Mémé Nénette
Les années glissent sur moi, comme une savonnette sous les dessous de bras.
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intéressant a voir !
Par Anonyme, le 18.05.2024
oui sui attend pour une cougarhttp://1 2345.centerblo g.net
Par miah, le 02.06.2013
est-ce que quelqu'un pourrait m'aider à retrouvé une copine d'enfance qui habitait st pourcain : elle s'appell
Par Rose, le 23.05.2012
coucou cool ,
je repasserais bisou nadége.....bi sou?
Par lacanope, le 21.05.2012
où es-tu mémé ?http://http:/ /manyrimoir.ce nterblog.net
Par manyrimoir, le 03.10.2011
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Date de création : 08.06.2009
Dernière mise à jour :
21.06.2011
82 articles
Stupeur, émoi et tremblements. C'est ce qui s'est passé dernièrement à Saint-Pourçain-Sur-Sioule, un évènement qui vous chamboule.
Un fait-divers! Un drame familial, disait la Montagne, le journal local.
Au bout de ma rue, en face du PMU, pas loin de chez la mère Lemaire! Celle qui est pourtant au courant de tout, qui flaire tout ce qui ce qui va se passer avant vous. Eh bien pas loin de chez la Lemaire, à deux maisons derrière, le couple de kiné, qui depuis trois mois s'était installé, fut retrouvé à l'état de macchabée avancé, en plein milieu de leur entrée.
Alors, il y a eu une enquête, c'était vraiment chiant, ça n'avançait pas, pas de nouveaux élèments, rien à se mettre sous la dent. Heureusement qu'il y avait Marinette, mon aide-ménagère, qui, bien que simplette, faisait un excellent téléphone arabe des vieilles commères et des vieilles chouettes.
D'ailleurs, en parlant d'Arabes, elles furent bien ennuyées de ne pas pouvoir les soupçonner. Evidemment, ils sont parqués derrière la gare. Pas la nouvelle, l'ancienne. C'est là qu'on leur a construit leurs HLM. Il faut du temps pour venir de là-bas jusqu'ici, et il faut vraiment le vouloir. Qu'est-ce qu'ils viendraient foutre ici? Il n'y a pas de pschitt ou d'ecstasy et il n'y a rien à voir. En plus, il n'y avait plus de bus à l'heure où ça s'est passé. Ce ne sont donc pas les arabes qui les ont tués, c'est prouvé, c'est réglé.
Alors bon, tout ça, ça va bien le jour où on découvre les corps. Mais la nuit d'après, quand tu es une personne âgée qui habite dans cette rue, qui vit toute seule chez elle dans une vieille baraque qui craque, tu ne fermes pas l'oeil de la nuit et tu bondis au moindre bruit. Même avec une bouteille entière de Porto pour t'endormir: Tintin! Tu peux compter les moutons jusqu'au petit matin.
Ensuite, cette histoire s'est tassée. C'est qu'il se passe plein d'autres choses dans mon quartier. La police a découvert ce qui s'est réellement passé, mais ça, c'est un autre jour que je vous le raconterai, en fait ce n'est pas du tout de ça dont je voulais vous parler, c'est de ce qui s'est passé après...
La maison fut vendue et de nouveaux voisins sont venus. Un couple de jeunes retraités de Clermont-Ferrand qui veut vieillir de manière champêtre, certainement. Et c'est là que ma vie a basculé une nouvelle fois. La femme, que sans le faire exprès, j'ai observée du salon, m'a tout de suite fait une mauvaise impression. Mais alors, quand j'ai vu Norbert sortir de sa Citroën, j'ai ressenti comme un éclair depuis l'aine jusqu'au sphincter. La soixante-cinquaine à peine! J'avais l'impression d'entendre une musique comme qui dirait érotique quand il se baissait pour ramasser son journal devant son entrée principale. Il est le genre de petit coquin dont on voit un morceau de cul quand il se baisse, ce qui provoque en moi des fantasmes incongrus et des envies pécheresses.
Et alors, c'est tout naturel de se prendre un doigt quand on s'appelle Fillon. Il croit quoi celui-là? Qu'il peut nous dire n'importe quoi et qu'on reste là en croisant les bras? Je ne fais pas de politique, attention! Je n'ai rien contre monsieur Fillon. Non, ce n'est pas ce que je veux dire. Il se trouve simplement que, de leurs problèmes, je m'en bats les deux mammelles. Ils sont tous les mêmes: Des voleurs, des pourris, des mères-maquerelles! ça, c'est la vérité, il n'y a pas à discuter.
