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dimanche 15 novembre 2009

Oh et puis non

Le précédent post a failli être le dernier de ce blog. Ca me plaisait bien de finir sur une image (et quelle image !) du génialissime Crank 2 (critique la semaine prochaine, youknowwhere) (t'en as déjà eu la substantifique moelle sur twitter y'a 10 jours). Je voulais arrêter pour des raisons que j'expliquerai plus tard, quand l'heure sera venue (elle le sera de toute façon bientôt). Et puis finalement, j'ai eu envie de poster ça, et puis quelques autres trucs encore. Répit.

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Impression de gâchis devant A l'origine. Formidable première heure : tendue, haletante, limpide... Et puis patatra : impression de surplace, ça se répète, s'embourbe – littéralement, trop littéralement... Et puis si, quand même, on se dit qu'il y a quelque chose. L'autoroute, le cinéma (et aussi les pyramides, les pharaons, Jésus ?). La métaphore file. A toute allure, vite vite. Et puis soudain : flashée. Et ça retombe. ... Et puis ça remonte. S'envole. S'y croit... Et puis non, patatra. A nouveau...


Au moins, le film est formellent conforme à son sujet, se dit-on... Mais quel idée, alors de raconter l'histoire d'un échec, ou même d'un semi-échec ? Il faut vraiment être français pour ça... Car finalement que reste-t-il, lorsque le générique défile ? Une autoroute, mal fichue mais « conforme » (dixit la DDE), qui ne va nulle part mais fait du bien à la région. Les gens y ont cru, chouette. Et la croyance, c'est tout ce qui compte, nous dit Gianolli, une fois de plus. Le problème c'est que lui y croit peu, au cinéma. C'était la même chose avec Quand j'étais chanteur : grand sujet, petit film. Défaut de mise en scène. Sens du cadre, mais défaut de mise en scène (et défaut de montage aussi, c'est flagrant). Il manque toujours à ses films un vrai acte de foi, autre chose que l'illustration chic de scénarios improbables, autre chose qu'un naturalisme certes maitrisé – Gianolli ne s'intéresse au fond qu'à ça : la maitrise d'ouvrage – mais petit bras. Il leur manque, par exemple, la résurrection d'Ordet, ou l'arrivée de l'aigle dans La jeune fille de l'eau. Le jour où Gianolli sera capable de ça, ce sera enfin un cinéaste (il répondrait sans doute : « oui, mais on est en France, que voulez-vous... ») (bon ben Guiraudie aussi, il est en France) (« oui, mais ça fait 2 entrées » dirait-il) (et je n'aurais rien à répondre) (ah si, contrarié, je lui dirais sans doute : "ta musique elle est pourrie, d'abord")


Je suis un peu dur, je m'en rends compte en relisant. Le film n'est vraiment pas nul. Cluzet est formidable, comme toujours (dommage qu'il ne soit d'avantage employé par les bons cinéastes). Les rôles secondaires sont dans l'ensemble bien écrits, bien joués (Soko, très bien, Vincent Rottiers aussi). Et je ne suis pas d'accord avec toi : le thème de l'escroquerie me semble plus intéressant, en l'occurrence, que celui de la mythomanie – je précise « en l'occurrence », car dans The Informant, c'était passionnant, mais l'ambition était toute autre. Ce qui est merveilleux dans A l'origine (pendant 1h en tout cas), c'est la vacuité du type, et la façon dont ce vide est comblé par l'enthousiasme des autres. Ce type, Cluzet, n'est rien, rien de rien. Et c'est ça, fondamentalement, un imposteur : un type qui ne fait que renvoyer la balle. Les gens, les fameux « gens », en vrai ils ne se font pas arnaquer : ils attendent le messie. Celui qui va leur permettre de croire. Celui qui va leur dire « je vous ai compris » (et tu sais bien à quel point cette fameuse phrase de De Gaulle était creuse). Ils pourraient choisir n'importe qui – c'est d'ailleurs ce qu'ils font – et, pas de bol, ils choisissent le vide incarné. Le vide pour sortir du vide... C'est ça un messie, rien d'autre. Ca m'a fait penser au Village cette idée de communauté qui vit dans le déni ; qui le sait, instinctivement, mais qui ne fait rien pour changer parce que le mensonge est précisément ce qui la fonde en tant que communauté. Seulement Le village... bon, j'arrête là.

