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jeudi 21 octobre 2021

Massu (Pierre Pellissier)

 

Pierre Pellissier est l’auteur de plusieurs biographies, dont celles de Robert Brasillach et du général Salan. Il a également consacré des ouvrages à la Bataille d’Alger et à celle de Diên Biên Phu.

Sa biographie du général Jacques Massu nous fait découvrir l’homme, l’officier, le catholique. On le suit depuis l’enfance jusqu’à ses derniers jours sous l’uniforme. Il s’éteint le 26 octobre 2002, après avoir reçu l’extrême-onction des mains du père Maurice Cordier, ancien comme lui de la 2ème DB.

Le parcours  du général Massu est associé à De Gaulle et à Leclerc. En mars 1941, il fait partie de ceux qui prêtent le serment de Koufra avec Leclerc. On le retrouve ensuite en Indochine et à Suez.

Mais c’est à Alger, en 1957, qu’il acquiert sa notoriété. A la tête de la 10ème division parachutiste, Massu est chargé de maintenir l’ordre. C’est la bataille d’Alger qui commence. C’est à cette période que Massu a Jean-Marie Le Pen sous ses ordres.

C’est à Massu que certains reprocheront l’usage de la torture durant cette bataille d’Alger. Massu répondra : « La torture a continué à être autorisée par une cruelle nécessité, jusqu’à la fin de cette bataille d’Alger, mais tout fut mis en oeuvre pour la limiter au maximum, la faire contrôler et surtout n’admettre son emploi que pour l’indispensable nécessité du renseignement visant à éviter des drames cent fois plus atroces dont seraient victimes des innocents. »

En 1958, Massu menace de déployer les paras sur le territoire français si De Gaulle n’arrive pas au pouvoir. Sans le savoir, il accélère ainsi l’indépendance de l’Algérie qu’il croyait empêcher. Mais il persiste aveuglément à rester fidèle à De Gaulle, malgré les doutes et les déceptions qui l’envahissent.

En 1966, nommé commandant des forces françaises en Allemagne, il s’installe à Baden. C’est là que De Gaulle viendra le retrouver en mai 68, lorsque le vent de révolte d’extrême gauche secoue Paris. C’est Massu qui regonfle un De Gaulle inquiet par cette tempête anarcho-communiste.

Tout cela témoigne d’une autre époque, pourtant pas si lointaine, où l’armée jouait un rôle important dans la vie politique française.

Massu, Pierre Pellissier, éditions Perrin, 480 pages, 24 euros

A commander en ligne sur le site de l’éditeur

https://www.medias-presse.info/massu-pierre-pellissier/89047/

lundi 9 juillet 2018

Livres & Histoire • Centurion fidèle


En opération en Algérie [1958] 
par Claude Wallaert
497096757.jpgNez en bec de toucan, cheveux bruns rebelles, œil perçant, grande gueule au cœur d’or, Jacques Massu aura été mêlé à notre tumultueuse histoire des années trente à la fin des années soixante du siècle dernier.
Saint-Cyrien, officier de la Coloniale, il découvre très tôt l’Afrique, dont il subira toujours le charme, et qui sera le théâtre de ses premiers combats.
Rallié parmi les tous premiers à la France Libre pendant la Deuxième Guerre mondiale, il est un des lieutenants les plus appréciés de Leclerc, et participe sous ses ordres à l’épopée de la mythique 2e DB, jusqu’au cœur du IIIe Reich, à Berchtesgaden. Très vite après l’armistice, c’est le départ pour l’Indochine, dans le contexte difficile du désarmement japonais, et des premiers troubles fomentés par le Vietminh. Retour en Afrique, et spécialement en Algérie, où il conduit et remporte la si célèbre et si décriée « Bataille d’Alger », et tente de son mieux de faire face aux désordres, aux factions violentes, aux bouleversements précédant l’indépendance.
De retour en métropole, et investi du commandement des Forces Françaises en Allemagne, il sera pour le général de Gaulle le grognard fidèle et réconfortant lors de l’épisode de Baden-Baden aux heures sombres de 1968. Puis viendra la retraite, studieuse et active jusqu’au bout.
Pierre Pellissier nous livre là un ouvrage passionnant : d’abord par la stature de cet officier au parcours exceptionnel, à la personnalité très attachante, économe de la vie de ses hommes, possédant la vivacité et le coup d’œil du guerrier, dont la fidélité envers ses chefs n’obère ni le sens critique, ni la rude franchise ; ensuite par l’évocation fouillée et très vivante des évènements et surtout des hommes : officiers, administrateurs, hommes politiques, terroristes, et aussi les humbles auxquels Massu s’est toujours intéressé, de concert avec sa femme, favorisant en particulier au plus fort de la bataille d’Alger la création d’œuvres sociales au profit des femmes et des enfants musulmans.
En refermant ce beau livre, on a le sentiment d’avoir approché l’Histoire à travers l’engagement sans faille d’un valeureux soldat, d’un chef de guerre, et aussi d’un homme de cœur. 
Massu, Pierre Pellissier, Perrin 443 p., 24 €

