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Jacques Martin-Sané

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Jacques Martin-Sané
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Fonctions
Préfet de la Manche
-
Henri Faugère (d)
Préfet du Loiret
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jacques Marie Édouard Martin-SanéVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Père
Roger Martin-Sané (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Marie-Annie Martin-Sané (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Partis politiques
Distinctions
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/956, F/1bI/1097)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Jacques Martin-Sané, né le dans le 16e arrondissement de Paris et mort le à Castiglione della Pescaia en Italie[2], est un avocat, juriste et un haut fonctionnaire français, collaborateur sous l'occupation de la France par l'Allemagne, préfet du Loiret, puis préfet de la Manche.

À la Libération, suspendu de ses fonctions de préfet du département de la Manche, il est révoqué de la préfectorale le , mesure qui sera annulée par le Conseil d'État pour vice de forme le 11 janvier 1950. Il est alors retraité d'office.

Il est notamment connu pour avoir été le défenseur d'Abel Bonnard lors de son procès pour intelligence avec l'ennemi, tenu en 1950, ou encore de Pierre Sidos.

Né en 1907, Jacques Martin-Sané est le fils de Marie Roger Matin-Sané[3] (1880-1952), fondé de pouvoirs d'agent de change, et d'Annie Davaux.

Il a comme ascendant le baron Jacques-Noël Sané (1740-1831), directeur de l'inspection du génie maritime. Le nom de Sané a été relevé vers 1895 par le colonel Jules Édouard Martin[4] par le Conseil d'État.

Sa sœur Marie-Annie-Thérèse (1920-1988) est résistante à partir de 1943[5], et est référencée dans les Française Libres [6]. Elle[7] participe à la défense de l'action de son frère pendant l'occupation[8].

Il se marie[9] le 22 janvier 1931 à Saint-Louis-des-Invalides avec Yvonne Huntziger, fille du général Charles Huntziger.

Jacques Martin-Sané suit les cours dans différentes écoles publiques ou privées (dont l'école Lacordaire et le lycée Janson-de-Sailly) avant d'entrer à la faculté de Droit de Paris. Il est titulaire d'une licence en droit et diplômé de l'École libre des sciences politiques.

Parcours politique

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D'abord royaliste, à cette époque, le jeune homme professe les idées de la droite traditionaliste.

Il est secrétaire au sein des phalanges universitaires des Jeunesses patriotes (JP), qu'il contribue à créer en 1927[12],[13] avec Stéphane Pighetti de Rivasso et Pierre-Henri Simon[14]. Il quitte cette fonction en octobre 1928. Bagarreur notoire et adepte du coup de force contre ces adversaires politiques[15], il est l'un des principaux animateurs de la ligue nationaliste et anticommuniste de Pierre Taittinger.

Proche de Roger de Saivre, et d'Henry de Sèze, il est le réprésentant des JP en Mayenne[16]. Il participe à l'hebdomadaire, Le National de Pierre Taittinger.

Il est membre du comité central du Parti populaire français en 1937. Il en démissionne à l'automne 1938 comme Pierre Pucheu, reprochant à Doriot son approbation des accords de Munich et sa perception de fonds occultes en provenance du gouvernement fasciste italien[17].

Seconde Guerre mondiale et régime de Vichy

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Il effectue la campagne 1939-40 dans une division de cavalerie. Il est deux fois cité, à Dunkerque et sur la Loire pour sa conduite lors de la bataille de France. Il obtient la croix de guerre en 1940, puis la Légion d'honneur à titre militaire.

En juin 1940, il est officier d'ordonnance à la Commission allemande d'armistice de Wiesbaden auprès de son beau-père, le général Charles Huntziger. Il est aussi proche de Gabriel Le Roy Ladurie[18]. En septembre 1940, il est attaché au cabinet du ministre de la guerre du Gouvernement de Vichy, le général Charles Huntziger, où il reste deux mois.