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Remember this ? J'avais promis de dire d'où ça venait et puis zappé.  En fait ça venait d'un reportage sur le tournage d'un film avec des scènes pornographiques (mais pas que) qui s'appelle Histoire(s) de sexe, a été réalisé par Ovidie et l'ami Jack Tyler, et vient d'être classé (le 6 octobre) X par la commission de classification des films. C'est la première fois depuis 13 ans, car si beaucoup de films sont de fait X, peu, et même plus aucun, ne demande de VISA d'exploitation cinématographique (puisqu'il n'y a plus de ciné pour les passer). C'est donc une décision exceptionnelle, pour un film qui ne le mérite absolument pas : peu de plans cul, pas beaucoup plus que dans, mettons, 9 stories de Winterbottom, interdit aux moins 18 ans. Pour l'instant ça a fait peu de bruit dans la presse (exception : ici ; et très vite, j'espère, youknowwhere). Pensez-vous, des pornographes. Qui font jouer des acteurs porno. Et qui en plus défendent une vision plutôt heureuse et pacifiée de la sexualité (on n'aime pas en France, quand Bataille n'est pas cité) (ça ne fait pas sérieux) (le sexe c'est sale, c'est torturé, c'est thanatos, etc.). Non, vraiment, pourquoi les défendre ?

Il faudrait que je me bouge pour publier les autres photos de la série. Et aussi la longue interview de J.T. En attendant, here's what the world needs now :



(je suis plongé dans le easy listenning en ce moment, Bacharach, Barry, Mancini...)

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Tu veux des nouvelles de D.Chou ? La production de son film avance à pas de géant, son couple va à merveille, et il estime que sur une échelle de célébrité de 1 à 10, il est à 8 depuis son exposition star sur le cinéma Khmer des 60's. Mais seulement à Phnom Penh. Dans les campagnes, il est à 3. Au boulot D.Chou !

mercredi 19 août 2009

L'heure du castor


La ressemblance est atténué parce que j'ai 10 ans sur la photo, mais attends que j'en trouve une à 13 ans, et tu verras, le gosse au début de Persona (existe-t-il soit-disant chef d'oeuvre plus insupportable ? à part Cris et Chuchotement bien entendu), c'est moi. Se voir comme dans un miroir au début d'un film de Bergman est une expérience drôlement perturbante, et qui me permet d'affirmer que j'ai une compréhension de ce cinéaste supérieure à la plupart des gens. So shut up.

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Devant la demande populaire, je me vois obligé de redonner des nouvelles de D.Chou : Il est devenu réalisateur professionnel de films d'institutions à vocation pédagogique à Phnom Penh, et il est sur le point de se marier. Ce n'est pas une blague malheureusement.

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Ben Mad Men, comme tout le monde.

Il y aussi ce Untitled Project de James L. Brooks auquel je pense beaucoup, avec le meilleur casting possible : Owen Wilson, Paul Rudd et Reese Witherspoone.

