la personnalité]], des [[hallucination]]s ainsi qu'une [[somnolence]] diurne accrue<ref name=":3" />{{,}}<ref name=":4" />{{,}}<ref name=":5" />{{,}}<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":2" />. La [[Dépression (psychiatrie)|dépression]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Anthony H. V.|nom1=Schapira|prénom2=K. Ray|nom2=Chaudhuri|prénom3=Peter|nom3=Jenner|titre=Non-motor features of Parkinson disease|périodique=Nature Reviews Neuroscience|volume=18|numéro=7|date=2017-07|issn=1471-0048|doi=10.1038/nrn.2017.62|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/nrn.2017.62|consulté le=2021-04-03|pages=435–450}}</ref> fait partie des symptômes inauguraux de la maladie de Parkinson<ref name=":6" /> de même que les troubles du comportement en phase de [[sommeil paradoxal]]. Certains symptômes, dits productifs, sont également susceptibles d'apparaître tels que des hallucinations visuelles et/ou auditives et des [[Illusion|illusions]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=D.|nom1=Aarsland|prénom2=K.|nom2=Bronnick|prénom3=J. P.|nom3=Larsen|prénom4=O. B.|nom4=Tysnes|titre=Cognitive impairment in incident, untreated Parkinson disease: The Norwegian ParkWest Study|périodique=Neurology|volume=72|numéro=13|date=2009-03-31|issn=0028-3878|issn2=1526-632X|doi=10.1212/01.wnl.0000338632.00552.cb|lire en ligne=https://www.neurology.org/lookup/doi/10.1212/01.wnl.0000338632.00552.cb|consulté le=2023-03-02|pages=1121–1126}}</ref>.

Une « personnalité parkinsonienne » a été décrite : elle serait caractérisée par une forme de rigidité psychologique qui annoncerait la rigidité motrice, un souci de contrôle et un [[Perfectionnisme (psychologie)|perfectionnisme]] qui correspondent, en outre, à la description de l'état hypodopaminergique, qui est caractérisé principalement par un déficit dans la recherche de nouveauté (''{{Lang|en|novelty seeking}}'')<ref>{{en}} Ronald F. Pfeiffer, Iván Bódis-Wollner. [https://books.google.ca/books?id=Lqy1u_FtoQUC&pg=PA30&lpg=PA30&dq=mental+rigidity+parkinson&source=bl&ots=FdC8FcQ0Co&sig=yOa24s2TGKvE6Ys-_cnrpcqkfcM&hl=fr&ei=SzitTdjzN5DegQeIlbiGDA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBwQ6AEwAA#v=onepage&q=mental%20rigidity%20parkinson&f=false ''Parkinson's disease and nonmotor dysfunction'']</ref>.

==== Autres symptômes ====
Les symptômes inauguraux les plus fréquents sont la [[Dépression (psychiatrie)|dépression]], l'altération de l'[[odorat]] (symptôme difficile à évaluer<ref>{{en}} Doty RL, Bromley SM, Stern MB. {{Lang|en|« Olfactory testing as an aid in the diagnosis of Parkinson's disease: development of optimal discrimination criteria » ''Neurodegeneration''}} 1995;4:93-97 {{PMID|7600189}}</ref>), les [[troubles du comportement]] en phase de [[sommeil paradoxal]], des [[Trouble de la parole|troubles de la parole]] (voix monotone, débit saccadé)<ref>[https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1353802022000037 Jeancolas L. ''et al.'', «Voice characteristics from isolated rapid eye movement sleep behavior disorder to early Parkinson's disease», ''Parkinsonism Relat Disord.'', vol. 95, jan 2022] {{PMID|35063866}}, {{DOI|10.1016/j.parkreldis.2022.01.003}}</ref> puis le [[tremblement]], la difficulté de marcher (maladie asymétrique, elle touche plus sévèrement un côté du corps), signes généralement associés à des [[douleur]]s. Après cette phase, on enregistre souvent des symptômes autres que moteurs. D'autres symptômes peuvent être rencontrés plus ou moins tardivement : chutes, [[hypersalivation]], [[Nictation|réflexe oculopalpébral]] inépuisable, une micrographie (la [[calligraphie]] diminue en amplitude), des troubles de l'[[élocution]] (difficulté à articuler, voix rauque et de faible intensité), des troubles de la [[déglutition]], de l'[[hypotension orthostatique]], des troubles urinaires{{etc.}} En effet, la maladie de Parkinson est susceptible d'engendrer un syndrome dysautonomique ([[constipation]], [[hypotension orthostatique]], ''etc''.)<ref name=":0" />.

=== Imagerie ===
[[Fichier:Queue d'hirondelle.png|vignette|Nigrosome-1, situé dans le tiers postérieur de la substance noire. Il présente un signal élevé en imagerie pondérée selon la susceptibilité sous une forme "linéaire", "en virgule" ou "en coin" et il est entouré d'un signal de faible intensité en avant et en arrière (pars compacta) et en dedans par un signal faible provenant du leminiscus médian. Le nigrosome-1 et ses structures environnantes ressemblent à la queue d'une hirondelle à l'imagerie axiale<ref name=":26">{{Article|langue=en|prénom1=Stefan T.|nom1=Schwarz|prénom2=Mohammed|nom2=Afzal|prénom3=Paul S.|nom3=Morgan|prénom4=Nin|nom4=Bajaj|titre=The ‘Swallow Tail’ Appearance of the Healthy Nigrosome – A New Accurate Test of Parkinson's Disease: A Case-Control and Retrospective Cross-Sectional MRI Study at 3T|périodique=PLoS ONE|volume=9|numéro=4|date=2014-04-07|issn=1932-6203|pmid=24710392|pmcid=PMC3977922|doi=10.1371/journal.pone.0093814|lire en ligne=https://dx.plos.org/10.1371/journal.pone.0093814|consulté le=2023-03-23|pages=e93814}}</ref>.]]
[[Fichier:Parkinson vs non parkinson.png|vignette|A. IRM pondérée en fonction de la susceptibilité haute résolution (écho de gradient EPI 3D, image de magnitude) d'un patient atteint de la maladie de Parrkinson (à gauche, 60 ans, femme, UPDRS : 53, HY score 3, nigrosome-1 absent bilatéralement) et d'un témoin (à droite, 61 ans, femme, nigrosome-1 présent bilatéralement). B. IRM clinique haute résolution 3D-T2* pondérée en fonction de la susceptibilité (séquence Philips "PRESTO") d'un patient atteint de la maladie de Parkinson (à gauche, homme de 58 ans, nigrosome-1 absent bilatéralement) et d'un patient non atteint de MP (à droite, femme de 70 ans, diagnostic d'hémorragie sous-arachnoïdienne anévrismale, nigrosome-1 présent bilatéralement)<ref name=":26" />.]]
Le diagnostic de maladie de Parkinson est habituellement clinique. En théorie, la certitude du diagnostic n'est obtenue que par l'étude [[histologie|histologique]] du [[cerveau]] mais les critères diagnostiques actuellement définis permettent de faire le diagnostic sans trop de difficultés. Le [[tomodensitométrie|scanner]] cérébral par [[tomodensitométrie]] des personnes atteintes de la maladie de Parkinson est habituellement normal<ref name=":21">{{Article|langue=en|prénom1=David J.|nom1=Brooks|titre=Imaging Approaches to Parkinson Disease|périodique=Journal of Nuclear Medicine|volume=51|numéro=4|date=2010-04|issn=0161-5505|issn2=2159-662X|doi=10.2967/jnumed.108.059998|lire en ligne=http://jnm.snmjournals.org/lookup/doi/10.2967/jnumed.108.059998|consulté le=2023-03-22|pages=596–609}}</ref>. L'[[imagerie par résonance magnétique]] sensible au fer (IRM T2*) peut être utilisée dans un cadre diagnostique. En effet, le [[fer]] peut être témoin de la mort cellulaire et le signal T2* diminue en présence de fer tandis que son inverse (R2*) augmente<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Laila|nom1=Khedher|prénom2=Jean-Marie|nom2=Bonny|prénom3=Ana|nom3=Marques|prénom4=Elodie|nom4=Durand|titre=Intrasubject subcortical quantitative referencing to boost MRI sensitivity to Parkinson's disease|périodique=NeuroImage: Clinical|volume=36|date=2022|pmid=36279753|pmcid=PMC9668635|doi=10.1016/j.nicl.2022.103231|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S2213158222002960|consulté le=2023-03-22|pages=103231}}</ref>. Dans la maladie de Parkinson, il existe une concentration en fer trop importante par rapport à la moyenne pour le même groupe d'âge au sein de la [[substance noire]] du fait de la perte de [[Neurone dopaminergique|neurones dopaminergiques]]<ref>{{Article|prénom1=Nadya|nom1=Pyatigorskaya|prénom2=Clara B.|nom2=Sanz-Morère|prénom3=Rahul|nom3=Gaurav|prénom4=Emma|nom4=Biondetti|titre=Iron Imaging as a Diagnostic Tool for Parkinson's Disease: A Systematic Review and Meta-Analysis|périodique=Frontiers in Neurology|volume=11|date=2020-05-28|issn=1664-2295|pmid=32547468|pmcid=PMC7270360|doi=10.3389/fneur.2020.00366|lire en ligne=https://www.frontiersin.org/article/10.3389/fneur.2020.00366/full|consulté le=2023-03-22|pages=366}}</ref>. De plus, l'imagerie pondérée en fonction de la susceptibilité est elle aussi un marqueur fiable de la présence de fer intracérébral en étant à la fois sensible et spécifique à la maladie<ref>{{Article|prénom1=Philipp|nom1=Mahlknecht|prénom2=Florian|nom2=Krismer|prénom3=Werner|nom3=Poewe|prénom4=Klaus|nom4=Seppi|titre=Meta-analysis of dorsolateral nigral hyperintensity on magnetic resonance imaging as a marker for Parkinson's disease|périodique=Movement Disorders|volume=32|numéro=4|date=2017-02-02|issn=0885-3185|doi=10.1002/mds.26932|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1002/mds.26932|consulté le=2023-03-22|pages=619–623}}</ref>. L'IRM T2* et l'imagerie pondérée en fonction de la susceptibilité sont toutes deux capables d'afficher le signe d'effacement de la queue d'hirondelle (''swallow tail'') dans la substance noire dorsolatérale. La tomodensitométrie et l'IRM sont également utilisées, en pratique clinique, pour écarter d'autres maladies pouvant engendrer un syndrome parkinsonien telles que l'[[encéphalite]], les [[Accident vasculaire cérébral|AVC]] chroniques, les [[tumeur]]s des [[ganglions de la base]] et l'[[hydrocéphalie]]<ref name=":21" />.

Le [[Dat-scan]] est un type de [[scintigraphie]] cérébrale qui consiste à tracer les transporteurs de la dopamine de manière à pouvoir observer son parcours dans le cerveau. En effet, la [[tomographie par émission de positons]] (TEP) permet d'afficher l'activité métabolique des transporteurs dopaminergiques dans les ganglions de la base. Or, dans la maladie de Parkinson, on sait qu'il existe une mort pré-synaptique et les transporteurs de la [[dopamine]] disparaissent donc, le DaTSCAN est donc indiqué pour détecter la perte fonctionnelle des neurones dopaminergiques. Cette scintigraphie cérébrale (DaTSCAN) permettrait de montrer l'atteinte du [[striatum]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Kimberly D.|nom1=Seifert|prénom2=Jonathan I.|nom2=Wiener|titre=The impact of DaTscan on the diagnosis and management of movement disorders: A retrospective study|périodique=Am J Neurodegener Dis.|volume=2|numéro=1|jour=8|mois=mars|année=2013|pmcid=PMC3601468|url texte=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3601468/|consulté le=11 juin 2013|format=html|pages=29–34}}</ref>. Un DaTSCAN est considéré comme normal si l'on peut observer une activité dopaminergique symétrique au sein des deux [[putamen]]s des striatums, mais en cas d'asymétrie l'hypofixation dopaminergique est susceptible de dénoter une maladie de Parkinson. Le DaTSCAN corrèle bien avec le diagnostic clinique de la maladie de Parkinson<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Sven R|nom1=Suwijn|prénom2=Caroline JM|nom2=van Boheemen|prénom3=Rob J|nom3=de Haan|prénom4=Gerrit|nom4=Tissingh|titre=The diagnostic accuracy of dopamine transporter SPECT imaging to detect nigrostriatal cell loss in patients with Parkinson’s disease or clinically uncertain parkinsonism: a systematic review|périodique=EJNMMI Research|volume=5|numéro=1|date=2015-12|issn=2191-219X|pmid=25853018|pmcid=PMC4385258|doi=10.1186/s13550-015-0087-1|lire en ligne=http://www.ejnmmires.com/content/5/1/12|consulté le=2023-03-22|pages=12}}</ref>. De plus, une activité liée à la dopamine dans les ganglions de la base peut permettre d'exclure le syndrome parkinsonien [[iatrogène]]<ref name=":21" />. Une des premières indications du DaTSCAN fut de permettre la différenciation entre les tremblements essentiels des tremblements non essentiels (« parkinsoniens »)<ref>{{Lien web |auteur=European Medicines Agency. Science Medicines Health. |titre=Résumé EPAR à l'intention du public : DaTSCAN |url=https://www.ema.europa.eu/en/documents/overview/datscan-epar-summary-public_fr.pdf |format=pdf |site=www.ema.europa.eu |date=2010 |consulté le=22 mars 2023}}</ref> et il dispose également également d'une AMM pour faire la distinction entre une démence due à la maladie d'Alzheimer ou une due à la démence à corps de Lewy. Toutefois, il faut noter que le DaTSCAN est incapble de différencier une démence associée à la maladie de Parkinson et une démence à corps de Lewy.

