Le Garlaban a son ciré des jours de pluie

Son crâne est cerné de nuages tout gris

Qui avec le tonnerre s’amusent et rient

Cependant aucun ne le perturbe pardi

Oh Garlaban en a vu de toutes les couleurs

Des éclairs menaçants du ciel en fureur

À la grêle battante qui tape sur son cœur

Alors non maintenant encore il n’a pas peur

Se déchaînent ce jour tous les éléments

Sur notre invincible et beau Garlaban

Or tous repartiront vaincus et pantelants

Le voyant goguenard et toujours vaillant

C’est ainsi qu’est notre magnifique mont

Aux attaques des tourmentes il y fait front

Sachant que d’ici ce soir elles abdiqueront

Devant sa force et son âme de gai luron

Oui Garlaban est un roc plus que joyeux

Confirmé par son sourire et ses pétillants yeux

Et si en ce mardi sont guerriers les cieux

Ce soir Ils battront retraite bien honteux

Le Garlaban a son ciré des jours de pluie

Son crâne est cerné de nuages tout gris

Qui avec le tonnerre s’amusent et rient

Cependant aucun ne le perturbe aujourd’hui

Car les dissuaderont sa robustesse et son énergie

Gabrielle

Maître Garlaban a mis son grand chapeau

Car d’épais nuages menaçants gorgés d’eau

Font tout pour mettre son cœur en trémolo

Mais lui le sage les prend pour des rigolos

C’est que rien n’embête Maître Garlaban

Impassible faisant fi de tous les éléments

Son roc n’a que faire de ces garnements

Et digne il regarde la pluie en souriant

D’une petite laine Garlaban s’est sapé

Au cas où les ondées le rafraîchiraient

Par prudence en raison de son âge avancé

Cependant à tous les vents il est habitué

Le Garlaban est face à la Sainte-Victoire

Entre eux deux c’est toute une histoire

Et lorsqu’elle se vêt de sa capeline noire

C’est que le temps la met au désespoir

Voilà donc Garlaban qui s’époumone

Auprès des nuées qui encapuchonnent

Sa voisine ainsi que la jolie Sainte-Baume

Parce que plus fort que le tonnerre il tonne

Maître Garlaban a mis son grand chapeau

Car d’épais nuages menaçants gorgés d’eau

Font tout pour lui mettre le cœur en trémolo

Mais ce sage les prend pour des rigolos

Or désolé de voir sa vallée sous le ciel en chaos

Gabrielle

Madame la pluie un peu se dévergonde

Avec le fou de mars la voilà s’activer

S’alliant aussi avec le tonnerre qui gronde

Elle verse copieusement ses ondées

À la pluie un larron vient à sa rescousse

Un vent de l’est impétueux et coquin

Qui arrache tout en soufflant et pousse

Tout ce qu’il trouve sur son chemin

De la Sainte Victoire au Garlaban

Les grands pins pleurent et ruissèlent

Et la plaine à l’aspect bien grisonnant

Se lamente de cette pluie inhabituelle

Néanmoins la température douceur

Nous prépare au prochain printemps

Juste que la pluie vexée avec rancœur

Se régale à inonder routes et champs

Or devrions-nous cette pluie blâmer

Pour ses drôles d’agissements et la punir

Parce qu’enfin indispensable elle est

Et bien non laissons-là à sa façon agir

Madame la pluie oui se dévergonde

Avec le fou de mars la voilà s’activer

S’alliant aussi avec le tonnerre qui gronde

Elle verse copieusement ses ondées

Alors remercions-la et tant pis si un tantinet elle abonde

Gabrielle

Ah les longues nuitées froides des hivers d’antan

Où l’âtre ne suffisait à chauffer tout un appartement

Et demoiselle Sarah malgré son doux duvet blanc

Recroquevillée dans ses draps grelottait souvent

Et oui c’était ainsi pendant les saisons hivernales

Pas de radiateur juste dans une seule pièce le poêle

Alors les femmes se munissaient d’un grand châle

Et pour mieux dormir la bouillotte était primordiale

Voilà donc Sarah Kay prête à aller faire dodo

Sur sa jolie chevelure tout douillet est son chapeau

