Affichage des articles dont le libellé est Piano. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Piano. Afficher tous les articles

mardi 29 mai 2012

Xenakis ? Chiche !

Il semble bien que l'événement du Centre Pompidou fut aussi marqué pour les éditeurs de cartes postales par l'événement du Diatope de Monsieur Xenakis. Une fois encore, et malgré l'éphémère de l'objet architectural, le Diatope se trouve représenté sur des cartes postales.
Sans doute qu'ainsi animée la Piazza trouvait à cette époque la justesse de son programme : un lieu d'événements, d'animations, voire d'agitations. On pourrait croire à une sorte d'agit-prop culturelle. En tout cas, les deux cartes postales suivantes nous montrent la construction de Monsieur Xenakis sur la partie haute de la Piazza et si les points de vue semblent presque similaires on remarquera que l'un inscrit le Centre Pompidou dans un environnement urbain et parisien et l'autre l'isole un peu du reste de la ville.
















Les deux éditeurs choisissent un moment très animé de passants, de visiteurs en grand nombre d'ailleurs. On y voit même une femme photographier son enfant et j'avoue que trouver la photographie prise ce jour-là serait pour moi une joie immense car j'aurais ainsi une sorte de pli temporel et spatial à ajouter à cette carte postale !





















Mais si nous sommes attentifs (et nous le sommes !) on devine aussi quelques changements dans le Diatope et notamment dans une partie de sa toile tendue :





























Sur le détail du haut, Claude Rives le photographe (C. E. D. R. I ?) nous montre le Diatope en partie ouvert sur le haut, puis sur le détail du bas, le photographe des éditions Yvon nous le montre fermé par un voile gris et blanc et une bordure blanche vient surligner la courbe. Mystère...
Une réparation ?
Un renfort ?
Sans doute une petite transformation en cours de fonctionnement pour ce qui fut l'une des interventions sur la Piazza que je regrette vivement de n'avoir pas vue. Allez ! Rêvons un peu ! Pas de doute que pour un anniversaire soit du musicien et architecte soit du Centre Pompidou nous verrons un audacieux qui proposera la reconstitution du Diatope !
Chiche Monsieur le Président du Centre Pompidou !
Chiche Madame la Ministre de la Culture !
Chiche Monsieur le Maire de Paris ! (pour la nuit blanche tiens !)

mardi 10 avril 2012

de la peinture moderne (presque)

Voilà un cas vraiment intéressant.
En même temps on verra qu'intéressant ne veut pas forcément dire beau...



Cette carte postale du Centre Pompidou est une reproduction d'une peinture de M. Legendre aux éditions Krisarts (1981).
Et là, c'est le choc !
D'abord bien évidemment par le style de la peinture dont on devine l'habitude de peindre plus certainement les mamelons gonflés de Montmartre que de l'architecture moderne. Ensuite parce que l'objet peint abrite lui-même l'avant-garde picturale et subit ainsi une sorte de retournement fond-forme assez saisissant !
Monsieur Legendre le peintre pourtant joue sa carte stylistique avec vigueur dans une sorte d'imitation grise d'un post-post-impressionnisme rejoint de manière fatale (hélas pour lui) par une naïveté d'effets picturaux éculés.
Mais ...
Car, vous vous doutez bien que je ne prendrais pas cinq minutes à défendre cette œuvre s'il n'y avait pas un mais...
On remarque sur cette peinture un élément incroyable c'est le Diatope de Monsieur Xenakis et ici, sur cette peinture, il est représenté à un moment tout aussi incroyable : sa construction !*



On peut donc malgré la qualité relative de cette peinture lui rendre grâce d'avoir su enregistrer ce moment ! Aucune autre carte postale dans ma collection ne me montre ainsi le Diatope. On devine même les drapeaux flottants de Radio-France !
Comme quoi, un document malgré des qualités redoutables peut tout de même porter des informations étonnantes : ici la structure de l'œuvre éphémère de Monsieur Xenakis.
Enfin reste à relativiser le réalisme de cette représentation...
D'ailleurs est-ce d'abord une représentation du Centre Pompidou ou une représentation de la peinture de Monsieur Legendre ?
Je vous laisse y répondre avec les empâtements, les rehauts et la gamme chromatique du peintre et aussi une certaine forme de tendresse...