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Non, en vrai, j'ai surtout envie de parler d'Usain Bolt. La fascination qu'il exerce sur la plupart des commentateurs sportifs ne laisse pas de me décevoir. Il s'agit au fond la même fascination qu'on peut éprouver devant une triple (ou quadruple, ou quintuple, c'est sans fin) pénétration anale : excitation du record, vertige des limites. La question posée par les exploits de l'éclair jamaïcain est ainsi la même que celle posée par les prouesses de la chambre à air rochelaise (Melissa Lauren) : jusqu'où peut aller un corps torturé – torturé car nul ne pourra nier éternellement l'existence d'un relai extra-naturel à l'établissement d'un tel record et de ceux à venir ? Eh bien, ça peut aller très loin, un corps, figure-toi. Et avec le sourire en plus. C'est fascinant, oui, j'en conviens – moi-même, je suis resté bouche bée devant certaines vidéos de Melissa –, mais tout de même, on finit par s'en lasser, ne penses-tu pas ? Car dans sa suprématie sans faille, insolente et semble-t-il illimité (il n'a que 22 ans), Bolt a balayé dimanche soir toute possibilité de concurrence (et pas seulement toute concurrence), et ôté ainsi tout intérêt au sprint pour les quatre prochaines années (pronostic arbitraire). La beauté du sport, comme de la pornographie, c'est la fiction. Sinon, « ce n'est que de la gymnastique », comme le dit si bien John B. Root, qui en connait un rayon. Or la fiction, on le sait bien, commence avec le chiffre deux. Autrement dit, on s'intéresse toujours moins aux dépassements de soi (attrape-montiel, comme on dit attrape-nigaud) qu'aux duels : Lewis contre Powell, Zidane contre Materrazi, Sasha contre Rocco... Bolt, roi seul, n'a plus, et pour longtemps apparemment, d'adversaire dans le viseur, et n'a désormais rien d'autre à faire que repousser ses propres limites, pour le contentement de Patrick Montiel. Il n'y a pas de quoi s'en réjouir.

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"Eli, Eli, lama sabachthani"
J.C., 17/08/09, 00:01

jeudi 9 juillet 2009

I'm just me

(à ne pas confondre avec celle-ci)

Aujourd'hui j'ai vu Au Voleur de Sarah Leonor. C'est très beau.

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Comme ça me gêne de mettre ça dans le même paragraphe, j'en fais un autre pour dire que j'ai aussi reçu/vu/trafiqué plein de films porno, et que j'ai eu le tournis pendant une grosse heure après que la P.R de M.D. (D.G) m'a dit que c'était open catalogue pour moi et que je pouvais choisir ce que je voulais. Comment se décider entre I Love Squirting, Bourgeoises dépravées (avec Sasha Grey) et Big Boobs Deluxe ? Hein, franchement. Du coup j'ai pris les trois (et d'autres aussi, dont je n'ose écrire ici le nom).
Sasha Grey, oui, la même qui m'a répondu un sublime "He likes tennis, tennis is cool" lorsque je lui ai demandé pourquoi elle l'admirait tant.

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Ne rate pas le meilleur feuilleton de l'été sur www.parotopie.com

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Absolument
D.D. 03/07/2009 16:14

mardi 7 juillet 2009

What is Love ? (teaser)


(teaser d'une série que je vais publier sur un autre blog dès que je prendrai le temps)

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Une critique de l'Enclave écrite par quelqu'un que je connais pas et qui me touche beaucoup, publiée sur le nouveau (et excellent, d'après ce que j'ai lu pour l'instant) site de critique de court-métrage : formatcourt.com

Et une belle façon de finir la saison du Thursday Night Live par un petit coup de pub sur le site de Libé. Ihu, pour Breakfast Club, c'est quand tu veux.

Voilà pour l'auto-promo.

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"Pour le reste, cours voir le magnifique Fighting, mais ça tu le sais déjà. Et surtout pas l'horrible Very Bad Trip, le contraire d'un film d'Apatow - ou du très beau Old School ,du même réalisateur Todd Philips qui prouve à nouveau l'inapplicabilité de la politique des auteurs, la plupart du temps, pour la comédie US -, à savoir la meute de mâles jamais remise en cause, jamais questionnée, mais au contraire glorifiée, encouragée dans sa beaufitude (voir le final navrant, lorsque les types retrouvent leurs femmes). Tu te souviens de Vince Vaughn dans Old School ? Ou de Paul Rudd dans En cloque mode d'emploi ? Sans même parler de la qualité d'écriture des personnages, ce qui rendait ces personnages si émouvants, c'est que jamais leurs penchants beaufs n'était pris comme argent comptant. Lorsque Vaughn draguait la minette dans la chambre, par exemple, il était tout de suite remis à sa place - simplement remis à sa place, pas humilié non plus. Ou lorsque la femme de Will Ferrell le quittait, jamais elle ne se faisait traiter de salope. Dans VBT, les hommes sont des beaufs (mais ils sont sympa), les femmes sont des garces (et des hystéros), et c'est donné une fois pour toute. Et tout le reste n'est qu'arrangement avec cette situation initiale, cette nature indépassable. La véritable régression, elle est là, pas chez Apatow, Frat Pack & co - il est bon, de temps en temps, de voir de mauvaises comédies pour se souvenir des raisons qui nous font aimer les bonnes. J'aime bien ce qu'en dit JD, même si sa comparaison avec Les beaux gosses ne me convainc pas, notamment sur la question de la connivence et du confort.

