vendredi 29 mai 2020
Patrimoine immatériel
vendredi 1 mai 2020
La porte du labyrinthe
Today I made a Zoom background of myself accidentally walking in on myself in a Zoom meeting. pic.twitter.com/Rl2AsjfZ7V— Dan Crowd (@itsdancrowd) April 3, 2020
Autre petit labyrinthe architectural, celui rencontré par Jackie Chan dans Mister Cool (Sammo Hung 1997). Dans le recoin d'un immeuble en chantier, une zone soudainement plus architecturée : une trame de parois grises et de portes bleues. Idéale pour semer l'ennemi. La séquence prend des allures de bonneteau visuel. Hop, hop, hop, derrière quelle porte est passé Jackie ? Impossible de retrouver ses repères dans le rythme des claquements, ouvertures et fermetures. Qu'y a-t-il derrière la porte bleue : un adversaire? un allié? un coup de poing? une grimace?
L'espace en devient un quadrillage presque abstrait, animé par le surgissement de blocs bleus sur ce fond grisâtre.
;
Il est toujours amusant de croiser, au détour de films a priori de pur divertissement, des éléments de décor qui ressemblent à des installations d'art contemporain.
Ainsi, ce petit labyrinthe de Jackie Chan évoque pour moi le Labyrinthe Initiatique de Laurent Parienté (1997), agencement de parois de plâtre blanc, aux multiples pans, recoins et perspectives biaises. Quelle poursuite infinie aurait-on pu tourner là-dedans ?
vendredi 6 mai 2016
Musicless
L'une des plus étonnantes est celle du Hello de Lionel Richie :
Sans la musique, l'inconscient de la narration du clip saute aux yeux. La bluette est remplacées par une pure histoire de harcèlement, presque dans la descendance de De Palma. Comme le dit un commentaire You Tube :
" A disenchanted community college tutor becomes obsessed with stalking and harassing a blind student, whils simultaneously pursuing a romantic relationship with her. She creates a sculptured likeness of him as a gift, and is about to present it to him when her stalker reappears. In terror, she confronts him - only to discover that he possesses the same features as her tutor. Suffering from a form of Stockholm syndrom, she breaks down and submits to his depraved psychological domination." It is the best 80s psychological thriller they never made !"
Tenons-nous là peut-être un jalon involontaire du thriller psychologique des eighties ?
Mais surtout, ces musicless videos me rappellent encore le souvenir d'un cinéaste oublié, Hal Hartley, qui dans Surviving Desire (1993) inventait une danse de chat et d'équilibriste, tout ça sans musique et avec quelques chuchotements, bref inventait déjà sa "musicless dance" :
Hal Hartley, déjà maître des séquences dansées, est peut-être finalement le chaînon manquant entre Godard et les memes internet. Ca lui confère sa place, sa place à part dans l'histoire du cinéma.
lundi 25 mars 2013
Korine en gifs
Je prends l'exemple d'un clip et d'une pub, à la fois très proches dans leurs principes et très différents dans les impressions (et émotions) qu'ils produisent.
Car si ce second cas est ouvertement plus mécanique, moins dissonant, moins foncièrement émouvant, il combine tout de même deux sens assez imparables et pas toujours compatibles : celui de la chorégraphie mais aussi celui de l'humour (il y a quelque chose d'assez proches des sauts des Voisins de Norman Mc Laren (1952) dans le flottement éternel des ballons, danseurs, cyclistes, etc).
En passant du clip rêche et démuni à la pub presque clinquante, en passant d'une esthétique de la déglingue à une petite mécanique trop bien huilée, Korine apparaît peut-être comme le moins "puriste" des fabricants d'images contemporaines. Et en même temps, chacune de ces petites formes tient presque d'une sorte d'épure expérimentale ouvertement accommodée à des impératifs fun / fashion / commerce. C'est tout le paradoxe de Korine: assumer l'impureté des images du monde contemporain pour doter ses propres images d'une sorte de nouvelle clarté, une clarté toujours un peu corrompue mais dans ses moments les plus forts, tout de même assez irradiante.
vendredi 20 juillet 2012
Pastilles
Tout cela invente l'exact intermédiaire entre le roman-photo et le schéma de navigation sur la Carte de Tendre..., ce qui je pense, aurait été loin de déplaire à Rohmer... (même si je m'avance en disant cela)....
mercredi 18 juillet 2012
Danse avec la technologie
Si je résume, on pourrait résumer chacune des ces vidéos en petits aphorismes:
Danser, c'est moduler l'inscription de son propre écho (Rybczynsky / Simple Minds).
Danser, c'est s'éloigner de son propre sillon (Forsythe 1).
Danser, c'est ne pas revenir deux fois dans la même empreinte (Forsythe 2).
dimanche 30 octobre 2011
Explosante - fixe
jeudi 9 juin 2011
Spectre de New York
dimanche 10 octobre 2010
Des marches
Cas n°1 : Dramatiser la rencontre fugitive
Où l'on s'aperçoit que Bresson (Quatre nuits d'un rêveur 1971) a adapté littéralement, au mot et à la respiration près, A une passante (Charles Baudelaire 1861).
Et comme toujours chez Bresson, les ponctuations sonores. Si Bazin affirmait que le seul bruit d'un essuie-glace d'automobile pouvait donner au dialogue des Dames du Bois de Boulogne des allures raciniennes, on remarquera dans ces Quatre nuits d'un rêveur le couperet de la sonnette et du soufflet de la portière du bus, stigmatisant que cette fugitive rencontre n'aura sans doute jamais de suite.
