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mercredi 14 mars 2018

Ris-Orangis, dossier largement ouvert




14 octobre 2019 : je reçois enfin le courrier officiel m'annonçant la réponse négative au classement.
Croyez-vous que j'en sois étonné ?
J'ai d'abord cru que l'arrivée de Monsieur Préaut aiderait. Je me suis trompé. Je dois aussi vous indiquer que j'ai du appeler une fois encore pour avoir des nouvelles et que Monsieur Préaut n'a jamais pris le temps de me joindre. Je ne suis sans doute pas assez important. On notera aussi la suffisance avec laquelle on me répond au téléphone, émettant une surprise à mon désir d'avoir une réponse : "il semblerait, Monsieur que vous ayez le désir de savoir le résultat de la commission ?"
Comment vous dire Madame...Ça fait sept ans que j'attends, alors du désir, oui j'en ai et autre chose aussi maintenant.
J'ai hésité, en fait, à poursuivre ce combat car être entre Ubu et Kafka c'est épuisant. Mais je viens d'un milieu populaire où s'excuser est important. Personne de cette administration n'ayant eu le courage d'émettre des excuses même verbales à l'encontre du traitement déplorable de ce dossier (sept ans pour une réponse négative) il ne me reste pour défendre mon honneur que de continuer ce combat.
Je vais donc poursuivre.
Voici donc les courriers envoyés ce jour :

courrier à Monsieur Préaut, conservateur régional

à Monsieur Préaut,
veuillez trouver ci-jointes ma réponse au courrier m'informant de l'avis défavorable pour le classement du centre commercial de Ris-Orangis et une copie de mon courrier à Monsieur le Ministre de la Culture. 
Étant donné :
que je n'ai pas eu le plaisir d'avoir été invité à défendre ce dossier de quelque manière que ce soit ni auprès de qui que ce soit,
que je n'ai pas eu l'honneur de vous avoir au téléphone malgré mes nombreux appels,
que votre administration a dépassé les bornes d'un délai de réponse raisonnable à une demande citoyenne,
que cette manière de traiter les citoyens ressemble fort à une stratégie de l'usure,
que l'intérêt en Ile-de-France pour les constructions de la seconde moitié du XXème siècle est loin d'être exemplaire,
qu'il n'a même pas été question d'inscrire le centre commercial au Label Patrimoine Remarquable du XXème siècle,
et qu'enfin (et surtout?) je n'ai reçu aucune excuse ni verbale ni écrite pour le délai de traitement de ce dossier de votre part ou de celle de vos services, je me vois dans l'obligation de faire un recours auprès du Préfet, puis, si nécessaire, auprès du Tribunal Administratif de Versailles.
Croyez bien que j'en suis désolé.
Bien entendu, à toute occasion, sur tous les types de réseaux, de médias, de contacts avec le monde culturel et de l'enseignement, je me ferai une joie d'expliquer l'incroyable conclusion de ces sept années pour une réponse négative de vos services.
Veuillez agréer Monsieur Préaut, l'Expression de ma Considération Distinguée.
David Liaudet

courrier à Monsieur Darrioumerle, bureau de la protection :

à
Monsieur Arnaud Darrioumerle
conservation régionale des monuments historiques
Bureau de la protection

Monsieur Darrioumerle,

Si j’en crois l’entête du courrier ci-joint vous êtes en charge maintenant du traitement du dossier de classement du centre commercial de Ris-Orangis, dessiné par Monsieur Claude Parent.

Je reçois de vos services ce courrier daté du 9 octobre 2019.
Soit Sept années après le dépôt de la demande de classement du centre commercial de Ris-Orangis.
Un record...
Vous ne deviez pas alors être en charge de ce poste. Vous n’êtes donc certainement pas responsable de ce délai.
Mais qui l’est alors ?

Vous comprendrez qu’il m’est heureux de recevoir enfin, après sept années et quelques mois, une réponse officielle d’un service publique.
Ce temps de réponse a certainement un nom.

On notera que ce courrier n’a pas une ligne pour s’excuser de ce délai auprès d’un citoyen.
Cela aussi a certainement un nom.

On notera qu’aucune autorité ni aucun personnel de cette administration n’a pris le temps de s’adresser au citoyen directement pendant ces sept années pour prendre connaissance de son engagement et de ses raisons.

On notera qu’en plus de ce temps de sept années et quelques mois pour prendre une décision négative, ce courrier ne prend pas une ligne pour circonstancier et justifier ce refus, ce qui est tout de même particulièrement incroyable.

On notera aussi (et c’est le plus grave) que ce délai de traitement a permis que ce centre commercial soit transformé. Certainement une forme de gestion par l’usure.

La suffisance avec laquelle ce dossier fut géré est donc totale.
Étant un nouvel interlocuteur, je suis certain que cela changera avec vous.
Alors, je me suis bien entendu posé la question de poursuivre ou non encore et encore mon engagement dans ce dossier.
C’est épuisant les délais de réponse d’une administration.
J’ai déjà donné deux ans et demi pour le classement du centre commercial de Sens dessiné également par Monsieur Parent et mes relations avec la DRAC Bourgogne y furent alors d’une tout autre nature : le respect complet et mutuel.
Et donc plus de sept ans pour le dossier de Ris-Orangis.
Je suis engagé dans la défense de ce Patrimoine contemporain et moderne, je le fais avec le soutien de quelques autres citoyens, sans aucune autre énergie que le désir de mettre sous la lumière ce Patrimoine souvent méprisé, souvent oublié.
L’attitude de vos services prouve malheureusement que j’ai raison et la situation du Patrimoine de la deuxième moitié du XXème siècle en Ile-de-France le prouve également. Car, oui, mettre sept ans pour traiter le dossier d’une demande légitime et citoyenne est, si ce n’est une forme de violence, c'est au moins du dédain.
J’apprends que Madame Parent n’a même pas été informée par vos services de votre votre décision...Invraisemblable oubli...Franchement...

Par ce courrier je vous annonce que je fais donc appel de cette décision auprès du Préfet et que, le cas échéant, je ferai appel auprès du Tribunal de Versailles. Je serai curieux de voir comment effectivement un Tribunal Administratif jugera d’un délai de réponse de sept années par une administration.
Bien entendu, comme pour le reste de ce dossier devenu ubuesque et c’est moins drôle kafkaïen, je continue d’informer le public de l’avancé de ce dossier sur mon blog, lors de mes conférences, auprès de mes étudiants, lors de mes émissions de radio, sur les réseaux sociaux bref, partout où la démocratie et la légitimité citoyenne me le permettra.
Cela ne m’amuse pas. Il faut malheureusement informer les citoyens de la manière dont on traite leurs demandes et des délais inacceptables qu’une administration française leur inflige.