Je n'aime pas cette habitude qu'ont les politiciens à se parler poliment. Franchement, on aimerait bien un petit "Je t'emmerde" de temps en temps. Vous n'avez pas regardé, à la tévé, le débat qu'ils ont fait il y a quelques années? Après on viendra me dire que certains s'ennuient devant Amour Gloire et Beauté! On se moque de vous! De nous! De moi! La tévé nous programme toujours n'importe quoi! Un duel, qu'ils disaient... Un duel Sarkozy-Royal! Moi, je dis que c'était une émission qui ne valait pas deux balles. A peine commençait-il à y avoir de l'action que l'un dit à l'autre avec un air faux-jeton: "Vous vous énervez comme cela? Vous n'avez pas de sang froid et vous voulez être chef de l'état?" Si, il a dit ça! Ou un truc dans ce gout là. Et l'autre de répondre: "Mais si! Je suis calme! Je suis calme! Je suis calme!" Dis-donc, ça suffit, on n'est pas a Cannes, tu n'es pas là pour gagner la palme!
On a dû se taper toute l'émission pour se rendre compte qu'on s'en foutait pour de bon. Que disaient les gens, le lendemain matin? Je n'aime pas Sarkozy, il est trop petit et je n'aime pas Ségolène Royal, parce qu'elle s'habille mal. Et tout ça pour ça! Une soirée perdue pour rien, alors qu'ils auraient pu nous mettre Patrick Sébastien!
Bien sûr, mon aide-ménagère m'a dit que j'exagère. Que si je sais que je ne vais pas aimer, je n'ai qu'à pas regarder. Que je n'avais qu'à changer de chaîne ou bien de voter pour Jean-Marie Le Pen.
D'ailleurs, elle aussi, elle m'insupporte. Elle n'est pas venue aujourd'hui, me laissant pour morte! Elle m'a téléphoné: "Je suis malade à crever." Je t'en foutrais! Du coup, on ne m'a rien apporté, je n'ai pas pu boire ma bouteille de Suze de la journée. Résultat: Je suis toute énervée! Et quand je suis comme ça, c'est à tout le monde que je veux faire de gros doigts.
Parce que je vivais depuis belle lurette dans un quartier de vieilles chouettes, j'avais très souvent l'occasion d'être dérangée pour pas un rond. Il faut croire qu'en vieillissant, on se fait chier royalement. Mes salopes de voisines passaient leurs journées hors de leurs maisons pour mendier comme des magrhébines, une occasion de discussion.
"Qu'est-ce qu'on a comme beau temps, aujourd'hui, hein? De toute façon, il fera beau tout le mois de juin, puisqu'il a fait beau à la Saint Firmin."
Elles n'hésitaient pas non plus à raconter leur vie en mêlant à la météo, leurs propres tragédies. "Moi, je m'en souviens, une fois en juin, on a eu de la grêle. Je m'en souviens, c'était la nuit où mon mari a fait son attaque mortelle."
Et qu'est-ce que j'en ai à foutre de leurs histoires à la con? Rien, mais les discussions, ça s'aggrippe à toi comme des morpions. Et que leurs petits-fils a un problème au zizi! Et que leur brue est la dernière des truies! Passons sur les idées sur la jeunesse droguée ou encore qu'il ne faut pas marier les pédés. Tout! Elles avaient un avis sur tout ces connasses! Me forçant à m'enfermer pour éviter leurs racontars de pétasses.
Mais depuis... Mais depuis, on a inventé la fête des voisins! La foire à l'ennui pour les salopes de ton coin. Soit je restais chez moi et je passais pour la gueule de con dans le quartier, soit je me faisais chier à écouter leurs débilités.
Et bien moi, mes voisins, je leur pisse à la raie. Il n'y a même pas de Suze à leur fête de quartier! Je restais enfermée et je n'en avais rien à faire de leurs jugements, comme elles, durant la guerre, quand elles se faisaient troncher allègrement par les allemands.
Je restais tranquillement chez moi, en me faisant des cocktails Suze-Porto-Vodka. Je me disais:"Qu'elles restent faire la fête devant chez Mémé Nénette, moi, je les emmerde, et je dis, tout de bon, que la fête des voisins est une fête à la con!