* et si, vu la date de l'édition, il s'agissait du démontage ?...

mardi 21 février 2012

la plus belle exposition de Beaubourg

Voici un cas intéressant.
D'abord parce que depuis une architecture un peu oubliée nous en regardons une autre beaucoup regardée :



Puis ensuite, il faut reconnaître que les images promotionnelles pour les ventes d'immobilier sont rarement aussi bien faites et aussi curieuses...
Avouez que la vue est belle !



En fait, je n'avais jamais vraiment réalisé que certains privilégiés vivaient avec ce type de paysage derrière leurs fenêtres !
De quoi est-il question au juste ?
Il s'agit d'une carte postale vantant l'investissement dans les logements du "Quartier de l'Horloge" à Paris donc. Au dos de la carte postale figure cette légende :
" Paris construit une place par siècle : après la place des Vosges, la place Vendôme, la place de l'Etoile, et la place de l'Opéra... au XXe siècle la Piazza Beaubourg "
L'adresse du bureau de vente est indiquée : "Quartier de l'Horloge, 56 rue Rambuteau" suit le téléphone...
Ce qui est amusant c'est aussi l'appellation Piazza, certainement un héritage de l'italien de nos deux architectes Rogers et Piano !
On rira également du jeu de mot sur "exposition" bien senti par les communicants.
Le Quartier de l'Horloge lui, ne démérite pas, et souvent j'aime à le regarder. Aujourd'hui, il présente encore certains beaux éléments même s'il semble enclavé et oublié... Je me souviens être allé voir la belle horloge automate à mon arrivée à Paris, elle marchait bien alors, et aujourd'hui ?
Le Quartier de l'Horloge est l'œuvre de Jean-Claude Bernard.
J'aime bien le résumé qu'en fait Eric Lapierre dans son guide de Paris : " Les bâtiments, alignés sur la rue et respectueux du gabarit parisien, ont une expression pittoresque mâtinée de lointaines références à l'architecture de Carlo Scarpa."
Tout est dit, tout tient dans le "mâtinée" et "lointaines".
Mais ce que nous aimons aussi dans cette illustration de E. Glushak c'est le fauteuil des Eames ! Cela ajoute à notre ambition Artie !



L'illustrateur a bien choisi son mobilier pour faire moderne mâtiné de classicisme et aux aspirations lointaines américaines...
Je retrouve dans ma collection de Flip Books (oui je sais... aussi ça...) ce très bel exemple où l'on assiste au montage de la Lounge Chair, bon film :

vendredi 20 janvier 2012

Pompidou embrasse Pompidou

Nous allons regarder deux cartes postales du Centre Pompidou. Deux Cartes postales très différentes mais qui donnent à voir et à comprendre toutes deux la construction emblématique du Paris des années 70.
D'abord...



...cette carte postale Abeilles-cartes pour Lyna par le grand photographe de cartes postales : Rolf Walter.
Une carte postale somme toute qui pourrait dans l'accomplissement de sa tâche ne rien dire de particulier que la présence d'un piéton qui regarde Paris. L'escalator dans sa diagonale semble relier deux morceaux du Vieux Paris mais bien vite deux particularités de cette image excitent l'œil averti. On retrouve en effet un peu caché le diatope de Xénakis dont nous avons parlé ici. Sur cette image, il semble un peu sali, déjà la toile se distend ce qui le rend fragile et réel. La foule est à ses pieds.



Mais dans le ciel de Paris un timbre et un tampon déclarent le centenaire de la naissance de Pompidou. Pour ce centenaire et cette commémoration postale, la Poste choisit de coller la face du Président contre l'établissement qui porte son nom créant une confusion possible entre centenaire de Pompidou et... centenaire du Centre Pompidou car le langage populaire aime à dire "je vais à Pompidou !" ou "les expos sont nulles à Pompidou" ou encore "j'ai adoré Pompidou"...



Ajoutant encore à l'hommage, le tampon oblitérateur reprend le profil du Président un peu à la manière des médailles et pièces de monnaie et la ligne de ce profil vient amoureusement embrasser la construction. Pompidou embrasse Pompidou en quelque sorte !



Mais une autre particularité postale de cette carte vient de la double oblitération. Envoyée une première fois en septembre 1978, cette carte postale fut à nouveau oblitérée en 2011 année du centenaire mais cette fois elle n'a dû rejoindre personne à part le classeur du philatéliste qui le jour de l'oblitération "premier jour" s'est rendu au bureau provisoire de la Poste pour obtenir ce cachet. Pourrai-je à mon tour, le jour du centenaire du Centre Pompidou en 2077 faire une oblitération supplémentaire sur cette carte postale pour encore faire rejoindre Pompidou et Pompidou... J'aurai 90 ans... qui sera à mes côtés ? Qui poussera le fauteuil roulant ?
Puis...