Il est évident que ce n’est pas contre le refus de la commission maintenant que je me bats (elle est souveraine) mais contre ce que je prends comme du dédain et une suffisance à mon égard et à l’égard des citoyens m’ayant soutenu.
J’attends donc rapidement une explication circonstanciée de ce refus et des excuses de la part de vos services  pour le délai de traitement de ce dossier.

Sept ans...

Je joins une copie de ce courrier à Monsieur Riester, Ministre de la Culture.
Ce courrier étant une lettre ouverte, elle figurera, avec votre courrier sur mon blog.


Veuillez agréer, Monsieur Darrioumerle, l’Expression réelle pour ma part de ma Considération encore distinguée.

David Liaudet

courrier à Monsieur Riester, Ministre de la Culture,

objet : classement au titre des Monuments Historiques
Centre Commercial de Ris-Orangis, Claude Parent architecte.

Monsieur le Ministre,

veuillez trouver ci-joint un courrier que j’envoie à Monsieur Darrioumerle* en charge maintenant du dossier de classement du centre commercial de Ris-Orangis dessiné par Monsieur Claude Parent.
La commission ayant émis un refus, je fais donc appel auprès du Préfet et si nécessaire, auprès du Tribunal Administratif de Versailles. Il est impossible que dans une démocratie on mette autant de temps pour répondre  par la négative à une demande citoyenne.

Plus de sept ans, Monsieur le Ministre...

Est-ce acceptable ?
Est-ce acceptable, qu’après sept années d’attente, que ce refus ne soit pas circonstancié par un rapport, qu’aucun personnel de votre administration ne prenne la peine d’informer de vive voix le citoyen ayant porté ce dossier ?
Est-ce acceptable que les ayants-droits de Monsieur Parent ne soient pas informés de cette décision ?
Est-ce enfin acceptable qu’aucun personnel de cette administration, après sept années d’attente, ne prenne la peine de s’excuser pour ce délai de traitement irrespectueux ?

Croyez-vous que cela donne à votre action et à l’énergie de la Mission Bern une image correcte de la France citoyenne ?
Est-ce conforme à  l’engagement du Président de la République d’écouter les citoyens et les citoyennes ?

Certain, Monsieur Riester que vous comprendrez la nécessité maintenant de répondre par des délais raisonnables de la part de vos administrations à des citoyens simplement engagés avec vous dans la défense du Patrimoine de notre pays, je me permets donc de vous dire à la fois ma peine mais aussi ma colère que je crois légitime.
Mon engagement, Monsieur le Ministre, reste donc entier, avec vos services, et surtout au service du Patrimoine de notre République.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’Expression de ma Considération Distinguée.

David Liaudet



*conservation des monuments historiques, Bureau de la protection, DRAC Ile-de-France.
ps : ce courrier sera joint au dossier visible sur mon blog pour une plus grande clarté de l’avancement de ce dossier.

Bonjour chères lectrices, bonjour chers lecteurs,
Comme vous le savez, depuis six ans maintenant je me mobilise et je tente de vous mobiliser pour que le Centre Commercial de Ris-Orangis, dessiné par Claude Parent puisse obtenir une inscription à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques tout comme celui de Sens.
Six années que le dossier est déposé comme le droit m'y autorise auprès de la DRAC Île-de-France. Six ans que strictement rien n'a bougé, le bâtiment a même subi entre temps une modification qui, heureusement ne porte pas pour l'instant préjudice à la construction de Monsieur Parent. Je vous laisse juge d'une administration de défense du Patrimoine, si lente, que pendant qu'elle n'agit pas, le Patrimoine est attaqué alors même qu'il est signalé.
Vous me direz que la Région Ile-de-France est en passe de devenir une sorte d'exemple du mauvais traitement et de l'indifférence au Patrimoine Moderne et Contemporain. Est-ce la peine de refaire la liste ?
Oui ?
Et ne croyez pas que les modestes contre exemples que l'on vous donnera pourront inverser la vapeur...Le bilan est négatif. Point barre.
Tours-Nuages de Aillaud à Nanterre gravement menacées, destruction du Foyer des Jeunes travailleurs de Prouvé et Chemetov à Saint-Ouen-sur-Seine, dans un silence coupable des institutions, Saccage programmé de la Maison du Peuple (là, on touche le fond) à Clichy, Lamentable abandon de l'école d'architecture de Nanterre, Centre Thomson-Houston de Vélizy-Villacoublay de Parent et Virilio (dernière œuvre du duo)... Et tant d'autres...par exemple, la Halle de Fontainebleau, véritable cas d'école du retournement politique.
Alors devant autant de temps passé à attendre patiemment, en croyant sincèrement que, sans doute, les agents en charge de ces dossiers pouvaient être débordés, j'ai pris mon mal en patience.
Mais voilà, après des coup de téléphone dont je garde la liste, après des courriers sans réponse, je m'aperçois que l'on me sert toujours la même excuse que vous pourrez lire ci-dessous.
J'ai donc décidé de vous montrer comment fonctionne (mal ?) une institution de Conservation des Monuments Historiques, comment elle s'occupe des demandes légitimes des citoyens, comment, en fait, elle travaille sur l'usure, c'est malheureusement, tout ce qu'il me reste à croire.
Vous trouverez donc à partir de maintenant tous les courriers, contacts, actions que j'entreprends pour obtenir, tenez-vous bien, non pas le classement mais seulement le droit à ce que ce dossier passe en commission, comme la loi rappelée par Agnès Chauvin dans l'article du Parisien m'y autorise. La commission sera souveraine. On s'étonnera tout de même que, le Centre Commercial de Claude Parent, devant l'importance de cet architecte n'ait même pas obtenu le Label Patrimoine du XXème Siècle même si on sait le peu de cas que l'histoire fait des bâtiments couverts par ce dernier...
Alors, je me doute que vous ne serez sans doute pas nombreux à prendre la peine de lire tous ces courriers et tous ces documents. Je veux juste que vous soyez certains que je ne lâcherai rien et que vous pouvez agir :
1 signez la pétition
2 envoyez la carte postale de soutien, demandez-la moi, elle est gratuite.
3 écrivez au Maire de Ris-Orangis, à la DRAC Ile-de-France pour demander où en est le dossier.
4 écrivez au Ministère de la Culture
5 signalez le bâtiment à la Mission Stéphane Bern ou toutes autres constructions du XXème Siècle qui le mérite.
6 partagez cet article, racontez partout comment se passe le traitement des dossiers dans cette DRAC, il est temps que maintenant après six années d'attente, une demande citoyenne soit entendue.

On notera que ce dossier aura vu défiler pas moins de 4 Ministres de la Culture...Madame Filippetti, Madame Azoulay, Madame Pellerin, toutes socialistes et maintenant Madame Nyssen. Espérons que Madame Nyssen, ayant publié un ouvrage sur Claude Parent, saura enfin soutenir ce dossier...