Les fêtes de fin d'année, pour moi, c'était la bonne occasion de se gaver comme une oie. Dans ma bonne ville de Saint-Pourçain-sur-Sioule, on te file un panier repas et de quoi te rendre saoule. Il n'était pas fou le maire, il savait comment nous plaire, il savait qu'il fallait flatter l'électorat âgé, car il était en majorité. Même que quand on le croisait à la messe, on pouvait à loisir lui pelotter les fesses. Ah, il avait un de ces p'tits cul, le maire! Quand tu lui tripottais les fesses, tu avais l'impression de palper des balles anti-stress. Enfin soit, je m'égare. Je venais vous parler de mes cuites du 25 décembre au soir.
A chaque fois que Noël se préparait, les gens étaient aux petits soins dans le quartier. Ils avaient toujours une petite attention pour moi, ils me filaient du foie gras ou une bonne bouteille de Calva. C'était le seul moment de l'année où je pouvais les encadrer. Je picolais comme boivent les soiffards, et dans mon ivresse, je les traitais de gros bâtards. Ils avaient tous de gentilles attentions pour ma personne, c'était plaisant, mais cela prouvait qu'on me prenait pour une conne.
Mes voisins d'en face, un petit couple bien rangé, me disait: "Passez de bonnes fêtes de fin d'années..." sur un ton désespéré de bienséance, comme s'ils me disaient: "Sincères condoléances". Marinette, mon aide-ménagère, me dévisageait d'un drôle d'air, les yeux embués de malheur comme quand elle regarde Kramer contre Kramer ou la Liste de Schindler. Elle se disait: "La pauvre, elle va passer les fêtes toute seule." Et moi, je me disais: "je préfère les passer seule qu'avec ta sale gueule." Dès qu'elle partait, je fermais les rideaux et les volets, pour mieux jouer le veuve éplorée.
Et là, je dégainais mon porto, je prenais une cuite dont je ne me réveillais pas de si tôt. Dans mon magnétoscope, j'enfilais une vielle cassette de Joe Dassin et je me vautrais dans le canapé, parmi les coussins. A peine commençait-il à chanter que je sentais que mes gaines s'inondaient. Mais, après, c'est mon intimité...
Je faisais la même chose à nouvel an, mais c'était Tino Rossi qui m'accompagnait jusqu'au bout de la nuit, ou encore Michel Sardou pour m'exciter un coup. Comme je buvais de la suze pour tout digérer, je savais que le lendemain matin, il était difficile de se lever. Alors, pour fêter la nouvelle année, je sortais enflammer une voiture du quartier. Ainsi, dans mon lit, je me laissais bercer par les sirènes des voitures des policiers. Ils venaient embarquer les jeunes du quartier qui étaient soupçonnés. Cela me permettait de dormir en paix toute la matinée, sans entendre les pétarades incessantes de leur motos qui ne faisaient que m'emmerder.
Le lendemain, elle pouvait toujours faire des manières, l'aide-ménagère, avec mes faibles revenus, tes étrennes, ma Marinette, tu pouvais te les foutre au cul.
Marcel était ce qu’on appelait un gros porc, et depuis le mariage, c’était pire encore. Ce que je trouvais joli dans son jeune âge, c’était cette pilosité sur son visage. Moi, les barbus, ça m’a toujours séduite. Le poil fait naître en moi d’intimes fuites. Mais quand le lendemain de votre nuit de noces, dès le réveil, vous sentez une odeur atroce, et qu’en y regardant de plus près, vous voyez… Un peu de coquille Saint-Jacques de l’entrée qui, dans la touffe de poil, écrasée, prenait le temps de se décomposer, je peux vous dire que vous comprenez assez tôt, que vous n’avez pas vraiment tiré le gros lot. (Je dis ça au sens figuré, évidemment, car question “gros lot”, il s’imposait largement.)
Et quand au marché, tous les mardis, on allait, il lorgnait les petits culs qui déambulaient. “C’est bien joli, la mode des jupes Vichy!” Disait-il d’un air pervers qui humilie. “Ah! Crénom, cette sale petite pucelle, je te la ferais bondir comme une sauterelle.”
Quand, à table en mangeant, il rôtait bruyamment, il n’omettait jamais de me montrer ses dents. Ses dents qui étaient déchaussées et cariées, par les mouches à merde, étaient très enviées. Et quand nous regardions: “Amour, Gloire et Beauté”, c’est là qu’il trouvait approprié de péter. Et à chaque fois qu’on regardait “Dynasty”, il passait son temps à se gratter le zizi. J’ose à peine expliquer que quand “Dallas” passait, après s’être curé le nez, il avalait. Puis, au lieu de dire:”faisons l’amour, mon Poussin.” Il disait: “Popol va se vidanger un brin.”
