Culture du Limousin
Langue
[modifier | modifier le code]Jusqu'au XVIe siècle, la langue « officielle » est le limousin, langue régionale appartenant à la famille des langues d'Oc, dialecte de l'ensemble occitan. Le limousin reste la langue orale dominante jusqu'au début du XXe siècle, époque à partir de laquelle le français prend le dessus, reléguant peu à peu le limousin aux zones les plus rurales, où la langue est aujourd'hui encore parlée.
On trouve toutefois la trace de l'occitan limousin dans de nombreux patronymes et noms de lieux. La langue a également laissé sa trace dans les tournures de phrases (limousinismes) des Limousins, ainsi que dans leur accent.
Il existe deux écoles maternelles/primaires immersives occitanes (calandretas) dans la zone du dialecte limousin, l'une à Limoges, l'autre à Périgueux. Elles sont laïques, gratuites, et utilisent une pédagogie active et participative issue des théories de Freinet. Elles sont ouvertes à tous sans exception, y compris aux enfants dont les parents ne parlent pas la langue occitane. Elles participent à la transmission et à la continuité de la langue limousine en éduquant des enfants dans le bilinguisme occitan-français. Trois professeurs enseignent l'occitan limousin dans les collèges, les lycées et les I.U.T. en Limousin.
Désormais, la plupart des locuteurs réguliers sont âgés de plus de 50 ans, même si beaucoup de Limousins comprennent et connaissent des phrases et des expressions en occitan.
Limousinismes
[modifier | modifier le code]"Bo'lez !" pour "allons-y !"
"Finissez d'entrer !" (’chabatz d'entrar) pour "entrez donc !"
"Tomber la veste" pour "enlever sa veste"
"Le vent buffe fort" ou "Ca buffe" pour "Le vent souffle" (de l'occitan bufar: souffler)
"Le magasin est barré" pour "Le magasin est fermé" (de l'occitan barrar: fermer)
"Té, tu es là !" pour "Tiens, tu es là !"
"Faire une biole" pour "faire une étincelle" ou "faire un pet" (de l'occitan biola: étincelle)
"Un peillou" pour "Un torchon, un chiffon" : "sale comme un peillou". (de l'occitan pelhon)
"Une gnorle" (prononcer "niorle") : une fable. "Raconter des gnorles" signifie "raconter des sornettes". (de l'occitan nhòrla)
"Un pétarou" pour "une mobylette"
"Un pétassou" : un tas de gravats comblant un nid de poule, sur une route, ou un chiffon, un tissu déchiré ou sale
"Tout ça me fait nerveux" pour "Tout ça me rend nerveux"
"T'avais jamais plus vu ça !" pour "T'avais jamais vu ça de ta vie !"
"Laisse-z-y faire" pour "Laisse faire à ce sujet"
"La clef est après la porte" pour "La clef est sur la porte"
"J'arrive que" ou "j'arrive que là" pour "je viens d'arriver".
"C'est ça-mien" pour "c'est le mien" ou "c'est à moi" (de l'occitan ‘Qu’es ‘quò-meu)
"C'est tout bouéré!" pour "c'est tout mélangé", "c'est le bazar" (de l'occitan boirar: mélanger)
"une poche" c'est un sac, "un poche en plastique" ou le plus répandu un "pochon" pour désigner les petits sacs en plastique.
"C'est l'heure de prendre collation", l'heure de goûter
"On va en quelque part" pour "On va quelque part"
"S'éclafouérer" ou "s'équiafouérer" : (intraduisible…) proche de "tomber de manière ridicule" avec la notion d'écrasement à l'atterrissage (un oiseau distrait peut par exemple "s'éclafouérer" sur une vitre, tout comme un piéton sur une plaque de verglas).
Un "banturle" : (intraduisible...) proche de "une personne pas sérieuse" (mais ce mot n'est pas péjoratif) (banturler c'est l'art de perdre son temps en traînant ou papillotant).
"Fédédi !" (de l'occitan fuec de Diu : Feu de Dieu) et "Fidélou" (de l'occitan filh de lop: fils de loup), interjections pour exprimer un étonnement, une surprise, ou pour appuyer la phrase qui va suivre ou qui précède.Religion
[modifier | modifier le code]Architecture
[modifier | modifier le code]Peinture, photographie et littérature
[modifier | modifier le code]Littérature
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En 2008, Laurent Bourdelas a publié le 1er ouvrage de référence consacré à la littérature du Limousin, de l'Antiquité à nos jours: "Du Pays et de l'exil - Un Abécédaire de la littérature du Limousin", postface de Pierre Bergounioux, Les Ardents Éditeurs. On y retrouve la plupart des écrivains, poètes, dramaturges originaires de la région ou s'y étant installés. Ce livre, salué par Georges-Emmanuel Clancier, est rédigé dans un style alerte et fourmille de renseignements, souvent inédits ou ignorés.
Musique et danse
[modifier | modifier le code]La musique traditionnelle est encore très vivace en Limousin. De nombreux collectages depuis les années 1970 ont permis de restituer et de conserver des airs des joueurs du XXe siècle. Il ne faut cependant pas relier forcément la musique traditionnelle limousine aux costumes folkloriques et aux personnes relativement âgées.
La musique et la danses traditionnelles sont enseignées depuis 1987 au Conservatoire de Limoges.