Bonne lecture !

On commence :

Le 14 janvier 2018,

à

Madame Xavière Desternes
Conservation Régionale des Monuments Historiques,
Essonne.

Madame,
Suite à ma démarche* pour savoir s'il serait envisageable de porter plainte auprès du Tribunal Administratif pour non réponse d'une administration publique à une demande citoyenne, j'ai l'honneur de recevoir un courrier de Madame Nicole da Costa (voir ci-dessous) m'indiquant votre stratégie pour l'avenir de la demande de classement du Centre Commercial de Ris-Orangis, dessiné par Monsieur Claude Parent.
Demande, je le rappelle déposé en mars 2012 il y a 6 ans...
Pour justifier ce temps long, vous arguez d'une complexité du dossier lié à la multitude des propriétaires qui devraient être tous informés de cette demande de classement. Au téléphone, lorsque je prends des nouvelles, c'est toujours ce retour des propriétaires qui est invoqué. Pendant ce délai que vous accordez à la réponse des propriétaires, le bâtiment est transformé. C'est d'ailleurs lors de l'un de mes coups de fil que je vous en ai informé. Mais après tout, c'est normal, c'est la vie d'un bâtiment et c'est heureux que la construction de Monsieur Claude Parent puisse trouver un nouveau rythme de vie, de nouveaux usages ce qui est la preuve de sa polyvalence et aussi d'une réelle inscription dans son paysage urbain surtout lorsque cette transformation ne bouleverse pas de manière irrémédiable le bâtiment. Un permis de construire a donc été déposé en Mairie de Ris-Orangis, Mairie de Ris-Orangis qui, alors qu'elle était au courant de cette demande de classement, a donc bien accordé ce permis de construire. Vous a-t-elle consulté ? Voilà qui est éclairant sur ce que peut provoquer ce délai de réponse sur un bâtiment de cette importance.
Quatre chaines nationales de télévision sont venues faire un reportage à Ris-Orangis, les journaux locaux, régionaux, nationaux et la presse spécialisée ont parlé de cette demande de classement. France Culture a réalisé une émission spéciale et France Inter une interview. Les Cahiers de la Maison de Banlieue et de l'Architecture ont édité un article et une visite guidée fut même organisée, ouverte à tous, elle a connu un beau succès populaire au beau milieu des clients curieux.
Le Groupe Inter-Marché communique aussi positivement sur ce classement.
Devant un tel déferlement médiatique, il m'est très difficile de croire, Madame Desternes, que les propriétaires ne soient toujours pas au courant de cette demande de classement et que ce délai de six années ne leur ait pas permis de donner leur avis et de vous contacter.
De toute manière, Madame, vous le savez tout comme moi, cet avis n'est que consultatif pour ce type de demande.
Ne pas répondre à une information n'est pas ne pas en être informé.
Espérons que votre nouvelle campagne d'informations auprès des propriétaires soit efficace et que, surtout, l'attente de leur réponse ne prennent pas à nouveau six années...
Pourriez-vous me donner  un ordre d'idée pour un temps de réponse de leur part qui vous semble raisonnable ? Il serait dommage de donner l'impression d'instrumentaliser ce temps de réponse pour épuiser les énergies de défense du Patrimoine.
Il est assez compréhensible de penser que votre service soit débordé, que les demandes et les urgences arrivent de toutes parts, que vous n'ayez pas le personnel nécessaire pour traiter tous les dossiers rapidement et que la richesse de votre territoire vous oblige à des priorités.
Sans doute, peut-on concevoir cela.
Sans doute aussi que cela est la cause d'une gestion dans l'urgence, celle qui intervient trop tard sous la précipitation des pelleteuses  et des personnels politiques. Malheureusement la Région Ile-de-France est riche maintenant de ces tristes exemples.
Dans le Parisien*, un article passionnant nous explique comment travaille ce service. Madame Agnès Chauvin rappelle avec conviction et raison que tout citoyen peut en effet faire une demande de classement, que les services de l'État sont là pour les écouter et les guider et que, formidable, même le Patrimoine du Vingtième Siècle est ainsi protégé. Cet article date d'avril 2016, la demande de classement de Ris-Orangis date de mars 2012. Il y a donc bien eu des commissions qui ont statué sur le Patrimoine du Vingtième Siècle pendant ces 6 années, c'est heureux de le lire et de l'entendre. Certainement que ces propriétaires ont eu l'occasion de vous donner leur avis.
La question n'est pas d'ailleurs tant celle du classement de ce bâtiment exceptionnel, la question n'est pas qu'un désir reçoive une réponse positive, la question n'est pas de prendre la place des compétences scientifiques. La question c'est de savoir comment on donne la chance à une architecture emblématique d'être reconnue et comment dire à la population de Ris-Orangis et de la Grande Banlieue parisienne qu'elle possède un Patrimoine moderne et contemporain. La question est ici de faire acte de communication autour de cette histoire et d'éveiller les consciences à cette histoire. 25 ans étant le délai légal nécessaire à ce recul et six années supplémentaires de réflexion sont donc une chance ?
Dans Libération**, le 28 décembre 2017, Monsieur Bernard Toulier évoque le Label Patrimoine du Vingtième Siècle et le Patrimoine en banlieue. Il a bien raison. Il est grand temps que, hors des questions territoriales, hors même des questions de jugement esthétique ou de formation personnelle des agents du Patrimoine (trop peu sensibilisés à l'architecture contemporaine ?), les constructions de la deuxième moitié du Vingtième Siècle soutenues justement par les institutions qui en signalent l'importance, soient protégées. Cette protection est l'acte le plus fort mais surtout le plus juste pour éduquer, raconter notre histoire commune, loin des politiques locales qui passent et de maintenir ce qui, pour nous, communauté nationale, façonne notre espace historique. Le Label Patrimoine du XXème Siècle signale certes, mais il ne protège absolument pas, loin s'en faut. Et d'ailleurs le centre commercial de Ris-Orangis, tout à fait éligible à ce Label ne le possède même pas... Pourquoi donc ?
Alors, si je vous adresse cette lettre ouverte c'est que je souhaite aujourd'hui que l'ensemble des démarches en cours soient maintenant rendues publiques pour, comme vous semblez le désirer, que les propriétaires mais aussi tous les citoyens puissent assister à la réalisation d'un travail de réflexion sur ce Patrimoine et puissent juger du fonctionnement des institutions en charge de ces dossiers.
Que chacun, non pas s'élève en juge, mais puisse être acteur, car agir c'est la seule réalité concrète de la citoyenneté. Je réponds en quelque sorte à votre désir de transparence.
En ce sens, je rejoins les désirs du Président de la République et de Madame la Ministre de la Culture ayant invité par la Mission Stéphane Bern les citoyens  à s'emparer de l'action patrimoniale.
Avec vous, Madame, avec l'ensemble des acteurs locaux et nationaux de ce dossier, avec les ayants-droits de Monsieur Claude Parent qui ne sont jamais informés, eux, par ces services de l'avancement de ce dossier ni des transformations sur le bâtiment, avec les étudiants en Art et en Architecture, avec les amateurs d'architecture moderne si nombreux aujourd'hui et qui génèrent du tourisme, avec les citoyens de Ris-Orangis qui font là, simplement leurs courses et font vivre leur ville, avec les propriétaires, faisons de ce bâtiment un signe fort pour ce territoire, une ode au vivre ensemble, un exemple que ce Patrimoine n'est pas qu'une histoire dans des livres spécialisés mais un objet vivant, une œuvre.
Monsieur Claude Parent le mérite.
Toujours à votre disposition pour vous aider dans ce dossier,  toujours citoyen,
veuillez agréer Madame Desternes, l'Expression de ma Considération Distinguée.
David Liaudet
Une copie de cette lettre ouverte sera adressée à Madame Naad Parent, à Monsieur Raffalli, Maire de Ris-Orangis et bien entendu à Madame Nyssen, Ministre de la Culture.
*l'article du Parisien :
http://www.leparisien.fr/paris-75/huit-nouveaux-monuments-sous-haute-protection-de-l-etat-19-04-2016-5728751.php
**l'article de Libération :
http://www.liberation.fr/france/2017/12/28/sauvegarder-le-patrimoine-de-banlieue-une-question-politique_1619400

