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Date de création : 30.11.2013
Dernière mise à jour :
08.12.2024
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RécitL’annonce de la décision du chef de l’Etat de dissoudre l’Assemblée a mis l’appareil d’Etat en apesanteur. Déboussolés, les élus macronistes oscillent entre colère, inquiétudes et désir de sauver leur place dans cette campagne qui s’annonce difficile.
Un doux soleil caresse la pelouse de Matignon, impeccable. Tous les jours, un robot tondeuse blanc, aveugle et silencieux, la sillonne lentement, dans un mouvement hypnotique. A droite, à gauche. En long, en large. D’un côté, puis de l’autre. En ce jour de vote, dimanche 9 juin, Gabriel Attal et ses proches conseillers se sont repliés dans le pavillon de musique, au fond du jardin, où le premier ministre a installé ses quartiers en arrivant à Matignon, le 9 janvier. Sa « meute » – son directeur de cabinet, Emmanuel Moulin, sa directrice de cabinet adjointe, Fanny Anor, son chef de cabinet, Maxime Cordier, son conseiller affaires réservées, Antoine Lesieur, et son communicant, Louis Jublin – attend les résultats, qui s’annoncent mauvais, en sirotant des sodas ou du vin frais.
En fin d’après-midi, le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, appelle son ami Emmanuel Moulin pour lui faire part de la décision prise par le président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale. L’ex-patron du Trésor en informe aussitôt le premier ministre. Les deux hommes sont estomaqués. Dans la journée, Emmanuel Macron est encouragé par son entourage à prévenir son chef du gouvernement sans tarder, mais le chef de l’Etat prend son temps. Quand il appelle enfin Gabriel Attal, peu de temps avant la réunion politique qu’il a convoquée à l’Elysée, à 19 h 15, ce dernier le prie de renoncer : « Je vous donne ma démission, utilisez-moi comme fusible. »En vain.
Comme d’autres, le chef du gouvernement tablait plutôt sur une dissolution à la rentrée. Mais pas maintenant, au pire moment, alors que le Rassemblement national (RN), qui s’apprête à remporter une victoire historique, a « le vent dans les voiles », comme il dit, et que le monde entier est attendu à Paris, fin juillet, pour les Jeux olympiques. L’entretien est bref. Gabriel Attal revient vers ses conseillers, blême. Deux d’entre eux se mettent à pleurer. « La belle aventure »s’arrête ici. Ils savent surtout qu’il existe un risque réel de voir le président du RN, Jordan Bardella, s’installer dans cet hôtel de Matignon, pour lequel il avait montré tant de curiosité début janvier, quand le premier ministre l’avait reçu, au même titre que les autres chefs de parti.
« Je ne veux pas mourir à petit feu »Plus tard, dans la nuit, les ministres arrivent à l’Elysée en ordre dispersé pour un conseil exceptionnel, à 22 heures. Dans un salon du rez-de-chaussée, le gouvernement se retrouve au grand complet, dans une ambiance funèbre. La photographe officielle de la présidence, Soazig de la Moissonnière, virevolte autour de la table pour immortaliser en noir et blanc les mines sombres, consternées. « A ce moment-là, tout le monde est en train de basculer dans le monde d’après », raconte un ministre.
Emmanuel Macron prend acte de la claque électorale que les Français viennent d’infliger à la majorité, avant de défendre sa décision, annoncée une heure plus tôt. Ayant remanié en janvier, il s’est privé de cette carte pour juin. L’option, qu’il juge de toute façon « injuste, inefficace, inappropriée », a été écartée. Tout comme celle d’un référendum sur les institutions, défendue par le président du MoDem, François Bayrou. Il semble acquis que le gouvernement tombera à l’automne, sur le budget, poursuit-il. Il faut s’extirper du piège, retrouver la maîtrise du temps. « Nous sommes un corps malade », répétait le président de la République dans les semaines précédentes, assénant : « Je ne veux pas mourir à petit feu. » Devant ses ministres, il insiste : « C’est une décision légitime et politique, au sens noble du terme. » Sûr de pouvoir l’emporter : « Je souhaite bien du courage à la gauche pour s’unir… »
Mis devant le fait accompli, les ministres sont invités à s’exprimer. Gérald Darmanin (intérieur), qui a poussé pour ce scénario, défend ardemment la décision du chef de l’Etat : « C’est une autre élection. Les Français iront voter en pensant : qui pour gouverner ? On peut gagner. » « Au fond, c’est une présidentielle », ajoute Rachida Dati (culture). « C’est exactement ça », acquiesce Macron. Les autres restent cois. Le conseiller spécial du président de la République, Jonathan Guémas, croise les ministres quand ils sortent, sonnés. Le spin doctor tente d’expliquer, rassurer. Quand il rentre chez lui, en taxi, tard dans la nuit, il veut croire que les membres du gouvernement, qui vont devoir faire leurs cartons, ont fini par comprendre qu’il n’y avait pas d’autre solution pour redonner du souffle à ce mandat enkysté. « Il fallait que le président ouvre le jeu », admet un ministre.