lundi 20 avril 2009

26 mars 1962 : une ténébreuse affaire

C'EST celle de la fusillade de la rue d'Isly qui chaque année, dans l'émotion et le recueillement, est commémorée par les Français d'Algérie et leurs amis, qui n'ont rien oublié. Sur cette tragédie, Jean Monneret publie un livre (1). Sa formation d'historien lui a permis d'éviter le sensationnalisme ou l'exagération qui marque souvent les évocations journalistiques. Il s'est appuyé sur une bibliographie comportant une quinzaine de livres dont le plus fondamental (qu'il cite à plusieurs reprises) est celui de notre grande amie disparue Francine Dessaigne, Un crime sans assassins, paru aux éditions Castille (il resterait des exemplaires proposés par « Jeune Pied Noir » et l'Association des Familles des Victimes du 26 mars). L'auteur s'est livré aussi à des enquêtes et recherches car il reste des témoins. Mais certains documents officiels, comme le rapport du commandant de gendarmerie Garat après une reconstitution des faits, sont maintenant interdits de communication, alors qu'ils étaient librement consultables il y a quelques années encore. Heureusement, Jean Monneret y avait eu accès.
Son livre est au fond une enquête très sérieuse. Avec quelques défauts. La carte du centre d'Alger proposée en début de l'ouvrage est trop petite. Dans les annexes, la liste des morts du 26 mars aurait pu être ajoutée même si elle n'est pas définitive puisqu'à ce jour, malgré les efforts de Mme Simone Gautier (voir L'Algérianiste de mars 2008), elle n'est toujours pas complète.
A noter que le 19 mars on a eu la surprise de revoir sur la chaîne Planète le téléfilm (imparfait) sur le 26 mars, projeté l'an dernier sur France 3 (voir RIV. du 26/9/08).
AVANT LE DRAME
Pour comprendre le 26 mars, il faut remonter le temps. La date du 26 avait en effet été choisie pour une manifestation ordonnée par le colonel Vaudrey de l'OAS (mais improvisée et ignorée par d'autres responsables) pour protester contre le blocus de Bab el Oued. Depuis le 19 mars (fausse fin de la guerre d' Algérie), le combat de l'Organisation Armée Secrète était de plus en plus difficile et sa stratégie risquée. Le général Salan avait lancé le 22 une directive prônant dans certaines conditions une insurrection. Le 22 mars en plein, centre d'Alger (le tunnel des Facultés), plusieurs gendarmes mobiles avaient été tués dans une embuscade tendue par l'OAS. Evénement tellement occulté à l'époque qu'il resta inconnu de la population. La stratégie consistant à faire de Bab el Oued un bastion de l'Organisation (avec une fausse comparaison avec Budapest) fut un échec tragique qui aboutit à un blocus impitoyable par les forces de l'ordre (plusieurs milliers de fonctionnaires) aidées par l'aviation et munies de blindés.
C'est pour marquer la solidarité avec le quartier encerclé que fut décidée une manifestation pacifique « contre l'étranglement de Bab el Oued ». Qui vu la configuration d'Alger, ne pouvait passer que par des rues très longues. Faciles à barrer ou à contrôler.
FEU À VOLONTÉ ET MENSONGE D'ETAT
Et à l'entrée de la rue d'Isly, à 14h50, ce fut la fusillade que Jean Monneret étudie de manière scientifique, en confrontant les points de vue contradictoires des Français d' Algérie. des autorités, des officiers et en se livrant à une étude pointue sur des gens armés de fusils-mitrailleurs et qui auraient attaqué la troupe. Pour les premiers, les soldats ont tiré à bout portant et sans sommations. Ce fut un massacre. Pour les autorités, dès le 27 mars, un communiqué officiel fait état d'une enquête dont on donne les « premiers résultats ». Jean Monneret reproduit ce texte. Il est invraisemblable (et prudemment n'a pas été rediffusé par la suite). Mais il annonce la ligne du « mensonge d'Etat » : la troupe a riposté aux tirs de l'OAS. On accuse un petit groupe (dont une femme), protégé par la foule, qui aurait tiré et même aurait eu trois morts. Il y aurait même eu des arrestations mais aucun nom n'a jamais été fourni. On va même (rapport Garat) jusqu'à mentionner un individu avec imperméable (le temps était magnifique) et chapeau noir faisant feu sur les soldats.