le courrier en question* :



courriel envoyé le 12 mars :

Bonjour Monsieur Cerclet,

venant à l'instant d'essayer de joindre Madame Chauvin, son répondeur m'indique qu'en cas d'urgence, je peux vous laisser un message sur cette adresse.
Il y a bien urgence, Monsieur Cerclet.

Dans dix jours, nous fêterons ensemble, je l'espère, le sixième anniversaire du dépôt de dossier en vue du classement possible du centre commercial de Ris-Orangis, de Claude Parent, architecte.

Six années, Monsieur.

Depuis ces six années, toutes les actions possibles ont été réalisées pour que, enfin, cette demande soit, comme il en est légitime et donc de droit français, prise en considération.
Ce que Madame Chauvin d'ailleurs rappelle si pertinemment dans un article au journal Le Parisien.
Les journaux locaux ou nationaux, la télévision (trois chaines nationales) France Culture, France Inter, une pétition, une visite organisée avec le soutien du gérant d'Intermarché, tout cela n'a pu échapper aux propriétaires du bâtiments qui sont donc informés maintenant, tout comme l'est la Mairie de Ris-Orangis qui délivre d'ailleurs des permis de construire sur ce bâtiment pendant que les six années passent...

Je me réserve donc encore le droit de porter plainte auprès du Tribunal Administratif pour non réponse d'une administration à une demande citoyenne.
Le dernier courrier reçu ne peut en aucun cas être une réponse valide devant l'incroyable lenteur de cette demande et ce retranchement derrière cette nécessité d'informer les propriétaires.

Ne pas avoir de réponse n'est pas, en droit français, ne pas avoir été informé...Donc acte.

De plus, depuis la réception de ce courrier, aucune nouvelle sur l'avancement du dossier, cela fait maintenant presque trois mois.

J'ai donc décidé qu'à partir d'aujourd'hui de rendre publique l'ensemble des courriers et des communications avec vos services afin que le fonctionnement (dysfonctionnement ?) d'une administration soit rendue lisible. Cela va dans votre sens, il s'agit bien d'informer le plus possible les propriétaires qui trouveront ainsi sur mon blog, toutes occasions de suivre ce dossier avec moi, avec vous.

Je ferai aussi copie de tous les documents aux ayants-droit de l'œuvre de Monsieur Claude Parent, ayants-droit qui n'ont pas été informés, eux,  des transformations sur le centre commercial de Ris-Orangis.

Ainsi, ce courrier, sera dès ce soir lisible sur mon blog, ainsi que ma réponse au courrier de Madame Desternes.

Je tiens à vous le dire à nouveau, il n'est pas question d'un droit au classement mais d'une obligation de répondre par la procédure légale à cette demande. Il est de votre devoir de faire passer ce bâtiment en commission même pour le retoquer. On peut d'ailleurs également s'étonner qu'il ne soit pas au moins, inscrit au  Label Patrimoine du XXème siècle.

Je tiens également à vous informer, (et c'était l'objet de mon appel à Madame Chauvin ce matin), que j'ai signalé le bâtiment à la Mission Stéphane Bern pour le Patrimoine.
À l'heure du Grand Paris, à l'heure où le Gouvernement demande aux citoyens d'être acteurs de leur Patrimoine, le cas sidérant de Ris-Orangis et de son délais de six années sera sans doute intéresser les politiques ainsi que le public de Ris-Orangis, les amateurs d'architecture, les ayants-droit mais aussi de tous les citoyens désireux d'être acteurs de leur Patrimoine comme le demande donc, cette Mission gouvernementale sous l'égide du Président de la République.

Un cas...d'école.

Dans l'attente (six ans...) de votre réponse à cette vraie urgence, veuillez Monsieur Cerclet, être certain de l'expression de ma considération distinguée.

David Liaudet


envoyé le 14 mars :

Monsieur Stéphane Raffalli,
Maire de Ris-Orangis,


Monsieur le Maire, permettez-moi de vous souhaiter un joyeux anniversaire.
Cela fait maintenant six ans que le dossier de classement du centre commercial dessiné par Claude Parent fut déposé, pour l’instant sans réponse.

Ce délais a malheureusement permis des transformations sur le bâtiment sans que les ayant-droits de Monsieur Parent n’en soient informés.
Vous avez accordé ce permis de construire ce qui éclaire votre position sur ce dossier.

Malgré mes courriers et mes appels téléphoniques nombreux à votre mairie, avec, chaque fois la promesse par votre secrétariat d’un rappel, je n’ai pu avoir votre avis sur ce dossier que je relance donc avec vigueur. J’ai beaucoup de temps libre et un respect pour l’action citoyenne.

Je tiens à vous informer que j’ai signalé le centre commercial à la Mission Stéphane Bern, mission sous l’égide du Ministère de la Culture et de la Présidence de la République. Peut-être que ce nouveau dossier, ouvert sur un autre front patrimonial touchera au but.

Vous trouverez ci-joints les courriers expédiés à Monsieur Dominique Cerclet et à Madame Desternes au sujet de ce retard de traitement. Des copies de ces courriers furent envoyés ce matin à Madame la Ministre de la Culture. Ils sont également disponibles sur mon blog, libres de consultation, pour que les citoyens de Ris-Orangis puissent suivre ce dossier de manière transparente et juger du traitement régional mais aussi municipal de leur Patrimoine.
Je ferai de même pour ce courrier et pour l’ensemble des démarches que maintenant, je désire porter au regard du plus large public possible.