L'[[IRM de diffusion]] peut permettre de différencier la maladie de Parkinson des syndromes parkinsoniens atypiques ainsi que de différencier entre les sous-types moteurs de la maladie de Parkinson<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Jackson Tyler|nom1=Boonstra|prénom2=Stijn|nom2=Michielse|prénom3=Yasin|nom3=Temel|prénom4=Govert|nom4=Hoogland|titre=Neuroimaging Detectable Differences between Parkinson's Disease Motor Subtypes: A Systematic Review|périodique=Movement Disorders Clinical Practice|volume=8|numéro=2|date=2021-02|issn=2330-1619|issn2=2330-1619|pmid=33553487|pmcid=PMC7853198|doi=10.1002/mdc3.13107|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/mdc3.13107|consulté le=2023-03-22|pages=175–192}}</ref>, mais sa valeur diagnostique reste sujette à débat<ref name=":21" />.

=== Diagnostic différentiel ===
Plusieurs maladies sont susceptibles de ressembler à une maladie de Parkinson. Ce faisant, il est nécessaire, lors du diagnostic, de distinguer cette dernière des pathologies similaires. On doit notamment distinguer la maladie de Parkinson du tremblement essentiel. En effet, il existe plus d'une vingtaine d'autres causes de tremblements, notamment la plus fréquente, le [[tremblement essentiel]], qui est un tremblement lors des mouvements (ou dans le maintien d'attitude : tremblement postural), et non de repos, comme l'est le tremblement parkinsonien. Seul un diagnostic posé par un [[neurologie|neurologue]] permet de confirmer l'existence d'une pathologie précise. De plus, il faut distinguer la MP de l'apparition de symptômes non spécifiques pouvant donner l'aspect d'une dépression ou avoir une allure [[rhumatismal]]e ; ou encore de la chorée de [[Maladie de Huntington|chorée de Huntington]] et de la [[neuroacanthocytose]], et de l'[[Hydrocéphalie]] à pression normale qui ne présente typiquement pas de syndrome parkinsonien mais des [[Trouble de la marche|troubles de la marche]] en sont évocateurs<ref name=":9">{{Chapitre|prénom1=Saman|nom1=Zafar|prénom2=Sridhara S.|nom2=Yaddanapudi|titre chapitre=Parkinson Disease|titre ouvrage=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29261972|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470193/|consulté le=2023-03-12}}</ref>.

==== Syndromes parkinsoniens ====
Parmi les syndromes parkinsoniens semblables à une maladie de Parkinson on retrouve :
* les syndromes parkinsoniens de cause iatrogène<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Mouvements anormaux |url=https://www.cen-neurologie.fr/fr/deuxieme-cycle/mouvements-anormaux |site=Collège des Enseignants de Neurologie |date=2016-09-19 |consulté le=2023-03-12}}</ref> (liée aux médicaments) ; ils peuvent être causés à la suite de l'administration de neuroleptiques (par exemple, les [[butyrophénone]]s et [[phénothiazine]]s) et notamment de [[neuroleptique]]s de deuxième génération (« atypiques ») ou de neuroleptiques « cachés » ({{Ex}} le Primpéran, [[métoclopramide]] vendu comme [[antiémétique]]). Le syndrome parkinsonien a également été décrit après l'emploi de certaines herbes, dont le [[kava]]<ref>{{en}} Meseguer E, Taboara R, Sánchez V, Mena MA, Campos V, De Yébenes J García « Life-threatening Parkinsonism induced by kava kava » ''Mov Disord.'' 2002;17:193-196 {{PMID|11835463}}</ref> ;
* la [[maladie de Wilson]] : cette hypothèse diagnostique est à évoquer chez un sujet jeune avec des antécédents familiaux et une atteinte du [[foie]] ;
* La [[paralysie supranucléaire progressive]] (PSP) ou maladie de Steele-Richardson-Olszewski<ref name=":9" />. La PSP comporte un syndrome parkinsonien axial et symétrique, avec selon l'évolution de la maladie une paralysie des mouvements oculaires de verticalité, des troubles de l'équilibre avec chutes précoces et des troubles cognitifs précoces (apathie, syndrome dysexécutif, démence)<ref name=":10">{{Ouvrage|nom1=Collège des enseignants de neurologie|titre=Neurologie|éditeur=Elsevier-Masson|date=2016|isbn=978-2-294-74386-3}}</ref> ;
* l'[[atrophie multisystématisée]] de forme parkinsonienne<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Troubles de la marche et de l’équilibre - Troubles de la marche et de l’équilibre chez le sujet âgé |url=https://www.cen-neurologie.fr/fr/deuxieme-cycle/troubles-marche-lequilibre-troubles-marche-lequilibre-sujet-age |site=Collège des Enseignants de Neurologie |date=2016-09-19 |consulté le=2023-03-12}}</ref> : elle présente des [[syndrome extrapyramidal|signes extrapyramidaux]] plus ou moins associés à des signes pyramidaux, dysautonomiques ([[hypotension orthostatique]], [[Impuissance sexuelle|impuissance]], etc.) ou [[Cervelet|cérébelleux]] (troubles de l'équilibre) ;
* la [[dégénérescence corticobasale]] : c'est une affection rare se traduisant par une [[apraxie]], des signes extrapyramidaux unilatéraux ;
* la [[démence à corps de Lewy]] : elle comporte un syndrome parkinsonien débutant chez le sujet âgé, rapidement associé à des troubles cognitifs, des troubles attentionnels, des troubles du sommeil et des [[hallucination]]s visuelles ;
* ls syndromes parkinsoniens vasculaires : ceux-ci sont causés par des [[accidents vasculaires cérébraux]] multiples touchant les [[Ganglions de la base|noyaux gris centraux]]. Concernant la distinction entre un syndrome parkinsonien d'origine vasculaire et une maladie de Parkinson, des tests olfactifs peuvent montrer de meilleures réponses lorsque la cause est vasculaire<ref>{{en}} [http://jnnp.bmj.com/content/75/12/1749 L'olfaction permet de différencier un syndrome parkinsonien d'origine vasculaire d'une maladie de Parkinson]</ref>. En cas d'apparition brutale de symptomes moteurs, cette hypothèse doit être évoquée et la réalisation d'une imagerie cérébrale anatomique est indiquée. Ce syndrome parkinsonien a pour caractéristiques cliniques d'être plutôt symétrique et peu sensible au traitement dopaminergique, il prédomine aux membres inférieurs s'associant à une marche avec frezzing précoce et peut s'associer à un syndrome pseudobulbaire<ref name=":10" /> ;
* les intoxications : notamment l'exposition aux pesticides (fréquent), au [[MPTP]] ([[toxicomanie]]), ou le [[manganisme]]. Ce dernier est une intoxication chronique au [[manganèse]] par inhalation (certaines professions comme celle de soudeur y sont plus susceptibles) ou ingestion (teneur de manganèse trop importante de l'eau) pouvant provoquer un syndrome parkinsonien<ref>[http://www.irsst.qc.ca/files/documents/PubIRSST/R-416.pdf Document sur le manganisme] publié par l'Institut de recherche Robert-Sauvé en Santé et en Sécurité du Travail {{pdf}}</ref>.

=== Évolution ===
[[Fichier:Events in alpha synuclein toxicity.jpg|vignette|Séquence d'événements cellulaires menant à la formation de corps de Lewy. La colonne centrale décrit le processus d'agrégation de l'[[alpha-synucléine|α-synucléine]]. La colonne de gauche décrit les mécanismes biochimiques présidant au mécanisme. La colonne de droite inventorie les diverses [[organelle]]s et cibles cellulaires possibles de l'[[Alpha-Synucléine|α]]-synucléine lorsqu'elle s'accumule sous forme de [[fibrille]]s. Source : {{en}} Cookson MR « alpha-Synuclein and neuronal cell death », dans ''Mol Neurodegener.'' 2009;vol.4<ref name="pmid19193223">{{Article |auteur=Cookson MR |titre=alpha-Synuclein and neuronal cell death |lang=en |journal=Mol Neurodegener. |volume=4 |pages=9 |année=2009 |pmid=19193223 |pmc=2646729 |doi=10.1186/1750-1326-4-9 |url=http://www.molecularneurodegeneration.com/content/4/1/9}}</ref>.]]

Depuis 1998, la maladie de Parkinson est classée, comme certaines [[Maladie dégénérative|maladies dégénératives]] plus rares, dans le groupe des [[synucléinopathie]]s : dans ces pathologies, la protéine [[alpha-Synucléine|α-synucléine]] s'accumule et « empoisonne » les cellules. Il s'agit du principal composant des [[Démence à corps de Lewy|corps de Lewy]], les indicateurs pathophysiologiques de la MP et du second composant en importance dans les [[Maladie d'Alzheimer#Plaque amyloïde|plaques séniles]] distinctives de la maladie d'Alzheimer<ref name="pmid10809401">{{Article |auteur=Krüger R, Müller T, Riess O |titre=Involvement of alpha-synuclein in Parkinson's disease and other neurodegenerative disorders |lang=en |journal=J Neural Transm. |volume=107 |numéro=1 |pages=31–40 |année=2000 |pmid=10809401 }}</ref>.

==== Premiers troubles ====
Les premiers symptômes de la maladies peuvent inclure des troubles du sommeil, de la digestion, de l'[[olfaction]] et de la [[vision des couleurs]] et des [[contraste]]s<ref name=":1" />.

Les [[Trouble du sommeil|troubles]] du [[sommeil paradoxal]] entraînant des mouvements violents et, dans certains cas, des blessures chez le conjoint, apparaissent en moyenne treize ans avant les premiers symptômes moteurs. L'[[anosmie]] (perte de l'olfaction) étant présente, selon certaines études, chez 100 % des patients atteints de MP, son apparition, fréquemment considérée comme un aspect normal du vieillissement, pourrait être un symptôme avant-coureur plus alarmant. Selon une étude hollandaise, l'anosmie prédirait cinq ans à l'avance la maladie dans 12,5 % des cas — une performance cependant trop modeste pour appliquer le test d'anosmie isolément à toute la population<ref name="pmid20083001">{{Article |auteur=Berendse HW, Ponsen MM |titre=Diagnosing premotor Parkinson's disease using a two-step approach combining olfactory testing and DAT SPECT imaging |lang=en |journal=Parkinsonism Relat Disord. |volume=15 Suppl 3 |pages=S26–30 |année=2009 |mois=décembre |pmid=20083001 |doi=10.1016/S1353-8020(09)70774-6 }}</ref>. La fatigue, un autre symptôme omniprésent chez les patients parkinsoniens, pourrait découler d'un processus ayant pour origine une dégénérescence de l'[[innervation]] du [[cœur]]. La présence de [[Démence à corps de Lewy|corps de Lewy]] dans cet organe et dans les [[Système sympathique|nerfs sympathiques]] qui l'excitent, chez des patients atteints de MP, appuient cette hypothèse. Les nerfs du cœur pourraient bien être atteints avant le système sympathique.

La constipation, un symptôme encore non élucidé observé par James Parkinson, pourrait résulter d'une dégénérescence semblable, puisque des corps de Lewy tapissent diverses régions du [[tube digestif]] chez plusieurs, sinon tous les parkinsoniens. Une vaste étude prospective a montré que les personnes souffrant de constipation à l'âge adulte avaient quatre fois plus de risque que les autres d'être atteintes de MP plus tard. Les corps de Lewy dans le tube digestif et la constipation qui en résulte, selon l'hypothèse, pourraient être les premiers signes avant-coureurs de maladie, puisqu'ils apparaîtraient plus de quinze ans avant le diagnostic<ref name="pmid16566021">{{Article |auteur=Langston JW |titre=The Parkinson's complex: parkinsonism is just the tip of the iceberg |lang=en |journal=Ann Neurol. |volume=59 |numéro=4 |pages=591–6 |année=2006 |mois=avril |pmid=16566021 |doi=10.1002/ana.20834 }}</ref>.

==== Symptômes moteurs ====
Les symptômes moteurs n'apparaissent que lorsque 50<ref name=":3" /> à 70 % des neurones de la [[substance noire]] ont été détruits<ref name="Parkinsons Progress">{{Lien web|langue=en|titre=Parkinson's Progress|url=http://www.stjude.com/stjude/v/index.jsp?vgnextoid=8ac5fa3186e70110VgnVCM1000001e0215acRCRD&vgnextchannel=55f0c26f94fbe210VgnVCM1000001e0215acRCRD}}</ref>. Les [[Tubercule olfactif|tubercules olfactifs]] et le ''[[locus cœruleus]]'' sont affectés précocement, ce qui entraîne des troubles de l'olfaction et du sommeil (agitation nocturne et cauchemars) initiaux<ref name="pmid16566021" />{{,}}<ref name="pmid19127581">{{Article|lang=en|auteur=Siderowf A, Stern MB|titre=Premotor Parkinson's disease: clinical features, detection, and prospects for treatment|journal=Ann Neurol.|volume=64 Suppl 2|mois=décembre|année=2008|pmid=19127581|doi=10.1002/ana.21462|pages=S139–47}}</ref>. Ultérieurement, des structures impliquées dans la régulation motrice (substance noire) situées dans la partie haute du [[tronc cérébral]] vont être atteintes et entraîner les signes moteurs caractéristiques de la maladie. Enfin, après plusieurs décennies d'évolution, des structures corticales peuvent être touchées.