Non, non! Marcel n’était pas le Prince Charmant… Non, mais au moins, il ne vécut pas longtemps.
"Alors, ça t'a plu ta crémation?"
Celui-là, même mort, il restait con. Mais qui pouvait dire une telle connerie? Le gros Marcel qui m'attendait au Paradis. "Surprise!" A-t-il crié quand j'ai ouvert les yeux. Moi, jamais je n'aurais pensé que dans les cieux, on pouvait rencontrer de vieux vicieux.
"Tu vois ça, ma Jeanette? L'acceuil en tête à tête. Tu vois, il n'a pas changé ton Marcel, car même mort, il accueille sa belle!"
J'espèrais me réveiller tôt ou tard, que ma mort n'était en fait qu'un cauchemar, mais je peux vous dire que vous pouvez toujours courir: La vie, c'est pourri, et la mort, aussi.
Mais merde, j'ai été sympa toute ma vie! Pourquoi? Pourquoi le gros Marcel au Paradis? Je me suis suffisamment sacrifiée quand je l'ai épousé! Tous les samedis soirs, après Patrick Sébastien, je passais à la casserole et je ne disais rien! C'était comme ça, c'était mon travail. Je devais crier jusqu'à ce qu'il baille. Quand, enfin, il ronflait, le week-end commençait! Le dimanche midi, je me la coulais douce, je ne cuisinais pas, je me tournais les pouces. C'était le jour du marché, je pouvais acheter un plat tout cuisiné, et lui servir comme ça, tout prêt. Je le laissais, avec son pastis, devant Télé-Foot, et après un petit porto, moi, je prenais la route...
Sur le chemin pour y aller, toutes les semaines, je croisais... Le regard attendri de mon bel Henry.
"La fin de ta vie a dû être longue sans moi." lança le gros Marcel, ce qui me mit hors de moi. "Nous serons ensemble pour l'éternité, et je serai là, toujours à tes côtés...."
Alors que j'envisageais d'aller trouver Saint-Pierre, pour lui demander de m'envoyer en enfer, derrière un nuage, (non, ce n'était pas un mirage) j'ai reconnu le sourire d'Henry, dont j'ai été amoureuse toute ma vie.
"Qu'est-ce que c'est que ce bordel?" Ai-je hurlé quand j'ai appris la nouvelle. "Moi! Moi! Mémé Nénette! Crever toute seule comme une pauvrette! Non, mais ça va aller, oui? Ils ne l'emporteront pas au Paradis!
Chez moi, pour me coucher, je suis bien obligée de picoler. J'y suis obligée avec tous ces petits connards qui font du bruit tard le soir, qui font des bruits de mobylettes, toute la nuit. Alors si pour deux bouteilles de Porto et deux bouteilles de Suze en apéro, je me retrouve crevée en plein dodo, mais où va-t-on? Où va-t-on mes pauvres amis, c'est la fin des haricots!
Ni une, ni deux, j'ai été transportée, je ne sais pas comment, chez un vieux gros pédé barbu habillé en blanc. Il m'a dit: "Je suis Saint-Pierre..." Ben tiens, c'est ça, et moi, je suis Danièle Gilbert... "Vous êtes décédée, Madame Jeanette de Saint-Pourçain-Sur-Sioule!" Sale morveux! J'ai failli lui foutre un coup de canne dans les couilles. Parce que, quand on meurt... Je ne sais pas si vous savez, mais avec moi, pas de secret... Si le fait de savoir ça, vous ne voulez pas... Ne lisez pas! Mais quand on meurt, on a le droit d'emporter des objets qu'on aime avec soi. Et bien moi, je dis: Merci! Merci! Merci! Parce que j'ai déjà eu beaucoup de mal à m'habituer à mon ordinateur, alors s'ils m'avaient foutu un truc moderne à la Mac-Power-Point-Mon-Cul, vous n'auriez pas encore de nouvelles à cette heure. Et maintenant qu'au Paradis, il y a la wi-fi. Et maintenant que j'ai bien fait chier qui de droit, pour pouvoir vous donner des nouvelles de là-bas, Mémé: la voilà!