Habillée dessus et dessous de linge très chaud

Sans qu’elle n’oublie sa chaufferette avec de l’eau

Et la grande cheminée qui était l’unique chauffage

Loin des chambres elle ne faisait pas partage

De sa chaleur qui manquait aux habitants des villages

Surtout lorsque la froidure et le gel faisaient rage

C’est sûr les temps ont bien changé aujourd’hui

Plus besoin de bouilloire sur le fourneau attiédi

Et si Sarah Kay voyait cette belle évolution pardi

Elle irait sans peine presque dévêtue dans son lit

Juste qu’est plus que romantique notre Sarah Kay

En nous montrant comment les gens s’habillaient

Et se munissaient de bouillotte pour se réchauffer

Par manque de douce température le soir au coucher

Gabrielle

Un drôle de chapeau sur la tête

De la plus élégante des fillettes

Mais lorsque arrive la tempête

Il prend la poudre d’escampette

Hélas le chapeau un peu s’enfuit

Face aux bourrasques ou à la pluie

Alors la petite le retient à tout prix

Par un grand souci de coquetterie

Oui la fille en quête de séduction

Maintient le chapeau un peu poltron

Qui sur son crâne fait des bonds

Devant la moindre des ventilations

Néanmoins la raffinée demoiselle

Par fort vent se doit d’être belle

Elle maîtrise donc son chapeau rebelle

Qui aimerait partir à tire-d’ailes

C’est ainsi que le pauvre chapeau

Qui a peur de la brise ou de l’eau

Est contraint son coeur en trémolo

Par la miss qui fait fi de la météo

Un drôle de chapeau sur la tête

De la plus élégante des fillettes

Mais lorsque arrive la tempête

Il prend la poudre d’escampette

Juste qu’il fait partie de sa jolie toilette

Gabrielle

Je proteste contre le soleil et ses chaleurs

Malgré son bel artifice il n’a pas de coeur

En occasionnant à tous les êtres de la sueur

Et joue manifestement au grand seigneur

Car le soleil se prend pour le maître du monde

Fier d’utiliser le feu de ses lumières fécondes

Pour faire transpirer tous les gens à la ronde

Et moi je ne le supporte pas plus d’une seconde

Alors envers ce drôle de soleil je suis en colère

Quoique son air charmant et plutôt débonnaire

Il est capable de faire une véritable guerre

Muni de ses rayons ardents et incendiaires

Pourtant vis-à-vis du soleil ardu d’être en rage

Tel un roi tout-puissant il règne sans partage

Et tant pis si la planète entière est en nage

Lui fait sa besogne en brûlant tout sur son passage

Hélas je n’ai pas grand-chose pour m’y opposer

À ce soleil arrogant qui n’en finit pas de chauffer

Juste attendre qu’il soit bien las de tant oeuvrer

Et qu’il parte enfin au loin sans se retourner

C’est que le soleil est apprécié par certains

Et sûrement qu’il en profite pour faire le malin

Avec ses rais qui sont tout bonnement malsains

Sans qu’ils ne pensent à notre terre pour demain

Et protester un peu ça fait du bien

Gabrielle

Pourquoi ne pas écrire au ciel

Comme elle le fait pour le père noël

Qui répond toujours à son appel

Se dit convaincue la demoiselle

Et oui la miss a vraiment chaud

Tandis qu’ailleurs il tombe de l’eau

Le ciel doit pour tous être réglo

Le feront sans doute réfléchir ses mots

C’est que la fille est provençale

Et veut une température normale

Car même transpirent les cigales

Alors le ciel doit réagir à son journal

Suer ce n’est pas une chance

Dit la petite dans ses doléances

Au ciel qui a la toute-puissance

D’accepter enfin ses exigences

La jeune fille devant son encrier

Souhaite que le ciel lise son courrier

Puis maîtrisera l’impétueux été

Qui l’épuise avec ses hauts degrés

Pourquoi ne pas écrire au ciel

Comme elle le fait pour le père noël

Qui répond toujours à son appel

Se dit convaincue la demoiselle