=== Impact sur l'entourage de la personne malade ===
En France, le conjoint d'une personne atteinte de la maladie de Parkinson lui consacre en moyenne huit heures par jour. 52 % des conjoints de personnes souffrant de la maladie de Parkinson limitent les sorties du domicile sans le patient. 47 % des conjoints parkinsoniens font chambre à part ou utilisent des lits jumeaux, 46 % ont recours à une aide à domicile<ref>{{Lien archive |titre=Étude {{pc|Compas}} |url=http://www.proximologie.com/downloads/Etudes/dossier_Compas.pdf |langue=fr |horodatage archive=20120523003909}}</ref>. Au [[Québec]], [[Chloé Sainte-Marie]] et [[Gilles Carle]] ont fondé le [[Réseau des aidants]] pour {{Citation |sortir de l’isolement, être reconnus et pouvoir compter sur de l’aide<ref>{{Lien archive |titre=Communiqué de presse - lancement du Réseau des aidants |url=http://www.reseaudesaidants.org/documents/communique_lancement.pdf |langue=fr |horodatage archive=20090106113827}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.reseaudesaidants.org reseaudesaidants.org], le site Internet du réseau</ref>}}.

== Épidémiologie ==
[[Fichier:Parkinson disease world map - DALY - WHO2004.svg|vignette|Nombre d'individus affectés par la maladie de Parkinson sur {{nombre|100000|habitants}} en 2004
{{colonnes|nombre=3|taille=9|
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}}]]

La maladie de Parkinson est la seconde maladie neurodégénérative la plus fréquente après la [[maladie d'Alzheimer]]<ref name="pmid16713924">{{Article |auteur=de Lau LM, Breteler MM |titre=Epidemiology of Parkinson's disease |lang=en |journal=Lancet Neurol. |volume=5 |numéro=6 |pages=525–35 |année=2006 |mois=juin |pmid=16713924 |doi=10.1016/S1474-4422(06)70471-9 }}.</ref>. Sa [[prévalence]] (proportion dans une population à un instant donné) dans les pays occidentaux est d'environ 0,3 % dans la population générale. Elle augmente avec l’âge, atteignant 1 % chez les plus de {{nombre|60|ans}}, et jusqu'à 4 % chez les plus de {{nombre|80|ans}}<ref name="pmid16713924" />. Cependant, les études épidémiologiques dans cette tranche d'âge ne distinguent pas la maladie de Parkinson des syndromes parkinsoniens. L'[[Incidence (épidémiologie)|incidence]] de la maladie de Parkinson est comprise entre 8 et 18 pour {{nombre|100000|années-personnes}}<ref name="pmid16713924" /> (nombre de nouveaux cas pour {{nombre|100000|personnes}} par an). L'âge moyen d'apparition de la maladie est d'environ {{nombre|60|ans}}, même si 5 à 10 % des cas, classés comme précoces, commencent entre 20 et {{nombre|50|ans}}<ref name="pmid15172778">{{Article |auteur=Samii A, Nutt JG, Ransom BR |titre=Parkinson's disease |lang=en |journal=Lancet |volume=363 |numéro=9423 |pages=1783–93 |année=2004 |mois=mai |pmid=15172778 |doi=10.1016/S0140-6736(04)16305-8 }}.</ref>. La maladie de Parkinson pourrait être moins fréquente chez les personnes d'ascendance [[Africains|africaine]] et [[Asiatique (humain)|asiatique]], ce qui reste contesté<ref name="pmid16713924" />. Les hommes seraient plus souvent atteints que les femmes mais les études ne sont pas unanimes sur ce point<ref>{{en}} Twelves D, Perkins KS, Counsell C. [http://www3.interscience.wiley.com/journal/98517144/abstract?CRETRY=1&SRETRY=0 ''Systematic review of incidence studies of Parkinson's disease''], Mov Disord. 2003;18:19-31.</ref>. En France, en 2015, {{nombre|160000|personnes}} sont traitées pour la maladie de Parkinson et {{nombre|26000|nouveaux}} cas apparaissent par an<ref name="leparisien" />. C'est la deuxième cause de handicap moteur majeur chez les sujets âgés après les accidents vasculaires cérébraux<ref>[http://www.edimark.fr/publications/publication.php?lire=LNE&parution=832&PHPSESSID=vgjopvarsp30sd32t0cj4fedd0 « Épidémiologie de la maladie de Parkinson »] ''La lettre du neurologue'' janvier 2004; {{p.|13-15}}.</ref>. Le nombre de patients en France a été multiplié par 2 entre 1993 et 2018 et une augmentation de 50 % d'ici à 2030 est attendue. Cette augmentation est due principalement à l'augmentation de l’espérance de vie, à un meilleur dépistage de la maladie ainsi qu'à d'autres facteurs environnementaux non clairement définis<ref name=":1" />. La maladie touche particulièrement les [[agriculteur]]s et les riverains des exploitations en particulier [[Viticulture|viticoles]] en raison de l'exposition aux [[pesticide]]s<ref name=":1" />.

En dehors des formes rares clairement d'origine purement génétique qui touchent des patients parfois dès 20 - 30 ans, la répartition de l'incidence de la maladie au sein des groupes de populations semble relativement homogène. Cette répartition semblait plus prévalente chez les populations noires d'origine africaine mais finalement de nouvelles études semblent indiquer qu'il n'y a pas de prévalence plus importante selon les ethnies. Les données ne sont cependant pas complètement fiables suivant les pays<ref name=":1" />.

== Pronostic ==
Il s'agit d'une maladie chronique, avec aggravation progressive, d'évolution, en règle, très longue. L'espérance de vie est diminuée<ref name="Bloeh 2021">Bloem BR, Okun MS, Klein C, [https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(21)00218-X/fulltext ''Parkinson's disease''], Lancet, 2021;397:2284-2303</ref>. Le risque de mortalité est à peu près doublé par rapport à une population non parkinsonienne, la cause la plus fréquente étant probablement les infections pulmonaires<ref name="lancet2009">{{en}} Lees AJ, Hardy J, Revesz T, [http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(09)60492-X/abstract ''Parkinson's disease''], Lancet, 2009;373:2055-2066</ref>. Les chutes sont une complication fréquente de la maladie<ref name="lancet2009" />. Une méthode d'évaluation de la sévérité de la MP est l'échelle ''unified parkinson's disease rating scale'' (UPDRS), ainsi que sa version modifiée la MDS-UPDRS. Ces échelles sont couramment utilisées en pratique clinique<ref>{{Lien web |langue=en |titre=MDS Unified Parkinson's Disease Rating Scale (MDS-UPDRS) |url=https://www.parkinsons.org.uk/professionals/resources/mds-unified-parkinsons-disease-rating-scale-mds-updrs |site=Parkinson's UK |consulté le=2023-03-22}}</ref>.

Si les symptômes moteurs de cette maladie ne sont pas traités, ceux-ci évoluent rapidement au cours des premiers stades de la maladie et plus lentement ensuite. Sans traitements, le patient perd, en moyenne en huit ans, ses capacités de déplacement autonome et peut devenir alité après 10 ans d'évolution. Toutefois, les traitements ont significativement amélioré le pronostic relatif à ces symptômes moteurs, mais ils sont également une nouvelle source de handicap pour les patients du fait des effets iatrogènes de la levodopa se développant au cours de son utilisation<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Werner Poewe|titre=The natural history of Parkinson’s disease|périodique=Journal of Neurology|volume=253|numéro=7|date=2006-12-01|issn=1432-1459|doi=10.1007/s00415-006-7002-7|lire en ligne=https://doi.org/10.1007/s00415-006-7002-7|consulté le=2023-03-22|pages=vii2–vii6}}</ref>. Parmi les patients utilisateurs de levodopa, le temps nécessaire à la progression des symptômes pour atteindre le stade de haute dépendance envers les aidants est d'environ 15 ans<ref name=":23">{{Article|langue=en|auteur1=Werner Poewe|titre=The natural history of Parkinson’s disease|périodique=Journal of Neurology|volume=253|numéro=S7|date=2006-12|issn=0340-5354|issn2=1432-1459|doi=10.1007/s00415-006-7002-7|lire en ligne=http://link.springer.com/10.1007/s00415-006-7002-7|consulté le=2023-03-22|pages=vii2–vii6}}</ref>. Il est difficile de prédire l'évolution de la maladie chez un individu donné<ref name=":23" />. L'âge est le meilleur indicateur de la progression de la maladie <ref name=":24">{{Article|langue=en|prénom1=Jose A.|nom1=Obeso|prénom2=Maria C.|nom2=Rodriguez-Oroz|prénom3=Christopher G.|nom3=Goetz|prénom4=Concepcion|nom4=Marin|titre=Missing pieces in the Parkinson's disease puzzle|périodique=Nature Medicine|volume=16|numéro=6|date=2010-06|issn=1546-170X|doi=10.1038/nm.2165|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/nm.2165|consulté le=2023-03-22|pages=653–661}}</ref>. Le taux de déclin moteur est plus élevé chez les personnes moins atteintes au moment du diagnostic, tandis que les troubles cognitifs sont plus fréquents chez les personnes âgées de plus de 70 ans au moment de l'apparition des symptômes<ref name=":24" />.

Étant donné que les thérapies actuelles améliorent les symptômes moteurs, le handicap est actuellement principalement lié aux caractéristiques non motrices de la maladie<ref name=":24" />, mais la relation entre la progression de la maladie et le handicap n'est pas linéaire. Au fur et à mesure que la maladie progresse, l'incapacité est davantage liée aux symptômes moteurs qui ne répondent pas de manière adéquate aux médicaments, tels que les difficultés de déglutition et d'élocution et les problèmes de marche et d'équilibre, ainsi qu'aux complications induites par la lévodopa, qui apparaissent chez 50 % des personnes après 5 ans d'utilisation de la lévodopa<ref name=":23" />. Enfin, après dix ans, la plupart des personnes atteintes de la maladie présentent des troubles autonomes, des problèmes de sommeil, des altérations de l'humeur et un déclin cognitif<ref name=":23" />. Tous ces symptômes, en particulier le déclin cognitif, augmentent considérablement l'incapacité<ref name=":24" />{{,}}<ref name=":23" />.

L'espérance de vie des personnes atteintes de la MP est réduite<ref name=":23" />. Les taux de mortalité sont environ deux fois plus élevés que ceux des personnes non atteintes<ref name=":23" />. Le déclin cognitif et la démence, l'âge avancé au moment de l'apparition de la maladie, un stade plus avancé de la maladie et la présence de problèmes de déglutition sont tous des facteurs de risque de mortalité. Un modèle de maladie principalement caractérisé par des tremblements, par opposition à la rigidité, prédit toutefois une meilleure survie<ref name=":23" />. Les décès par pneumonie d'aspiration sont deux fois plus fréquents chez les personnes atteintes de la MP que dans la population en bonne santé<ref name=":23" />. En 2016, la maladie de Parkinson a entraîné environ 211 000 décès dans le monde, soit une augmentation de 161 % depuis 1990<ref name=":25">{{Article|langue=English|prénom1=Valery L.|nom1=Feigin|prénom2=Emma|nom2=Nichols|prénom3=Tahiya|nom3=Alam|prénom4=Marlena S.|nom4=Bannick|titre=Global, regional, and national burden of neurological disorders, 1990–2016: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2016|périodique=The Lancet Neurology|volume=18|numéro=5|date=2019-05-01|issn=1474-4422|issn2=1474-4465|pmid=30879893|pmcid=PMC6459001|doi=10.1016/S1474-4422(18)30499-X|lire en ligne=https://www.thelancet.com/journals/laneur/article/PIIS1474-4422(18)30499-X/fulltext|consulté le=2023-03-22|pages=459–480}}</ref>. Le taux de mortalité global a augmenté de 19 % pour atteindre 1,81 pour 100 000 personnes au cours de cette période<ref name=":25" />.

== Traitements ==
[[Fichier:Michael J. Fox 2008.jpg|vignette|[[Michael J. Fox]], atteint de la maladie, recevant un doctorat ''honoris causa'' de l'[[université de New York]] pour sa contribution à la recherche (2008).]]

=== Médicaments ===
Il n'existe pas à l'heure actuelle de traitement curatif de la maladie chez l'humain. Les traitements médicamenteux restent donc aujourd'hui encore purement symptomatiques (agissant sur les symptômes). Les traitements sont, en 2024, suffisamment efficaces pour améliorer les symptômes principaux mais ne permettent pas de stopper la progression de la maladie<ref name="Tanner 2024">Tanner CM, Ostrem JL, [https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMra2401857''Parkinson’s disease''], N Engl J Med, 2024;391:442-452</ref>.