J’ose encore, Monsieur le Maire, croire en votre soutien, en votre intérêt pour le Patrimoine de votre ville, à l’heure ou la Présidence de la République sous l’action de Madame Nyssen demande aux citoyens de s’emparer de leur Patrimoine et d’en devenir des défenseurs actifs. Pour ma part, je désire me joindre à ce mouvement.

Soyez certain, Monsieur le Maire, de ma Considération Distinguée.

David Liaudet


envoyé le 14 mars :
Objet : délais de traitement des demandes de classement au titre des Monuments Historiques.

à

Madame Nyssen
Ministre de la Culture et de la Communication


Madame Nyssen,


En septembre 2008, Béatrice Simonot publiait aux Éditions Acte Sud un important ouvrage sur l’œuvre de Monsieur Claude Parent : le fou de la diagonal, Claude Parent, architecte.

Je me permets donc de vous joindre, Madame la Ministre, certain que vous ne pouvez qu’être intéressée par l’avenir de l’œuvre de Monsieur Claude Parent.
En 2011, après deux années et demi de travail, sur ma demande et avec l’appui de très nombreux soutiens citoyens, la DRAC de Bourgogne portait le centre commercial de Sens (Yonne) à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Il s’agissait d’un acte fort et courageux pour un bâtiment de ce type, reconnaissant là l’importance de cette construction pour l’histoire de l’architecture contemporaine.

Il y a six années maintenant, un dossier pour le centre commercial de Ris-Orangis, également œuvre de Claude Parent fut déposé à la DRAC Île-de-France (Essonne). Et depuis plus de six années maintenant, ce dossier n’a obtenu aucune réponse positive ou négative. Je me permets donc de vous envoyer la copie d’une lettre ouverte que j’adresse ce jour à Monsieur Cerclet et Madame Dexternes chargés de ce dossier à la D.R.A.C Île-de-France (Conservation de l’Essonne).
Il n’est pas ici question d’exiger quoique ce soit d’autre qu’un traitement équitable de ce dossier qui depuis six années attend simplement le droit de passer en commission, commission qui restera souveraine. Le plus grave étant que ce bâtiment, pendant ce délais, fut malheureusement transformé sans que les ayant-droits de l’œuvre de Monsieur Parent en soit informé.


Alors que la banlieue subit des outrages insensés sur les constructions du Vingtième Siècle (école d’architecture de Nanterre de Jacques Kalisz, Foyer des jeunes travailleurs de Jean Prouvé et Paul Chemetov à Saint-Ouen-sur-Seine, Tours Nuage de Émile Aillaud, Maison du Peuple de Clichy de Beaudouin et Lods...) et que cette banlieue manque souvent d’une reconnaissance de son Patrimoine récent, le centre commercial de Ris-Orangis a pourtant depuis peu retrouvé un regain d’intérêts de la part des critiques, historiens de l’architecture mais également des simples citoyens venant là faire leurs courses dans un lieu qui résonne maintenant d’une toute autre manière. La dernière visite guidée du bâtiment organisée par la Maison de la banlieue et de l’architecture fut un très grand succès populaire.
Il est toujours gênant, dans ces moments de convivialité et de pédagogie patrimoniale, d’avoir à expliquer au public que les institutions qui devraient offrir une protection semblent totalement inactives. Six années sans traitement d’un dossier...

Votre Ministère ayant mis en place la Mission Stéphane Bern afin que chaque citoyen puisse redevenir actif face au Patrimoine en danger, j’ai donc également inscrit sur cette liste le centre commercial de Ris-Orangis en espérant un nouveau sursaut.

Je suis certain qu’au delà de ce cas particulier qui attend depuis six années maintenant son traitement, c’est à l’ensemble du Patrimoine du Vingtième siècle que nous devons un regard particulier. Notre pays en est riche, c’est une chance.
C’est une chance d’offrir aux populations de ces quartiers souvent mal aimés une attention et une valorisation. C’est par cette valorisation du lieu de vie que l’on offre aussi l’opportunité de saisir pour soi, la Culture.

Certain que vous comprendrez cette position, et dans l’espoir qu’une nouvelle politique de conservation et d’exceptionnalité de ce Patrimoine du Vingtième Siècle soit mise rapidement en oeuvre,

Veuillez Agréer Madame la Ministre, l’Expression de ma Considération Distinguée.

David Liaudet
PS : tout ce dossier est maintenant visible sur mon blog et sur les réseaux sociaux afin que le public puisse suivre le fonctionnement des institutions patrimoniales. Il en va du désir de transparence maintenant nécessaire devant le retard du traitement de ce dossier.
http://archipostalecarte.blogspot.fr/


Pour revoir une partie des articles sur Ris-Orangis :
http://archipostcard.blogspot.fr/2012/03/ris-orangis-un-centre-commercial.html
http://archipostalecarte.blogspot.fr/2015/04/un-centre-commercial-monument.html
http://archipostalecarte.blogspot.fr/2016/05/a-lenseigne-de-la-banlieue-claude-parent.html
http://archipostalecarte.blogspot.fr/2018/01/territoire-perdu-de-la-conservation-du.html
http://archipostcard.blogspot.fr/2017/04/derniere-lettre-ouverte-madame-azoulay.html 
http://archipostcard.blogspot.fr/2016/09/journee-europeennes-doubli-du-patrimone.html 










samedi 18 février 2017

Anniversaire ! 10 ans !