La controverse la plus sérieuse porte sur ces fameux FM qui, d'un balcon ou des toits, (pourtant occupés par des soldats), ont ouvert le feu. Jean Monneret fait justice de ces affabulations, après les avoir examinées à la loupe. Parmi les blessés dans la troupe, aucun par tir de FM mais, au contraire, de nombreux civils. Il y aurait douze emplacements de tir sur certains documents ou photos représentés par des cercles ! Mais aucune preuve décisive. Le triste Christian Fouchet, alors Haut Commissaire à Alger, écrit dans ses Mémoires sa "conviction" qu'il y a eu « UN tireur de toit (comme à Paris en août 1944 ?) mais que personne ne le prouvera jamais ». Fermez le ban... Jean Monneret conclut à « une panique de tir », fait courant étudié par des experts militaires.
LA QUESTION ESSENTIELLE
En fait, toutes ces arguties ont pour but de masquer le point névralgique. Ceux qui ont tiré appartenaient au 4e régiment de Tirailleurs, amenés du bled quelques jours auparavant. Une troupe hétéroclite (il y avait parmi eux des ralliés du FLN et des messalistes rescapés des troupes bellounistes ) encadrée par des Européens, mais la moins faite pour le maintien de l'ordre alors que la ville regorgeait d'éléments spécialisés : CRS et gendarmes mobiles. Une troupe qui deux jours auparavant avait reçu pour consigne d'ouvrir le feu contre les tireurs de toit. Jean Monneret consacre plusieurs chapitres à cette énigme D'autant moins explicable que ce régiment était cantonné à Berrouaghia, à plus de cent kilomètres d'Alger, et que son patron, le colonel Goubard, avait élevé de très vives objections sur l'envoi à Alger et l'utilisation de ces hommes. Le général Ailleret l'avait rencontré sur place, et approuvé. De retour à Alger, il avait lancé dans ce sens une note (la 905) qui a disparu mais que de nombreux officiers ont lue. Quelle autorité a donc pesé plus lourd que le général commandant les troupes en Algérie ?
Monneret cite les témoignages d'officiers supérieurs qui ne coïncident pas. Mais nombreux étaient ceux qui n'étaient pas sur le terrain. Comme le colonel devenu général Goubard. Il avait longtemps cru à la responsabilité de l'OAS dont il devait estimer plus tard qu'elle était "indémontrable" ou "indirecte". Et pour lui le 26 mars, c'est un piège qui s'était refermé et sur ses hommes et sur la population. Un « sac à feu » en termes militaires. Jean Monneret donne aussi des extraits de l'entretien qu'eut Francine Dessaigne avec le préfet d'Alger, Vitali Cros. Il n'y a pas eu de sommations, parce que « ça, c'est bon pour le cinéma » ! C'est le général Capodanno, sous ses ordres, qui a pris la responsabilité d'ouvrir le feu, en accord avec lui : « Dès qu'un coup de feu était tiré, nous étions en état de légitime défense.» Et qui a tiré ? Sous-entendu l'OAS.
A noter qu'il y eut une autre fusillade le même jour, beaucoup plus bas. Au carrefour de l'Agha. Et là ce sont les CRS qui ouvrirent le feu, tuant trois personnes. Jean Monneret cite le témoignage de M. Yves Pleven qui a tout vu en sortant d'un immeuble proche, le Mauretania. Mais la revue L'Algérianiste (mars 2007) a publié les photos prises par un photographe de la Dépêche Quotidienne Robert Rolando, grand-père de Thierry Rolando. Les CRS, un genou par terre, alignant froidement sur le trottoir d'en face un groupe qui passait par là. Même pas des manifestants, de simples promeneurs. Qui sait si dans les archives officielles il n'y a pas d'autres documents aussi accusateurs ?
Jean Monneret conclut rapidement. Pour lui il y a bien eu «une machination» dépassant « la simple erreur de commandement ». Il fallait, sous un prétexte quelconque, briser le moral de la population civile complice de la "subversion". En Conseil des ministres le 23 mars, De Gaulle avait donné une directive : « Briser par tous les moyens et réprimer impitoyablement l'insurrection armée qui se développe dans les grandes villes d'Algérie. »
Pour le 26 mars, il ne faut plus parler d'un « crime sans assassins ». L'assassin est connu.
Jean-Paul ANGELELLI. Rivarol du 27 mars 2008
Une ténébreuse affaire par J. Monneret, 159 pages, 15,50 € plus 3,02 € de port (le livre ne sera disponible que le 15 avril). Editions L'Harmattan, 5-7 rue de l'Ecole Polytechnique, 75005 Paris.