Les symptômes sont rangés en deux catégories : moteurs et non moteurs<ref name="pmid20586740">{{Article|lang=en|auteur=Tysnes OB, Müller B, Larsen JP|titre=Are dysautonomic and sensory symptoms present in early Parkinson's disease?|journal=Acta Neurol Scand., Suppl.|numéro=190|année=2010|pmid=20586740|doi=10.1111/j.1600-0404.2010.01380.x|pages=72–7}}</ref>. Sous l'influence des traitements et la progression de la maladie, les symptômes vont se modifier. Des mouvements anormaux ([[dyskinésie]]s) apparaissent pouvant être parfois très impressionnants. Ce sont des mouvements parasites très variés des mouvements volontaires (ouverture-fermeture des yeux, grimace, mouvements de langue, de rotation de la tête, d'ascension d'une épaule, d'enroulement du bras ou de la jambe…)

==== Symptômes moteurs ====
===== L-DOPA =====
La levodopa, ou [[L-DOPA]], est le traitement le plus utilisé. Ce médicament doit être transformé en [[dopamine]] dans le cerveau pour combler le déficit induit par la maladie. La transformation devrait idéalement se passer dans le système nerveux central, mais elle se produit aussi dans l'intestin puis dans tout l’organisme par la DOPA décarboxylase au niveau sanguin. Pour cette raison, ce traitement est couplé à un inhibiteur de la [[décarboxylase]] périphérique ou de la catéchol-''O''-méthyl transférase (COMT), afin de diminuer la transformation périphérique et ainsi de diminuer les effets secondaires tout en multipliant par 10 la disponibilité au niveau du système nerveux central (les effets secondaires tels que [[nausée]]s ou [[vomissement]]s deviennent rares si les doses sont progressivement augmentées). La réponse est variable d'un individu à l'autre<ref name="Bloeh 2021"/>.

====== Forme orale ======
La L-DOPA a une [[Période biologique|demi-vie]] (temps au bout duquel la molécule est à moitié éliminée de l'organisme) comprise entre {{Heure|1|30}} et {{Heure|3}}. Les prises du médicament seront donc répétées et régulières dans la journée pour maintenir un taux sanguin stable, et un effet clinique permanent, idéalement à distance d'un repas protéiné<ref name="Bloeh 2021"/>. L'effet de la L-DOPA va se modifier au cours du temps en raison d'une augmentation de la sensibilité des récepteurs cérébraux à la L-DOPA et de la diminution de la durée d'action de chaque prise de médicaments. Ces deux particularités vont respectivement entraîner des fluctuations d'effet et des dyskinésies (mouvements involontaires). Les fluctuations motrices peuvent être précoces. Le malade présente des états de blocage au cours de la journée imposant des modifications d'horaires et l'utilisation de formes à libération prolongée. Les dyskinésies surviennent le plus souvent au moment où les taux de L-DOPA sont le plus importants dans le sang. Elles peuvent être retardées par la prise d'[[agoniste (biochimie)|agonistes]] dopaminergiques. Lorsque celles-ci surviennent, il est recommandé de diminuer la dose de la prise unitaire de L-DOPA.<br />L'utilisation d'agonistes des récepteurs A2A (Istradefylline)<ref>{{Article|langue=English|auteur1=Morelli M|auteur2=Di Paolo T|auteur3=Wardas J|auteur4=Calon F|auteur5=Xiao D|auteur6=Schwarzschild M.A|titre=Role of adenosine A2A receptors in parkinsonian motor impairment and L-DOPA-induced motor complications|périodique=Progress in Neurobiology|volume=83|date=2007|issn=0301-0082|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0301008207001323|pages=293-309}}</ref>, molécule analogue de la caféine, en combinaison avec le traitement de L-DOPA permettrait d'améliorer le phénomène on/off relié à la L-DOPA. Celui-ci est disponible au Japon depuis {{date-|mars 2013}}<ref>{{Article|langue=English|auteur1=Dungo R|auteur2=Deeks E.D|titre=Istradefylline : First Global Approval|périodique=Drugs|volume=73|date=2013|issn=1179-1950|lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs40265-013-0066-7|pages=875-882}}</ref>. Son efficaité tend à s'amoindrir avec le temps<ref name="Tanner 2024"/>.

====== Autres voies ======
En raison de la courte demi-vie de la L-DOPA et afin de limiter ses fluctuations d'effet, il est également possible d'administrer la L-DOPA sous forme de gel en flux continu directement dans le [[duodénum]] ou dans la partie haute du [[jéjunum]]. Cela est rendu possible par une sonde à demeure mise en place lors d'une [[gastrostomie endoscopique percutanée]] comprenant la mise en place d'une sonde transabdominale externe reliée à une pompe portable et d'une sonde intestinale interne<ref>{{Lien web |titre=DUODOPA - Lévodopa - Posologie, Effets secondaires, Grossesse |url=http://www.doctissimo.fr/medicament-DUODOPA.htm |site=Doctissimo |consulté le=2019-07-23 }}</ref>. Une forme inhalée a également été développée, permettant de ''shunter'' le tube digestif<ref>LeWitt PA, Hauser RA, Pahwa R et al. [https://www.thelancet.com/journals/laneur/article/PIIS1474-4422(18)30405-8/fulltext ''Safety and efficacy of CVT-301 (levodopa inhalation powder) on motor function during off periods in patients with Parkinson's disease: a randomised, double-blind, placebo-controlled phase 3 trial''], Lancet Neurol, 2019;18:145-154</ref>.

===== Agonistes de la dopamine =====
La deuxième grande catégorie de traitement médicamenteux est la classe des agonistes dopaminergiques : bromocriptine, cabergoline, [[pramipexole]], [[ropinirole]], pirebidil, lisurdide, apomorphine. Ces substances agissent directement sur les [[Récepteur postsynaptique|récepteurs postsynaptiques]] de la [[Voies dopaminergiques|voie nigrostriée]]. Elles sont moins efficaces sur les symptômes moteurs que la L-DOPA. Elles sont néanmoins utilisées en première intention chez le sujet jeune car elles retardent l'utilisation de la L-DOPA, qui favorise l'apparition de dyskinésies. Ces médicaments peuvent entraîner des effets indésirables de type nausées, vomissements, œdèmes, hallucinations et troubles du contrôle des pulsions. La dernière classe thérapeutique agit en inhibant la monoamine oxidase, enzyme qui catabolise la dopamine. Les deux molécules utilisées dans ce but sont la [[sélégiline]] et la [[rasagiline]]. Celles-ci peuvent remplacer pendant une courte durée la L-DOPA au début de la maladie. Elles sont parfois utilisées en première intention surtout chez les patients les plus jeunes afin d'économiser la L-DOPA.

===== Autres =====
D'autres traitements médicamenteux existent en particulier pour optimiser l'efficacité de la L-DOPA : le [[tolcapone]] peut être proposé<ref name="lancet2009" />, entacapone. L'importance de l'[[effet placebo]] est à noter dans cette maladie, avec une amélioration de près de 15 % des cas<ref>{{en}} Goetz CG, Wuu J, McDermott MP {{et al.}} [http://www3.interscience.wiley.com/journal/117901528/abstract ''Placebo response in Parkinson's disease: comparisons among 11 trials covering medical and surgical interventions''], Mov Disord, 2008;23:690-699</ref>. À la fin des années 1990, un hasard {{laquelle|circonstanciel}} a conduit à explorer, dans un cadre médical contrôlé, la piste potentiellement prometteuse de la [[MDMA]], connue sous le nom d'''Ecstasy''<ref name="Harrison" /> comme drogue récréative. Son utilisation en complément des traitements usuels, notamment par la [[DOPA|L-Dopa]], permettrait de réduire sensiblement les effets [[iatrogénèse|iatrogènes]]. Un reportage de la [[BBC]] — repris en français par l’émission [[36.9°]] — décrit les modalités de cette découverte, sous l’égide de l’[[université de Manchester]]<ref name="Harrison">{{Article|langue=fr|auteur=Jemima Harrison, Françoise Ducret|titre original=Extasy|langue originale=en|titre=Ecstasy : une drogue qui soigne ?|format=vid|périodique=[[36.9°]]|date=19 juillet 2006|lire en ligne=https://www.rts.ch/play/tv/369/video/ecstasy--une-drogue-qui-soigne-?id=51406&startTime=7.050362|lieu=[[université de Manchester]]|éditeur=[[Carlton Television|Carlton Production]], [[British Broadcasting Corporation|BBC]], [[Radio télévision suisse]]|résumé=https://pages.rts.ch/emissions/36-9/51405-maladie-de-parkinson-et-ecstasy.html}}</ref>. Des injections de toxine botulique peuvent être prescrites dans le cadre de la dystonie des orteils<ref name=":11">{{Lien web |auteur=Haute autorité de santé |titre=Recommandations de bonnes pratiques. Maladie de Parkinson : Actes et prestations affections de longue durée. |url=https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/syndromes_parkinsoniens_liste_actes_presta.pdf |format=pdf |site=Haute autorité de santé |date=9 septembre 2021 |consulté le=14 mars 2023}}</ref>. 

L'[[amantadine]] et l'istradefylline sont également utilisés<ref name="Tanner 2024"/>.

==== Symptômes non moteurs ====
===== Voie sérotoninergique =====
La maladie de Parkinson implique la dégénérescence de la [[Voies dopaminergiques|voie dopaminergique]] ainsi que de multiples voies non dopaminergiques telles que la voie [[sérotonine]]rgique<ref>{{Article|langue=english|auteur1=Politis M.|auteur2=Niccolini F.|titre=Serotonin in Parkinson's disease|périodique=Behavioural Brain Research|volume=277|date=January 15, 2015|issn=0166-4328|doi=10.1016/j.bbr.2014.07.037|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0166432814004860|pages=136-145}}</ref>. Les inhibiteurs de la monoamine-oxydase B (indiqués dans le cadre du traitement antiparkinsonien) agissent sur ces voies en inhibitant la dégradation de la sérotonine une fois relarguée dans la fente synaptique, ces médicaments ont donc une action sur les symptômes dépressifs associés à la maladie de Parkinson. Toutefois, d'autres antidépresseurs peuvent être prescrits en plus selon les besoins du patient<ref name=":11" />.

===== Voie cholinergique =====
La plupart des systèmes [[Récepteur cholinergique|cholinergiques]], [[Récepteur muscarinique|muscariniques]] et [[Récepteur nicotinique|nicotiniques]] sont affectés par la maladie de Parkinson<ref>{{Article|auteur1=Claire Delaville|prénom2=Philippe De|nom2=Deurwaerdère|auteur3=Abdelhamid Benazzouz|titre=Noradrenaline and Parkinson's disease|périodique=Frontiers in Systems Neuroscience|volume=5|date=2011|issn=1662-5137|pmid=21647359|pmcid=3103977|doi=10.3389/fnsys.2011.00031|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21647359/|consulté le=2021-04-03|pages=31}}</ref>. Les médicaments anticholinergiques ont été les premiers utilisés en maladie de Parkinson, mais avec une efficacité limitée. La haute autorité de santé les recommande toujours dans le cadre du traitement antiparkinsonien en fonction de l'âge et du rententissement moteur de la maladie. De plus, ils sont également indiqués pour le traitement de la constipation<ref name=":11" />. Des études ont aussi démontré un effet protecteur de la nicotine sur la dégénérescence liée à la maladie. En effet, une corrélation inverse existe entre la consommation de cigarette et l'apparition de la maladie<ref name="www.nature.com">{{Article|langue=English|auteur1=Schapia AHV|auteur2=Bezard E|auteur3=Brotchie J|auteur4=Calon F|auteur5=Collingridge GL|auteur6=Ferger B|auteur7=Hengerer B|auteur8=Hirsh E|auteur9=& all|titre=Novel pharmacological targets for the treatment of Parkinson's disease|périodique=Nature|volume=5|date=Octobre 2006|issn=1474-1776|lire en ligne=http://www.nature.com/nrd/journal/v5/n10/full/nrd2087.html|pages=845-854}}</ref>.

La [[rivastigmine]] semble utile dans les troubles cognitifs et l'apathie<ref>Seppi K, Ray Chaudhuri K, Coelho M et al. [https://movementdisorders.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/mds.27602''Update on treatments for nonmotor symptoms of Parkinson’s disease — an evidence-based medicine review''], Mov Disord, 2019;34:180-198</ref>.

=== Traitements non médicamenteux ===
==== Stimulation cérébrale profonde ====
[[Fichier:Parkinson surgery.jpg|alt=Implantation d'électrodes sur un patient atteint de la maladie de Parkinson.|vignette|Implantation d'électrodes sur un patient atteint de la maladie de Parkinson.]]
La [[stimulation cérébrale profonde]] (SCP) est un traitement chirurgical efficace sur les trois symptômes moteurs de la maladie de Parkinson : tremblements, raideur et akinésie. Elle a été pratiquée pour la première fois chez l'être humain en 1993 par l'équipe de [[Alim Louis Benabid]] et [[Pierre Pollak]] à [[Grenoble]], après des études menées chez le primate non humain par Abdelhamid Benazzouz à Bordeaux<ref>{{en}} Benazzouz A, Gross C, Féger J, [[Thomas Boraud|Boraud T]], Bioulac B. « {{Lang|en|Reversal of rigidity and improvement in motor performance by subthalamic high-frequency stimulation in MPTP-treated monkeys}} » ''Eur J Neurosci.'' 1993;5(4):382-9. {{PMID|8261116}}</ref>. La SCP est aujourd'hui réalisée sur des patients dans plusieurs hôpitaux français, et à travers le monde. Le centre [[Clinatec]] en réalise à l'aide de dispositifs nanométriques élaborés sur place.