J'ai loupé une date importante !
Depuis le 29 janvier de cette année votre blog a donc 10 ans !
Joyeux anniversaire le blog !
En effet tout commença en 2007 avec une carte postale de La Grande Motte, ce qui m'étonne encore, car, sans doute on aurait pu s'attendre à une carte de Royan !
Mais depuis ! Que d'aventures ! Que de confiance aussi ! Et que de découvertes !
Suis-je épuisé par ces dix années ? Oui...Parfois. Il arrive que le sentiment d'avoir fait le tour de la question se pose et puis surgit une carte, un détail, un correspondant pour que tout redémarre et j'ai aussi environ quatre à cinq mille cartes postales qui attendent...
Alors faisons le point chiffre : un million sept cent mille visites pointées par un post, ce qui laisse de la marge pour la lecture défilante...Deux mille deux cent articles...Deux volumes... http://archipostcard.blogspot.fr/ et http://archipostalecarte.blogspot.fr/ 
Je n'ai pas le nombre d'images mais bon avec une moyenne de deux ou trois par post...
Les meilleurs souvenirs ? Dans le désordre, quoique :
- De lire mon nom dans l'ouvrage de François Chaslin sur Le Corbusier. Un immense honneur.
- De rencontrer et partager avec Dominique Amouroux, l'auteur de notre guide d'architecture vénéré.
- La découverte du Fonds Bueb et la publication du livre. Spéciale dédicace à Julien Donada et à la famille Bueb si accueillante à notre projet.
- La résidence à Royan avec Thomas Dussaix et l'édition de mon livre sur Royan, ma grande fierté. Spéciale dédicace à Charlotte de Charette et Véronique Willmann.
- Bien évidemment, le classement de Sens et la joie d'avoir partagé un peu de ma vie avec Monsieur Claude Parent et sa famille. J'y ajoute la campagne pour Ris-Orangis inachevée. Spéciale dédicace à Viviane Rat-Morris.
- Le sauvetage de la bulle six coques avec toute l'énergie et l'amour autour. Spéciale dédicace à la famille Hérisson et à Manon Alberger.
- Ma rencontre avec Clément Cividino, son énergie passionnée, et sa certitude à faire de cette passion un moyen de sauver le Patrimoine mobilier et immobilier.
- Ma rencontre avec la Famille Lestrade et la confiance aigüe qu'ils me portent. Spéciale dédicace à Jean-Jean et Alvar.
- La rencontre avec le Comité de Vigilance Brutaliste dont je sais si peu de choses...
- L'exposition à Évreux, merci Emmanuel André et celle à La Forme au Havre avec Claude Parent, Thomas Dussaix et celle à Rouen sur l'invitation de Marc Hamandjian et Jean-Paul Berrenger.
- Toutes les conférences (beaucoup maintenant !), toutes les visites guidées, tous les articles, les interviews, les expositions, les films dont celui sur Royan...


- La chance de me laisser prendre le micro à Radio On et de faire ma Chronique Corbuséenne. Spéciale dédicace aux étudiants et à Philippe Langlois. Merci Philippe.
Merci à tous les donateurs, tous, ceux d'une seule carte postale ou ceux d'un paquet entier. Spéciale dédicace à Laurent Patart et Daniel Leclercq.
Merci aussi à tous ceux qui piochent dans mon Fonds, qui me demandent gentiment (ou non...) des images et qui ainsi prouvent chaque fois la validité des cartes postales comme documents historiques pour une compréhension pointue de la relation entre la photographie, l'architecture et la sauvegarde du Parimoine.
Merci aux éditeurs et à leurs photographes pour leur travail maintenant un peu mieux reconnu.
Ce blog ce veut joyeux mais aussi citoyen. Chaque carte postale est un slogan, une preuve, une histoire et une tribune pour le sauvetage et la lutte pour la reconnaissance du Patrimoine Architecturale du Vingtième Siècle.

Mais je voudrais faire un énorme merci, ÉNORME,  à celui qui me suit, me pousse, me porte. Celui qui relit dans l'ombre, qui corrige toujours avec une extrême patience (et il en faut...) tout ce que j'ai écrit. Sans le travail de Claude Lothier qui décide de mettre son propre travail de coté pour lire mes textes, sans son opiniâtreté, sans ses bras autour, toujours, rien ne serait.
Claude....MERCI.
Tu es sans doute, de fait, le plus grand et le plus fidèle lecteur de ce blog. Mais tu es aussi par ton œil, ton analyse, tes décisions d'aller voir, ta certitude que les images nous portent, celui qui m'a le mieux permis de réaliser dix années d'écriture, de voyages, de combat.
Je te dédicace donc ces dix premières années. C'est de notre anniversaire qu'il s'agit.
Remerciez-le tous, chères lectrices, chers lecteurs, en allant par exemple voir son propre blog :
http://leblogdeclaudelothier.blogspot.fr/

Alors j'oublie sans doute plein de choses, de gens, de moments. Dites-le moi !
N'oubliez pas que ce blog est en deux volumes. N'oubliez pas que vous pouvez vous y abonner.
Quelle carte postale choisir pour un tel anniversaire ?
La dernière arrivée ? Une de Royan ? La première ? Je ne savais pas.

J'ai choisi une carte postale un peu particulière, qui parle de l'un des plus grands architectes français du Logement Social qui reste ma priorité.
J'ai choisi une carte postale représentant une œuvre majeure, un chef-d'œuvre absolue, une utopie humaniste, une leçon parfaite, un brutalisme utile et verdoyant.
J'ai choisi l'amour, l'homme, le paysage accompli par l'architecture.
J'ai choisi l'urbanité au lieu de l'urbanisme, j'ai choisi le plan au lieu de la surface, j'ai choisi l'altérité faite forme.
J'ai choisi l'architecte Jean Renaudie :



Cette carte postale un peu particulière est un dessin de Yves Orly pour Givors et les Étoiles de Monsieur Jean Renaudie. C'est une édition Combier réalisée semble-t-il spécialement pour en faire un entier postal et éditée pour l'affranchissement Premier Jour le 20 avril 1985 du timbre de ce quartier des Étoiles de Givors.
Le dessin de Yves Orly est bien des années 80. Il nous amuse aujourd'hui par sa manière de mettre un peu en retrait l'architecture. On dirait que le dessin vient d'un des premiers logiciels de retouche d'images ou de photocopies successives...C'est joyeux, tendre, presque fragile. Et c'est, pour ce dixième anniversaire, une parfaite représentation de l'architecture.
Vive l'architecture moderne et contemporaine !
Vive tous les citoyens qui se battent pour la sauver, la défendre, l'enseigner !
Allez-voir, battez-vous. Imaginez ! Imaginez ! L'architecture se parcoure, se visite, se rêve.
Et comme dit si bien Jules Verne cité par Georges Perec :

"Regarde ! De tous tes yeux, regarde !"

mercredi 21 décembre 2016

CitizenK est un vrai citoyen !

Rarement une telle chance m'a été donnée.
La revue CitizenK fait le plein !
D'abord, elle porte en deux articles un hommage vibrant au travail de Claude Parent, en premier lieu pour ses centrales nucléaires et surtout celle de Paluel puis aux centres commerciaux de l'architecte dont il vous sera aisé de comprendre que cela touche ce blog tout particulièrement !
L'histoire y est racontée avec force détails et je l'avoue, une grande attention à mon action de sauvegarde, que ce soit pour le centre commercial de Sens ou celui de Ris-Orangis. Il est évident qu'un tel travail éditorial dans une revue aussi accessible et si largement diffusée permettra de mettre en lumière l'héritage de Monsieur Parent et, nous l'espérons tous, la sauvegarde du supermarché de Ris-Orangis.
Mais ce n'est pas tout !
Puisque j'ai aussi eu la possibilité de faire un article dans ce numéro sur les aires d'autoroutes et leur représentation par les cartes postales ! Cela fait donc beaucoup d'occasions de se réjouir et de voir que l'histoire d'une certaine architecture peut trouver dans ces revues des occasions de s'exprimer et de trouver un public sans doute moins spécialisé. C'est tant mieux !
Je veux donc ici remercier vivement Matthias Debureaux et toute l'équipe éditoriale de la revue CitizenK pour cette confiance.
Je vous conseille donc tous d'acheter CitizenK numéro spécial hiver 2016 intitulé non sans humour "la France de toute Beauté". Il ne vous en coûtera qu'un euro symbolique ! À ce prix-là, prenez en plusieurs et faites, comme moi,  plaisir autour de vous !
Bonne lecture !
Pour ma part, j'aime aussi la lecture de l'article de Thomas Lévy-Lasne sur le parcours des artistes contemporains et j'avoue que mon cœur chavire aux pages 216 et 220... Mais là, c'est une autre histoire...
Je fais exprès de ne pas vous donner une lecture trop aisée ici des articles, pour que vous ayez l'opportunité de les lire en ayant acheté la revue.
Merci de votre compréhension !