Cas n°2 : Dilater le moment
Je ne me lasse pas de la générosité de ces extraits où chacun fait son numéro, générosité permis par un dispositif hybride et minimal qui mixe piste de danse et podium de défilé de mode. Le plus émouvant dans cette parade construite sur une surenchère bon enfant de numéros dansés tient aussi à leur dimension d'inventaire d'un moment de la danse. Je ne suis pas spécialiste mais il me semble que ce début des années 80 à Détroit marque l'avènement de ce qui deviendra la techno mais nourrie sur un fort héritage soul. Et la force de ces vidéos est bien de capter cette mutation qui, comme toutes les phases de transformation, invente des attitudes hybrides, inédites, et qu'on ne reverra jamais ensuite.
Quelque part, le New Dance Show, c'est donc le "Conservatoire des danses inventives", soit l'exacte antithèse d'une administration inventée par les Monty Python : "The ministry of silly walks".
lundi 9 août 2010
Phénix de l'architecture
On peut tout de même se demander si en matière de mort symbolique de l’architecture moderne, le coup de grâce n’avait pas été porté deux ans auparavant avec le fameux épilogue de Zabriskie Point (Michelangelo Antonioni 1970). Rappelons que cette suite d’explosions filmées au ralenti, cette jouissive télépathie de destruction, ce pink-floydesque « détruire dit-elle » prend pour première cible une canonique « villa d’architecte ».
En réponse à cet extrait si fameux, j’ai découvert le travail d’une jeune agence Freaks architectes, qui intègre aussi (et avec pas mal d’humour) la vidéo dans son activité de recherche et de conception. Leur petit opus Faster than China se révèle d’une efficacité redoutable pour proposer une politique de reconstruction rapide et de résurrection de l’architecture bétonnée. Il me semble avoir déjà vu ce principe de « lecture inversée » dans une vidéo de Bill Viola (où des plongeurs paraissent décoller comme des fusées), mais au-delà de la potacherie du procédé (remettre d’aplomb les bâtiments qui s’effondrent), je vois poindre derrière cette vidéo une critique de ces dynamitages systématiques, qui s’ils offrent des moments cinégéniques, perpétuent l’idéologie de la tabula rasa et empêchent, en imposant un nouveau départ à zéro, toute sédimentation (historique comme mémorielle) de faire son œuvre.
Quoi qu’il en soit, je ne peux que vous conseiller de cliquer ici pour voir la juxtaposition Antonioni / Freaks Architectes.
Et dans ce perpétuel fracas destruction/reconstruction, je sens finalement que l’architecture moderne, dans ses réalisations les plus nobles (les villas) comme dans les moins désirées (les barres HLM) évolue suivant les oscillations du phénix: condamnée à renaître des cendres de ses échecs.
jeudi 17 juin 2010
Solitude footballistique
Et pour rester dans le ton de la solitude et de la mélancolie footballistique, cette étonnante vidéo qui, comme son nom l'indique, refait la défaite, plan par plan :
vendredi 11 juin 2010
Futur déréglé
dimanche 16 mai 2010
A bigger splash... of cinema
mercredi 17 mars 2010
La musique est partout
***
La musique est écrite dans le paysage (musique contemporaine) :
(En lisant ça, j'apprends que pour inventer ce nouveau mode de représentation musicale, Stockhausen se serait juste inspiré des montagnes suisses de Paspels qu'il voyait à sa fenêtre.)
***
La musique est écrite sur les bâtiments (musique architecturale) :
Lumitectura (court-métrage d'Arno Bruderer 2010)
(Joli petit film rappelant, de manière assez explicite que la géométrie, ce sont les gammes et la lumière les mélodies).
Palindromes filmés
Mais ce même principe peut parfois donner des résultats plus étonnants. On peut faire mention du célèbre clip-palindrome de Michel Gondry pour Cibo Matto, mais j'évoquerais, pour réconcilier les images avec les effets parfois attendus de l'auto-reverse :
mercredi 10 mars 2010
Freaks reloaded
***
Comme quoi, avec trois fois rien, on peut produire les plus effrayants des éternels retours de la momie.
vendredi 5 mars 2010
Passion destroy
Tout d'abord, cet extrait d'un court-métrage de Ben Russell, cinéaste découvert à Rotterdam. Littéralement, un pur documentaire sur la transe musicale : "sons et lumière, corps et âmes".
mercredi 3 mars 2010
Ce post a plus de deux semaines de retard
Dans le même temps (c'est-à-dire il y a presque trois semaines), le chantre du "stop thinking" cinéma, aka Gaspar Noé, faisait sa réapparition sur le Net avec un teaser-générique bardé de noms-slogans de son croquignolet dernier opus (Enter the void).
jeudi 4 février 2010
Le football américain...
... le comprendrais-je mieux et m'y intéresserais-je davantage s'il était filmé comme ça ?
(sur Slate V, via artypop sur twitter).
jeudi 21 janvier 2010
Musique sans instruments
Music for one apartment and six drummers (court-métrage de Ola Simonsson et Johannes Stjärne Nilsson 2001)
Qu'est-ce qui nous reste quand tout ce confort moderne, on vient de s'en débarrasser ? Cette musique-là :
Animal Collective en concert à emporter (avril 2008)
Soit dit en passant, pour moi, une très belle adaptation involontaire de La route de Cormac Mac Carthy : des mendiants magnifiques dont la marche hébété rend un bel hommage (là aussi involontaire ?) à cette phrase entendue dans cette chanson : "We are ugly, but we have the music".
Et entre les deux, entre le dépouillement et la sophistication, entre la musique et le bruit, entre l'équipement et le dénuement, il y a cette autre musique :
Et sinon, pour ceux qui aiment la musique 100% bio, il y a ça (bientôt en concert), mais c'est moins mon truc.