L'opération consiste à implanter par [[stéréotaxie]] deux électrodes dans une région cérébrale précise. Généralement, il s'agit du noyau sous-thalamique. Ces régions d'implantation sont déterminées grâce à une [[Imagerie par résonance magnétique|IRM]] préopératoire. Les électrodes sont ensuite reliées à un [[neurostimulateur]]. Ce dernier est implanté sous la peau au niveau de la région sous-claviculaire ou abdominale. Le neurostimulateur générera par la suite de faibles impulsions électriques. Ces impulsions vont interrompre le signal émis par le cerveau responsables des symptômes moteurs de la maladie. Les mécanismes qui atténuent ainsi ces signaux sont encore mal connus. Cette information devrait demander une certaine prudence dans l'utilisation de la SCP. Ainsi, il est possible dans la plupart des cas d'alléger le traitement médicamenteux des patients, jusqu'à une diminution des doses de 50 %. Cependant, les deux options thérapeutiques sont complémentaires. Le traitement chirurgical n'est, en aucun cas, une alternative au traitement médicamenteux.

La SCP nécessitant des opérations chirurgicales, elle présente les mêmes risques que toute autre chirurgie. Ces risques sont principalement de nature hémorragique et infectieuse. De plus, le fait que le dispositif implanté traverse des parties du cerveau peut potentiellement engendrer des complications neurologiques. Cependant, la mortalité chirurgicale, difficile à évaluer, est très faible. La SCP nécessite une intervention lourde, c'est pourquoi les candidats à l'opération doivent répondre à des critères bien précis. Le patient doit développer la maladie depuis au moins 5 ans et ne présenter ni trouble cognitif sévère, ni troubles psychiatriques. Une bonne sensibilité à la L-DOPA est un critère essentiel de sélection, car elle est prédictive de l'efficacité de la SCP. Enfin, l'âge en soi n'est pas un critère discriminant, mais certaines maladies dont la fréquence augmente avec l'âge le sont. Les patients aptes à subir l'opération ne représentent que 10 % de la population malade. En France, les critères pour être éligible à une stimulation cérébrale profonde sont de ne pas présenter de troubles cognitifs, avoir de moins de 70 ans et présenter les signes caractéristiques susceptibles d'être amélioré par la stimulation cérébrale profonde<ref name=":3">{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|titre=Parkinson : où en est la recherche ?|périodique=France Inter|date=2018|lire en ligne=https://www.franceinter.fr/emissions/la-tete-au-carre/la-tete-au-carre-26-avril-2018|consulté le=2018-05-07|pages=}}</ref>. Selon les recommandations de bonne pratique de la haute autorité de santé, elle se prescrit pour des patients dont la qualité de vie est altérée du fait du mauvais contrôle médicamenteux de l'état moteur (dyskinésies invalidantes liées au traitement médicamenteux et fluctuations d'effet thérapeutique)<ref name=":11" />.

====Destruction du thalamus====
La destruction d'une partie du thalamus (noyau intermédiaire ventral) est efficace sur les tremblements réfractaires. Elle est pratiquée par l'application d'[[ultrasons focalisés de haute intensité]] guidée par une IRM cérébrale<ref>Bond AE, Shah BB, Huss DS et al. [https://jamanetwork.com/journals/jamaneurology/fullarticle/2659621 ''Safety and efficacy of focused ultrasound thalamotomy for patients with medication-refractory, tremor-dominant Parkinson disease: a randomized clinical trial''], JAMA Neurol, 2017;74:1412-1418</ref>. Le ''[[globus pallidus]]'' pourrait être également une cible<ref>Krishna V, Fishman PS, Eisenberg HM et al. [https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMoa2202721 ''Trial of globus pallidus focused ultrasound ablation in Parkinson’s disease''], N Engl J Med, 2023;388:683-693</ref>.

==== Kinésithérapie ====
Plusieurs revues systématiques<ref>Domingos J, Keus SHJ, Dean J, de Vries NM, Ferreira JJ, Bloem BR, [https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30149464/ ''The European Physiotherapy Guideline for Parkinson's disease: implications for neurologists''], J Parkinsons Dis, 2018;8:499-502</ref> et méta-analyses<ref>Radder DLM, Lígia Silva de Lima A, Domingos J et al. [https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/1545968320952799 ''Physiotherapy in Parkinson's disease: a meta-analysis of present treatment modalities''], Neurorehabil Neural Repair, 2020;34:871-880</ref> existent sur l'effet de la kinésithérapie sur les symptômes de la maladie de Parkinson. Elles montrent que la kinésithérapie :

* améliore la vitesse et l'endurance à la marche ;
* diminue la fréquence des blocages lors de la marche ;
* améliore l'équilibre et les capacités fonctionnelles ;
* améliore certains paramètres ventilatoires<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Physiothérapie pour le traitement de la maladie de Parkinson|url=https://www.cochrane.org/fr/CD002817/physiotherapie-pour-le-traitement-de-la-maladie-de-parkinson|site=www.cochrane.org|consulté le=2020-01-15}}</ref> ;
* améliore certaines fonctions cognitives<ref>{{Article |prénom1=Franciele Cascaes |nom1=da Silva |prénom2=Rodrigo da Rosa |nom2=Iop |prénom3=Laiana Cândido |nom3=de Oliveira |prénom4=Alice Mathea |nom4=Boll |titre=Effects of physical exercise programs on cognitive function in Parkinson’s disease patients: A systematic review of randomized controlled trials of the last 10 years |périodique=PLoS ONE |volume=13 |numéro=2 |date=2018-02-27 |issn=1932-6203 |pmid=29486000 |pmcid=5828448 |doi=10.1371/journal.pone.0193113 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5828448/ |consulté le=2020-01-15 }}</ref>.

Elle peut être aidée par des systèmes de [[réalité virtuelle]]<ref>Mirelman A, Rochester L, Maidan I et al. [https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(16)31325-3/fulltext ''Addition of a non-immersive virtual reality component to treadmill training to reduce fall risk in older adults (V-TIME): a randomised controlled trial''], Lancet, 2016;388:1170-1182</ref>.

==== Mesures diététiques ====
Une alimentation riche en protéines pourrait réduire l'efficacité de la levodopa par compétition au niveau de son absorption intestinale. Mais les études n'ont pas confirmé l'intérêt d'une diète en protéines. La prise du médicament en début de repas est parfois conseillée{{référence nécessaire}}.

==== Exercices physiques ====
La pratique régulière d'exercices (éventuellement dans le cadre d'[[activités physiques adaptées]]) est essentielle pour maintenir mobilité, flexibilité, équilibre et pour combattre les effets et symptômes secondaires. De plus, la pratique régulière d'un sport permet d'augmenter la sécrétion naturelle de dopamine<ref>[http://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_03/a_03_cl/a_03_cl_par/a_03_cl_par.html Rôle du sport sur le circuit de la récompense]</ref>. Les résultats concrets des effets de la réadaptation physique sur la maladie de Parkinson montrent une amélioration fonctionnelle notable<ref>{{en}} Keus SH, Bloem BR, Hendriks EJ {{et al.}} [http://www3.interscience.wiley.com/journal/113490162/abstract ''Evidence-based analysis of physical therapy in Parkinson's disease with recommendations for practice and research''], Mov Disord. 2007;22:451-460</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Moritz|nom1=Ernst|prénom2=Ann-Kristin|nom2=Folkerts|prénom3=Romina|nom3=Gollan|prénom4=Emma|nom4=Lieker|titre=Physical exercise for people with Parkinson’s disease: a systematic review and network meta-analysis|périodique=Cochrane Database of Systematic Reviews|volume=2023|numéro=1|date=2023-01-05|pmid=36602886|pmcid=PMC9815433|doi=10.1002/14651858.CD013856.pub2|lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1002/14651858.CD013856.pub2|consulté le=2023-01-14}}</ref>.

La pratique d'exercices physiques intenses permettrait également de ralentir la progression de la maladie et ainsi retarder la prise de médicaments selon une étude menée à l'[[Université Northwestern]]<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=L'exercice intensif peut aider les malades de Parkinson - L'actu GDD|url=https://blog.pharma-gdd.com/lexercice-intensif-peut-aider-les-malades-de-parkinson/|site=blog.pharma-gdd.com|consulté le=2017-12-14}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Margaret|nom1=Schenkman|prénom2=Charity G.|nom2=Moore|prénom3=Wendy M.|nom3=Kohrt|prénom4=Deborah A.|nom4=Hall|titre=Effect of High-Intensity Treadmill Exercise on Motor Symptoms in Patients With De Novo Parkinson Disease|périodique=JAMA Neurology|date=2017|doi=10.1001/jamaneurol.2017.3517|lire en ligne=https://jamanetwork.com/journals/jamaneurology/article-abstract/2664948|consulté le=2017-12-14|pages=}}</ref>. Il existe des preuves expérimentales chez l'animal qu'un effort intense et une alimentation pauvre ralentissent la progression de la maladie<ref name=":3" />. Une étude de 2023 confirme que l'exercice intensif améliore les symptômes moteurs et cognitifs de la maladie de Parkinson en restaurant la [[plasticité synaptique]]<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Universita Cattolica del Sacro |nom=Cuore |titre=Parkinson's disease: Intense exercise may help to keep the disease at bay |url=https://medicalxpress.com/news/2023-07-parkinson-disease-intense-bay.html |site=medicalxpress.com |consulté le=2023-07-20}}</ref>.

====Thérapie cognitive====
La [[thérapie cognitivo-comportementale]] est utile dans les symptômes psychiatrique de la maladie<ref>Dobkin RD, Mann SL, Interian A, Gara MA, Menza M. [https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/gps.5077 ''Cognitive behavioral therapy improves diverse profiles of depressive symptoms in Parkinson’s disease''] Int J Geriatr, Psychiatry, 2019;34:722-729</ref>.

==== Stimulation rythmique auditive ====
La [[stimulation rythmique auditive]] (SRA) est une technique de rééducation neurologique consistant à compenser une perte de régulation motrice, survenant dans le cadre d’atteintes neurologiques à conséquence sur le plan moteur, par une stimulation sensorielle externe, médiée par le son. Le patient va synchroniser ses pas sur la stimulation perçue et pourra développer une marche plus fluide et rythmée. Cette technique est utilisée en rééducation par les kinésithérapeutes afin de soutenir des exercices impliquant un travail du rythme. Cette méthode est également efficace pour réduire la durée et le nombre d'épisode de ''freezing'' (ou blocages à la marche)<ref>{{Article|prénom1=Pablo|nom1=Arias|prénom2=Javier|nom2=Cudeiro|titre=Effect of rhythmic auditory stimulation on gait in Parkinsonian patients with and without freezing of gait|périodique=PloS One|volume=5|numéro=3|date=2010-03-22|issn=1932-6203|pmid=20339591|pmcid=2842293|doi=10.1371/journal.pone.0009675|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20339591/|consulté le=2023-02-10|pages=e9675}}</ref>. Des dispositifs comme le WALK-DTX ou beatMove<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=BeatMove - La musique pour aider à la marche |url=https://www.beatmove.fr/ |site=BeatMove |consulté le=2023-10-25}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Valérie|nom1=Cochen De Cock|prénom2=Dobromir|nom2=Dotov|prénom3=Loic|nom3=Damm|prénom4=Sandy|nom4=Lacombe|titre=BeatWalk: Personalized Music-Based Gait Rehabilitation in Parkinson’s Disease|périodique=Frontiers in Psychology|volume=12|date=2021|issn=1664-1078|pmid=33981279|pmcid=PMC8109247|doi=10.3389/fpsyg.2021.655121|lire en ligne=https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2021.655121|consulté le=2023-10-25}}</ref> mettant en œuvre cette technique sont aujourd’hui proposés, dans une optique de rendre accessible l’auto-rééducation à domicile et de permettre aux patients de conserver une activité physique régulière<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Dispositif médical WALK-DTx |url=https://www.walkbyresilient.com/ |site=www.walkmebyresilient.com |consulté le=2017-12-29}}</ref>
. De nombreuses études démontrent une amélioration de la longueur de foulée et de la vitesse de marche lors de l’utilisation de la SRA dans le cadre de la maladie de Parkinson<ref>{{Article|prénom1=Sandi J.|nom1=Spaulding|prénom2=Brittany|nom2=Barber|prénom3=Morgan|nom3=Colby|prénom4=Bronwyn|nom4=Cormack|titre=Cueing and gait improvement among people with Parkinson's disease: a meta-analysis|périodique=Archives of Physical Medicine and Rehabilitation|volume=94|numéro=3|date=March 2013|issn=1532-821X|pmid=23127307|doi=10.1016/j.apmr.2012.10.026|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23127307|consulté le=2017-12-29|pages=562–570}}</ref>. Il existe une réduction des chutes et de leur gravité après 24 semaines d'entrainement à base de SRA<ref>{{Article|prénom1=Michael H.|nom1=Thaut|prénom2=Ruth R.|nom2=Rice|prénom3=Thenille|nom3=Braun Janzen|prénom4=Corene P.|nom4=Hurt-Thaut|titre=Rhythmic auditory stimulation for reduction of falls in Parkinson's disease: a randomized controlled study|périodique=Clinical Rehabilitation|volume=33|numéro=1|date=2019-01|issn=1477-0873|pmid=30033755|doi=10.1177/0269215518788615|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30033755/|consulté le=2023-02-10|pages=34–43}}</ref>.