lundi 9 juin 2008

« La torture » en Algérie

LE PEN REMET LES CHOSES L'ENDROIT

Au cours d'une conférence de presse au ton particulièrement solennel, Jean-Marie Le Pen a rétabli la vérité sur la "torture" pendant la guerre d'Algérie, et au long d'une grande leçon d' histoire, et de morale historique, s'est attaché à défendre l' honneur de l'Armée française.
Tout d'abord, le président du Front national a souligné que la campagne est d'origine communiste. Elle a été lancée par le parti communiste, qui « ne s'est jamais caché de sa complicité active avec les organisations rebelles et terroristes du Viêt-minh en Indochine, du FLN en Algérie », qui a « toujours lutté contre l'année française, tant au début de la Seconde Guerre Mondiale que pendant les guerres du Vietnam et d'Algérie ».
Une réédition communiste
Le parti communiste, « parti de la corruption et parti de la trahison, complice actif des sanglantes dictatures marxistes » qui pendant 70 ans ont été coupables de génocides, de déportations de masse, de tortures, « dans un terrifiant holocauste humain offert par des fous criminels aux dieux du communisme athée » : et ce sont « ces gens-là et leurs héritiers embourgeoisés qui osent mettre en accusation la France et l'Armée française. »
Cette campagne contre la torture, lancée « 45 ans après que dans la bataille d'Alger l'appareil terroriste et les méthodes secrètes du FLN et du parti communiste algérien furent brisées par la 10e DP, est la réédition de celle qui fut orchestrée par lui et le lobby de la torture pendant la guerre d'Algérie » . Il s'agissait alors, en diffamant l'Armée française, de venir en aide au FLN au bord de la déroute après l'échec de son offensive terroriste à Alger au début de 1957, en faisant oublier l' effet désastreux du massacre de Mélouza. Un « Oradour algérien » comparable à ceux qui continuent d'ensanglanter l'Algérie indépendante 38 ans après la guerre. Il s'agissait aussi de « défendre l'appareil terroriste majoritairement européen de sa filiale algérienne, le PCA, responsable à Alger de la fabrication, du transport et au moins au début de la pose des bombes » qui firent en quelques Semaines des dizaines de morts, des centaines de blessés, souvent mutilés à vie.
L'action antiterroriste
Or, quelle fut l'action antiterroriste dont Massu fut chargé ? Dans cette action, rappelle Le Pen, « le succès est une question d'heures puisque les fils des réseaux secrets se rompent 24 heures après l'arrestation d'un terroriste. On doit, dans ce délai, savoir où sont les bombes et qui sont ses complices ». Les interrogatoires, réalisés par des équipes spécialisées et supervisées par leurs chefs, « pouvaient aller jusqu'à l'imposition de douleurs physiques graduées mais sans séquelles invalidantes, que le terroriste pouvait d'ailleurs faire cesser en donnant les renseignements ».
En bref :« A la différence du FLN et du PCA qui terrorisaient les populations civiles, l'Armée ne terrorisait que les terroristes. Conformément à la morale et à la loi. Elle prenait le parti des innocents contre celui des criminels.» A titre d'exemple comparatif, Le Pen rappelle que dans la Willaya 3 en Kabylie, Mayouz, lieutenant d'Amirouche en proie à un délire d' espionnage, fit torturer et exécuter 3000 jeunes maquisards :« Vous avez dans vos rangs des hommes instruits et cultivés, ce sont tous des traîtres ... »
