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Władysław Strzemiński

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Władysław Strzemiński
Władysław Strzemiński en 1932.
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 59 ans)
ŁódźVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière catholique de la rue Ogrodowa à Lodz (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
Nationalités
Activités
Formation
École d'ingénieurs Nikolaïev (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfant
Nika Strzemińska (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Vue de la sépulture.

Władysław Strzemiński, né le à Minsk (alors dans l'Empire russe, actuellement en Biélorussie), mort le à Łódź, est un peintre et théoricien de l'art polonais.

Pionnier de l'avant-garde constructiviste des années 1920-1930, il théorisa l'unisme. Sa pratique d'artiste évolua considérablement jusqu'à la fin des années 1940.

Œuvre et biographie

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Vie de Władysław Strzemiński

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En 1914, il achève ses études à l'École d'ingénieurs du génie militaire.

Au cours de la Première Guerre mondiale, en 1916, alors qu'il sert comme officier du corps d'ingénieurs, il est très grièvement blessé et amputé d'un bras et d'une jambe[1].

Pendant la révolution d'Octobre, en 1918, il assiste aux cours des premiers Ateliers libres d'art d'État (SVOMAS) à Moscou, et prend contact avec Kasimir Malevitch et Vladimir Tatline. Il fait la connaissance de Katarzyna Kobro[2]. En 1919, il commence à travailler au Département des Beaux-Arts (IZO) du Commissariat de l'Éducation Populaire à Minsk. Il devient membre du Conseil d'administration de Moscou pour l'art et l'industrie artistique. En 1919-1920, il travaille avec le Département de l'Éducation du Gouvernement à Smolensk où, avec Katarzyna Kobro, il dirige un atelier artistique (IZO-studio[3]) qui produit, entre autres, des affiches de propagande[4]. Il collabore à la même époque avec Malevitch et le groupe UNOVIS (« L'affirmation du nouveau en art ») de Vitebsk. Strzemiński présente ses travaux constructivistes dans des expositions à Moscou, Riazan et Vitebsk. Katarzyna Kobro et Władysław Strzemiński se sont mariés, d'ailleurs, précisément en 1920.

Dans le contexte de la guerre soviéto-polonaise ( - ), en 1921 Strzemiński s'installe à Vilnius[1] et commence à enseigner l'illustration, d'abord dans le cadre des Séminaires de Diplômés Militaires de Lukasinski et plus tard à l'école intermédiaire à Vileïka (Biélorussie). Il épouse Katarzyna Kobro en 1922[5]. En 1922-23 et 1925-26, il travaille avec le périodique Zwrotnica (« Le Lien », 1922-27, associé à un mouvement littéraire d'avant-garde), publiant entre autres articles son Notatki o sztuce rosyjskiej (Notes sur l'art russe - 1922, no 3, 1923, no 4). En 1923, il travaille avec Vytautas Kairiūkštis dans l'organisation de l'exposition de l'art nouveau à Vilnius, qui est en fait le point de départ pour le constructivisme polonais[6]. En 1924 il est le co-organisateur du groupe Block (Bloc) , qui réunit l'avant-garde constructiviste polonaise. Il tente d'organiser l'installation de Malevitch en Pologne, qui n'aboutit pas[7]. En 1926 il collabore avec le groupe d'architectes et de peintres Praesens (1926-1930)[8], et rédige avec Szymon Syrkus « Le présent dans l'architecture et la peinture ».

Entre 1924 et 1926, il enseigne le dessin à Szczekociny et prend un emploi en tant que professeur d'école intermédiaire à Brzeziny. En 1927 il donne des cours au Collège du Commerce et d'Industrie de Koluszki. Il suit sa propre méthode, thématique, qui se rapproche des méthodes du Bauhaus. Ses écrits de 1928 et 1932 nous[Qui ?] (les lecteurs) éclairent sur ses conceptions pédagogiques[9].

Il publie aussi « Unizm w malarstwie » (L'unisme en peinture) (1928) et dans les années qui suivent plusieurs autres textes où il précise ses idées sur le plan théorique, dont « Obliczanie rytmu czasoprzestrzennego » (Composition de l'étendue. Évaluation du rythme de l'espace-temps) (1930) avec sa femme, Katarzyna Kobro[10].

Salle néoplastique, conçue en 1946 par Strzemiński. Muzeum Sztuki, site MS1, Łódź.
à g. Composition architectonique 5b, 1928,
et Composition architectonique 14d, 1929 de W. Strzemiński.