==== Prise en charge orthophonique ====
La prise en charge orthophonique est indiquée dans le cadre des symptômes de troubles de la parole, tenant de problèmes de déglutition ou encore de la micrographie. La rééducation du langage vise à lutter contre la [[parésie]] des muscles de la face. Elle est souvent trop tardivement prescrite par les médecins. Sous l'impulsion de Joseph Sohet, patient, et de Claude Frémont, orthophoniste, un recueil de textes aux [[phonème]]s spécialisés est édité<ref>[http://danny-mp.blogspot.fr/2007/09/pot-pourri-parkinsonien-de-jo-sohet-et.html ''Pot-pourri parkinsonien'', ouvrage.] Nouméa, {{Éd.}} C. Frémont, 2007, 69{{Nb p.}} {{OCLC|470728325}}</ref>. Il existe une méta-analyse sur l'efficacité de l'orthophonie dans la maladie de Parkinson. Elle conclut que son efficacité n'est pas prouvée<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Orthophonie pour le traitement des troubles de la parole dans la maladie de Parkinson|url=https://www.cochrane.org/fr/CD002814/orthophonie-pour-le-traitement-des-troubles-de-la-parole-dans-la-maladie-de-parkinson|site=www.cochrane.org|consulté le=2020-01-15}}</ref>.

== Recherche de nouveaux traitements ==
=== Thérapie génique ===
Cette technique consiste à injecter dans certains zones du système nerveux central des [[Vecteur viral|vecteurs viraux]] porteurs de certains gènes. Ces gènes vont être intégrés dans le génome des cellules hôtes et sécréter des substances neuroprotectrices ou des enzymes intervenant dans la synthèse de neuromédiateurs. Des études préliminaires ont montré des premiers résultats positifs en ce qui concerne la tolérance chez l'être humain, mais l'efficacité clinique reste à démontrer<ref>{{en}} Marks WJ, Ostrem JL, Verhagen L {{et al.}} [http://www.thelancet.com/journals/laneur/article/PIIS1474-4422(08)70065-6/abstract « Safety and tolerability of intraputaminal delivery of CERE-120 (adeno-associated virus serotype 2-neurturin) to patients with idiopathic Parkinson's disease: an open-label, phase {{I}} trial »] ''Lancet Neurol.'' 2008;7:400-408</ref>. En 2020, des chercheurs révèlent avoir réussi à guérir définitivement des souris de la maladie de Parkinson en induisant la conversion d'[[astrocyte]]s ''in situ'' en [[Neurone dopaminergique|neurones dopaminergiques]]<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Hao |nom1=Qian |prénom2=Xinjiang |nom2=Kang |prénom3=Jing |nom3=Hu |prénom4=Dongyang |nom4=Zhang |titre=Reversing a model of Parkinson’s disease with in situ converted nigral neurons |périodique=Nature |volume=582 |numéro=7813 |date=2020-06 |issn=1476-4687 |doi=10.1038/s41586-020-2388-4 |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41586-020-2388-4 |consulté le=2020-07-30 |pages=550–556 }}</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=L'histoire des neurones jaillis de nulle part|auteur=Nayanah Siva|périodique=Courrier International (traduit depuis Nautil.us)|numéro=1563|date=15/10/2020|pages=56-57}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Éléonore |nom=Solé |titre=Ce traitement guérit définitivement la maladie de Parkinson chez la souris |url=https://www.futura-sciences.com/sante/breves/maladie-ce-traitement-guerit-definitivement-maladie-parkinson-chez-souris-2802/ |site=Futura |consulté le=2020-07-30}}</ref>.

=== Cellules souches ===
Il s'agit d'une piste thérapeutique majeure qui consiste à transplanter des [[cellule souche|cellules souches]] dans le [[striatum]]. Ces cellules sont [[Totipotence|totipotentes]] et peuvent en théorie se transformer en [[cellules neurales]]. Il existe encore de nombreux obstacles, en particulier liés au risque de cancérisation, avant d'envisager une utilisation thérapeutique chez l'être humain. Les résultats restent inconstants, avec une amélioration plus visible chez les jeunes patients<ref>{{en}} Freed CR, Greene PE, Breeze RE {{et al.}} [http://content.nejm.org/cgi/content/abstract/344/10/710 « Transplantation of embryonic dopamine neurons for severe Parkinson's disease »] ''N Engl J Med.'' 2001;344:710-719</ref> et qui persiste à très long terme<ref>Bega D, Krainc D, [http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=1829667 ''Long-term clinical outcomes after fetal cell transplantation in Parkinson disease, implications for the future of cell therapy''], JAMA, 2014;311:617-618</ref>. La difficulté d'obtention des cellules, la lourdeur de la méthode et la nécessité d'immunosuppression limitent le développement de cette technique. Du fait de la contagion allant de neurone à neurone des corps de Lewy, il est peu susceptible que ces thérapies soient efficaces à moyen comme à long terme avant qu'une façon d'enrayer la progression de la pathologie de Lewy, voire d'en nettoyer les inclusions, ne soit découvert<ref name=":14">{{Article|langue=en|prénom1=Jeffrey H.|nom1=Kordower|prénom2=Yaping|nom2=Chu|prénom3=Robert A.|nom3=Hauser|prénom4=Thomas B.|nom4=Freeman|titre=Lewy body–like pathology in long-term embryonic nigral transplants in Parkinson's disease|périodique=Nature Medicine|volume=14|numéro=5|date=2008-05|issn=1546-170X|doi=10.1038/nm1747|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/nm1747|consulté le=2023-03-14|pages=504–506}}</ref>{{,}}<ref name=":15">{{Article|langue=en|prénom1=Jeffrey H.|nom1=Kordower|prénom2=Yaping|nom2=Chu|prénom3=Robert A.|nom3=Hauser|prénom4=C.Warren|nom4=Olanow|titre=Transplanted dopaminergic neurons develop PD pathologic changes: A second case report|périodique=Movement Disorders|volume=23|numéro=16|date=2008-12-15|doi=10.1002/mds.22369|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/mds.22369|consulté le=2023-03-14|pages=2303–2306}}</ref>{{,}}<ref name=":16">{{Article|langue=en|prénom1=Jia-Yi|nom1=Li|prénom2=Elisabet|nom2=Englund|prénom3=Janice L.|nom3=Holton|prénom4=Denis|nom4=Soulet|titre=Lewy bodies in grafted neurons in subjects with Parkinson's disease suggest host-to-graft disease propagation|périodique=Nature Medicine|volume=14|numéro=5|date=2008-05|issn=1546-170X|doi=10.1038/nm1746|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/nm1746|consulté le=2023-03-14|pages=501–503}}</ref>.

=== Facteurs neurotrophes ===
{{Article détaillé|GDNF}}

Les [[facteur neurotrophe|facteurs neurotrophes]] forment une famille disparate de messagers cellulaires ayant pour rôle ou pour effet de stimuler le développement des neurones et leur survie une fois qu'ils sont à maturité. Ils sont également impliqués dans le processus de plasticité cérébrale qui est mis en mouvement à la suite d'une atteinte au cerveau. Parmi ceux-ci, le [[facteur neurotrophe dérivé de la glie]] (GDNF) s'avère particulièrement prometteur dans la maladie de Parkinson. Un dispositif d'injection est installé chirurgicalement à la base du cerveau pour que le GDNF soit administré directement dans le [[putamen]]. Le facteur neurotrophe est injecté quotidiennement et des améliorations sont observées variant autour de 40 % sur les échelles de gravité de la maladie (échelle UPDRS). La procédure comporte des risques d'infections, comme toute intervention nécessitant un port permanent; le port doit alors être enlevé.

La [[Fondation Michael J. Fox]] subventionne la recherche sur une voie d'administration moins coûteuse et risquée, la [[voie intranasale]], qui permet d'outrepasser la [[barrière hématoencéphalique]]

=== Stimulation magnétique transcrânienne ===
La [[stimulation magnétique transcrânienne]] (SMT) est, comme la stimulation cérébrale profonde, un traitement par stimulation électrique du cerveau. Cette technique est à l'étude depuis 2004 et continue d'être évaluée, notamment par le {{Dr|David Benninger}} au sein du [[CHUV]], en [[Suisse]]<ref name="benninger2011">{{Lien PMID|21321333}}</ref>. Des patients volontaires reçoivent actuellement{{quand}} de brèves impulsions magnétiques délivrées par une [[bobine (électricité)|bobine]] placée sur leur cuir chevelu. Ces impulsions ne provoquent aucune douleur. Elles sont censées moduler l'activité des [[neurone]]s du [[cortex moteur]]. Cette région du cerveau est en effet à l'origine des mouvements des muscles.

Cette technique non invasive est bien moins lourde que la SCP. Elle pourrait donc concerner un plus grand nombre de patients et constitue ainsi un espoir pour les chercheurs.

=== Stimulation par lumière infrarouge ===
Cette technique dénommée Near InfraRed (NIR) est lancée par le centre [[Clinatec]] du [[CEA Grenoble]] en 2013<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Le projet NIR |url=http://www.clinatec.fr/recherche/nos-projets/le-projet-nir/ |consulté le=16 avril 2021}}</ref> et a pour objectif de démontrer l'efficacité de la lumière proche de l'infrarouge dans la [[neuroprotection]] face à la maladie de Parkinson. Un premier essai clinique démarre le {{date-|24 mars 2021}} lorsqu'un patient est opéré afin de lui poser une sonde dans le cerveau permettant d'illuminer les neurones et ainsi d'en limiter leur dégénérescence<ref>{{Lien web |titre=Parkinson : à Grenoble, des chercheurs veulent tester la "neuroillumination" pour ralentir la maladie |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/isere/grenoble/des-medecins-grenoblois-lancent-un-essai-clinique-novateur-pour-ralentir-l-evolution-de-la-maladie-de-parkinson-2043022.html |site=france3-regions.francetvinfo.fr |date=13 avril 2021 |consulté le=16 avril 2021}}</ref>. Cet essai clinique est prévu pour 14 patients atteints de cette maladie depuis moins de deux ans et âgés de moins de 65 ans<ref>{{Lien web |titre=Ralentir l’évolution de la maladie de Parkinson par la neuroillumination : opération du premier patient d’un nouvel essai clinique |url=https://www.cea.fr/presse/Pages/actualites-communiques/sante-sciences-du-vivant/ralentir-evolution-de-la-maladie-de-Parkinson-par-la-neuroillumination-operation-du-premier-patient.aspx |site=www.cea.fr |date=12 avril 2021 |consulté le=16 avril 2021}}</ref>.

=== Stimulation électrique de la moelle spinale ===
Un traitement par stimulation électrique de la [[moelle spinale]] est également à l'étude et donne en {{date-|mars 2009}} des résultats très prometteurs lors des premiers tests sur des souris et des rats<ref>{{en}} Fuentes R, Petersson P, Siesser WB, Caron MG, Nicolelis MA, [http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/323/5921/1578 « Spinal cord stimulation restores locomotion in animal models of Parkinson's disease »] ''Science'' 2009;323:1578-1582 sciencemag.org]</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepoint.fr/actualites-sciences-sante/un-stimulateur-de-la-moelle-epiniere-offre-un-nouvel-espoir/1055/0/327443 « Un simulateur de la moelle épinière offre un nouvel espoir contre Parkinson »] ''Le Point''.</ref>.

=== Immunothérapie ===
Un traitement prometteur à base d’[[Anticorps monoclonal|anticorps monoclonaux]] ciblant les dépôts de protéines [[Alpha-Synucléine|α-synucléines]] pour les détruire<ref name=":bibi">{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|titre=L’immunothérapie, «un nouvel espoir pour les malades de Parkinson»|périodique=leparisien.fr|date=2018-04-05|lire en ligne=http://www.leparisien.fr/societe/l-immunotherapie-un-nouvel-espoir-pour-les-malades-de-parkinson-05-04-2018-7648587.php|consulté le=2018-05-08|pages=}}</ref> est en {{date-|mai 2018}} entré dans la phase II de l’étude clinique avec de 300 patients<ref name="6avril2018_leparisien.fr" />. Le but du traitement est de ralentir le processus dégénératif, voire de le stopper<ref name=":bibi" />. Les patients reçoivent une perfusion par mois.