... cette très belle édition Chantal choisit de faire un cadrage serré sur la façade. Quel incroyable réseau de lignes et d'ombres ! Presque une jungle.
Le rouge gagne l'image et la brillance du tube fait vernis. La machine Pompidou fonctionne, le tube délivre des visiteurs que l'on devine et l'un des panneaux manque, remplacé par un plastique flottant.



Devant la beauté d'une telle image on peut s'interroger si la jubilation plastique provient de l'image ou du Centre Pompidou. Il ne fait aucun doute que l'un compose l'autre dans le jeu subtil des désirs d'images des architectes et des réalités iconiques des cartes postales. L'abstraction vient du bâtiment, sa matérialité de la photographie. J'oserai dire ici son existence. Mais Beaubourg (ou Pompidou si l'on veut) est pour moi toujours et encore ce lieu merveilleux ayant dans ma poitrine serré quelque chose d'inaliénable, quelque chose qui me fonde comme un amoureux de l'architecture et des espaces, une surprise indéfiniment renouvelée, des souvenirs d'amitié puissants et le retour triomphant dans une maison Phénix en Province en ayant ce sentiment fort d'avoir vécu son époque, d'être debout au Monde et de raconter raconter raconter Paris, sa modernité vivante, son actualité sans attente d'un futur ambigu et sans cynisme.
Alors les noms des architectes au dos des cartes postales ont pour moi ce mystère étrange d'être ceux de personnes inconnues mais familiers, une petite formule magique qui agite quelques particules : Rogers et Piano. Un instrument de musique un peu italien et une sonorité anglaise de personnage de bande dessinée.



samedi 23 avril 2011

Centre Pompidou plein de vues

Et nous revoici devant l'esplanade du Centre Pompidou.


Mais cette carte postale est à bien des titres exceptionnelle.
D'abord parce que le Centre lui-même vient juste d'ouvrir, on peut même se demander vu le nombre de personnes s'il ne s'agit pas du jour de l'ouverture au public !
L'autre chose vraiment étonnante c'est que le Diatope de monsieur Xenakis est en construction à droite de l'image.
A moins qu'il ne soit... en démontage !
Enfin, pour les amateurs de photographie il convient de vous dire que cette carte postale des éditions CCI du Centre Pompidou est un cliché de Robert Doisneau. Oui. La carte est bien datée de 1977.
Finalement à part une ponctuation du rouge assez forte voire même un rien exagérée (pantalon, Escalators, Diatope, chaperon rouge au premier plan) rien dans cette image ne révèle le photographe.
Il est un piéton de Paris comme les autres, il est dans la foule des curieux et c'est sans doute cela qui en fait un témoignage émouvant.
Et encore :



Cette carte postale Yvon d'une vue aérienne nous montre le Centre Pompidou dans sa toute jeunesse également. On y retrouve le Diatope de Monsieur Xénakis et d'autres choses assez intéressantes.
Par exemple qui peut me dire ce que cache l'objet gonflé jaune à l'endroit même de la fontaine Stravinsky ?


S'agissait-il du chantier de la dite fontaine pour permettre à Niki de Saint-Phalle et Tinguely d'y travailler ?
On voit aussi très bien le chantier du quartier de l'horloge. Ce lieu d'ailleurs mériterait d'être un peu mieux regardé aujourd'hui.


On devine également sur la façade du Centre Pompidou le logo de l'exposition Paris-Moscou. Cela nous permet de dater la carte postale de l'année 1979 car l'exposition eut lieu entre mai et novembre.


Donc... le diatope était encore debout au moins jusqu'en mai !
Enfin il faut souligner une fois de plus la force incroyable de ce Centre dans le paysage parisien.

