En el volumen 2 de A la búsqueda del tiempo perdido, A la sombra de las muchachas en flor, un pintor, Elstir, le explica al joven protagonista la delicadeza de los detalles del tímpano, dedicado a la Virgen, de la iglesia de Balbec, pueblo de vacaciones donde están los dos. Estos son los que destaca:
-Que lleven los ángeles el cuerpo de la Virgen en la Asunción en un velo, para no tocarla.
-El ángel que lleva el alma de la Virgen para reunirlo con el cuerpo.
-En el encuentro con su prima Isabel, el gesto de esta de tocar el vientre de María.
-El brazo vendado de la comadrona que no había querido creer en la Inmaculada Concepción.
-El ceñidor que la Virgen echó a santo Tomás para darle una prueba de la resurrección.
-El velo que la Virgen se arranca para cubrir la desnudez de Cristo en la cruz, mientras la Iglesia recoge la sangre.
-La sinagoga, cuyo reino terminó ya, con los ojos vendados, sostiene un cetro medio roto y deja escapar, con su la corona que se le cae de la cabeza, las tablas de la antigua ley.
-El esposo que ayudando, a la hora del Juicio Final, a su joven mujer a salir de la tumba, apoya su mano contra su propio corazón para tranquilizarla y probarle que late realmente.-El ángel que se lleva el sol y la luna, ahora que ya son inútiles, porque la luz de la Cruz es siete veces más poderosa.
-El que mete la mano en el agua del baño de Jesús para ver si está caliente.
-El que sale de las nubes para poner su corona sobre la Virgen.
-Los que asoman en lo alto, en la Jerusalén celeste, para ver la gloria de los elegidos y los suplicios de los malos.
No sé si corresponde con algún tímpano concreto o es una recreación, fascinante, de Proust. Al principio del volumen (p. 50-51) explica ya las ganas que tenía el protagonista de conocer esa iglesia, que parece que es románica. Balbec es un lugar de veraneo en la costa, pero no corresponde con un lugar real: se habla de Cabourg, pero no sé si allí hay un tímpano así o Proust ha hecho una recreación a partir de tímpanos concretos.
Yo lo estoy leyendo en la traducción de Pedro Salinas, muy buena, aunque con unos leísmos increíbles. He encontrado el texto en el original, por si gustáis:
Comme je lui avouais la déception que j'avais eue devant l'église de Balbec: « Comment, me dit-il, vous avez été déçu par ce porche, mais c'est la plus belle Bible historiée que le peuple ait jamais pu lire. Cette Vierge et tous les bas-reliefs qui racontent sa vie, c'est l'expression la plus tendre, la plus inspirée, de ce long poème d'adoration et de louanges que le Moyen Âge déroulera à la gloire de la Madone. Si vous saviez, à côté de l'exactitude la plus minutieuse à traduire le texte saint, quelles trouvailles de délicatesse a eues le vieux sculpteur, que de profondes pensées, quelle délicieuse poésie ! L'idée de ce grand voile dans lequel les Anges portent le corps de la Vierge, trop sacré pour qu'ils osent le toucher directement [...] ; l'ange qui emporte l'âme de la Vierge pour la réunir à son corps; dans la rencontre de la Vierge et d'Élisabeth, le geste de cette dernière qui touche le sein de Marie et s'émerveille de le sentir gonflé; et le bras bandé de la sage-femme qui n'avait pas voulu croire, sans toucher, à l'Immaculée Conception; et la ceinture jetée par la Vierge à saint Thomas pour lui donner la preuve de sa résurrection; ce voile, aussi, que la Vierge arrache de son sein pour en voiler la nudité de son fils d'un côté de qui l'Église recueille le sang, la liqueur de l'Eucharistie, tandis que, de l'autre, la Synagogue, dont le règne est fini, a les yeux bandés, tient un sceptre à demi brisé et laisse échapper, avec sa couronne qui lui tombe de la tête, les tables de l'ancienne Loi; et l'époux qui aidant, à l'heure du Jugement dernier, sa jeune femme à sortir du tombeau lui appuie la main contre son propre coeur pour la rassurer et lui prouver qu'il bat vraiment, est-ce aussi assez chouette comme idée, assez trouvé ? Et l'ange qui emporte le soleil et la lune devenus inutiles puisqu'il est dit que la Lumière de la Croix sera sept fois plus puissante que celle des astres ; et celui qui trempe sa main dans l'eau du bain de Jésus pour voir si elle est assez chaude; et celui qui sort des nuées pour poser sa couronne sur le front de la Vierge; et tous ceux qui penchés du haut du ciel entre les balustres de la Jérusalem céleste, lèvent les bras d'épouvante ou de joie à la vue des supplices des méchants et du bonheur des élus! Car c'est tous les cercles du ciel, tout un gigantesque poème théologique et symbolique que vous avez là. C'est fou, c'est divin, c'est mille fois supérieur à tout ce que vous verrez en Italie où d'ailleurs ce tympan a été littéralement copié par des sculpteurs de bien moins de génie (el texto, aquí).
