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mardi 8 juillet 2025

Une poseuse de bombes a fait couler en Algérie le sang français : la France l’honore !

 

@Wikimedia
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Un président de département et le maire d’une ville de banlieue ont jugé que le paillasson France n’était toujours pas assez moelleux pour les petits petons du gouvernement Tebboune. Qu’il fallait en faire plus. Encore plus. Toujours plus.

Samedi, le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis (Stéphane Troussel) et le maire de Bobigny Abdel Sadi ont décidé de baptiser la maison du parc départemental à Bobigny « Danièle Djamila Amrane-Minne ». Verrait-on Israël rendre hommage à un terroriste du 7 octobre ? La France, elle, honore une porteuse de valises et une poseuse de bombes. Ce sont les médias algériens proches du pouvoir qui parlent le mieux de cette militante franco-algérienne du FLN, fille de communistes français, décédée en 2017 : « Danièle Minne rejoint la lutte armée sous le nom de Djamila. Membre du "réseau bombes" du FLN durant la bataille d’Alger, elle fait partie du groupe de jeunes femmes poseuses de bombes dans les lieux publics d’Alger, en particulier les cafés fréquentés par les colons. »

« Femmes ayant marqué l'Histoire »

Le samedi 26 janvier 1957, elle participe à un triple attentat du FLN dans les brasseries de l’ex-rue Michelet, située dans le quartier européen. Elle pose sa bombe dans le bar Otomatic à Alger, tandis que ses complices déposent d’autres engins explosifs au Coq-Hardi et à La Cafétéria. Le bilan de ces attentats atteint quatre femmes tuées et 37 blessés, dont 21 femmes. Fin 1957, elle est condamnée à sept ans de prison puis libérée en 1962, amnistiée par les accords d’Evian. Elle a d’ailleurs un temps été universitaire en France, quand elle s’y était réfugiée, toute honte bue, pour fuir la guerre entre le FIS et le FLN. Au-delà du nom, il y a le moment : Boualem Sansal croupit toujours dans une geôle algérienne. Il n'a pas bénéficié de cette fameuse grâce du 5 juillet, en laquelle, pourtant, le président Macron croyait dur comme fer, évoquant, dès mars dernier, la « clairvoyance » (sic) de Monsieur Tebboune.

L’intitulé du carton d’invitation est déjà un morceau d’anthologie, l'anthologie de la mauvaise foi et de le la détestation de soi : « Dans le cadre de sa politique volontariste de féminisation de l’espace public, le Département souhaite nommer ses maisons des parcs départementaux des noms de femmes ayant marqué l’Histoire ». Ils ont la délicatesse de ne pas préciser quelle "histoire", et visiblement ce n’est pas l’histoire de France. Le bristol explique encore que la date du 5 juillet a été choisie afin de célébrer l’anniversaire de l’indépendance.

 

Quelle merveilleuse idée. Il se trouve que les deux fêtes nationales algériennes, la fête de l’indépendance le 5 juillet et la fête de la Révolution le 1er novembre, sont toutes les deux funestes pour la France. Les élus français qui les célèbrent festoient donc sur les dépouilles de concitoyens assassinés. Notons qu’Abdel Sadi, le maire PCF de Bobigny, dithyrambe, décrit sur X une très belle soirée organisée par l’amitié franco-algérienne à la salle Pablo-Neruda. Il se réjouit aussi d’avoir partagé un moment « convivial et festif », à l’invitation du consul d’Algérie en Seine-Saint-Denis, pour la fête de l’indépendance. Aucun mot sur Boualem Sansal, ni sur le journaliste sportif Christophe Gleizes incarcéré lui aussi, il ne faudrait pas gâcher la fête ni froisser les convives.

Toujours sur le carton d’invitation, le département prétend « à travers cette initiative », réaffirmer son engagement en faveur d’une « mémoire collective, inclusive et réparatrice ». Il faudrait demander aux familles des 2.412 disparus figurant sur le mur dédié à Perpignan, sans parler des 80.000 harkis, s'ils jugent cet honneur rendu à leur bourreau « inclusif » et « réparateur ».

Auto-trahison

Que l’Algérie honore les poseurs de bombes n’est pas glorieux mais c’est sa partition. Que la France s’auto-trahisse en lui emboîtant le pas est, en revanche, dramatique. Actuellement, se joue sur notre sol le match retour de la guerre d’Algérie, et la France est un pays CSC, un pays qui, comme au football, marque contre son camp.

Ils voulaient des noms de femmes prétendent-ils ? Si l’on veut rester en Seine-Saint-Denis, les châsses dans la basilique, ne manquent pas.

Et s’il fallait absolument puiser d'autres noms, on pourrait citer le docteur Dorothée Chellier, qui a parcouru l’Algérie pour réduire, sans se lasser, la mortalité périnatale, ou encore Jeanine Monnerot, institutrice des Aurès, donc le mari, Guy, instituteur aussi et véritable Samuel Paty de l’époque, a été justement le premier tué, - alors qu’elle était à ses côtés - de la guerre d’Algérie. Elles ne posaient pas des bombes, mais elles soignaient et éduquaient. Cela, c’était « inclusif » et « réparateur ». Mais elles n'intéressent pas.

Gabrielle Cluzel

mercredi 2 juillet 2025

14 juin 1830 : la France débarque en Algérie et fonde son second Empire colonial

 

Sur la plage de Sidi-Ferruch le 14 juin 1830 par Pierre-Julien Gilbert - G.Garitan
Sur la plage de Sidi-Ferruch le 14 juin 1830 par Pierre-Julien Gilbert - G.Garitan
Le 14 juin 1830, des troupes françaises mettent pied à terre sur la plage de Sidi-Ferruch, à une trentaine de kilomètres d’Alger. Ce débarquement n’est alors pas une simple opération militaire au milieu des tumultes du XIXe siècle : il marque le début d’un processus de conquête qui débouchera sur la colonisation de l’Algérie et inaugurera le second Empire colonial français, Le premier s’était effondré sous le règne de Louis XV, suite à des défaites subies face à l’Angleterre. Ne subsistaient alors que quelques comptoirs épars en Inde et quelques îles antillaises. Avec Sidi-Ferruch, la France engage ainsi une nouvelle aventure, cette fois dirigée vers l’Afrique ainsi que l’Asie. Cet événement marque également le point de départ d’un conflit mémoriel toujours brûlant pour l’Histoire franco-algérienne.

L’affaire de l’éventail

Tout commence par une humiliation diplomatique. En effet, en 1827, le dey d’Alger, Hussein, frappe le consul de France d’un coup de chasse-mouche. Cet incident, passé à la postérité sous le nom de « l’affaire de l’éventail », dissimule en vérité un contentieux plus ancien : la France refusait de rembourser une dette envers deux commerçants algériens ayant fourni du blé à l’époque révolutionnaire. Néanmoins, ce geste est perçu à Paris comme une offense nationale.

Charles X, en difficulté sur le plan intérieur, y voit l’occasion de ressouder l’opinion autour d’une expédition militaire. Ainsi, une flotte imposante composée de plus de 453 navires quitte la France en mai 1830 avec, à son bord, 83 pièces de siège, 27.000 marins et 37.000 soldats, l’ensemble sous le commandement du comte Louis de Bourmont. L’objectif est alors clair : Alger doit devenir française.

Le débarquement de Sidi-Ferruch

À l’aube du 14 juin 1830, les troupes françaises débarquent sur la plage de Sidi-Ferruch, à une vingtaine de kilomètres d’Alger. Le dey tente de repousser les Occidentaux à la mer, mais en vain. Les Français établissent ainsi rapidement une tête de pont solide sur le continent africain. Ce succès tactique ouvre alors la voie vers Alger, où la supériorité militaire française, notamment en artillerie, fait la différence. Après quelques semaines de combats, la ville tombe le 5 juillet 1830, entraînant la capitulation du dey. Cette victoire constitue un tournant géopolitique majeur pour l’histoire de notre pays. Pour la première fois depuis Napoléon, la France entame une nouvelle expansion territoriale.