Suite à la demande de Claude, je vous ajoute un agrandissement de l'atelier de Brancusi :



samedi 5 février 2011

les tubes des années 70, volume 4

Revenons aux cartes postales Prestige chez Cap-Théojac.
D'abord avec cette vue étonnante pour son point de vue sur le tube :

Nous la devons à M. Garanger qui serait bien Marc Garanger, le photographe des femmes algériennes dévoilées par la brutalité militaire lors de la guerre d'Algérie.
Notre carte postale nous montre un Centre Pompidou encore sous échafaudage dont la dégringolade du tube s'achève sur une entrée encombrée de détritus de tous genres.
Pour ma part, je n'ai jamais pénétré dans le Centre Pompidou par cette entrée et je ne sais pas si elle fut un jour réellement active.
Pourtant elle disait la grande liberté d'appréhension du lieu, faisant glisser les visiteurs depuis la place vers l'intérieur du Centre ou les laissant se servir à loisir du boyau transparent pour circuler sur la façade comme on le fait d'un sol.
L'image de Marc Garanger dit bien cette aptitude à avaler et digérer les visiteurs et la bouche béante du tuyau offre cette image un rien organique.
Heureusement le jeu superbe là aussi de la structure porteuse du tube offre à la fois la perspective et rigidifie l'objet.
La lumière dont on ne sait si elle est celle du soir ou du matin encore une fois est bleue.
Soleil :


Il s'agit encore d'une carte postale Prestige que nous devons cette fois à l'Agence Top dont je ne sais rien.
Ici c'est la transparence du tube de l'escalator qui est mise en avant avec un contre-jour dont le jaune puissant du soleil fait toute la noirceur.
C'est une image très dure au sens qu'elle ne s'amuse finalement que peu de l'architecture mais semble surtout vouloir la faire travailler contre un élément habituel et pittoresque, le lever ou coucher du soleil.
Vu l'orientation du Centre Pompidou, il ne peut s'agir je crois que d'un soleil de l'ouest donc en soirée.
Mais ce qui m'étonne c'est que nous avons la sensation d'être à l'intérieur du Centre. C'est assez étrange...
Peut-être que finalement le photographe aurait non pas visé l'objet mais son reflet. Je reste dubitatif...
Pour finir cette série (qui reste ouverte) je dirai qu'une architecture reste toujours un moyen de façonner des images.
Il existe pourtant des architectures qui portent en elles leurs images à venir, voire sont constituées pour en produire un certain nombre bien précis (I am a monument !) et d'autres qui par leurs qualités plastiques semblent tout à la fois insaisissables et totalement ouvertes aux regards photographiques, comme un terrain de jeu perpétuel.
Elles sont à la fois l'objet à regarder et l'objet qui permet de voir, machines optiques et de promenades.
Le Centre Pompidou est de cette catégorie, il joue des images familières, même les accuse (industries, usines...) mais également par le lieu même de sa construction et les milliards de contrastes que cela produit, il est un objet vibrant, brisant et surprenant que rien ne semble lasser.
Il est à jamais un étonnement.

vendredi 4 février 2011

les tubes des années 70, volume 3



Cette fois c'est pris dans la structure.
Sur cette carte postale éditée par le Centre Pompidou (donc une image "officielle"), Béatrice Hatala photographie la structure bien reconnaissable et place l'escalator dans le décor, dans son espace comme finalement un élément parmi d'autres.
Pourtant une nouvelle fois, c'est évidemment difficile de comprendre son rôle et sa fonction pour un correspondant recevant cette carte postale et n'ayant jamais mis les pieds au Centre Pompidou.
Il s'agit de la composition d'un paysage architectural assez classique dans son cadrage mais en quelque sorte débordé par les particularités du lieu lui-même comme si finalement pour faire une photographie originale de ce lieu il suffisait de le photographier, l'objet produisant seul l'image.
Une nouvelle fois le bleu domine s'étalant du ciel au blanc de la peinture du Centre.
Il semble possible aussi que depuis ce point de vue, Béatrice Hatala ait voulu nous dire la transparence de cette structure et sa capacité à s'ouvrir au paysage parisien visible en permanence dans les creux de l'image.
On remarque aussi l'ouverture rare aujourd'hui de l'espace d'exposition à l'extrême droite de l'image qui prolonge la longueur et donne une sensation d'espace encore accentuée.
L'image est également vide de visiteur, ce qui ne permet que difficilement d'en comprendre l'échelle.
Là aussi c'est une belle image et un beau document mettant en avant le système constructif d'une grande beauté.
J'aimerai toujours le dessin des appuis de poutres comme des os de dinosaures, des dessins de Tanguy.

jeudi 3 février 2011

les tubes des années 70, volume 2

Reprenons l'escalator :