En 1929, avec Katarzyna Kobro et Henryk Stazewski, et les poètes Jan Brzękowski et Julian Przyboś ils créent le groupe a.r. (en polonais : artyści rewolucyjni, awangarda rzeczywista ; l'avant-garde réelle – les artistes révolutionnaires)[7] . Katarzyna Kobro est aussi membre du groupe international Abstraction-Création[2] fondé à Paris en 1931. Dans les années 29-31 le groupe a.r. constitue, grâce à des amitiés et en pratiquant des échanges entre artistes, la Collection Internationale d'Art Moderne qui est transmise au Musée Municipal d'Histoire de l'Art de Łódź. Les musées de la ville réorganisent alors profondément leurs collections, et fondent en 1930 le Muzeum Sztuki, dont le cœur est constitué par cette exceptionnelle collection d'art abstrait contemporain. Présentée au public en 1931, elle est la seconde collection muséographique internationale d'art moderne en Europe[10]. Les artistes continuent de l'enrichir jusqu'en 1938. Elle est et reste d'autant plus exceptionnelle qu'elle résulte de choix d'artistes.

En 1931, Strzemiński vit donc à Łódź où il s'active dans l'Union des artistes plasticiens polonais (ZPAP). Il enseigne la typographie dans une école technique[5]. En 1932, il reçoit le prix de la ville de Łódź. En 1945, il devient maître de conférences à l'École nationale supérieure des arts plastiques de Łódź dont il est l'un des fondateurs. La même année, il lègue sa collection au Muzeum Sztuki de Łódź. W. Strzemiński et K. Kobro vivent à Łódź pendant toute l'Occupation allemande dans des conditions très difficiles — les sculptures de Katarzyna, restées dans l'atelier, ont presque toutes été détruites, considérées comme « art dégénéré » par les nazis[2].

En 1946 il dessine la salle néoplasique du Muzeum Sztuki. En 1947-48 il fait réaliser par un atelier de menuiserie du musée de Łódź tout un ensemble de mobilier de formes et de couleurs néoplastiques. On trouve ainsi, dans la salle néoplasique, du mobilier qui rappelle ce type de production réalisé dans le cadre de De Stijl. La situation se retourne très vite ensuite avec la établissement de la République populaire en Pologne en 1946, avec la brutale répression qui se déroule sur ordre de Staline, surtout après 1947, et qui touche des Polonais de tous ordres, jusqu'aux cadres du Parti ouvrier polonais, comme Władysław Gomułka, arrêté en 1951.

La tombe de Strzemiński.

En 1950, Władysław Strzemiński est licencié de l'École nationale supérieure des arts plastiques de Łódź (PWSSP) sur l'ordre du ministère de la Culture. On lui reproche de ne pas respecter la doctrine du réalisme-socialiste.

Il meurt dans la misère fin , avant le dégel politique qui suit la mort de Staline. Il est enterré au Cimetière ancien de Łódź (pl).

Catégories d'œuvres. Chronologie / images de l'Internet

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Ces catégories sont reprises du catalogue du centenaire de sa naissance[11]. Quelques illustrations sont accessibles.

Théorie et pratique artistique

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Outils et produits de l'industrie, 1919-1920.

Il commence par des expériences avec des matériaux nouveaux dans l'esprit de Tatline (contre-relief, 1919, outils et produits industriels[12]) et sur la dynamique des formes non-objectives (la « non-objectivité » se veut un concept plus précis que l'« abstraction »). La seule toile proche du suprématisme, qu'on lui connaisse, est le Projet de la gare de Gdynia, de 1923[13]. Mais dans le catalogue de l'exposition « Art nouveau » à Vilnius en 1923, il écrit : « Je définis l'art comme la création de l'unité des formes organiques, parallèles par leur caractère organique à la nature » et souligne « l'unité des formes avec la surface du tableau »[14].

Il publie « Unizm w malarstwie » (L'unisme en peinture) (1928) « Kompozycja przestrzeni ». « Obliczanie rytmu czasoprzestrzennego » (Composition de l'étendue. Évaluation du rythme de l'espace-temps) (1930). « Il y formule le principe de l'homogénéité structurelle de l'œuvre d'art et de sa désymbolisation. Il souligne l'importance de l'œuvre et un ordre social universel : l'utopie de Strzemiński est fondée sur la conviction qu'il existe un rythme commun à la perception du monde et aux changements sociaux progressistes »[5].