Et surtout, je vais surveiller un truc de là où je suis, parce qu'il parait qu'il y a des petits malotrus abrutis qui vont faire un spectacle sur ma vie. Ca va aller oui? S'ils se moquent de moi, je te leur envoie un Poltergeist que ça ne traînera pas!
Tout ça pour dire que ce n'est pas parce qu'on a profité de la vie, qu'on n'a pas sa place au Paradis. Contrairement à ce qu'on dit...
De temps en temps, je vais vous donner des nouvelles de là-haut, mais ce sera aléatoire, car souvent, il n'y a pas de réseau. Mais je peux vous dire, sans mentir, que la vie dans le paranormal, c'est plutôt pas mal!
Que Dieu me donne la force suffisante! J'en implore aux divinités toutes puissantes, à quiconque serait là-haut et déciderait de nos fléaux! Donnez-moi la force tout-terrain d'échapper à ce cruel destin! Qu'avant de sombrer dans une vieillesse handicapée, que je sois suffisamment lucide et courageuse pour me donner une mort respectueuse.
Je ne veux pas connaître la fin salopée de la vieille du lit d'à côté. Je préfère mourir avant que l'aide-soignante me lave le cul, de ses mains dégoutantes.
Ah non, pitié, ça, jamais!
Que jamais on ne m'amène aux chiottes pour pisser. Qu'on ne me torche jamais le cul après en avoir usé. Qu'on ne me soulève pas les seins pour les laver, comme on retourne deux vieux bouts de viande avariée. Je ne veux pas lire dans les yeux de cette petite connasse: "Oh, mon Dieu, les vieilles sont vraiment dégueulasses."
Et ce gouvernement qui est con comme ses pieds! Pour une histoire de retraite, il vient nous emmerder! Il ferait mieux de trouver un moyen pour qu'on profite de la vie au lieu de nous encourager à devenir des débris. Qu'on puisse boire sa petite bouteille de Porto, sans la dégueuler dans le lavabo. Voilà, ce qu'elle devrait chercher la Bachelot! Si la recherche pouvait faire ce geste, ce serait beau!
Mémé Nénette en a marre de sa maison de retraite.
Qu'est-ce qu'on s'emmerde!
En plus, ils m'ont foutu une nouvelle voisine de lit, comme si je n'avais pas assez de soucis. L'autre doit être morte, c'est certain. Ils n'osent pas me le dire par peur du chagrin! Alors que j'en ai rien à faire du tout; elle était aussi chiante qu'une chanson de Michel Sardou. Ils l'ont remplacée en douce comme on remplace un canari crevé pour ne pas faire de la peine aux bambins écervelés.
Ils me prennent vraiment pour une conne!
Ce qui m'emmerde avec la nouvelle, c'est qu'elle regarde "Questions pour un Champion", et moi, ce genre de ritournelle, ça me fait un peu mal au fion.
D'ailleurs, en parlant de ça, il faut bien dire que le problème est là!
Il y a non seulement le bruit... Mais l'odeur! Si ce n'était qu'elle regarde la télé à toute heure... Mais non, il y a aussi qu'elle pu. On croirait que tout son corps n'est qu'un cul! Une odeur corporelle qui fait gerber, qui fait penser à un fion fraîchement brouté.
Il y a des moments où j'ai le cul bordé de nouilles. Elle a disparu, ma voisine de lit, qui me casse les couilles. Ah! Cette vieille maison de retraite, sans elle, ressemble à une salle des fêtes.
"_Alors, on s'ennuie pas sans sa voisine? Me demande l'infirmière qui est conne comme une pine. Elle me parle toujours comme si j'étais une attardée, il ne faudra pas qu'elle s'étonne si elle se prend une raclée.
_Non, j'en ai rien à foutre de cette connasse! qu'elle crève et que grand bien lui fasse!
_Oh, madame Jeanette, n'essayez pas d'être méchante, vous savez que votre copine ne serait pas contente. De toute façon, rien ne sert de râler, on vous le promet, elle va bientôt rentrer."
En fait, ce qui est arrivé à cette vieille débile, c'est qu'elle est en Egypte, pour une croisière sur le Nil. Et cette empotée, grace au Nuage Islandais, il est bien évident qu'elle ne peut pas rentrer! Moi, ça me fait très plaisir, de savoir que cette morue a économisé pour ses loisirs et que, maintenant, elle l'a dans le cul!
Moi je dis: Vive les Islandais, pour leur bon boulot! Vive les portugais, pour leur Porto!