=== Antioxydants ===
L'[[acide urique]], mieux connu pour son rôle dans la [[Goutte (maladie)|goutte]], est aussi un [[antioxydant]] présent chez l'homme et les grands singes dont les concentrations sont inversement proportionnelles à la gravité des symptômes dans la maladie de Parkinson<ref name="pmid19822770">{{Article|lang=en|auteur=Ascherio A, LeWitt PA, Xu K.|et al.=oui|titre=Urate as a predictor of the rate of clinical decline in Parkinson disease|journal=Arch Neurol.|volume=66|numéro=12|mois=décembre|année=2009|pmid=19822770|pmc=2795011|doi=10.1001/archneurol.2009.247|pages=1460–8}}</ref>. La susceptibilité de la substance noire à l'[[Réaction d'oxydoréduction|oxydation]] est due à sa teneur en fer, qui accélère le taux de production de « rouille » cellulaire. Même la DOPA et la dopamine peuvent devenir toxiques au contact de [[métaux de transition]] comme le fer et le cuivre. L'acide urique est particulièrement intéressant dans la MP en raison de sa capacité à lier ces métaux, en plus de ses capacités antioxydantes intrinsèques<ref name="pmid19822770" />. L'acide urique et les autres antioxydants peuvent être mesurés dans des laboratoires spécialisés par l'entremise des hôpitaux et des spécialistes prenant en charge le patient<ref name="pmid15105277">{{Article|langue=en|auteur=Schipper HM|titre=Redox neurology: visions of an emerging subspecialty|journal=Ann N. Y. Acad Sci.|volume=1012|mois=mars|année=2004|pmid=15105277|pages=342–55}}</ref>.

=== Injection de venin d'abeille ===
En 2013, à la suite d'une observation clinique à San Francisco<ref>[http://www.mysciencework.com/fr/publications/show/36403/pone-0061700-1-8-bee-venom-and-its-component-apamin-as-neuroprotective-agents-in-a-parkinson-disease-mouse-model-bee-venom-apami « Bee Venom and Its Component Apamin as Neuroprotective Agents in a Parkinson Disease Mouse Model »] [http://www.mysciencework.com/fr/ ''MyScienceWork'']</ref>, des chercheurs ont découvert que l'[[apamine]], un des composants actifs du [[venin]] d'[[abeille]], semblait capable de freiner la dégénérescence des neurones dopaminergiques. Ils ont ensuite réalisé des tests sur des souris et ont constaté l'efficacité de cette technique. Chez certaines souris, des effets secondaires ont toutefois également été observés à la suite de l'administration du venin d'abeille. Les chercheurs restent donc prudents, conscients du risque de réactions allergiques potentiellement fatales, mais ont tout de même formulé l'hypothèse que les allergènes contribuaient peut-être à l’effet protecteur des neurones dopaminergiques<ref>[http://www.mysciencework.com/fr/MyScienceNews/10124/le-venin-d-abeille-contre-la-maladie-de-parkinson « Le venin d'abeille contre la maladie de Parkinson »] [http://www.mysciencework.com/fr/ ''MyScienceWork'']</ref>.

=== Chélateur de fer ===
En 2014, en se basant sur l'hypothèse que dans les maladies neurodégénératives, notamment la maladie de Parkinson, il existe une accumulation du taux de [[fer]] dans certaines régions du cerveau<ref>{{Article|prénom1 = E. C.|nom1 = Hirsch|prénom2 = J. P.|nom2 = Brandel|prénom3 = P.|nom3 = Galle|prénom4 = F.|nom4 = Javoy-Agid|titre = Iron and aluminum increase in the substantia nigra of patients with Parkinson's disease: an X-ray microanalysis|périodique = Journal of Neurochemistry|volume = 56|date = 1991-02-01|issn = 0022-3042|pmid = 1988548|lire en ligne = https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1988548|consulté le = 2015-12-04|pages = 446-451}}</ref>, un essai a été réalisé avec un [[chélateur]] de fer, une molécule capable de capturer le fer pour en permettre l'élimination. La [[défériprone]], déjà commercialisée dans le traitement de la [[bêta-thalassémie]], a montré à 12 mois de traitement une amélioration des symptômes<ref>{{Article|prénom1 = David|nom1 = Devos|prénom2 = Caroline|nom2 = Moreau|prénom3 = Jean Christophe|nom3 = Devedjian|prénom4 = Jérome|nom4 = Kluza|titre = Targeting Chelatable Iron as a Therapeutic Modality in Parkinson's Disease|périodique = Antioxidants & Redox Signaling|volume = 21|date = 2014-07-10|issn = 1523-0864|pmid = 24251381|pmcid = 4060813|doi = 10.1089/ars.2013.5593|lire en ligne = https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4060813/|consulté le = 2015-12-04|pages = 195-210}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre = Association France Parkinson|url = http://www.franceparkinson.fr/docs/un-traitement-prometteur---le-chelateur-de-fer.php?p=86&id=287|site = www.franceparkinson.fr|consulté le = 2015-12-04}}</ref>. Cette étude a été infirmée par une autre, menée à plus grande échelle et utilisant la [[défériprone]], montrant au contraire, une aggravation des symptômes sous ce traitement<ref>Devos D, Labreuche J, Rascol O et al. [Devos D, Labreuche J, Rascol O, et al. Trial of deferiprone in Parkinson’s disease. N Engl J Med 2022;387:2045-2055 ''Trial of deferiprone in Parkinson’s disease''], N Engl J Med, 2022;387:2045-2055</ref>.

=== Inhibiteur de neurotoxicité de l'α-synucléine ===
Le [[CLR01]], un inhibiteur de la neurotoxicité de l'α-synucléine, a aboli l'agrégation et la toxicité de cette molécule, ''{{Lang|la|in vitro}}'', et a amélioré significativement le phénotype et la survie d'un nouveau modèle animal d'α-synucléinopathie (un [[poisson zèbre]] mutant ; dans le groupe contrôle, tous les mutants sont morts après deux à trois jours)<ref>{{Article|lang=en|prénom1=S.|nom1=Prabhudesai|prénom2=S.|nom2=Sinha|prénom3=A.|nom3=Attar|prénom4=A. |nom4=Kotagiri|titre=A Novel Molecular Tweezer Inhibitor of α-Synuclein Neurotoxicity in Vitro and in Vivo |journal=Neurotherapeutics|mois=février|année=2012|pmid=22373667|doi=10.1007/s13311-012-0105-1|pages=|nom5=Fitzmaurice|prénom5=AG.|nom6=Lakshmanan|prénom6=R.|nom7=Ivanova|prénom7=MI.|nom8=Loo|prénom8=JA.|nom9=Klärner|prénom9=FG.}}</ref>. Selon un documentaire, le [[mannitol]] pourrait être efficace pour soigner la maladie de Parkinson. Des [[Essai clinique|essais cliniques]] de phase 2 sont en cours en 2020<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Hawken |nom=Miller |titre=Parkinson's Patient Brings Awareness to Mannitol Supplement in Documentary |url=https://parkinsonsnewstoday.com/2020/07/29/parkinsons-patient-brings-awareness-to-mannitol-supplement-in-new-documentary/ |consulté le=2020-07-30}}</ref>. Elles se basent sur une recherche de 2003 montrant que le mannitol agit ''[[in vitro]]'' comme un puissant inhibiteur de l'agrégation de la α-synucléine (α-syn) qui suspectée d'être à l'origine de la maladie<ref>{{Article |prénom1=Ronit |nom1=Shaltiel-Karyo |prénom2=Moran |nom2=Frenkel-Pinter |prénom3=Edward |nom3=Rockenstein |prénom4=Christina |nom4=Patrick |titre=A blood-brain barrier (BBB) disrupter is also a potent α-synuclein (α-syn) aggregation inhibitor: a novel dual mechanism of mannitol for the treatment of Parkinson disease (PD) |périodique=The Journal of Biological Chemistry |volume=288 |numéro=24 |date=2013-06-14 |issn=1083-351X |pmid=23637226 |pmcid=3682557 |doi=10.1074/jbc.M112.434787 |lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23637226/ |consulté le=2020-07-30 |pages=17579–17588 }}</ref>.

== Histoire et société ==
=== Historique ===
{{Article détaillé|Histoire de la maladie de Parkinson}}
[[Image:Charcot1893.jpg|vignette|redresse|gauche|Une photographie de 1893 de [[Jean-Martin Charcot]], qui fit d'importantes contributions dans la compréhension de la maladie et proposa de lui donner son nom actuel en l'honneur de [[James Parkinson]].]]

Plusieurs sources anciennes, incluant un papyrus de l'ancienne Égypte, un traité de [[Ayurveda|médecine ayurvédique]], la [[Bible]] ou des textes de [[Claude Galien|Galien]], décrivent des [[symptôme]]s semblables à ceux observés dans la maladie de Parkinson<ref name="pmid15568171">{{Article |auteur=García Ruiz PJ|titre=Prehistoria de la enfermedad de Parkinson |traduction titre=[Prehistory of Parkinson's disease] |langue=es |journal=Neurologia |volume=19 |numéro=10 |pages=735–7 |année=2004 |mois=décembre |pmid=15568171 }}</ref>.

Après [[Galien]] ({{s-|II|e}}), on ne retrouve pas de descriptions décrivant un tableau de Parkinson jusqu'au {{XVIIe siècle}}<ref name="pmid15568171"/>. Aux {{s2-|XVII|e|XVIII|e}}, plusieurs auteurs écrivent sur le sujet, notamment [[Franciscus de le Boë Sylvius|Sylvius]], [[Hieronymus David Gaubius|Gaubius]], [[John Hunter (chirurgien)|Hunter]] et [[Auguste-François Chomel|Chomel]]<ref name="pmid15568171"/>{{,}}<ref name="pmid19892136">{{Article |auteur=Lanska DJ |titre=Chapter 33: the history of movement disorders |lang=en |journal=Handb Clin Neurol. |volume=95 |pages=501–46 |année=2010 |pmid=19892136 |doi=10.1016/S0072-9752(08)02133-7 }}</ref>{{,}}<ref name="pmid9380070">{{Article |auteur=Koehler PJ, Keyser A |titre=Tremor in Latin texts of Dutch physicians: 16th–18th centuries |lang=en |journal=Mov Disord. |volume=12 |numéro=5 |pages=798–806 |année=1997 |mois=September |pmid=9380070 |doi=10.1002/mds.870120531 }}</ref>.

En 1817, un médecin anglais, [[James Parkinson]], publie une description claire et détaillée de six patients présentant les symptômes de la maladie qui porte maintenant son nom, et qu'il dénomme alors ''{{Lang|en|paralysis}} {{Lang|la|agitans}}''<ref name="pmid18175393">{{Article |auteur=Lees AJ |titre=Unresolved issues relating to the shaking palsy on the celebration of James Parkinson's 250th birthday |lang=en |journal=Mov Disord. |volume=22 |numéro=Suppl 17 |pages=S327–34 |année=2007 |mois=septembre |pmid=18175393 |doi=10.1002/mds.21684 }}</ref>. ''{{Lang|en|An Essay on the Shaking Palsy}}'' décrit le tremblement de repos caractéristique, la posture et la démarche anormales, la paralysie et la diminution de la force musculaire, ainsi que l'évolution de la maladie au fil du temps<ref name="pmid18175393"/>{{,}}<ref name="pmid9399240">{{Article |auteur=Louis ED |titre=The shaking palsy, the first forty-five years: a journey through the British literature |lang=en |journal=Mov Disord. |volume=12 |numéro=6 |pages=1068–72 |année=1997 |mois=novembre |pmid=9399240 |doi=10.1002/mds.870120638 }}</ref>. Les premiers neurologues à avoir étudié la maladie sont [[Armand Trousseau]], [[William Gowers|Gowers]], [[Samuel Alexander Kinnier Wilson|Kinnier Wilson]] et [[Wilhelm Erb]]. Et particulièrement [[Jean-Martin Charcot]], dont les études effectuées entre 1868 et 1881 constituent une étape majeure dans la compréhension de la maladie<ref name="pmid18175393"/>. Il fit entre autres la distinction entre la rigidité, la faiblesse et la bradykinésie et défendit le renommage de la maladie en l'honneur de James Parkinson<ref name="pmid18175393"/>.