Un moyen comme un autre d’espérer calmer le soleil

Gabrielle

Avec un dôme azuré l’été s’installe doucement

Et devra laisser partir l’oiseau la belle enfant

Lui si déboussolé pendant le mauvais temps

Avait trouvé asile dans ses bras accueillants

Cependant l’oiseau doit faire enfin sa vie

En volant dans un firmament qui resplendit

Alors c’est quitter à regret la douce Marie

Et pour tous ses bons soins il la remercie

Or est triste mais satisfaite la demoiselle

De voir partir le petit oiseau à tire-d’aile

Sachant que son escale n’était pas éternelle

Et qu’il est bien plus heureux dans le ciel

Mais oui les oiseaux ont besoin de liberté

Quoique fragiles face aux vilaines ondées

Ce n’est que temporaire qu’ils vont s’abriter

Chez la miss qui les loge avec générosité

Toutefois les oiseaux sont reconnaissants

Et reviendront vers la fille au coeur aimant

Car son hébergement est douillet et charmant

Tout en se protégeant de la pluie et du vent

Avec un dôme azuré l’été s’installe doucement

Et devra laisser partir l’oiseau la belle enfant

Lui si déboussolé pendant le mauvais temps

Avait trouvé asile dans ses bras accueillants

Juste que le climat change pendant tout l’an

Et se retrouveront Marie et les oiseaux errants

Gabrielle

Voilà une fillette qui prend son mal en patience

Sous sa grande ombrelle plutôt sereine elle pense

Que la pluie effrontée enfin fera place avec élégance

Au printemps qui n’a pas choisi d’être en vacances

Parce que madame la pluie avec son fort caractère

S’impose envers et contre tout sur nos parterres

Et qu’importe si le printemps est plutôt en colère

Vindicative elle en appelle à son ami le tonnerre

Alors évidemment le gentil printemps s’incline

Il n’a pas le dessus face à la pluie bien maline

Faisant la vedette avec son eau qu’elle ne lésine

Sachant qu’elle est accueillie telle une héroïne

Car toute la végétation a besoin de la pluie

Afin de s’en approvisionner pour rester en vie

Alors son utile arrosage est le bienvenu pardi

Et si le doux printemps se sent frustré tant pis

Cependant ces deux-là se doivent le respect

Puisque par le ciel tout-puissant ils sont surveillés

C’est ainsi que miss la pluie apprivoise ses ondées

Et que le printemps essaye doucement de s’imposer

Voilà une fillette qui prend son mal en patience

À savoir que la pluie fera enfin place avec élégance

Au printemps qui n’a pas choisi d’être en vacances

Et soudain un rayon de soleil vient lui confirmer ce qu’elle pense

Gabrielle

Il pleut dans la vallée et Garlaban chapeauté

Observe à ses pieds sa garrigue émerveillée

Qui lui fait un clin d’oeil sur cette opportunité

En sirotant cette eau sans en être rassasiée

C’est que la belle forêt n’est jamais repue

De ces averses plutôt rares qui lui sont dues

Et Garlaban à ses lèvres avides est suspendu

Heureux de la voir satisfaite et même émue

Alors oui sarriette thym ou le beau romarin

Se délectent de cet inhabituel breuvage divin

Et en font des provisions pour leurs lendemains

Sous les yeux ravis de Garlaban leur gardien

Et le firmament qui est complice avec Garlaban

Ordonne que travaillent de temps en temps

Ses nues qui gardent leurs flots jalousement

Sans penser que pour la terre c’est important

Toutefois sous la flotte abondante le maquis

L’absorbe jusqu’à satiété comme du pain béni

Sans en perdre la moindre des gouttes pardi

Que le ciel lui envoie grâce à Garlaban son ami

Il pleut en ce dimanche et Garlaban chapeauté

Observe à ses pieds sa garrigue émerveillée

Qui lui fait un clin d’oeil sur cette opportunité

En sirotant cette eau sans en être rassasiée

Et c’est du grand bonheur pour notre vallée

Gabrielle