samedi 17 septembre 2016

Journée Européennes d'oubli du Patrimone Moderne

Ici repose l'article que j'aurais du faire avec les informations données par la DRAC Ile-de-France au sujet de l'avancement du dossier de classement du centre commercial de Ris-Orangis dessiné par Claude Parent déposé il y a presque 5 ans maintenant...
Malgré les promesses faites de me rappeler cette semaine, malgré mes coups de fils depuis des mois, mes courriers nombreux, mes demandes répétées je n'ai eu droit à aucune information.
Manque de professionnalisme ou stratégie de l'usure ?
Oui, vous pensez comme moi.
On notera que le thème de ce week-end des Journées Européennes du Patrimoine est Patrimoine et Citoyenneté. On voit donc comment les services du Patrimoine de la D.R.A.C Ile-de-France sont sensibles à une demande citoyenne et comment la communication est réalisée par ses services.
Citoyennes ! Citoyens !
Bon week-end des Journées du Patrimoine en Ile-de-France et partout en France.


lundi 29 février 2016

une dernière lettre

 


Monsieur Parent,
J'avais acheté cette carte postale pour vous l'envoyer à votre anniversaire. Comme un imbécile, j'ai oublié de le faire, alors, parce qu'il n'est jamais trop tard, je vous la dédie.
Cette carte postale me parle de vous. D'abord par son sujet qui est la grotte de Lourdes, celle par laquelle vous avez en partie commencé votre carrière, première grotte de votre œuvre, la grotte réelle, fendue et largement ouverte sur le monde, architecture des gens à genoux, architecture du miracle. Vous l'avez respectée, aimée cette première grotte, je me rappelle comment vous m'aviez dit dans un rire que vous aviez toujours été suivi par Bernadette, mystérieusement, comme ça, comme si c'était une cliente de l'agence.
Vous avez fait peu de choses dans cette première grotte, on dit, modestement, que vous l'aviez réaménagée. En fait, vous nous l'avez offerte au regard, vous l'avez redonnée à la prière, vous en avez donc redéfini le programme architectural en quelque sorte. Quelle drôlerie ! En vidant les lieux, les donner à voir, permettre enfin que le rocher, sa surface, sa courbe, puisse à nouveau à l'œil et à la main, être touchés. Une table, un autel d'une grande simplicité viennent dire sa fonction. Un devant, un dedans, une circulation. L'une de vos plus belles réalisations avant l'autre grotte, celle de Nevers.
Ici, cette carte postale a plusieurs effets parce que, simplement, ce n'est pas celle de Lourdes... C'est une maquette d'une copie future de celle de Lourdes mais, comme vous pouvez le voir, elle reprend votre travail ! Étonnement et compréhension parfaite et populaire de votre travail. Ici, les habitants de Neunkirch-les-Sarreguemines ne savent sans doute pas qu'ils rêvent par cette maquette à l'une de vos interventions. Et puis, c'est modeste. C'est presque joyeux cette maquette, c'est touchant de gentillesse au modèle, à la religion chrétienne et à l'amour. C'est vouloir une image dans le réel d'un lieu loin, c'est une transposition d'une architecture cryptique. Tout cela, c'est vous.
Car, si nous nous sommes rencontrés, si j'ai eu ce plaisir qui était d'abord un immense honneur et une incroyable surprise, c'est parce que vous aviez aimé comment je disais que le bunker de l'église de Nevers était d'abord une image de bunker, comme un déplacement, un glissement. Car les coques de béton font semblant d'être défensives alors qu'elles sont fines et séparées par un vide, vide qui est la vraie grotte de Nevers.
La voici :





Là aussi, on est surpris. On est surpris parce que ce que l'on voit d'abord c'est bien une architecture défensive, massive que l'œil avant le corps reconnaît comme un bunker. On est autant surpris par son surgissement que par la réalité de son existence, que vous ayez pu avec Monsieur Virilio convaincre de la nécessité de sa construction. On est aussi saisi par l'existence même d'une carte postale et que, sa photographie permette aussi, force de l'image, de croire au bunker. Une image populaire pour une architecture expulsant une image. Mais on sait aussi la surprise de cette église, on sait ce que Sainte-Bernadette-du-Banlay cache de lumière et aussi d'expérience du corps devenu actif sur les deux pentes, brisant les perceptions, ruinant les habitudes. On sait aussi que vous veniez vous y asseoir pour entendre et voir comment les habitants vivaient votre architecture. Vous la viviez au milieu de ceux qui en ont l'usage. Vous leur étiez à eux disponible. Aviez-vous envoyé des cartes postales de votre église à vos amis ?
Celle-ci est toujours debout. Classée comme on dit.
D'autres constructions n'ont pas eu cette chance comme la maison des jeunes et de la Culture de Troyes ou comme le très beau centre Thomson-Houston dessiné avec Monsieur Virilio et abandonné par les institutions aux démolisseurs. D'autres attendent des réhabilitations à la hauteur de votre héritage comme la Fondation Avicenne qu'il ne faudra pas abîmer, avec laquelle il faudra être extrêmement délicat. Nous serons vigilants.
Nous avons partagé un combat, celui de Sens, puis un autre, toujours en cours, celui de Ris-Orangis. Nous avons réussi avec une énergie folle à sauver Sens. Sens... ce nom de ville à lui seul maintenant suffit à résumer cette architecture. Je ne dis plus centre commercial de Sens mais simplement Sens. Valeur d'usage du nom d'une ville pour dire l'importance d'une architecture. Nous sommes arrivés à le protéger contre tous ceux qui ne savent pas voir, contre tous ceux qui ne savent pas qu'ils ont un corps. Sens...
Mais je suis déçu. Je n'ai pas dans ma collection de cartes postales de l'ensemble de votre œuvre. C'est ainsi. Tous les bâtiments n'ont pas droit à cet honneur populaire. Alors je me les invente, je me les édite pour nous battre.
Je finirai sur ce verbe car c'est bien toujours d'une bataille dont il a été question dans votre travail. Une bataille contre les préjugés, contre nous-mêmes, contre une architecture parfois oublieuse de l'usager, parfois trop soutenue par l'histoire sans savoir y renoncer. Vous n'aviez peur de rien dans ce domaine.
Sans doute que comme votre ami  Yves Klein vous aimiez les sauts dans le vide.
Bien à vous Monsieur Parent.
Et merci.
David Liaudet

dimanche 9 mars 2014

le Comité de Vigilance Brutaliste au Havre.



