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jeudi 16 avril 2009

Jean-Paul Le Chanois

"Quand nous étions jeunes, avec les gens des Cahiers, on a beaucoup défendu le cinéma américain de l'époque, contre le cinéma français des années 50, que nous appelions "la qualité française". Mais ça n'a servi à rien puisque ce cinéma est revenu. Téchiné aujourd'hui, c'est Duvivier ; enfin non, Duvivier avait plus de talent. Téchiné c'est Christian-Jaque... Non, Christian-Jaque était sympa. Téchiné, ça serait plutôt Jean-Paul Le Chanois, voilà."
Jean-Luc Godard, entretien avec Serge Kaganski et Jean-Marc Lalanne, 2004.

N'ayant rien vu d'autre que Les roseaux sauvages à la télé à l'époque de son passage (plu, sans plus), j'étais toujours resté persuadé que Godard avait raison, et n'avais donc pas cherché à aller plus loin. Téchiné = Le Chanois, c'était réglé. Puis j'ai vu Les Témoins, éblouissant. Mais je me suis dit : c'est un one shot, un coup de bol. Puis je me suis souvenu que deux ou trois choses m'avaient séduit dans Les temps qui changent. Vraiment séduit, à tel point qu'il m'arrivait souvent d'y penser alors même que j'avais trouvé le film dans son ensemble passable (il faudrait que je le revois du coup). Cette scène, par exemple, complètement abstraite, digne de Brakhage, où des gravats ensevelissent Depardieu ; où cette autre scène, avec les clandestins cachés dans la forêt, qui m'a secrètement influencé pour L'enclave, qui fut même - je ne m'en rends compte que maintenant - mon influence principale pour la partie forêt. Puis je lisais ça et là des choses sur lui me laissant croire que j'avais peut-être eu tort de le laisser de côté à cause de quelques propos péremptoires (mais hilarants) d'un vieil homme notoirement aigri (qui dans la même interview se payait tout de même Brisseau, Gus Van Sant et Kiarostami...). Bref, je me faisais peu à peu à l'idée que Téchiné pouvait me plaire (malgré l'affiche hideuse de La fille du RER). Mais crois-moi, je ne m'étais pas préparé à recevoir une telle gifle, à trouver le film aussi majestueux. Un de mes films français préférés des années 2000, assurément. Alors quand je lis que tu détestes à ce point, toi surtout, tu comprends que je sois désappointé. T'es quand même gonflé de me dire "mouais, j'ai lu ce que tu avais écris, tu ne parles que scénario, blabla" : j'ai encore rien écrit ! En tout cas le film clive. Je ne connais que des gens qui détestent ou qui adorent. Personne, mais vraiment personne, au milieu. Non capisco il fenomeno, qui défie l'habituelle logique de chapelles...

Promis, je prends le temps de te répondre. Je voulais le faire cette semaine, mais mon esprit a été accaparé par Star Trek, enfin le chef d'oeuvre attendu de JJ Abrams - envolées les réserves sur Cloverfield et M:I:3.



Je me réjouis quoi qu'il en soit d'avoir, enfin, mis la main sur la B.O. de Barroco, qui m'avait tant ému dans Le passe-montagne de Stévenin (puisque je n'ai pas vu Barroco), et que Sarde réutilise effectivement dans La fille du RER.


barroco