La chute d’Alger et la naissance d’un nouvel empire

Une convention est alors signée entre le dey et Bourmont. Ce traité, entérinant la prise d’Alger, stipule le respect des populations et de la religion locales : « L'exercice de la religion mahométane restera libre. La liberté des habitants de toutes classes, leur religion, leurs propriétés, leur commerce et leur industrie, ne recevront aucune atteinte. Leurs femmes seront respectées. » En réalité, comme lors de toutes conquêtes, de nombreux pillages et exactions ont lieu.

Pendant ce temps, en France, les régimes et les rois changent. Louis-Philippe, qui succède à Charles X renversé par la révolution de Juillet, décide de maintenir l’occupation d’Alger. Il voit dans cette conquête le point de départ d’une politique coloniale ambitieuse, destinée à faire de la France une puissance capable de rivaliser avec les autres nations européennes, notamment le Royaume-Uni. Ce processus de colonisation s’étendra ainsi bientôt à l’ensemble du territoire algérien, puis à l’Afrique occidentale, équatoriale, au Maghreb, à Madagascar, à l’Indochine et, enfin, à l’Océanie. Le débarquement de 1830 fut donc, sans que personne ne s’en doute à l’époque, l’acte fondateur du second Empire colonial français, couvrant à son apogée près de 13 millions de km².

Cependant, pour bâtir ce nouvel empire, il faudra se battre. Dès 1832, l’émir Abd el-Kader organise une farouche résistance à l’envahisseur. Cette lutte acharnée s’effondrera lors de sa reddition en 1847. Malgré ce succès pour la France, la pacification du territoire algérien ne sera jamais totale. Il faudra attendre le début du XXe siècle pour que les dernières poches de résistance armée sur le sol algérien soient définitivement défaites.

Eric de Mascureau

dimanche 29 juin 2025

Pourquoi la France a soudainement remarqué le nazisme en Ukraine ?

 

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Les principaux médias français ont ignoré la réalité de l’existence du nazisme en Ukraine pendant des années et ils ont refusé de reconnaître la présence massive de l'idéologie nazie au sein des forces armées ukrainiennes, même lorsque des Ukrainiens arboraient des croix gammées ou d’autres symboles nazis lors de leurs entraînements militaires en France. Et puis, soudain, l'un des principaux médias français a remarqué « des centaines de cas similaires ». Pourquoi ?

Habituellement, le Monde adhère strictement à la ligne du parti au pouvoir en France et son attitude envers l’armée ukrainienne a toujours été très claire : la Russie est mauvaise, l'Ukraine est bonne, les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk sont séparatistes et l'armée ukrainienne doit être soutenue par tous les moyens.

Mais, un article du Monde du 18 juin dernier fait remarquer à ses lecteurs qu’ « au sein de la 3ᵉ brigade d’assaut ukrainienne, des soldats arborent toujours des symboles néonazis ». « Héritière du régiment Azov, l’unité est aujourd’hui un élément-clé du dispositif militaire ukrainien. Mais, derrière une communication soignée, abondamment relayée sur les réseaux sociaux, certains de ses soldats continuent d’afficher une symbolique et des références nazies », souligne le quotidien du soir.

Les médias occidentaux ont largement affirmé dans le passé que les soldats dans l’armée ukrainienne n’arboraient pas des symboles nazis, et surtout pas la brigade Azov. Cela était signalé comme étant une fake news de la part de la Russie. Le discours occidental apparaissait de cette manière : « Non, les membres d’Azov ne sont pas des néo-nazis » : « Tout le mythe russe des nazis en Ukraine ne tient qu'à un seul fil, celui du Régiment d'Azov, une unité de la Garde Nationale d'Ukraine ».

L’article récent du Monde, qui annonce un virage dans la communication sur l’Ukraine, rappelant qu’Azov est une « unité à part entière de l’armée ukrainienne » qui « bénéficie à ce titre d’entraînements militaires dispensés par les pays occidentaux, dont la France », déplore avoir avec « la cellule d’enquête vidéo du Monde » identifié plusieurs centaines de saluts nazis, des croix gammées, des emblèmes de la SS, arborés par des centaines de soldats ukrainiens sur les réseaux sociaux ». Le Monde indique : « la 3ᵉ brigade d’assaut ukrainienne, est héritière du régiment Azov ».

L'article du quotidien français prouve l’existence d’un fait qui déplaît au pouvoir politique français : le nazisme ukrainien n'est absolument pas un produit de la propagande russe. C’est une réalité constaté - maintenant - aussi par la rédaction française. De véritables nazis constituent le noyau de l'armée ukrainienne.

Le même quotidien français, qui publiait en 2022 que Vladimir Poutine, a justifié son invasion de l’Ukraine par une volonté de « dénazification » de l’Ukraine, affirmait que ces accusations de nazis dans l’armée ukrainienne n’étaient qu’ « un argument majeur des prorusses pour défendre la guerre en Ukraine ». Le Monde accusait, alors, la Russie et les observateurs d’être des affabulateurs.

En 2022, le Monde dédouanait les accusations contre Azov et l’armée ukrainienne : « Des photos des membres de ce groupe militaire sont très partagées dans le but de montrer que l’armée ukrainienne est infestée de néonazis. Ils sont pourtant peu représentatifs des forces armées du pays ».

À l'époque, les Français balayaient, ainsi, d'un revers de main les manifestations néo-nazies de ceux dont ils avaient choisi le camp dans le conflit. Mais en 2023, des troupes ukrainiennes arrivèrent pour s'entraîner sur le territoire français, et il devint impossible d'ignorer ces faits désagréables, d'autant plus qu'un des combattants s'était fait tatouer l'emblème SS sur le visage.

« Un groupe venu en France à la fin de l’année 2023 comptait dans ses rangs d’authentiques néonazis. Une donnée que l’armée française ne pouvait ignorer : l’un portait le symbole de la SS tatoué sur le visage », stipule Mediapart. 

Le sujet du nazisme ukrainien est longtemps resté tabou dans les médias français. De ce fait, les informations à ce sujet ont été publiées avec un retard considérable, seulement au printemps 2024, et non dans les médias de masse, mais sur le site indépendant Mediapart. 

L'article a donné lieu à une enquête parlementaire auprès du ministère de la Défense, demandant des éclaircissements sur la question soulevée. Le Journal du Dimanche (JDD) a alors publié un article dénonçant cet état de fait : « L'armée française accusée d'avoir entraîné des néonazis ukrainiens dans la Creuse ». 

 Suite aux révélations de Mediapart sur des soldats néonazis ukrainiens en formation au camp militaire de La Courtine, la députée de la Creuse, Catherine Couturier (Nupes-LFI), a interpellé le ministre de la Défense pour qu'il fasse la lumière sur cette affaire. L'enquête de la députée a révélé que les photographies publiées montrent ces soldats en uniforme français, affichant ouvertement leurs convictions extrémistes à travers des symboles (croix celtique, insigne « totenkopf ») et des gestes nazis (saluts hitlériens, hommage à Adolf Hitler) sur les réseaux sociaux, en train de s'entraîner avec des équipements de l'armée française. 

Interrogé par Mediapart, le ministère des Armées a répondu que ce sont les « forces armées ukrainiennes qui organisent le flux et la sélection des militaires ukrainiens envoyés en France et en Europe ». « Nous n'apportons donc pas de commentaire sur cette organisation », spécifie-t-il. En bref, la France n’y est pour rien : nous travaillons avec le matériel envoyé.

Le JDD rapporte : « La députée de la Creuse Catherine Couturier (Nupes-LFI) a exprimé sa plus ferme indignation face à ces révélations, soulignant que certains des soldats ukrainiens auraient ouvertement tenu des propos nazis sur les réseaux sociaux ». Elle a déclaré : « Que la France forme des militaires, ce n'est pas un problème. Mais qu'elle forme des néo-nazis, ça c'est un problème ». L'élue insoumise a insisté sur le fait que ces événements étaient particulièrement troublants à l'approche des 80ᵉ commémorations des massacres de Tulle et d'Oradour-sur-Glane, perpétrés par la division SS Das Reich, dont les symboles étaient arborés par certains des soldats ukrainiens.