Cette carte postale a de commun qu'elle est du même éditeur que la première carte postale du message précédent, les éditions Chantal.
Mais il s'agit cette fois d'un cliché de Cl. Rives.
Le tube de l'escalator reste ici encore le centre de l'image et donc, une fois de plus il est censé représenter à lui seul la globalité de l'architecture du Centre Pompidou ou du moins, il est son signe.
Etant donné (le gaz d'éclairage ?) étant donné donc que l'on envoie rarement trois ou quatre cartes postales du même site à son correspondant, choisir cette image c'est bien faire le choix d'une représentation à soi du lieu. C'est en quelque sorte là, l'accord tacite entre le photographe de la carte postale et l'acheteur qui se retrouvent ensemble sur une même représentation d'un objet architectural : ici l'extrémité de l'escalator.
Le photographe en visant ce point de vue limite la perception de la construction à peu de choses. On perçoit le tube, quelques éléments métalliques et des poutrelles.
Il s'agit sans aucun doute d'une manière de dire la fonction de promontoire de l'escalator qui ici perd sa fonction de circulation et de distribution des visiteurs pour ne devenir qu'un balcon moderne sur Paris. Le Paris éternel celui de la colline de Montmartre totalement visée et choisi par le photographe au risque même de faire perdre le lieu de la prise de vue : le Centre Pompidou !
Mais ce qui est assez (très) drôle ici c'est que ce promontoire qui sert à regarder Paris, les visiteurs s'en servent pour... regarder le photographe !
Qui vise qui finalement ?
En effet comment faire ? Soit les visiteurs ont le regard perdu vers Montmartre et tournent le dos au photographe, soit ils le fixent au risque d'ailleurs de se prendre le soleil en pleine figure !
Ce soleil qui fait éclater sa lumière sur le verre de l'escalator en nous offrant tour à tour une lumière chaude certes, mais aussi les traces grasses et poussiéreuses sur la paroi du Grand Verre pas encore brisé...


On admirera l'alternance parfaite homme-femme et l'alternance des appuis sur la rambarde. Savent-ils qu'ils sont photographiés pour une carte postale ? Sont-ils complices du photographe Cl. Rives ?
On peut imaginer un tel rendez-vous de copains aidant un ami(e) photographe à faire son cliché. D'où peut-être leur sourire goguenard...

mercredi 2 février 2011

les tubes des années 70, volume 1

Voici un petit exercice comparatif essayant certainement en vain de déceler les différences d'approches possibles entre les photographes de cartes postales sur un même détail architectural.
L'objet ?
Un mythe : l'escalator du Centre Pompidou.
Je vous donne de suite les deux images.



