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Date de création : 30.11.2013
Dernière mise à jour :
25.11.2024
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Un symbole… dont on attend beaucoup. Ainsi peut-on résumer l’état d’esprit des acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS), qui saluent unanimement la remise en place d’un ministère spécifique à leur secteur, avec à sa tête Marie-Agnès Poussier-Winsback, députée (Horizons, Seine-Maritime) de 57 ans. Dans le gouvernement Attal, l’ESS avait été confiée à Olivia Grégoire, qui avait également la responsabilité des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme. « Les symboles ont leur importance : nous nous réjouissons de l’existence de ce ministère et de la reconnaissance qu’il véhicule, d’autant plus qu’il est logé à Bercy », déclare ainsi Benoît Hamon, ancien candidat socialiste à la présidentielle, aujourd’hui président d’ESS France, une des structures qui représente le secteur.
L’ESS désigne l’ensemble des entreprises qui, sous une diversité de statuts (entreprises à statut commercial, coopératives, mutuelles, associations ou fondations), sont fondées et organisées autour de la solidarité et l’utilité sociale. On compte plus d’un million de structures en France, où elles pèsent plus de 10 % de l’activité, font valoir ses acteurs. « Sur fond de désertification et de recul de la présence physique des services publics dans le pays, elles représentent souvent ‘’le dernier kilomètre de l’intérêt général”, à savoir l’ultime point de contact de certains Français avec des services de petite enfance ou pour le grand âge, sans oublier une épicerie solidaire, une ressourcerie… », poursuit Benoît Hamon.
« Pilier indispensable de la société »Hugues Vidor, président de l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES), syndicat patronal du secteur qui compte 220 000 employeurs, salue aussi ce nouveau ministère. « Ce que nos employeurs attendent, c’est une reconnaissance à la hauteur de leur contribution »,affirme-t-il lundi. À travers les activités du soin, de l’éducation populaire, de la petite enfance, du sport, etc., « l’économie sociale et solidaire est un pilier indispensable de notre société, et les employeurs de l’ESS méritent un soutien fort et concret de l’État. Pas de demi-mesures, pas de coupes »budgétaires, plaide-t-il, mais, au contraire, « un plan ambitieux ».
L’UDES a calculé que sur les dix milliards d’économies budgétaires annoncées par le gouvernement précédent, l’ESS en a subi deux milliards(en additionnant toutes les coupes concernant l’aide à l’accès au logement, le handicap, la dépendance, l’asile et l’intégration, le sport et la jeunesse, le travail et l’emploi… ). Benoît Hamon partage la même inquiétude que l’UDES : « Si de nouvelles économies étaient décidées, cela déclencherait des faillites et un plan social massif dans tout le pays. Il serait inconséquent de fragiliser davantage cette présence sur le territoire, dont les acteurs ont largement contribué àmobiliser contre le Rassemblement national.»
Pour celui qui a fait voter voilà dix ans tout juste la loi ESS, « au-delà des symboles, il faut une programmation budgétaire pluriannuelle pour le secteur. Ce sera le premier test majeur pour le gouvernement dans ce domaine. »