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72 pages, Paperback
First published February 4, 1944
« L'Antigone de Sophocle, lue et relue, et que je connaissais par cœur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges. Je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre. »
— Jean Anouilh.
[Sophocles' Antigone, read and reread, which I know by heart since forever, suddenly struck me with its force during the war, on the day of the little red posters. I rewrote it in my own way, with the resonance of the tragedy were then all in the course of living out.]
Anouilh se rappelle que « la salle était pleine tous les soirs, il y avait beaucoup d’officiers et de soldats allemands. Que pensaient-ils ? Plus perspicace, un écrivain allemand, Friedrich Sieburg, l’auteur de Dieu est-il Français ?, alerta, m’a-t-on dit, Berlin, disant qu’on jouait à Paris une pièce qui pouvait avoir un effet démoralisant sur les militaires qui s’y pressaient. Barsacq fut aussitôt convoqué à la Propagandastaffel où on lui fit une scène très violente, l’accusant de jouer une pièce sans avoir demandé l’autorisation. C’était grave. Barsacq fit l’imbécile innocent, la pièce avait été autorisée en 1941 – il montra son manuscrit tamponné et on retrouva le second exemplaire dans le bureau voisin. Les autorités allemandes ne pouvaient pas déjuger sans perdre la face. On lui suggéra cependant d’arrêter la pièce.
[Anouilh remembers that "the theatre was full every evening, there were many German officers and soldiers. What were they thinking? Rather more alertly, a German author, Friedrich Sieburg, author of Is God a Frenchman? contacted, I have heard, Berlin, informing them that there was a play currently being performed in Paris which could have a demoralising effect on the members of the military who were attending in large numbers. Barsacq was summoned to appear before the Propagandastaffel where they gave him a very hard time, accusing him of producing a play without having requested permission. It was extremely serious. Barsacq did his best to appear innocent and dimwitted, explaining that the play had been duly authorized in 1941 - he showed his stamped copy of the manuscript and they found the duplicate copy in the adjoining office. The German authorities couldn't reverse the decision without losing face. All the same, they suggested to him that he should stop performing it.]
"Et puis, surtout, c'est reposant, la tragédie, parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir, le sale espoir ; qu'on est pris, qu'on est enfin pris comme un rat, avec tout le ciel sur son dos, et qu'on n'a plus qu'à crier , - pas à gémir, non, pas à se plaindre, - à gueuler à pleine voix ce qu'on avait à dire, qu'on n'avait jamais dit et qu'on ne savait peut-être même pas encore."
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“মরা লাশের কবর হইলো আসমানী হুকুম;
ব্যাবাকেরই দরকার এইটা, যেমুন দরকার বাথরুম”