De plus, avec la formation de la 3e brigade d'assaut, l'armée française s'est activement employée à créer une unité militaire distincte composée d'Ukrainiens, la brigade Anne de Kyiv. Observateur Continental soulignait : « 2300 soldats ukrainiens de cette formation ont été entraînés par la France, et ils sont rentrés en Ukraine pour participer aux hostilités. Les soldats ont une moyenne d’âge proche de 40 ans ». Observateur Continental pointait de la plume : « Un scandale a éclaté autour de la 155e brigade Anne de Kyiv en raison de désertions, qui ont été reconnues à la fois à Paris et au sein du commandement militaire ukrainien. Plus de 30% du personnel a déserté de cette brigade ». 

Des dizaines de ses soldats ont déserté en France. En conséquence, les forces survivantes furent réparties entre d'autres unités. 

Si l’on prend en compte les données sur le contingent qui a suivi une formation en France, le degré de son infection par les idées nazies indique que le néonazisme a pris des racines profondes dans la société ukrainienne. 

Quand le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est rendu au Canada en 2023, lors d’une visite, il a publiquement remercié le vétéran de la division SS Galicie Yaroslav Hunka. 

Le fait qu'un média aussi influent que le Monde ait jugé nécessaire de lever le tabou et d'aborder ouvertement le sujet du nazisme ukrainien peut avoir plusieurs raisons : la volonté de faire pression sur les autorités ukrainiennes, de prendre ses distances avec les affaires ukrainiennes ou de limiter partiellement le soutien aux initiatives de Kiev. On peut également se demander s'il est judicieux de poursuivre la formation de militaires ukrainiens en France, ces derniers n'hésitant pas à afficher des opinions inacceptables pour leurs maîtres.

Ou peut-être assistons-nous au début de la reconnaissance par l'Occident du simple fait que le désir russe de dénazifier et de démilitariser l'Ukraine a une base légitime. Tout comme l'opération spéciale ukrainienne elle-même. 

Pierre Duval 

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs 

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Source : https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=7017

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pourquoi-la-france-a-soudainement-261648

mardi 27 mai 2025

Quand les États-Unis voulaient imposer un protectorat à la France libérée

 

par Emilien Lacombe

La tutelle américaine sur l’Europe ne date pas d’hier. Dès 1942, Washington avait prévu d’administrer directement le territoire français comme un pays occupé. Avec les accords Blum-Byrnes de janvier 1946, les productions hollywoodiennes envahissent les salles de cinéma.

Entre 1941 et 1945, les États-Unis ont élaboré puis tenté d’imposer à la France un statut de territoire sous tutelle militaire américaine. Ce projet, baptisé AMGOT, visait à priver Paris de sa souveraineté au même titre que les futurs pays vaincus. Seule la résistance du général de Gaulle et la mobilisation populaire ont permis d’échapper à ce protectorat.

Sous tutelle militaire américaine

Contrairement à l’image d’Épinal d’une libération désintéressée, les archives révèlent que Washington nourrissait dès 1941-1942 des ambitions bien précises sur l’avenir de la France. L’administration Roosevelt avait conçu un «Allied Military Government of Occupied Territories» (AMGOT) destiné à placer la France sous tutelle militaire américaine, au même titre que l’Allemagne, l’Italie et le Japon.

Ce gouvernement militaire américain aurait aboli toute souveraineté française, y compris le droit de battre monnaie. Le modèle était déjà testé avec les accords Darlan-Clark de novembre 1942, qui accordaient aux Américains des «droits exorbitants» en Afrique du Nord : contrôle des ports, aérodromes, télécommunications, exemption fiscale, droit d’exterritorialité.

Un «Vichy sans Vichy» made in USA

Loin de haïr uniquement le régime de Pétain, les États-Unis redoutaient surtout une France souveraine sous Charles de Gaulle. Deux craintes motivaient cette méfiance : d’une part, que Paris s’oppose, comme après 1918, à la politique allemande de Washington ; d’autre part, que la France refuse d’ouvrir son empire colonial aux capitaux et marchandises américains.

C’est pourquoi Washington pratiqua un double jeu : veto systématique contre de Gaulle, complaisance relative envers Vichy. L’objectif était de maintenir un régime français «à l’échine souple», sur le modèle des dictatures latino-américaines dociles aux intérêts américains.

Cette stratégie du «Vichy sans Vichy» séduisit les élites françaises, soucieuses de négocier sans dommage le passage de l’occupation allemande à la «pax americana». Successivement, Washington tenta de s’appuyer sur les généraux Weygand, Giraud, puis l’amiral Darlan, tous symboles de la défaite et de la collaboration.

De Gaulle brise l’étau

L’exécution de Pierre Pucheu en mars 1944 à Alger marqua un tournant. En faisant fusiller cet ancien ministre de Vichy, proche des milieux d’affaires collaborateurs, de Gaulle lançait un avertissement sans équivoque aux États-Unis et à leurs relais français.

Contraint de composer avec le rapport de forces, Washington dut finalement renoncer à imposer le dollar dans les territoires libérés et reconnaître le Gouvernement provisoire de de Gaulle le 23 octobre 1944. Cette reconnaissance intervint deux ans et demi après celle de l’URSS et seulement deux mois après la libération de Paris.

Pour contrebalancer l’hégémonie américaine naissante, de Gaulle signa avec Moscou le 10 décembre 1944 un «traité d’alliance et d’assistance mutuelle» qu’il qualifia de «belle et bonne alliance».

L’empreinte durable de la tutelle économique

Signature de l’accord Blum/Byrnes de 1946 (INA)

Si la France échappa au protectorat politique, elle n’évita pas la dépendance économiqueLes accords Blum-Byrnes de janvier 1946 illustrent cette nouvelle forme de tutelle. En échange de prêts avantageux et de l’effacement de 650 millions de dollars de dette, Paris dut ouvrir ses écrans aux productions hollywoodiennes.

Cette «tentative d’assassinat du cinéma français», selon l’expression de l’époque, provoqua un tollé. La mobilisation des professionnels, relayée par le PCF et la CGT, aboutit à une révision partielle des accords. Mais le symbole était posé : la France de l’après-guerre s’intégrait pleinement dans la sphère d’influence américaine.

Écartée de Yalta en février 1945, dépendante des États-Unis pour sa reconstruction, la France avait néanmoins préservé l’essentiel : sa souveraineté politique. Un acquis fragile, obtenu au prix d’une résistance acharnée face aux appétits de l’allié américain. L’histoire se répèterait-elle ?

source : Infodujour

https://reseauinternational.net/quand-les-etats-unis-voulaient-imposer-un-protectorat-a-la-france-liberee/

mercredi 14 mai 2025

Comment la Russie est devenue la 4ème puissance mondiale et ce que la France peut en tirer

 

par Elias Omirov

En 2024, la Russie s’est propulsée au 4ème rang mondial en PIB à parité de pouvoir d’achat (PPA)1consolidant sa position de 2023 avec près de 7 billiards (1015) de dollars, dépassant le Japon et l’Allemagne. Portée par une économie de guerre et des ressources colossales, cette ascension intrigue. La France, qui recule à la 9ème place, peut-elle s’inspirer de Moscou pour (re)booster sa croissance ? Voici les leviers russes, leur viabilité en France, et des solutions taillées pour l’Hexagone.

 

Figure 1 : Les plus grandes économies du monde en termes de PIB (PPA)
en 2024 (billiards de $)

1. Une économie dopée par la défense

La Russie pratique un «keynésianisme militaire», injectant des milliards dans la défense (2,9% du PIB en 2024, +20% depuis 2022). Les usines d’armement, qui tournaient au ralenti avant 2022, embauchent depuis à tour de bras (520 000 emplois) et les primes aux 600 000 soldats mobilisés en Ukraine dynamisent la consommation dans les régions pauvres.

En comparaison, la France consacre 2% de son PIB (50 milliards d’euros) à la défense, mais une escalade creuserait la dette publique (112% du PIB). L’industrie militaire (Airbus, Thalès, Naval Group, Safran, Dassault) est concentrée dans des zones développées, limitant l’effet économique local. Les difficultés d’approvisionnement et la saturation de l’appareil productif sont des défis majeurs pour ce secteur. Cependant, l’industrie de défense française continue de jouer un rôle crucial dans la souveraineté stratégique de la France et de l’Europe.