Dans « Les aspects de la réalité », publiés en 1936, il aborde la question de la transposition de ce qu'il nomme la « nouvelle vision » : « lors d'une activité visuelle en mouvement qui comporte un grand nombre de coups d'œil » [...] « chaque élément formel vu dans la nature agit sur tous les autres et les transforme. Le mouvement de l'œil [...] s'unit à la forme des éléments vus dans la nature et crée un rythme formel commun »[...]« Il s'agit dans cette nouvelle vision de vaincre l'isolement [des objets] et la différenciation de la forme et de les fondre en un tout optiquement homogène et sans cesse changeant »[15].

Pratique de peintre. À partir de la fin des années 1920, lors de sa pratique de l'Unisme, il tend à traduire cette homogénéité par les méthodes les plus diverses. Certaines de ses toiles se rapprochent d'un certain monochrome, sur le plan coloré, tandis que la matière picturale est fortement sollicitée par d'innombrables motifs répétitifs et d'échelle progressive. Dans une démarche plus classiquement constructiviste il réalise des Compositions architectoniques « où les ensembles de formes résultent d'un principe mathématique »[5]. Son œuvre s'attache, à partir de la fin des années 1930 et ensuite dans l'après guerre « aux différentes perceptions de la nature »[5]. Il intitule cette série d'après guerre « peinture d'images rémanentes » voire « paysage ». Dans ses montages de photographies et dessins À mes amis les juifs, de 1945, qui relatent la déportation et l'extermination des Juifs, il donne à voir les atrocités de la guerre. Il y juxtapose les détails photographiques détourés à ses dessins au trait qui constituent un réseau de lignes continues, faites de courbes et contre-courbes aux inflexions constantes : le contour de toute forme. C'est ce jeu de tracés qu'il emploie aussi dans ses peintures, intégrant des jeux subtils de couleurs et de textures par nappes à des lignes droites qui traversent l'espace de la toile[16].

Postérité

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La plus grande collection de peintures de Władysław Strzemiński se trouve au Muzeum Sztuki (en) à Łódź.

En 1987, son nom est donné à l'École nationale supérieure des arts plastiques de Łódź (PWSSP), aujourd'hui ASP Académie Strzemiński des beaux-arts[17].

Exposition, Centre Pompidou, Paris 24 octobre 2018 - 14 janvier 2019

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C'est l'occasion de rassembler, avec Katarzyna Kobro et Wladyslaw Strzeminski, les artistes polonais les plus proches et le mouvement élargi à ceux des artistes d'avant garde européens qui ont apporté leur soutien à la Sala Neoplastyczna[20].

Film 2016 (France, février 2017: Les Fleurs bleues)

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Notes et références

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  1. a et b Irena Kossowska, 2001.
  2. a b et c Présences polonaises, 1983, p. 238.
  3. Filiale des Ateliers Libres de Vitebsk : Présences polonaises, 1983, p. 238.
  4. L'article de Andrzej Turowski, dans Gérard Durozoi (dir.), Dictionnaire de l'art moderne et contemporain, Hazan, , 676 p. (ISBN 2-85025-266-2), p. 596.
  5. a b c d et e L'article d'Andrzej Turowski précité.
  6. Voir aussi l'article : Constructivisme russe, et la place de Strzemiński dans les articles (Serge Lemoine (dir), 2007, p. 92-99) : « l'internationale constructiviste » et « Typo-photo-graphie »
  7. a et b Présences polonaises, 1983, p. 244.
  8. (en) « Praesens », sur Praesens-Monoscop, (consulté le ).
  9. Traduction publiée dans :Scène Polonaise, 2004, p. 213 et suivantes, 227 et suivantes..
  10. a et b Scène Polonaise, 2004, p. 167.
  11. Jaromir Jedliński, 1994, p. 95-149. Partie : "Illustrations".
  12. L'article d'Andrzej Turowski précité, et Présences polonaises, 1983, p. 213.
  13. Semblable aux « architectones » de Malevitch. Reconstruction reproduite sur : (pl) « Władysław Strzemiński w MS². Udane przewartościowanie (trad.: Władysław Strzemiński au MS². Une réévaluation réussie », sur magazyn.o.pl (Polsky Portal Kultury) (consulté le ).
  14. Citées par Janusz Zagrodzki dans Présences polonaises, 1983, p. 212.
  15. Scène Polonaise, 2004, p. 274.
  16. Dans le film d'A. Wajda, le tableau que Strzemiński peint dans son appartement est au format horizontal : site du Musée Sztuki [1]. Il fait partie du cycle des Images Rémanentes (initié en 1945) et est intitulé Paysage, il date de 1948.
  17. (pl) « Strona główna witryny Akademii Sztuk Pięknych w Łodzi », sur lodz.pl (consulté le ).
  18. Le palais Maurycego Poznańskiego en 1936, devenu Muzeum Sztuki dès 1930.
  19. Cette école d'art tient ses fondements dans l'intense activité des artistes d'avant garde d'avant guerre : Władysław Strzemiński, Stefan Wegner, Katarzyna Kobro, Karol Hiller et Samuel Szczekacz et leur création de cette École nationale supérieure des arts plastiques. Crée en 1945, son orientation pédagogique intégrait alors la voie initiée par le Bauhaus et celle de Kasimir Malevitch. Pendant la période stalinienne nombre de ses départements ont été fermés et elle a dû se mettre au service de l'industrie textile. La sortie de cette situation a été longue afin de retrouver les orientations initiales de l'école. Elle a pris le nom de Strzeminski en 1988, en reconnaissance du rôle central de l'artiste. La première tranche des nouveaux bâtiments a été créée en 1976. : (en) « Strzemiński Academy of Art Łódź : A historical outline », sur ASP Łódź (consulté le ).
  20. Une avant-garde polonaise : Katarzyna Kobro et Wladyslaw Strzeminski : page du Centre Pompidou.