L'exposition Le Havre versus Royan est ouverte depuis hier à la Forme, lieu d'exposition au Havre.
Sur l'inviation de Didier Mouchel, Pascal Desplanques et Anne BettingerThomas DussaixClaude Parent et votre serviteur vous proposent donc une exposition hybride mêlant plusieurs articulations. Tout commence avec le souvenir que Monsieur Parent avait, avec Monsieur Virilio, proposé en 1969 un praticable en Fonction Oblique à la Maison de la Culture du Havre encore installée au sein du Musée Malraux, praticable qui servait aux architectes de première tentative pour faire éprouver au public le potentiel de cette révolution spatiale que représente la Fonction Oblique.
L'autre idée de notre exposition à la Forme était aussi de mettre en liaison, ces deux villes nées des bombardements et de la Reconstruction que sont Royan et le Havre. Deux villes posées sur un estuaire, deux villes portuaires mais aussi deux échelles urbaines différentes et surtout, deux architectes en chef de générations différentes ! Perret et... Ferret
Mais le hasard de nos recherches sur l'intervention de Claude Parent au Havre nous a fait découvrir que celle-ci, en 1969, était passée par... Royan avant d'être installée au Havre dans la foulée... Et grâce aux archives personnelles de Monsieur Gosselin et à ses souvenirs vivaces de cette expérience, nous avons pu tirer le fil de cette histoire incroyable qui lia donc ces deux villes autour de la Fonction Oblique et d'un hommage à André Bloc.
Nos avions tous les éléments pour que le résultat de notre résidence à Royan puisse être montré au Havre, pour que Monsieur Parent nous prête des dessins, pour mettre en relation des cartes postales des deux villes et regarder comment elles se sont donné à voir et vous proposer également des archives passionnantes et un témoignage très touchant de Monsieur Gosselin qui fut avec Monsieur Gobled l'un des deux initiateurs et constructeurs de cette fonction Oblique au Havre !
Si vous venez vous pourrez donc dans cette exposition voir des dessins de Monsieur Parent, des dessins de Thomas Dussaix largement inspirés par notre résidence à Royan, la vidéo réalisée dans Notre-Dame-de-Royan, une table d'archives sur l'histoire de cette expérience de la Fonction Oblique à la Maison de la Culture du Havre, une vidéo nous permettant d'entendre Monsieur Gosselin évoquer cette expérience et... des cartes postales de Royan et du Havre...
Tout cela gratuitement, pour le plaisir de partager avec vous, nos histoires, nos dessins, nos rêves et nos souvenirs d'une architecture vivante, joyeuse et nous l'espérons chaleureuse !
Venez nombreux nous voir !
Je vous propose quelques images de l'accrochage qui ne valent évidemment pas le plaisir que vous aurez à venir passer une journée au Havre pour jouir de la totalité des manifestations du Mois de l'Architecture.
Les membres du Comité de Vigilance Brutaliste tiennent à remercier vivement pour leur invitation Anne Bettinger et Pascal Desplanques, nous remercions également Christian, Jules, Marine, Sabine pour leur aide au montage et nous remercions aussi la Maison de l'Architecture du Havre pour son soutien.

Un merci appuyé à Madame et Monsieur Gosselin pour leurs archives et leurs souvenirs offerts si généreusement.

Spéciale dédicace à Didier Mouchel, promoteur infatigable et généreux de la Photographie Plasticienne au Pôle Image Haute Normandie.
Didier... Merci !

Infos pratiques : La Forme 170 rue Victor Hugo au Havre. Ouverture du Jeudi au Samedi de 14h à 18h.
















dimanche 23 février 2014

presque Roger Anger et Roger Anger tout de même.


Sur une carte postale Combier, des résidences à la porte d'Etampes à Arpajon :


On y voit une construction qui pour moi est signifiante de notre capacité à reconnaître, à émettre en quelque sorte une projection.
Mon écran d'aujourd'hui sera l'œuvre superbe de Roger Anger.
Comment, devant une telle image, une telle photographie, une telle construction ne pas rêver à cet architecte ?
Mais, il faut vite, au-delà des apparences, au-delà des images, bien regarder.
Il ne s'agit pas là d'une construction de Roger Anger mais de l'architecte M. E. Djenangi qui est nommé d'ailleurs par l'éditeur de cette carte postale.
Qui est cet architecte ? Je n'en sais rien, mes recherches restent vaines mais il ne fait aucun doute que ce dernier a du avoir dans l'œil les façades de Roger Anger et que, devant une telle plasticité, il n'a pu que tenter de faire quelque chose qui s'en rapproche. Une proximité donc... pas une réalité.
D'ailleurs le rapprochement se fait essentiellement sur le pignon plus cinétique que sur la façade plus commune mais qui ne manque pas de qualité. On remarque d'ailleurs sur celle-ci un moment de silence des balcons, une période plus plate brisant la rythmicité élégante de l'ensemble.



Alors ?
Alors pourquoi se priver de ce que notre mémoire en mettant l'une sur l'autre, la géniale et la suiveuse architecture nous prouve que les formes se promènent, se retrouvent, glissent sous nos yeux ?
Et pourquoi ne pas en profiter pour voir de vraies architectures de Roger Anger photographiées par votre serviteur dans Paris ?
Et si, d'une carte postale dont Monsieur Djenangi l'architecte reste mystérieux nous nous offrions les joies d'un architecte plus connu...
Je vous conseille aussi vivement d'aller voir ici la conférence qui eut lieu au Pavillon de l'Arsenal, conférence tenue par Anupama Kundoo qui a écrit un superbe ouvrage sur Roger Anger mais conférence aussi dans laquelle en forme d'introduction, vous verrez monsieur Parent évoquer Roger Anger.
Ne boudons, décidément... aucun plaisir !






Immeuble de logements, Roger Anger et Pierre Puccinelli architectes, Paris, rue de la Colonie. 1958 !



Tour de logements, Roger Anger, Mario Heymann et Pierre Puccinelli architectes, rue Érard, Paris. 1962.



Immeuble de logements, Roger Anger, Mario Heymann, Pierre Puccinelli architectes avec l'Œuf, centre d'études. Rue Paul-Doumer. Paris