Tableau 1 : Comparaison économique (2024)

Solutions françaises :

• Investir dans l’innovation (IT, IA, cybersécurité) en choisissant des technologies d’avenir pour créer des emplois.

• Réduire les charges sur les PME, encourager le secteur technologique.

• Protéger ses ressources stratégiques, comme le nickel en Nouvelle-Calédonie, et diversifier nos sources d’approvisionnement pour renforcer la souveraineté des technologies de défense.

2. L’atout des ressources naturelles

2ème producteur mondial de gaz et 3ème producteur de pétrole, la Russie exporte massivement vers la Chine et l’Inde, contournant les sanctions. Son autosuffisance énergétique maintient des coûts bas.

La France en revanche importe encore 44% de son énergie en 2024, 10% de moins que l’année précédente grâce au redémarrage des réacteurs nucléaires. Sans ressources comparables, elle ne peut imiter l’autonomie russe.

Solutions françaises :

• Reprendre le développement du nucléaire pour réduire la facture énergétique car les énergies renouvelables (solaire, éolien) nécessitent l’installation de centrales thermiques (énergies fossiles) pour compenser leur intermittence.

• Explorer de nouvelles sources d’énergie, notamment la réutilisation des déchets nucléaires grâce à la fusion atomique, mais aussi l’hydrogène, la thermoacoustique

• Exploiter les terres rares en Guyane pour produire des batteries électriques.

• Prospecter et exploiter sa Zone Économique maritime Exclusive qui couvre 11,7 millions de km². Des gisements de pétrole et de gaz existent, notamment au large de la Guyane française (bassin de Cayenne, avec des découvertes comme le champ Zaedyus en 2011, estimé à 700 millions de barils équivalent pétrole) et en Nouvelle-Calédonie (bassin de Fairway). Cependant, l’exploitation est freinée par des défis techniques (profondeur, coût), des restrictions environnementales (moratoires sur les nouveaux forages en France métropolitaine depuis 2017), et des préoccupations écologiques, notamment dans les écosystèmes marins sensibles.

• Réduire les taxes sur l’énergie pour améliorer la compétitivité de nos entreprises et augmenter le pouvoir d’achat des Français, ce qui aura pour effet mécanique de relancer l’économie.

3. Résilience monétaire et commerciale

Avec 630 milliards de dollars de réserves en 2022, un pilotage budgétaire efficace et un système de paiement national (Mir), la Russie a amorti les sanctions. La dévaluation du rouble a dopé les exportations avant de remonter au niveau d’avant-guerre (grâce à l’intervention de sa banque centrale) et les échanges avec la Chine compensent ceux de l’Occident.

Dans la zone euro, la France n’a pas de contrôle monétaire, et ses réserves (300 milliards d’euros) sont gérées par la BCE. Une sortie de l’UE permettrait une dévaluation pour doper la compétitivité, mais au prix d’une instabilité financière.

Solutions françaises :

• Pousser pour un SWIFT européen, réduisant la dépendance aux États-Unis.

• Diversifier les partenaires (Afrique, ASEAN) via des accords bilatéraux.

• Réduire l’impôt sur les sociétés (25% en 2024) pour attirer les investisseurs.

• Sortir de l’Union européenne pour retrouver la liberté monétaire.

Figure 2 : Évolution du PIB PPA (1990-2023)

4. Une économie de rente, peu intégrée

Focalisée sur les matières premières (36% des recettes fiscales), la Russie esquive les chaînes mondiales, limitant sa vulnérabilité. Des géants comme Gazprom soutiennent une croissance de 3,6% en 2023. Consciente de cette dépendance, elle diversifie son économie depuis 10 ans (agriculture, industrie, informatique…).

L’économie française est structurellement très différente (services 79%, industrie 19%) et très dépendante à l’intégration mondiale (OCDE). Une sortie de l’UE affaiblirait Airbus ou LVMH mais doperait ses PME.

Solutions françaises :

• Relocaliser des industries stratégiques (semi-conducteurs, batteries) avec des incitations fiscales.

• Valoriser la pêche et l’aquaculture ultramarines pour l’export.

• Simplifier la réglementation européenne pour les PME, réduisant les coûts.

5. Bas salaires, moteur de compétitivité

Avec un SMIC à 226 dollars (Rosstat) et un salaire mensuel moyen de 1090$, la Russie produit à bas coût, même si les salaires ont beaucoup augmenté depuis 2022, tirés par l’inflation et la pénurie de main d’œuvre qualifiée. Les inégalités (Gini 0,42) concentrent la richesse, mais les primes militaires stimulent la consommation.

Réduire les salaires français (3000$ net par mois en moyenne, INSEE) torpillerait la consommation (54% du PIB) et creuserait les inégalités (Gini 0,29) déjà sensibles.

Solutions françaises :

• Alléger les charges sociales pour augmenter le pouvoir d’achat.

• Investir dans la formation, notamment des métiers manuels, pour doper la productivité.

• Développer l’apprentissage pour réduire le chômage.

6. Une croissance à quel prix ?

La Russie a transformé les sanctions en opportunité, s’appuyant sur son isolation pour relancer sa production nationale, ses vastes ressources et une économie de guerre. Mais ce modèle, taillé pour une nation riche en matières premières et à bas salaires, ne colle pas à la France, intégrée à l’UE et axée sur l’innovation. Si le PIB PPA place Moscou au 4ème rang, son PIB nominal (11ème) reste derrière Paris (7ème). En s’inspirant des succès Russes transposables, la France doit miser sur la réindustrialisation, développer ses propres sources d’énergie pour gagner en autonomie et alléger ses charges fiscales, tout en valorisant ses atouts ultramarins.

Cet indicateur est plus pertinent que le simple PIB pour mesurer la puissance économique d’un pays.

source : Stratpol

https://reseauinternational.net/comment-la-russie-est-devenue-la-4eme-puissance-mondiale-et-ce-que-la-france-peut-en-tirer/

lundi 7 avril 2025

Voilà pourquoi le projet de Macron de déployer une force franco-UK en Ukraine est voué à l’échec

 

Le déploiement d’une telle mission est «irréalisable pour des raisons politiques, diplomatiques, stratégiques et pratiques», explique à Sputnik Jacques Hogard, colonel français à la retraite.

Et de décortiquer :

Donald Trump ne soutiendra «probablement pas» le plan, étant donné l’«amélioration significative» de sa relation avec Moscou et le fait que Washington joue le premier rôle dans ses liens avec Londres et Paris.

Le Kremlin n’accepterait pas le déploiement et le «considérerait comme un casus belli».

Les ressources militaires du Royaume-Uni et de la France, tant en effectifs qu’en matériel, sont «totalement insuffisantes pour un déploiement militaire aussi complexe».

Les ambitions du président français sont surtout basées sur son désir de «devenir le patron de l’UE», note le haut gradé.

«Il reste cependant un facteur difficilement prévisible : l’aveuglement et l’entêtement de Macron, dont l’équilibre mental et psychologique me semble très fragile», prévient Hogard.

source : Sputnik Afrique

https://reseauinternational.net/voila-pourquoi-le-projet-de-macron-de-deployer-une-force-franco-uk-en-ukraine-est-voue-a-lechec/

samedi 5 avril 2025

Débat sur l’identité : le contresens sur Renan

 

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Par Stéphane Blanchonnet

À l’heure où François Bayrou a annoncé son intention de lancer un nouveau débat sur l’identité nationale, il convient de ne pas se réjouir trop vite. Il y a fort à parier que, comme en 2009, sous Nicolas Sarkozy, qui avait d’ailleurs confié l’affaire à un socialiste – Éric Besson –, on ne sortira pas du petit périmètre de la nation-contrat et du trop fameux « plébiscite permanent » de Renan.