« Visiblement, s'indigne Le Pen, les insulteurs de l'Armée française ou les belles âmes qui jugent et condamnent de leurs fauteuils d'académiciens n'ont jamais vu de soldats tués ou mutilés par une mine ou éventrés par un coup de baïonnette ou un obus de mortier, ou des civils au nez coupé, aux jambes arrachées, aux yeux crevés. Ces souffrances-là ne sont pas comparables à celle d'un terroriste qui subit un interrogatoire musclé destiné à lui faire indiquer où sont les bombes et qui s'en sortira bousculé, peut-être meurtri, mais sans blessures et sans séquelles voire même intact comme Yacef Saadi chef terroriste d'Alger. »
Un témoignage personnel
Et Jean-Marie Le Pen apporte son propre témoignage: « Mon chef, le glorieux colonel Jean-pierre tombé au feu en mai 58 à Guelma, m'avait dit devant mon commandant de compagnie le capitaine Martin: " La mission que nous devons remplir à Alger comme militaires de carrière ne doit pas vous être imposée. Vous pouvez donc demander votre mutation." Je lui répondis: " Mon Colonel, j'ai l'honneur de servir dans votre régiment de parachutistes de la Légion étrangère, je reste, car demain, si je suis vivant, je retrouverai ma liberté de parole pour défendre mes camarades et l'Armée puisque celle-ci ne peut le faire étant la Grande Muette. " Quand j'ai regagné à l'Assemblée nationale le banc de députés que j'avais quitté pour m'engager aux cotés du contingent, j'ai pu tenir ma parole et dire ma solidarité avec l'armée vilipendée et insultée et répondre aux attaques injustes et diffamatoires dont elle était l'objet de la part des déserteurs, des planqués, et des traîtres porteurs de valises
Et Jean-Marie Le Pen tient à le dire à nouveau : « L'Armée française a gagné la guerre et n'a été frustrée de sa victoire que dans les allées du pouvoir politique, au mépris des serments de fidélité à l'Algérie française qu'on lui avait demandé de garantir. Elle a ménagé le sang, la souffrance, la dignité des combattants et des populations, et même de ses ennemis. Héritière de l'Armée de l'Empire français, elle n'a jamais pu être accusée de racisme. Disons-le clairement : les actes de violence inhumaine dont les tortures furent essentiellement le fait du FLN et de ses complices communistes.»
L'appel de Le Pen aux Français et aux Algériens
Ecartant donc toute idée d'une quelconque "repentance", Jean-Marie Le Pen lance un appel. Il en appelle à tous ceux qui ont combattu et souffert dans leur chair et leur âme, les combattants français, les pieds-noirs, les soldats musulmans fidèles et « les harkis, ignominieusement livrés et martyrisés », mais il en appelle aussi « aux Algériens, anciens combattants du FLN ou de l'ALN, et à la jeunesse de la jeune Nation algérienne, aux jeunes aussi qui résident en France, français ou algériens, pour qu'ils ne tombent pas dans le piège de l'agitation médiatique et la provocation du parti du communisme athée ».
Car pour Jean-Marie Le Pen il est clair que « ce que cherche aujourd'hui le parti communiste, c'est à entretenir chez les électeurs musulmans originaires d'Algérie, de plus en plus nombreux chez nous, une haine de la France qui les porterait à voter pour les candidats communistes ».
Or, au contraire, conclut Jean-Marie Le Pen à l'adresse des uns et des autres, si « nos routes nationales se sont séparées dans la douleur et dans la peine », « c'est notre devoir d'établir dans le respect de nos Nations et de leurs droits, les meilleures ou du moins les moins mauvaises relations possibles ». Car « nous avons en commun la tâche de construire la difficile paix des vivants au delà des combats et des sacrifices des morts ».
National Hebdo du 7 au 13 décembre 2000