Bibliographie et références de l'Internet

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  • (en) Jaromir Jedliński (et al.), Władysław Strzemiński : 1893-1952 : On the 100th anniversary of his birth, Lódź, Muzeum Sztuki, , 277 p.
  • (en) Irena Kossowska, « Władysław Strzemiński », sur culture.pl, (consulté le ).
  • Serge Lemoine (dir.), L'art moderne et contemporain : peinture, sculpture, photographie, graphisme, nouveaux médias, Paris, Larousse, , 312 p., 23 cm. (ISBN 978-2-03-583945-9), p. 70, 96, 97, 98, 130
  • (de) Achim Sommer, Volker Adolphs et Städtisches Kunstmuseum Bonn, Wladyslaw Strzeminski 1893-1952 [Ausstellung], Kunstmuseum Bonn, , 180 p. (ISBN 3-929790-05-X et 3-87909-382-2)
  • W. Strzeminski et K. Kobro, L'Espace uniste : Ecrits du constructivisme polonais (textes choisis, traduits et présentés par Antoine Baudin et Pierre-Maxime Jedryka), l'Âge d'homme (Lausanne) et Centre de diffusion de l'édition (Paris), , 214 p.
  • Andrzej Turowski, Anda Rottenberg et Aneta Szylak (trad. de l'anglais), Le XXe siècle dans l'art polonais, Paris, Aica press, , 255 p. (ISBN 2-9506768-4-7)
  • Olivier Vargin, Regards sur l'art polonais de 1945 à 2005, Paris, L'Harmattan, , 250 p. (ISBN 978-2-296-06138-5)
  • Germain Viatte (commissaire) et Ryszard Stanislawski (commissaire) (trad. du polonais), Présences polonaises : l'art vivant autour du Musée de Lódź, Paris, Centre Georges-Pompidou, , 335 p. (ISBN 2-85850-194-7)
  • Stanislaw Ignacy Witkiewicz, Wladyslaw Strzeminski, Katarzyna Kobro, Henryk Stazewski, Tadeusz Kantor, Magdalena Abakanowicz, Roman Opalka, Krzysztof Wodiczko, édition établie par Elsa Marie-Saint Germain et Jeannette Zwingenberger (préf. Guy Amsellem), Scène Polonaise, Bruxelles, Alternatives théâtrales, coll. « Ecrits d'artistes », , 732 p., 21 cm (ISBN 2-84056-161-1)
  • Piet Mondrian, Max Bill, Wladyslaw Strzeminski : L'unisme En Peinture, Jean-Claude Lebensztejn, Yves-Alain Bois, Guy Brett, Raymonde Hébraud-Carasco et Henri Matisse, « Macula 1 », Macula, no 1,‎ (ISSN 0397-5770)

Liens externes

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Exposition 2018-19

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