Celle du haut est due au photographe A. Choisnet pour l'éditeur Chantal. Le photographe est debout, il choisit une des particularités du Centre Pompidou qui fait son succès populaire, le tube de l'escalator. Il ne joue pas trop de la symétrie mais se pose finalement comme un visiteur lambda, regardant la chute vertigineuse de l'engin mécanique et ainsi il vise également sa transparence montrant sans doute le paysage et le point de vue que peut offrir cette étrange fenêtre moderne sur le vieux Paris.
En un sens, c'est un homme qui visite et qui note ce qu'il voit, donc il est dans la réalité constructive de ce que permet de percevoir cette architecture. C'est simplement superbe tant dans le dessin de l'objet, les champs de couleurs (bleu-gris) et le choix de la pointe de rouge de la robe de la femme en bas de l'escalier n'est certainement pas un hasard.
A. Choisnet a ici fait un beau travail que l'on pourrait qualifier en quelque sorte d'objectif, c'est-à-dire tentant au mieux d'être juste quant à une place possible, une réception fidèle du lieu. C'est là un document superbe et populaire.
L'autre carte postale est aux éditions Prestige. Rien que ce nom d'éditeur nous dit beaucoup d'une volonté de différenciation des éditeurs jouant sur le luxe et aussi certainement l'originalité. Si ici c'est Prestige, ailleurs c'est... banal...
Sur l'image le logo de l'éditeur signe comme un cachet la photographie et le dos n'est pas divisé comme les autres cartes postales plus vulgaires. En fait Prestige est une collection éditée par le grand éditeur Cap-Théojac. Ce cliché est dû à P. Dubois et il faut l'avouer sans retard, ce cliché est superbe !
Le photographe à genoux, se glisse entre les deux rampes en caoutchouc, dans cet interstice de verre du garde-corps et vient visser l'angle produit par la courbe de l'escalator, accentuant encore plus sa plongée.
Le jeu des reflets et des lignes courbes et droites forment un travail abstrait qui tout en étant au plus proche de l'objet le rend moins lisible et presque arachnéen. Il est évident que ce cliché est lisible pour celui qui a visité le Centre Pompidou et ne permet en rien d'avoir de ce lieu une image représentative. Il ne construit donc pas une image de l'architecture (le correspondant ne peut "rien en tirer") mais il permet à l'expéditeur de dire combien le lieu offre à la fois une étrangeté et une photogénie.
L'acheteur de ce type de cliché se reconnaît donc dans une attitude d'originalité et de positionnement décalé devant un objet architectural qui est déjà très marqué en ce sens. Il est bien question ici de faire sens (si ce n'est pas œuvre).
P. Dubois cherche, vise, construit son cliché dans cette direction. Il se veut original et pour cela il lui suffit finalement de descendre son corps vers le sol et de viser non plus un espace arpenté par le corps des visiteurs mais un espace que seul l'œil et l'appareil photographique peuvent viser.
Est-ce un lieu valide pour cette architecture ? Sans aucun doute puisqu'il fait image ! Il va sans dire que certainement ni Piano ni Rogers n'auraient pu imaginer ce canyon de verre d'un escalator comme un point de vue sur leur architecture mais finalement P. Dubois leur rend justice.
Les architectes ayant mis les tripes du bâtiment sur la façade, il fallait bien que soudain, comme au travers d'une coloscopie inventive un photographe vise ce tube comme un boyau conduisant un fluide très particulier : les visiteurs.
Ce sont bien eux qui animent la façade et c'est bien ce muscle mécanique qui les digère !
Reste que ces deux clichés pris à quelques centimètres de différence disent beaucoup de la manière dont on construit une image architecturale. L'un servant l'architecture, l'autre s'en servant pour son compte. Mais P. Dubois et A. Choisnet nous offrent aussi tous les deux de très belles photographies dont on doit prendre la mesure mais sans hiérarchie. Comment finalement choisir entre qualité documentaire et œuvre photographique ?
Disons que si je voulais montrer ce lieu à quelqu'un qui ne l'a pas vu, je lui dirais "regarde cette photographie de A. Choisnet" et à quelqu'un qui l'a visité, je lui dirais "regarde nous aurions pu voir ça aussi, comme P. Dubois."
Et je vous avoue que, chaque fois que je passe au centre Pompidou, je cherche systématiquement les deux visées.
Et ce plaisir du retour de l'image sur son lieu, je le dois aux photographes de cartes postales mais aussi bien évidemment aux architectes qui ont permis par leur travail incroyable de nous offrir un lieu ouvert, étrange et poétique.

samedi 3 avril 2010

beaubourg presque


Voici une de ces cartes postales spéciales destinées avant tout aux amateurs d'affranchissements du premier jour.
Cette fois il s'agit du Centre National d'Art et de Culture Georges Pompidou.
La date ?
Facile ! C'est l'objet même de cette édition : 5 février 1977.
Il m'est arrivé d'assister à ce genre d'événements philatéliques. On y voit des bureaux de poste provisoires avec des préposés munis de leur tampon-encreur et de leurs feuilles de timbres attendant les collectionneurs venant avec des cartes postales, des enveloppes et des documents divers pour faire poser le cachet de la poste.
Dans ce genre de moment et de lieu, il y a toujours des éditeurs spécialisés qui vendent des cartes postales ou des enveloppes imprimées avec des images correspondant à l'événement premier jour et cette carte postale à n'en point douter en fait partie.
Nous n'avons pas de nom d'éditeur mais celui du photographe : J. Couturier.
Et nous avons aussi le nom de l'imprimeur : Marchand à Thoissey.
On peut penser à une édition d'un particulier faisant un tirage spécialement pour l'occasion et le vendant sur place. La trame de la photographie (en noir et blanc) est un peu grosse mais la carte ne manque pas de qualité d'impression et surtout c'est un beau document sur le Centre Pompidou quelques jours avant son achèvement car si on regarde bien on comprend qu'il est encore en chantier.