Préfet en zone occupée

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Partisan de la Révolution nationale et collaborateur, en novembre 1940, il est nommé sous-préfet de Montargis, il est affecté comme directeur du cabinet du préfet Jacques Morane dans le Loiret (du 30 octobre au 16 novembre 1940), puis préfet délégué[19] à Orléans, (du 14 novembre au 6 décembre 1941).

Il devient préfet du Loiret (du 6 décembre 1941 au 3 mars 1943). Le camp de transit de Beaune-la-Rolande[20], le Camp d'internement de Pithiviers et de Jargeau étaient sous la double responsabilité de la préfecture du Loiret et de l'autorité allemande.

Alors que Martin-Sané est préfet du Loiret, 2 773 Juifs ont quitté Beaune-la-Rolande les 28 juin, 5 et 7 août, 23 septembre 1942, soit directement pour le camp d'Auschwitz, en Pologne, soit pour celui de Drancy, au nord-est de Paris.

Le a eu lieu la déportation en masse des enfants, en très grande majorité français, dont les parents avaient déjà été déportés (voir la Rafle du Vélodrome d'Hiver). Environ 1 500 enfants du camp de transit de Beaune-la-Rolande font partie du convoi no 20 qui les achemina à Drancy dans des conditions épouvantables. Six convois partirent de Pithiviers les 25 juin, 17 juillet (6e convoi), 31 juillet, 3 août et , transportant 6 079 Juifs vers Auschwitz pour y être assassinés.

Selon sa sœur, il est relevé de ses fonctions par Pierre Laval pour refus d'application des directives du Service du travail obligatoire[8].

Il est nommé ensuite régisseur de l'octroi de Paris (du 29 avril au 16 juin 1943). Il devient chargé de mission à la disposition du service interministériel de protection contre les événements de guerre le 2 novembre 1943. À ce titre, il est à Caen et à Lisieux le 7 juin 1944.

Rentré à Paris, il devient préfet de la Manche du 26 juin 1944 au 2 août 1944. Il est désigné pour assurer la direction des secours dans la partie ouest de la Normandie. Il est arrivé le 28 juin à Baudre[21]. À partir du 11 juillet, deux préfets cohabitent : celui du gouvernement de Vichy et celui du Gouvernement provisoire de la République française, Édouard Lebas.

Il installe à Alençon auprès de Jean Leguay un groupe de secours et regroupe les administrations et services autour de la préfecture réinstallée au manoir de Lengronne où il doit déplacer ses services à Lengronne, puis au Teilleul.

Il est arrêté le 9 septembre 1944. Il est révoqué le 28 avril 1945. Il obtient une relaxe pure et simple par la cour de justice et la chambre civique de Maine-et-Loire, le 20 février 1948. Sa révocation est annulée par le Conseil d'État pour vice de forme le 11 janvier 1950, et il est retraité d'office. Il est avocat au barreau de Chartres en 1951.

Il est récipiendaire de l'ordre de la Francisque (no 361).

Après la Libération, Martin-Sané, fidèle au maréchal Pétain, est avocat, et participe à la défense d'Abel Bonnard en 1950, d'Henri Capron[22], d'Hermann-Bernhard Ramcke en 1951, d'Ella Amerzin-Meyer, des membres de la « Gestapo de la rue de la Pompe » dont le siège était au no 180[23] en 1952, André Geoffroy[24], Herbert Schaad en 1951, Pierre Sidos en 1963 et Hélie de Saint Marc[25] pour le putsch des généraux.

Il est inhumé au cimetière de Passy à Paris[26] avec son beau-père[27].

Bibliographie

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  • René Bargeton, Dictionnaire biographique des Préfets : -, Archives nationales ; 1994 - Paris, Imprimerie nationale, p. 347.