Cette formule est tirée de l’excellente conférence Qu’est-ce qu’une nation ? (1882), que tout le monde cite sans jamais la lire… et l’on peut, là encore, s’attendre à ce que la Macronie, ses nouveaux alliés socialistes (qui se sont déclarés ouverts au débat proposé) et ses conquêtes à droite, comme Monsieur Retailleau, ronronnent tranquillement sur l’air des valeurs républicaines et du vivre-ensemble, prolongeant ainsi le contresens sur le plébiscite permanent ; contresens parce que Renan, contrairement à ses épigones contemporains, démontre dans sa conférence qu’il n’y a pas de « consentement actuel » à la nation (le fameux plébiscite) sans, je cite, « la possession en commun d’un riche legs de souvenirs », autrement dit sans qu’il existe un peuple formé par la longue Histoire, qui lui procure une solide conscience de lui-même et une unité qui, dans le cas de la France, je cite à nouveau Renan, « a été réalisée par une dynastie ».

Jamais Renan n’aurait légitimé une réduction de l’identité nationale à l’adhésion à quelques vagues idées générales sur la laïcité ou à la récitation d’une devise ou d’un hymne, jamais non plus il n’aurait considéré qu’on pût sans péril soumettre ces « vieux organismes » (expression qui en dit long sur sa conception au fond assez traditionnelle de la société) que sont les nations à des modifications aussi brutales et aussi rapides de leur composition que celles que nous connaissons aujourd’hui.

Mais il n’est heureusement pas impossible que ce débat lancé d’en haut, sur la base de faux principes, provoque des controverses qui alimenteront une saine réaction dans le sens contraire à celui souhaité par ses initiateurs. Rappelons-nous, par exemple, comment le bicentenaire de 1789 avait donné un souffle nouveau à la réflexion contre-révolutionnaire et au royalisme en 1989.

Profitons donc de l’occasion pour faire mieux comprendre et aimer la France réelle, la France charnelle, que n’est jamais totalement parvenu à éradiquer le pays légal.

https://www.actionfrancaise.net/2025/04/05/debat-sur-lidentite-le-contresens-sur-renan/

vendredi 21 février 2025

Entretien avec Jean-Loup Izambert et Claude Janvier à propos de leur nouveau livre :« L'abandon français, quelque chose de pourri dans mon royaume de France »

 

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Propos recueillis par Guirec Sèvres

Synthèse nationale : Que dénonce globalement votre livre ?

Jean-Loup Izambert et Claude Janvier : L'ouvrage dénonce la destruction progressive de la France et de ses valeurs, au profit d'une américanisation de la société. Nous analysons les causes de ce déclin et pointons du doigt les politiques menées par les différents gouvernements depuis des décennies. Nous dénonçons également l'affaiblissement de l'État, la perte de souveraineté, la crise sociale et le déclin de l'influence de la France dans le monde.

Notre ouvrage met notamment en lumière l'omniprésence de l'anglais dans la plupart des actes de la vie quotidienne des Français : pour communiquer, dans l’économie, l’alimentation, la mode, la culture, la recherche ou encore l'enseignement. Nous dénonçons une véritable invasion de l'anglais, qui menace à terme la survie de la langue de Molière. La langue et la culture étant indissociables, cette adoption à marche forcée de l’anglais comme langue unique imposée par l’Union européenne entraîne automatiquement l’adhésion aux principes et aux valeurs sécrétés par la culture qu’elle sous-tend. Comme le rappelle l’universitaire Charles Xavier Durand dont nous rapportons des extraits de ses travaux, « elle sert de facto les intérêts des pays pour lesquels elle est aussi langue nationale ».

SN : Vous pointez du doigt les politiques agricoles et industrielles. Pourquoi ?

J-L.I. et C.J : Comment ne pas le faire alors que les analystes de France Stratégie, institution autonome placée auprès du Premier ministre, constatent eux-mêmes, dans un rapport très peu médiatisé, que sur les quarante dernières années, de 1980 à 2020, « le recul de l’emploi industriel est saisissant », que « les entreprises françaises sont ainsi devenues les championnes de la délocalisation » au point que « la France est l’un des pays les plus désindustrialisés » d’Europe ? ! Et que cette « désindustrialisation est à la fois structurelle, artificielle et inquiétante. » Hormis quelques partis souverainistes qui en parle et qui fait le bilan de cette Union dite « européenne » ?! L’agriculture ? Le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) observe « qu’en 30 ans, le Revenu Net de la Branche Agricole (RNBA) a baissé de près de 40 % en France en euros constants. Dans le même temps, le nombre d’exploitations agricoles a diminué de 60 % avec des évolutions importantes des structures juridiques. » Encore une fois qui en parle ? Cette politique décidée à Bruxelles favorise les sociétés transnationales, dans l’industrie comme dans l’agriculture, la pêche et autres secteurs d’activité. En cause également l'influence des lobbies agroalimentaires qui privilégient leurs intérêts financiers au détriment de la santé des consommateurs. Ce que nous appelons la « chimbouffe », la "bouffe chimique" conçue dans des laboratoires, est omniprésente dans les supermarchés, des restaurants scolaires et de facto, nous assistons à une augmentation des maladies liées à l'alimentation telles que l'obésité, le diabète ou encore les cancers. Nous mettons en exergue également les conséquences environnementales de ce type d'agriculture, avec la pollution des sols et des eaux.

SN : Vous abordez dans votre ouvrage « l’art comptant pour rien ».

 J-L.I. et C.J : La dévalorisation de l’éducation artistique est flagrante. De la diminution de l’enseignement artistique de valeur dans les écoles en passant par la spéculation des « œuvres d’art », façon François Pinault et autres multimilliardaires, l’art est complètement dévoyé. La jeune génération est de plus en plus privée d’une culture de base essentielle. Le dernier classement Pisa – Programme international pour le suivi des acquis des élèves – de l’Organisation de coopération et de développement Économique (OCDE) en fait le constat : la France est en 26e position du classement en mathématiques et en culture scientifique et en 29e pour la compréhension de l’écrit ! …

Des pneus de tracteur dorés à l’or fin exposés il y a peu à l’Opéra Garnier à Paris en passant par les WC de Marylène ou un amas de rouleaux de papier toilette considéré comme une « sculpture », la fumisterie bat son plein. Les divertissements de masse, formatés et commerciaux, ont remplacés la création artistique authentique et originale. Les médias et les institutions sont complices et font la part belle – à coups de centaines de millions d’euros ! - à l’invasion de cette sous-culture « made in USA ». Une société qui ne soutient pas ses artistes et ses créateurs se prive d'une source de richesse et d'épanouissement. L'art, lorsqu'il est de qualité, stimule la réflexion et l'esprit critique. Sa relégation entraîne une perte des capacités de réflexion chez les individus au point que nous posons la question qui fâche devant le drame social qui en résulte et s’aggrave d’élection en élection : passé le stade des veaux, près de 50% des Français seraient-ils devenus des bœufs ?

SN : Vous évoquez une uniformisation des modes de consommation.

J-L.I et C.J : Nous critiquons l'uniformisation des modes de consommation, avec le développement de chaînes de très grandes surfaces commerciales et de produits standardisés, souvent d'origine étasunienne, qui nivellent les goûts et les modes de vie d’une grande majorité de gens. La tendance est aux vêtements à trous, aux tatouages, aux piercings, à l’homme qui se ressent femelle et au marché aux enfants. Il faut avoir l’air « branché » et « in the mood ». Tout le monde à l’air marginal, mais en réalité, la majorité n’est en rien non conformiste. Elle obéit à des codes dictés de manière insidieuse par les tendances d’outre-Atlantique portée par les sociétés transnationales étasuniennes. Hollywood, Netflix et autres uniformisent la culture et marginalisent les productions locales et européennes. Le déclin du cinéma Italien et Français est une réalité tangible. Nous sommes bien loin de chefs d’œuvre comme la « Grande Vadrouille », les « Tontons Flingueurs », des films de Federico Fellini ou de Pier Paolo Pasolini qui, la veille de son assassinat en novembre 1975, nous alertait via une interview ayant pour titre « nous sommes tous en danger », sur le « génocide culturel » du capitalisme progressiste par nature. Le vin, aussi, n’échappe pas à cette destruction culturelle. Les USA ont été les précurseurs à produire des vins de cépages uniformisés. Ni bon, ni mauvais. Sans caractère, sans typicité. Aucune éducation du palais. Un véritable nivellement du goût et des saveurs. Pour preuve, la fréquentation toujours en hausse du « Street Food », de Mac Do, de KFC etc, et la consommation en hausse de cocktails alcoolisés-sucrés chez les jeunes. Les Pompes funèbres ont de l’avenir.