Un chantier presque à sa fin mais des bâches et un encombrement de la piazza ne laissent aucun doute.
Dans notre guide vénéré, on remarque que la façade si célèbre avec sa volée d'escalators en serpent était d'abord prévue avec une colonne d'ascenseurs extérieurs.
Qui sait ce qui a motivé la transformation ?
A noter : l'article et l'image sont identiques dans les deux versions du guide.


jeudi 3 septembre 2009

la rue


J'aime tout particulièrement cette carte postale.
Je vous explique.
Oui l'un des plus beaux bâtiments du siècle dernier y est représenté. Et c'est justement la place qu'il occupe dans cette carte postale qui me fait autant l'apprécier.
Presque une indifférence.
Le Centre Pompidou est là, dans la rue comme le reste.
Pas de regard tourné vers lui, pas plus signifiant que le reste de la ville. Même la couleur semble le mêler à la rue.
J'aime cette indifférence.
Il fait partie de la ville. Totalement.
Et puis une 2cv Citroën passe (5671 FW 92). Et le jaune de l'Opel (?) fait glisser l'œil sur la pancarte au beau logo de Monsieur Jean Widmer. Notre-Dame au fond, flou léger, semble immense et brutale !
Regardez comme elle écrase les immeubles hausmanniens !
C'est justice !
Je serai perpétuellement étonné de voir le Centre Pompidou. Toujours.
Et cette carte postale pourtant me dit à quel point il est dans la ville.
Une belle édition Chantal expédiée en 1991. Messieurs Piano et Rogers sont nommés.

lundi 6 octobre 2008

le beau et le laid



Deux cartes postales qui s'opposent tant sur le plan de l'objet architectural visé que de la qualité éditoriale. Seul point commun, le chantier.
Je commence avec le beau :
voici une carte postale éditée par Lyna-Paris-Abeille-Cartes dans une série exceptionnelle éditée à l'occasion du vingtième anniversaire de la démolition des Halles de Paris. (C'est une précision de l'éditeur). N°30 "La fin des Halles". Au cœur de Paris, un monde nouveau se construit, en prise déjà avec le XXI ème siècle. Ici, en novembre 1974, à deux pas du chantier des Halles, s'élève, sur le plateau Beaubourg, la première arche du centre Pompidou... Photographie d'Alain Gesgon.
Recherche historique réalisée par Alain Gesgon et le CIRIP/Musée de l'Affiche Politique. (sic)
Magnifique carte postale, magnifique moment de construction, magnifique impression. La qualité absolue pour le cartophile. Je ne sais pas si le photographe, Monsieur Gesgon a réalisé d'autres clichés (cartes ?) mais je suis preneur...
L'autre carte postale est une édition Gilbert Fromanger. Tirée uniquement à 500 exemplaires on a envie de s'en réjouir... Elle nous montre le Canton de Duclair dans la série "actualités", la construction de la salle polyvalente d'Anneville Ambourville en novembre 1989. La qualité d'impression est du type photocopie, tirage numérique fait à la maison. Découpée au cutter et bordée de blanc pour faire plus chic. Evidemment il s'agit d'un travail modeste, d'un passionné de sa région et de cartes postales qui s'amuse et à cela il n'y a rien à dire. Mais tout de même..
J'imagine que le noir et blanc est économique et permet également de jouer sur la nostalgie des cartes anciennes. Dommage que la qualité éditoriale ne suive pas car le cliché est intéressant ainsi que l'objet. Cela aurait pu au moins faire une belle boring postcard mais il s'agit surtout d'une dumpy postcard.