Notes et références

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  1. « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_1325 »
  2. Archives en ligne de Paris, 16e arrondissement, année 1907, acte de naissance no 1389, cote 16N 98_B, vue 29/31, avec mentions marginales de mariage et de décès
  3. Il est né le 16 mai 1880 à Laval, décédé le 2 octobre 1952 à Saint-Jean-sur-Mayenne, Château de la Girardière. Il est chevalier de la Légion d'Honneur en 1919 pour ses qualités d'officier pendant la Première Guerre mondiale.
  4. Ce dernier était marié avec l'arrière-arrière-petite-fille de Jacques-Noël Sané.
  5. Elle fait partie du réseau Manipule. Devenue chef de poste en Mayenne , où sa famille possède une propriété, elle a constitué un petit groupe de résistance autour de Saint-Jean-sur-Mayenne. On trouve à ses côtés l'abbé Édouard Mérienne, curé de Saint-Jean-sur-Mayenne, Daniel Blanchard, commis des PTT, et Jean Houdin. Chaque semaine, elle fait un rapport remonté par son père à Paris sur la situation en Mayenne.
  6. [1]
  7. Elle termine sa carrière professionnelle comme ministre plénipotentiaire au Ministère des Affaires étrangères.
  8. a et b [2]
  9. Les témoins étaient, pour la mariée : l'intendant général Chayrou, commandeur de la Légion d'honneur, et M. Louis Nicol, directeur général des Chargeurs Réunis, officier de la Légion d'honneur ; pour le marié : M. Maurice Picot, chevalier de la Légion d'honneur, et M. Taittinger, député de Paris, chevalier de la Légion d'honneur. Le service d'honneur était assuré par Mlles Martin-Sané, Monique Renouard, Savignac, Odette et Édith Nicol et Doucet-Martialis, accompagnées par MM. Patrice Malmanche, Jacques Huntziger, Darrasse, A. Perret, J. de Vaubernier et R. Bachelier.
  10. Chevalier de la Légion d'honneur.
  11. [3]
  12. Le Didac'doc, n° 44, décembre 2013, Archives départementales de la Manche.
  13. A. Chebel d'Appollonia, L'Extrême-droite en France, éd. Complexe, 1996.
  14. [4]
  15. Devant la Sorbonne, deux étudiants, MM. Favreau et Rubief, étaient assaillis par une trentaine de militants d'extrême-droite. Deux adhérents de la Ligue d'action universitaire républicaine et socialiste, MM. Manc et Kokorinoski, vinrent au secours de leurs camarades. Il y eut une assez vive bagarre qui se termina par l'intervention de la police et l'arrestation de MM. de Saivre et Martin-Sané, de la Ligue des Jeunesses Patriotes. L’Écho d’Alger, 22 janvier 1928.
  16. Il porte la contradiction à Lucien Roland dans une réunion de la SFIO à Château-Gontier en 1928 in La Gazette de Château-Gontier, 7 octobre 1928. Une réunion des JP a lieu à Château-Gontier en 1930 in La Gazette de Château-Gontier, 12 octobre 1930. Marius Lepage est en compagnie de Raphaël Moreau pour y apporter contradiction.
  17. Victor Barthélemy, Du communisme au fascisme, Albin Michel, p. 141, et Claude Popelin, Arènes politiques, Fayard, 1974, p. 127.
  18. De Munich à Vichy: l'assassinat de la Troisième République, 1938-1940. Armand Colin, 2008.
  19. [5]
  20. [6]
  21. La préfecture y est installée à la suite de la destruction de Saint-Lô. (Bataille de Saint-Lô).
  22. Lieutenant de Pierre Loutrel.
  23. Marie-Josèphe Bonnet, Tortionnaires, truands et collabos : La bande de la rue de la Pompe - 1944, Rennes, Éditions Ouest-France, , 189 p. (ISBN 978-2-7373-6042-8)
  24. Membre du Parti national breton.
  25. [7]
  26. Guy de La Prade, Le Cimetière de Passy et ses sépultures célèbres, p. 87, Éd. Editions des Écrivains, 1998 (ISBN 2912134250).
  27. [8]
  28. [9]

Liens externes

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