SN : Votre ouvrage présente et s’inscrit dans un contexte historique. Pourquoi ?

J-L.I et C.J : La perte de la souveraineté de la France est mesurable. En 40 ans, la France est au bord de l’abîme. Les élites dirigeantes ont sabordé notre pays. La trahison est immense. Témoinun sentiment de déclassement social de plus en plus évident chez les Français, doublés d’une paupérisation galopante. Corruption et affairisme gangrènent la classe politique. Les politiciens de tous bords ont un mépris viscéral envers le peuple. Jamais un président de la République n’a été aussi irrespectueux qu’Emmanuel Macron envers les Français. Peu importe son devenir, du moment que cette caste de criminels en cols blancs continue à jouir des ors de la République.

SN : Votre vision est pessimiste. Une note d’espoir ?

J-L.I et CJ : Notre constat est celui du délabrement continu de la France. Il y a effectivement de quoi être pessimiste mais nous décrivons la réalité en nous appuyant sur des sources officielles parfois peu connues. Cette situation est le résultat des politiques qui se succèdent depuis le début des années 1970 sous la direction de politiciens domestiques de l’oligarchie financière. Plus ou moins 25 millions de Françaises et de Français n’en finissent pas de voter un coup à droite, un coup à gauche sans voir que c’est la même politique anti-nationale qu’on leur sert sous des emballages marketing différents. Aujourd’hui le parlement n’a plus d’opposition. Tous les partis, du parti dit « communiste » qui n’a plus rien de communiste au Rassemblement national qui n’est en rien national en passant par les partis bleu layette, rose bonbon et vert de gris ont le même programme commun : l’Union européenne et l’Otan, c’est-à-dire la poursuite de crise capitaliste et la guerre qui l’accompagne toujours. Il suffit de faire le bilan noir de 75 années d’Europe supranationale pour le comprendre. L’avenir de la France est désormais entre les mains des citoyens et nous sommes à la croisée des chemins concernant le devenir de notre pays. Les enjeux sont importants. La France peut encore retrouver son rayonnement et sa place dans le monde. Rien n’est écrit, tout peut changer. Encore faut-il qu’un bon nombre de gens le décident. Il est encore temps de le faire pour se débarrasser du carcan de l’Union européenne et des guerres de l’Otan. A ce niveau de forfaiture, un peuple informé et conscient ne peut que légitimement cultiver un sentiment de colère et s’autoriser à réfléchir au recours politique ultime. Nous espérons qu’à la lecture de L’abandon français, les citoyens comprendront les tenants et les aboutissants. Et quand la compréhension est présente, nourrit le débat, l’action peut alors avoir lieu. Il est plus que temps de nettoyer les écuries d’Augias et de faire lever un printemps aux couleurs d’incendie.

Jean-Loup Izambert : journaliste professionnel exerce en indépendant depuis 1990 l’investigation à long terme sur des sujets d’actualité. Spécialisé sur les secteurs de la grande finance, de l’économie et de la politique, plusieurs de ses ouvrages mettant en cause des personnalités et des institutions ont défrayé la chronique.

Claude Janvier : écrivain essayiste, auteur d’ouvrages sur les relations entre la politique et la grande finance. Connu pour ses « coups de gueule », il intervient sur de nombreux médias libres, anime l’émission Libre parole sur TV ADP et est partenaire de nombreux blogs et sites d’information.

Découvrir l’ouvrage cliquez ici

L’abandon français, Jean-Loup Izambert et Claude Janvier, Parution, Editions Jean-Cyrille Godefroy , parution : 11 février 2025, 320 pages, 22,00 € 

mercredi 19 février 2025

Les USA offrent l’Ukraine à Vladimir Poutine. Et Macron veut combattre Poutine

 

«La conversation entre Trump et Poutine peut être considérée comme une victoire du dirigeant russe et une humiliation pour l’Europe, qui avec sa politique à courte vue a complètement perdu le respect et l’influence sur la scène mondiale».

source : Michel lanceur alerte

https://reseauinternational.net/les-usa-offrent-lukraine-a-vladimir-poutine-et-macron-veut-combattre-poutine/

samedi 15 février 2025

La France et le conflit russo-ukrainien

 

La France et le conflit russo-ukrainien

J’ai découvert un article dans « Le Télégramme » du 13 février 2025 sous le titre « Washington met la pression sur l’Ukraine et l’Otan »

Devant la détermination de Donald Trump de vouloir mettre fin au conflit russo-ukrainien, l’auteur cite les propos du secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth : « Les pays européens devront, à l’avenir assurer l’ « écrasante » part de l’aide civile et militaire à l’Ukraine. »

Il écrit plus loin que le nouveau chef du Pentagone a également mis la pression sur les Européens pour qu’ils partagent davantage le « fardeau » des dépenses militaires au sein de l’Alliance atlantique.

Personnellement, je me réjouis de la démarche entreprise par Donald Trump pour parvenir enfin à une paix durable entre la Russie et l’Ukraine.

Le 23 novembre 2024, j’avais écrit un post sur ce réseau pour dénoncer les propos d’un certain nombre d’officiers généraux français comme le général de brigade (2S) Dominique Trinquand qui, le 18 novembre sur RTL, se réjouissait du feu vert donné par Joe Biden pour utiliser des missiles longue portée contre la Russie et qui alertait sur la nécessité de se préparer à la guerre pour, parait-il, dissuader la Russie d’étendre le conflit à toute l’Europe.

Ce général se rendait-il compte de l’irresponsabilité de ses propos qui donnaient l’impression de prêcher en faveur du déclenchement de la 3ème guerre mondiale ? Sans parler de la déclaration du Président évoquant l’envoi de troupes françaises en Ukraine (« des mecs à Odessa », sic !).

Dans ce même post, je faisais part de mon regret que la France se soit empressée de crier avec les loups américains de Joe Biden et avec les loups européens d’Ursula von der Leyen au début du conflit.

Dans ce conflit qui n’était pas le sien et n’aurait pas dû le devenir, la France avait un rôle bien plus noble à accomplir en œuvrant à convaincre ses partenaires européens de rechercher la paix plutôt que de suivre, comme un caniche, les Etats-Unis de Biden.

L’article du Télégramme stipule ensuite que Donald Trump s’était engagé à mettre rapidement fin au « carnage » de la guerre. Et le journaliste ajoute que les Européens redoutent qu’un éventuel accord de paix entre l’Ukraine et la Russie ne se fasse sans eux.

Commentaire personnel : compte-tenu de la politique va-t’en guerre de l’Europe depuis le début du conflit, il n’est pas surprenant que les Américains la laissent sur le bord du chemin pour négocier la paix.

L’article continue en citant Donald Trump : « Nous voulons mettre fin aux millions de morts (plus loin l’article parle de centaines de milliers de morts et de blessés en 3 ans) liés à la guerre Russie/Ukraine. Le Président Poutine a même utilisé mon très percutant slogan « BON SENS ». Nous y croyons tous deux très fortement ».

On est bien loin de la position agressive de l’Europe et de son indifférentisme devant les ravages humains d’un tel conflit des 2 côtés.

Le calme courage de Trump, sa détermination appuyée sur la force des Etats-Unis sont à saluer.

Pour en revenir à la France, elle a déjà payé un lourd tribut sur le plan financier, sur la surconsommation d’armements et de munitions et elle devra, comme évoqué plus haut, en payer un autre encore plus lourd.

Je vois souvent des exposés plus ou moins fumeux sur LinkedIn de la part de quelques généraux sur des sujets comme la préparation à des conflits de haute intensité. C’est peut-être très intéressant ; mais ces mêmes généraux feraient peut-être mieux de consacrer plus de temps à l’étude stratégique et géopolitique(1) et à revenir aux principes de base de la guerre, édictés par le Maréchal Foch, que je me permets de rappeler ici :

1. Concentration des efforts : nous nous sommes dispersés en Ukraine ;
2. Economie de moyens : nos actions en Ukraine en sont un beau contrexemple ;
3. Liberté d’action : nous être mis sous la coupe des Américains et des Européens en est aussi un contrexemple remarquable.