En 1911, [[Friedrich Heinrich Lewy|Frederic Lewy]] décrit les particules microscopiques présentes dans les cerveaux atteints, plus tard appelées « [[corps de Lewy]]<ref name="pmid18175393"/> ». En 1919, [[Konstantin Tretiakoff]] rapporte que la ''{{Lang|la|[[substantia nigra]]}}'' est la principale structure cérébrale touchée, fait qui ne sera reconnu que tardivement, après d'autres études publiées par [[Rolf Hassler]] en 1938<ref name="pmid18175393"/>. Les modifications biochimiques au niveau cérébral furent identifiées dans les années 1950, surtout grâce aux travaux de [[Arvid Carlsson]] sur la [[dopamine]], un neurotransmetteur sécrétée par le ''{{Lang|la|[[locus niger]]}}'' et dont la diminution joue un rôle majeur dans la maladie de Parkinson<ref name="pmid18781671"/>. La démonstration d'une diminution cérébrale en dopamine dans la maladie de Parkinson a été publié en 1960 par Ehringer et Hornykiewicz<ref>{{Article |auteur=Ehringer, H. & Hornykiewicz, O. |titre=Verteilung von noradrenalin und dopamin (3-hydroxytyramin) in gerhirn des menshenen und ihr verhalten bei erkankungen des extrapyramidalen systems |lang=de |périodique=Klin Wochenschr. |volume=38 |année=1960 |pages=1236-9}}</ref>. En 1990, Delong publie un modèle du fonctionnement des boucles des ganglions de la base permettant d'expliquer la cause de la triade parkinsonienne<ref name=":13" />. En 1997, il est découvert que l'[[alpha-Synucléine|α]]-synucléine est le composant principal des corps de Lewy<ref name="pmid20563819">{{Article |auteur=Schulz-Schaeffer WJ |titre=The synaptic pathology of alpha-synuclein aggregation in dementia with Lewy bodies, Parkinson's disease and Parkinson's disease dementia |lang=en |journal=Acta Neuropathol. |volume=120 |numéro=2 |pages=131–43 |année=2010 |mois=août |pmid=20563819 |pmc=2892607 |doi=10.1007/s00401-010-0711-0 }}</ref>. En 2003, Braak et collaborateurs publient un modèle de l'évolution anatomopathologique de la maladie de Parkinson sporadique<ref name=":22" />. En France, la [[Sécurité sociale]] a reconnu en 2006 un cas de maladie de Parkinson comme [[maladie professionnelle]] pour un ancien salarié agricole<ref name=":17" />. En 2008, pour la première fois, le transfert pathogène de neurone à neurone de l'α-synucléine est démontré chez l'humain : des greffes de neurones issus de fœtus développent les inclusions de Lewy plus d'une décennie après la chirurgie de leur implantation<ref name=":14" />{{,}}<ref name=":15" />{{,}}<ref name=":16" />. Depuis le {{date-|7 mai 2012}}, le lien entre la maladie de Parkinson et les pesticides est officiellement reconnu par l'État français avec l'entrée en vigueur du décret {{n°|2012-665}}<ref name=":18" />{{,}}<ref name=":19" />{{,}}<ref name=":20" />.

Les anticholinergiques et la chirurgie (par lésion du [[faisceau pyramidal]] ou des [[ganglions de la base]]) étaient les seuls traitements disponibles jusqu'à l'arrivée de la [[levodopa]], qui réduisit considérablement leur utilisation<ref name="pmid19892136"/>{{,}}<ref name="pmid9361073">{{Article |auteur=Guridi J, Lozano AM |titre=A brief history of pallidotomy |lang=en |journal=Neurosurgery |volume=41 |numéro=5 |pages=1169–80; discussion 1180–3 |année=1997 |mois=novembre |pmid=9361073 |doi= 10.1097/00006123-199711000-00029 }}</ref>. La [[Levodopa]] fut synthétisée pour la première fois en 1911 par [[Casimir Funk]], mais on{{qui}} s'y intéressa peu jusqu'au milieu du {{s-|XX|e}}<ref name="pmid18781671"/>. Elle est entrée dans la pratique clinique en 1967 et a apporté une véritable révolution dans la prise en charge thérapeutique de la maladie de Parkinson<ref name="pmid18781671">{{Article |auteur=Fahn S |titre=The history of dopamine and levodopa in the treatment of Parkinson's disease |lang=en |journal=Mov Disord. |volume=23 |numéro=Suppl 3 |pages=S497–508 |année=2008 |pmid=18781671 |doi=10.1002/mds.22028 }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur=Hornykiewicz O |titre=L-DOPA: from a biologically inactive amino acid to a successful therapeutic agent |lang=en |journal=Amino Acids |volume=23 |numéro=1–3 |pages=65–70 |année=2002 |pmid=12373520 |doi=10.1007/s00726-001-0111-9}}</ref>. À la fin des années 1980, la [[stimulation cérébrale profonde]] devint un nouveau traitement possible<ref name="pmid18684199">{{Article |auteur=Coffey RJ |titre=Deep brain stimulation devices: a brief technical history and review |lang=en |journal=Artif Organs |volume=33 |numéro=3 |pages=208–20 |année=2009 |mois=mars |pmid=18684199 |doi=10.1111/j.1525-1594.2008.00620.x }}</ref>.
{{clr}}

=== Société et médias ===
==== Personnalités ====
{{Catégorie détaillée|Cas de maladie de Parkinson|Mort de la maladie de Parkinson}}
Personnes célèbres atteintes d'une ''maladie de Parkinson'' :
* le [[chef cuisinier]] [[Paul Bocuse]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Paul Bocuse souffrait de la maladie de Parkinson, comme 150.000 Français |url=https://www.huffingtonpost.fr/life/article/paul-bocuse-est-mort-il-souffrait-de-la-maladie-de-parkinson-comme-150-000-francais_115869.html |site=Le HuffPost |date=2018-01-20 |consulté le=2023-03-23}}</ref> ;
* le [[pape]] [[Jean-Paul II]]<ref>{{Lien web |titre=Vatican - Le pape souffre de la maladie - de Parkinson - |url=https://www.lorientlejour.com/article/322310/Vatican_-_Le_pape_souffre_de_la_maladie__-_de_Parkinson_-.html |site=L'Orient-Le Jour |date=2001-01-04 |consulté le=2023-03-23}}</ref> ;
* le [[cardinal (religion)|cardinal]] français à la [[curie romaine]] [[Jean-Louis Tauran]]<ref>{{Lien web |titre=Cardinal who led opposition to US invasion of Iraq dies at 75 |url=https://web.archive.org/web/20180706114418/https://cruxnow.com/obituary/2018/07/06/cardinal-who-led-opposition-to-us-invasion-of-iraq-dies-at-75/ |site=web.archive.org |date=2018-07-06 |consulté le=2023-03-23}}</ref> ;
* le prédicateur [[Christianisme évangélique|évangéliste]] [[Billy Graham]]<ref name="Billy Graham">{{lien web |langue=en|url=http://www.cbc.ca/news/background/graham_billy/ |titre=CBC News Indepth: Billy Graham }}</ref> ;
* l'acteur américano-canadien [[Michael J. Fox]]<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Michael J. Fox reflects 30 years after Parkinson's diagnosis: "I still am Mr. Optimist" |url=https://www.cbsnews.com/news/michael-j-fox-parkinsons-diagnosis-30-years/ |site=www.cbsnews.com |consulté le=2023-03-23}}</ref> ;
* le romancier, poète et illustrateur anglais, [[Mervyn Peake]]<ref>{{Lien web |langue=en |nom=admin |titre=Creative and living with Parkinson’s? Showcase your work in the Mervyn Peake Awards |url=https://parkinsonslife.eu/creative-and-living-with-parkinsons-showcase-your-work-in-the-mervyn-peake-awards/ |site=Parkinson's Life |date=2016-03-10 |consulté le=2023-03-23}}</ref> ;
* potentiellement le boxeur américain [[Mohamed Ali]]<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=Robert Mcg Thomas|nom1=Jr|titre=CHANGE IN DRUG HELPS ALI IMPROVE|périodique=The New York Times|date=1984-09-20|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/1984/09/20/sports/change-in-drug-helps-ali-improve.html|consulté le=2023-03-23}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en-GB|titre=Muhammad Ali: Boxer's battle with Parkinson’s|périodique=BBC News|date=2016-06-05|lire en ligne=https://www.bbc.com/news/health-36455016|consulté le=2023-03-23}}</ref> ;
* le basketteur américain [[Brian Grant]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Nicolas |nom=Meichel |titre=Brian Grant et son combat contre la maladie de Parkinson : "Même si la maladie veut vous éteindre, il faut rester actif" |url=https://trashtalk.co/2021/04/19/brian-grant-et-son-combat-contre-la-maladie-de-parkinson-meme-si-la-maladie-veut-vous-eteindre-il-faut-rester-actif/ |site=TrashTalk |date=2021-04-19 |consulté le=2023-03-23}}</ref> ;
* le metteur en scène québécois [[Gilles Carle]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Gilles Carle, réalisateur québécois|périodique=Le Monde.fr|date=2009-12-01|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2009/12/01/gilles-carle-realisateur-quebecois_1274571_3382.html|consulté le=2023-03-23}}</ref> ;
* les pilotes automobile français [[Patrick Tambay]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Patrick Tambay, ancien pilote de F1, est mort |url=https://www.lequipe.fr/Formule-1/Actualites/Patrick-tambay-ancien-pilote-de-f1-est-mort/1368388 |site=L'Équipe |consulté le=2023-03-23}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'Équipe - L'actualité du sport en continu. |url=https://www.lequipe.fr/Formule-1/Actualites/Tambay-le-vague-a-l-ame/363752 |site=L'Équipe |consulté le=2023-03-23}}</ref> et [[Jacques Laffite]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Jacques Laffite révèle qu'il est atteint du syndrome de la maladie de Parkinson |url=http://www.autonewsinfo.com/2018/05/02/jacques-laffite-revele-quil-est-atteint-du-syndrome-de-la-maladie-de-parkinson-257789.html |site=www.autonewsinfo.com |consulté le=2023-04-11}}</ref> ;
* le chanteur américain [[Maurice White]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Maurice White, chanteur d’Earth, Wind &amp; Fire, est mort|périodique=Le Monde.fr|date=2016-02-05|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/musiques/article/2016/02/05/maurice-white-fondateur-du-groupe-earth-wind-fire-est-mort_4859789_1654986.html|consulté le=2023-03-23}}</ref>, membre du groupe [[Earth, Wind and Fire]] ;
* le [[Francisco Franco|général Franco]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Delphine Le |nom=Feuvre |titre=Franco : portrait du dictateur espagnol en 10 dates |url=https://www.geo.fr/histoire/franco-portrait-du-dictateur-espagnol-en-10-dates-206570 |site=Geo.fr |date=2021-10-10 |consulté le=2023-03-23}}</ref> ;
* probablement [[Adolf Hitler]]<ref>{{en}} ''Adolf Hitler's Parkinson's disease and an attempt to analyse his personality structure'', Franz Gerstenbrand, Elisabeth Karamat, Ludwig Boltzmann Institut für Restaurafive Neurologie, Neurologisches Krankenhaus Maria Theresien Schlössl, Hofzeile 18–20, A-1190 Wien, Austria b A-2020 Oberfellabrunn 72, Austria</ref> ;
* l'actrice et humoriste française [[Sylvie Joly]]<ref>[http://www.liberation.fr/theatre/01012295104-sylvie-joly-souffre-de-la-maladie-de-parkinson ''Sylvie Joly souffre de la maladie de Parkinson''], ''Libération'', 8 octobre 2010</ref> ;
* le chanteur et musicien français [[Pierre Vassiliu]]<ref>[http://www.purepeople.com/article/pierre-vassiliu-diminue-revele-son-combat-contre-la-maladie-de-parkinson_a84594/1, ''Pure People'', 29 juillet 2011]</ref> ;
* l'acteur [[Bob Hoskins]]<ref>[http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Bob-Hoskins-prend-sa-retraite-a-cause-de-la-maladie-de-Parkinson-3457312 ''Bob Hoskins prend sa retraite à cause de la maladie de Parkinson'', ''Première'', 8 août 2012]</ref> ;
* la [[Soprano léger|soprano]] française [[Mady Mesplé]]<ref>Mesplé M, [http://www.parismatch.com/Actu/Sante/J-ai-appris-que-j-avais-la-maladie-de-Parkinson-Par-Mady-Mesple-161071 ''J’ai appris que j'avais la maladie de Parkinson''] Paris-Match, 18 janvier 2011</ref>, qui a écrit ''La voix du corps'', un livre sur le sujet ;
* l'écrivain et dessinateur humoristique français [[François Cavanna]]<ref>{{Lien web|url=https://www.francetvinfo.fr/culture/video-quand-francois-cavanna-racontait-sa-lutte-la-maladie-parkinson_517777.html|titre=« Quand François Cavanna racontait sa lutte contre la maladie de Parkinson »|site=francetvinfo.fr|date=30 janvier 2014|consulté le=17 février 2014}}</ref> ;
* la couturière [[Sonia Rykiel]] ;
* l'actrice britannique [[Deborah Kerr]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=L'actrice Deborah Kerr est décédée à l'âge de 86 ans|périodique=Le Monde.fr|date=2007-10-18|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2007/10/18/l-actrice-deborah-kerr-est-decedee-a-l-age-de-86-ans_968627_3382.html|consulté le=2016-12-27}}</ref> ;

== Notes et références ==
{{Références nombreuses|taille=30}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets| commons=Category:Parkinson's disease}}
{{catégorie principale}}
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage| auteur=Chantal Hausser-Hauw| titre=La maladie de Parkinson| éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]]| collection=[[Que sais-je ?]]| isbn=978-2-13-079568-1| issn=0768-0066| date=avril 2018| lieu=Paris| pages totales=128| préface=Didier Robillard}}

=== Articles connexes ===
* [[Clinatec]]
* [[Corossol#Risque sanitaire|Corossol]] ([[neurotoxicité]] des fruits de la famille des [[annonacées]])
* [[Syndrome de dysrégulation dopaminergique]]
* [[DJ-1]]
* [[Trouble comportemental en sommeil paradoxal]]

=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/park.pdf Recommandations de la Haute Autorité de Santé]
* [http://www.franceparkinson.fr Site de l'Association France Parkinson]
* [http://www.parkinsonasbl.be Site de l'Association belge Parkinson]
* [http://www.parkinson.ch Site de l'Association suisse Parkinson]
* [https://institutducerveau-icm.org/fr/parkinson/ Institut du cerveau : Recherche sur la maladie de Parkinson]

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{{Portail|médecine|neurosciences|handicap|psychologie}}

[[Catégorie:Maladie de Parkinson| ]]
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