jeudi 28 août 2008

l'architecture en creux






Il existe des espaces construits pour l'interne de nos villes. Des espaces dont on ne peut finalement connaître que les creux. Ils sont souvent des architectures incroyables, qui, si nous pouvions percevoir les masses nous étonneraient.
Voici quelques cartes postales nous montrant des boyaux de ce type. Des boyaux vides lorsqu'ils sont chargés de transporter des piétons, des boyaux pleins lorsqu'ils doivent digérer les automobiles. Il faudra encore saisir la nécessité de cette alternance chez les photographes de cartes postales. Je rappelle que le but d'un tuyau c'est le passage, et souvent le passage le plus rapide ou au mieux le plus fluide possible... Et il existe des pervers qui font du tuyau un spectacle, y font entrer la lumière, en font une façade. On peut alors saisir la digestion opérée par les bâtiments, voir sur les visages des visiteurs les transformations subies sans pudeur sans coloscopie...
Nous avons :
Anterwerpen-Anvers Tunnel pour piétons, sous l'Escaut. Vue intérieure, Utig "Anterwerpen" édit 1938 ?
3 cartes postales du Maastunnel de Rotterdam Les escalators (Roltrappen), et deux vues du tunnel éditées chez Sparo, pas de date.
Chamonix tunnel du Mont Blanc le tunnel le plus long du monde 11km 600 IRIS en Mexichrome. On admirera l'immobilité des véhicules qui sont photographiés à l'arrêt ! La 404 Peugeot n'a même pas de conducteur... Mise en scène donc.
Courmayeur le nouveau tunnel du Mont Blanc chez Saat éditeur expédiée en 1980. Le photographe prend des risques au milieu du tunnel... A moins que là aussi il ne s'agisse d'une mise en scène. On admire les belles Alfa-Roméo.
Encore le tunnel du Mont Blanc, pas de nom d'éditeur ici mais la photographie semble bien prise en instantané. L'éclairage moins régulier et le flou de la DS Citroën, ainsi que la place du photographe indiquent bien qu'ici il n'y a pas de mise en scène. Les têtes ahuries des 5 (oui 5) passagers de la voiture bleue font penser à un coup de flash !
Centre national d'art et de culture Georges Pompidou aux édition Chantal, photographie de A. Choisnet. Pas de Date. Les architectes Piano et Rogers sont nommés. Au dos une déclaration d'amour : ma petite fiancée chérie, ma petite femme ton fiancé parisien pour un jour t'embrasse très très très fort,..., claire je t'aime ton futur mari à toi et pour toujours bonne journée ma petite normalienne (sic!) chérie je t'aime ma chérie. Bruno
Ouf!! Du même éditeur une autre vue du tuyau magique photographié par, cette fois, Cl. Rives. Comme quoi les tuyaux sont parfois des culs-de-sacs...

lundi 5 février 2007

1977


Aujourd’hui rien n’est terminé. La carcasse reçoit doucement le magnifique squelette. J’ai toujours vu des os à la Tanguy dans le dessin des portants du centre. Je donnerais beaucoup pour passer une ou deux heures pour faire quelques photographies stéréoscopiques du chantier mais du haut de ma dixième année je n’avais de soucis que de voir Star Wars. Au dos de cette carte postale éditée par Nurgeron on peut lire quelques événements de l’année 1977 comme la mort d'Elvis Presley à 42 ans le 16 Aôut ou la disparition de la Callas et de Charlie Chaplin. Rien sur Georges Lucas qui vient d’entrer dans l’histoire du cinéma et dans mon histoire. Quelle année cette année 1977 !
La conception de cette carte est de F. Nugeron.
Claude Lothier a écrit :
C'est terrible, je n'ai quasiment aucun souvenir du chantier du Centre Pompidou et pourtant je me souviens être passé tout contre, je me souviens du trou de Gordon Matta Clark que je voyais en sortant de la galerie Templon. Je connaissais la galerie Templon par Art Press que je lisais dès son premier numéro à Orléans et quand j'ai vu une exposition Martin Barré chez Templon, Marin Barré était là, ma manière de voir cette peinture si difficile était de la rapprocher de celle de Vieira da Silva, je me souviens avoir hésité à poser la question à Martin Barré. Allez savoir comment il m'aurait répondu. Mais il faudrait vérifier les dates. Plus tard je me souviens avoir beaucoup aimé Le Gac dans la même galerie et aussi je crois Jean-Michel Meurice. J'aimais beaucoup l'odeur de peinture qu'il y avait dans ces murs.

30 ans


Joyeux anniversaire Beaubourg, Joyeux anniversaire...
JOYeuuuuux aaaaanniversaire joy eux anni ver saire Bôbourg.
Vite vite les cartes postales dans le classeur. Je trouve cette très belle carte avec l’oblitération du premier jour et le timbre correspondant. Le 5 février un amateur est allé au centre faire poser un coup de tampon sur un timbre marquant ainsi pour l’éternité des collectionneurs comme moi le jour exact de cet événement. Admirons la magnifique gravure du timbre en taille-douce due à Monsieur Combet et le motif du tampon qui met l’accent sur le principe constructif du magnifique bâtiment. Nous remarquerons également que la chenille d’escalators n’est pas terminée au moment de la photographie réalisée par Bertrand Vincent.
Pour nos étudiants je leur rappelle après Claude Lothier que le centre Pompidou est une œuvre des architectes Piano et Rogers.