Je suis convaincu que la France n’a pas fait le bon choix en février 2022 et jusqu’à maintenant.

Qu’elles le veuillent ou non, les autorités politiques, à commencer par le Président, le 1er ministre de l’époque et le ministre des Armées ont une responsabilité écrasante, certains diraient même du sang sur les mains. En armant le régime de M. Zelinsky, en lui fournissant argent, armement et munitions, ils n’auront pas changé le cours de cette guerre, dont les vrais stratèges savaient dès le début qu’elle verrait la défaite de l’Ukraine, mais ils ont participé à l’hécatombe meurtrière de centaines de milliers de jeunes Ukrainiens tout en portant gravement atteinte au potentiel des armées françaises et de l’économie de notre pays, déjà en difficulté.

Il en est de même des autorités militaires, qui ont manqué gravement de discernement, de sagesse, de bon sens, d’analyse stratégique et géopolitique éclairée et de courage pour s’opposer aux politiques.

Auront-ils celui de démissionner ?

Jean-Pierre Castellan
Retraité de l’aéronautique civile et militaire
Ancien Commando-Marine
Penfen 74

(1) Cf l’excellent ouvrage « LA GUERRE EN UKRAINE – Regard critique sur les causes d’une stratégie » du colonel Jacques Hogard (ER), expert reconnu en intelligence stratégique et géopolitique.Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

https://lesalonbeige.fr/la-france-et-le-conflit-russo-ukrainien/

mardi 4 février 2025

Le casse du siècle (première partie)

 

 
 Auteur(s)
Xavier Azalbert, francesoir.fr
Publié le 01 février 2025
 
Le casse du siècle (première partie)
France-Soir, IA, DR

La banque de France a été cambriolée ? Ses réserves d'or ont été ponctionnées ? 

Et comme dans le film « De l'or pour les Braves » (2), ce sont des Américains qui ont fait le coup. Toutefois, là aussi, ils n'auraient pas pu le faire sans la complicité d'un Français en particulier. Nicolas Sarkozy ? C'est possible.

Mais, avant de revenir sur tout ça comme il se doit en détail, il me faut d'abord vous faire état du fait qui, dans l'actualité récente, conduit à ce qu'il faut en reparler, de ce qui s’apparente de plus en plus à un cambriolage. Plus exactement en « parler » tout court. Puisque pendant les cinq années au cours desquelles il a eu lieu (2005-2008), aucun média n'en a véritablement parlé. Voire pas parlé du tout.

Comme j'ai beaucoup à vous dire, autant concernant ce cambriolage que sur ce fait d'actualité, j'ai scindé cet édito en deux parties. Dans cette première partie, je vais vous faire état, donc du fait qui dans l'actualité récente a conduit à ce qu'il faut reparler de ce cambriolage, puis, dans la seconde partie, je vous narrerai en détail où, quand, comment et pourquoi ce cambriolage est intervenu.

C'est parti.

Le fait d'actualité récente qui conduit à ce qu'il faut reparler de cet acte que j'ai appelé en titre « le casse du siècle », ce fait nous vient de Davos, en Suisse, et c'est au Gouverneur de la Banque de France que nous le devons : François Villeroy de Galhau.

C'était la semaine dernière. Il y était comme participant au forum qui s'y tient chaque année,  entre « les puissants de ce monde en costume sombre » (côté occidental) – que l’on pourrait assimiler à « des escrocs en col blanc » - responsables de cette moitié-ci (l'Occident) du pouvoir mondialisé. À savoir les patrons des grands trusts industriels, les représentants officiels et officieux de Wall-street et ceux de la City, la responsable authentique de leur succursale en Europe qu'est la Présidente de la Commission européenne (Ursula von der Leyen), et bien sûr aussi, les tenanciers véritables du système boursier international que sont les titulaires des grands portefeuilles d'actions et obligations, étant les « boss » de tout ce joli petit monde (côté oriental compris). Sans eux, tous les autres ne sont rien.

Ces quelques personnes (« les puissants de ce monde ») décident à l'occasion du Sommet de Davos, des diverses stratégies commerciales, financières et politiques, grâce auxquelles les 0,0001 % sapiens-sapiens les plus riches du monde, accaparent la quasi-totalité de la valeur ajoutée produite par les 99,9999 % autres sapiens-sapiens de la planète. Les huit milliards d'habitants que nous sommes, le cheptel humain qui participe à ce casse en étant plus ou moins demandeur à se soumettre à ces puissants, à se faire exploiter en échange de quelques avantages divers et variés – une forme d’esclavagisme moderne de ces puissants réunis en une sorte de cabale malfaisante ou une association de malfaiteurs !

C'est un système parfaitement organisé. Eux décident de ces stratégies qui utilisent de cette manière, et à leur bénéfice exclusif, le principe des vases communicants et des délits d’initiés, à charge ensuite pour leurs marionnettes politiques de rendre ces stratégies parfaitement légales (à savoir en faisant adopter les textes normatifs qui deviennent, eux, le support juridique de ces stratégies). Le principe des portes tournantes ou de la capture des politiques dans l’échiquier des grandes entreprises.  Tenez, un autre exemple, pas plus tard qu’aujourd’hui, on apprend qu’Alexis Kohler aurait saisi la HATVP pour évaluer un conflit d’intérêt. Il y a deux semaines, c'était Thierry Breton qui prenait un rôle chez Bank of America alors que normalement une période d’exclusion est de mise. 

Ou encore, prenons le cas de Frédéric Baldan qui, aux côtés de 1000 autres plaignants, portèrent plainte contre Ursula von der Leyen pour des faits de corruption dans le cadre des plus gros contrats (71 mds d’euros) jamais attribués par l’Europe aux fabricants de vaccins. Ils furent déboutés par la Chambre des Mises en accusation de Liège au motif qu’ils étaient irrecevables à faire valoir leurs droits fondamentaux ! Ils ont d’ores et déjà déclaré qu’ils n’en resteraient pas là et que c'était à peine le début, la fin du premier épisode.

À croire que les puissants ont un système à double standard. À eux les droits, qui plus est celui de les bafouer. Et, nous autres dans tout ça à nous les règles strictes en tous genres (ZFE,…), les devoirs dont celui de nous taire ?

C'est simple. Ces stratégies, nous les subissons. Nous devons travailler toujours plus pour gagner toujours moins, nos libertés sont réduites chaque jour davantage, et le peu d'argent que nous arrivons à mettre de côté (épargne ou biens immobiliers), ces « fameuses » stratégies servent également à ce que ces escrocs en col blanc nous les volent légalement.

C'est justement à cela qu'a trait, le fait d'actualité que nous devons au Gouverneur de la Banque de France : la soustraction frauduleuse de l'épargne privée des peuples européens.

Car voici ce qu'il a déclaré, François Villeroy de Galhau, le 21 janvier 2025, au sommet de Davos. Sur l'épargne privée des peuples européens, il veut « mobiliser » 300 milliards.


Eh oui !

En langage « escrocs en col blanc » de la cabale, dont le dictionnaire est en cours d’être actualisé par les éditos de France-Soir, « mobiliser » 300 milliards sur l'épargne privée, ça veut dire « subtiliser » 300 milliards à la populace. Les sans-dents non-essentiels que nous sommes pour cette caste parasite félonne que, stupides car consentants (il faut dire la vérité), nous mettons nous-mêmes en place pour nous dépouiller. Bon, attention. Ce n'est pas un vol à l'arraché que le Gouverneur de la Banque propose de procéder. Non. Comme pour chaque ponction éminemment substantielle opérée sur notre argent, voici comment François Villeroy de Galhau propose de procéder pour nous soustraire ces 300 milliards : nous faire participer de force à une partie de ce Monopoly géant 100 % truqué que les banquiers appellent un « marché. » Le marché de ceci, le marché de cela, une entité boursière dans laquelle sont injectés des fonds qui actuellement font partie du patrimoine de millions de personnes privées petitement argentées, et qui au terme de l'effondrement de ce marché, font se retrouver à faire partie du patrimoine de quelques personnes privées déjà riches, et qui, grâce à ce stratagème, vont être plus riches encore de 300 milliards. Avec notre assentiment et notre consentement, puisque ces mêmes personnes nous l’auront vendu comme la solution unique à nos problèmes et bien sûr dans l’intérêt général ! En faisant usage de techniques de neuro marketing bien éprouvées, à savoir parler au cerveau, au cœur et au corps. J’en avais fait la démonstration dans cet édito en comparant la vaccination obligatoire à la loterie nationale.

Et, en l'occurrence, il s'agit des 300 milliards de l'épargne privée des peuples européens que François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque, veut « récupérer. »

C'est lui-même qui l'a dit : « Récupérons ces 300 milliards ! »

Comment compte-il les récupérer ? Je viens de vous le dire : en créant un marché du financement, officiellement pour « faire face aux besoins d'investissement que nous avons en Europe, notamment pour assurer la transition climatique et la transition numérique. » Un marché « unique », à savoir un marché « commun » de l'épargne privée des pays membres de l'Union européenne. C'est-à-dire un marché dans lequel sera injectée l'épargne des particuliers. Placée là sans qu'on leur ait demandé leur avis.

Concrètement, voici en quoi consiste l'entourloupe.

Actuellement, l'épargne des particuliers des pays membres de l'Union européenne est détenue (juridiquement), par la Banque nationale des pays concernés : Banque de France pour les Français, Banque de Belgique pour les Belges, Banque d'Italie pour les Italiens, etc.

Cela tombe bien pour François Villeroy de Galhau et ses commanditaires, tous les Gouverneurs des banques nationales des pays membres de l'Union européenne sont favorables à la création de ce « marché » commun de l'épargne privée. Et, l'actuelle Présidente de la Banque centrale européenne aussi est 100% favorable à la création de ce marché.

Pardi !

L'actuelle Présidente de la Banque centrale européenne a été labellisée « escroc » officiellement par la Cour de Justice de la République française : Christine Lagarde.

Bin si ! Rappelez-vous.

Dans l'affaire en bande organisée de l'affaire dite « du tribunal arbitral » Bernard Tapie contre le Crédit Lyonnais, qui a coûté 584 millions d'euros au contribuable français, qui a été déclarée « coupable et principale responsable » ? Christine Lagarde. (3)

Normalement, à savoir si la probité était une vertu dans la sphère publique (ce qui devrait être le cas dans un système authentiquement au service de l'intérêt général, du peuple), avoir été reconnue « coupable et principale responsable » de cette escroquerie en bande organisée, aurait dû conduire à l'interdiction absolue et définitive faite à Christine Lagarde d'exercer quelque fonction publique que ce soit. Donc encore moins une fonction publique importante. Et, "encore-encore" moins, une fonction publique majeure dans le monde économique, directrice générale du Fonds Monétaire International, et la fonction publique économique la plus importante au sein de l'Union européenne : Présidente de la Banque centrale européenne.

Mais malheureusement pour les peuples du monde en général et, en l'occurrence, pour les peuples européens, ce n'est pas par des personnes honnêtes et probes que le monde est dirigé. Bien au contraire. Sinon cela se saurait !

Ainsi, du point de vue de ces margoulins, ce qui s’apparente à une escroquerie en bande organisée est un fait d'armes extraordinaire. Dès lors, pour eux, il était « justice » que la principale responsable de ce fait d'armes bénéficiât d'un avancement au sein de cette mafia.

Si je dis cela, c'est parce qu'au lieu être interdite à vie d'exercer quelque fonction publique que ce soit une suite à cette action illicite en bande organisée intervenue le 11 juillet 2008, et dont, c'est officiel, elle est la principale responsable, Christine Lagarde a été nommée directrice générale du FMI le 5 juillet 2011 (fonction publique qu'elle a exercée jusqu'au 12 septembre 2019), puis Présidente de la Banque centrale européenne le 1ᵉʳ novembre 2019 (fonction publique qu'elle exerce toujours).

Bon, vous me direz, les 584 millions d'euros que cela a coûté au contribuable français, ce n'est rien comparé aux 724 milliards d'euros du budget de l'Union européenne qui, semble-t-il, pourraient bel et bien avoir été détournés du fonds covid sous la signature d'Ursula von der Leyen, la Présidente de la Commission européenne.

Du coup, tout comme Christine Lagarde, Ursula von der Leyen est probablement d'accord avec François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France qui veut « récupérer » 300 milliards d'euros sur l'épargne privée des peuples européens, à savoir les détourner au profit de la finance internationale.

C'est tout sauf « normal » (question éthique), mais hélas, finalement, c'est parfaitement logique. Aussi logique que le double standard qu’ils nous font subir. Mais, cela ne dure qu’un temps.

1) « Le Casse du siècle» est une expression fréquemment utilisée pour désigner des vols spectaculaires et audacieux, souvent considérés comme les plus grands ou les plus impressionnants de leur époque. Les exemples ci-dessous illustrent comment l'expression « casse du siècle » est utilisée tant pour des actes criminels que pour des manœuvres financières de grande envergure, montrant ainsi sa portée symbolique et culturelle dans différentes sphères.

  • Le vol de la Banque de France à Neuvic en 1944, où un groupe de résistants armés s'empare de 2,28 milliards de francs, ce qui équivaut à plus de 430 millions d'euros actuels. C'est le plus gros casse de l'histoire en termes de valeur monétaire ajustée. Hormis si l’on considère celui effectué par les gouvernements qui se sont succédés sous la présidence de Macron qui ont ajouté collectivement une dette de plus de 1300 milliards aux Français.
  • Le vol du train postal Glasgow-Londres en 1963, où un gang dirigé par Bruce Reynolds a volé 2,6 millions de livres sterling, l'un des casses les plus célèbres du Royaume-Uni.
  • Le braquage de l'hôtel des postes de Strasbourg en 1971, attribué au gang des Lyonnais, avec un butin de 11 680 000 francs lourds, équivalent à près de 7 millions d'euros en termes actuels.
  • Le casse de la Banque de France à Saint-Nazaire en 1986, où un groupe de dix hommes a réalisé un vol de 88 millions de francs, soit environ 22,8 millions d'euros constants en valeur de 2017.
  • Le casse postal de Zurich en 1997, où des voleurs déguisés en employés de la poste ont volé 53 millions de francs suisses, avec la moitié du butin restant introuvable.

En outre, "Le Casse du siècle" ('The Big Short' en anglais) fait également référence à un film et un livre décrivant la crise des subprimes de 2007-2008. Le livre de Michael Lewis et son adaptation cinématographique par Adam McKay illustrent comment quelques investisseurs ont anticipé et profité de l'effondrement du marché immobilier américain. Idem pour le film documentaire « Inside Job » sur le même sujet narré par l’acteur Matt Damon.


2) « De l'or pour les braves » est le titre en français de « Kelly's Heroes », un film de guerre humoristique et subversif américain réalisé par Brian G. Hutton et sorti en salles en 1970. Le pitch : pendant la Seconde Guerre mondiale, près de Nancy, Kelly (Clint Eastwood), un ancien lieutenant rétrogradé, capture un colonel du renseignement allemand. Il remarque alors que son prisonnier est porteur d'un lingot d'or. Il le saoule pour obtenir des informations : il y a un stock de 14.000 barres d'or entreposées dans le coffre d'une banque, à 40 km, derrière les lignes allemandes, précisément dans la ville de Clermont-en-Argonne. Et au terme d'un périple que je vous laisse découvrir en regardant le film, au prix de quelques morts dans ses rangs et avec la complicité lucide d'un officier SS, le peloton de Kelly arrivera à s'emparer de ces 14.000 barres d'or de 12 kg chacune. Au cours actuel de 80 000 euros le kilo, cela fait 13,44 milliards.

3) Christine Lagarde était ministre de l'Économie et des finances au moment des faits, dans l'affaire du Tribunal arbitral Bernard Tapie c/ le Crédit Lyonnais.

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