Bon, mais surtout ne rate pas Public Enemies mercredi, un peu moins réussi (expérimental) que Miami Vice et néanmoins sublime. C'est, d'une certaine façon, L'homme qui tua Liberta Valance du point de vue de Liberty Valance.

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Depuis quelques jours, je réécoute beaucoup The Evolution, le précédent album de Ciara (je viens de recevoir le nouveau, tu l'as écouté ?), en particulier un morceau :


Et là, je vais voir sur wikipedia qui l'a produit : Neptunes. Evidemment. C'est dingue, quoi qu'il arrive, ils signent systématiquement mon morceau préféré, sur chaque album de r'n'b.

mardi 18 novembre 2008

Doliprane

Comment j'ai pu passer à côté de ça ?! Pharrell + Lupe + Kanye + Thom Yorke


Sinon, j'écoute beaucoup ce morceau de Ciara, qui a filtré de son prochain album (je n'en suis pas très fan habituellement)


Et aussi ça, le seule chose écoutable produite avec ce putain d'auto-tune qui est en train de consciencieusement pourrir le hip-hop :

Découvrez Jay-Z!


J'ai réécouté les deux singles de Kanye West, par exemple, et non, c'est pas possible. J'écoute ça depuis tout à l'heure, j'essaie de me forcer à aimer, au moins à apprécier, mais mes oreilles saignent, poignardées par cette cochonnerie d'auto-tune. Il faut tuer T-Pain, sérieusement. Un mec qui s'appelle T-Pain déjà... Et comment peut-on accorder la moindre crédibilité à quelqu'un qui déclare ça en interview (le 3e paragraphe, inouï, et la fin aussi) ? C'est aussi con que du Mesrine (le film et le personnage)

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En parlant de Mesrine, je ne suis pas convaincu par Richet parlant de mise en scène chez NK. Tout ce qu'il dit sonne creux. Et reste très banal : "alors moi, ce qui m'intéresse - attention mesdames et messieurs - c'est... le point de vue et la place de la caméra !". Wow. Puis il dit : "Je ne suis pas fasciné par Mesrine" - bullshit. Il est totalement fasciné (et dépassé) par Mesrine, c'est évident, ça crève l'écran. Et puis Cassel... le T-Pain du cinéma, le type qu'a un vocoder greffé sur la bouche. T'as remarqué que quoi qu'il arrive, que ce soit dans Mesrine, La Haine, Sur mes Lèvres, Derailed ou Doberman, il prend toujours cette même voix ridicule, du type bourré en fin de soirée HEC, comme disait judicieusement KB l'autre jour.

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Rien à voir, mais le LOL du mois à TI et Rihanna pour leur magnifique sample d'O-Zone. Et petit lol pour Jay-Z et son sample Véronique Sanson

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Rappelle-moi de parler un peu du Estwood et du Allen. Et aussi de faire mon flop five 2008 dans la foulée

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J'ai commencé à regarder Pirates 2 : The revenge of The Stagnettis. C'est sublime. Le porno ne devrait jamais être autre chose que ça.

vendredi 3 octobre 2008

I can't even puke on myself

Deleted scene de All The Real Girls (David Gordon Green, 2003)


On a hier soir inauguré nos futures habitudes de roommates avec SBJr en regardant East Bound and Down, le pilote d'une série HBO écrite par et pour Danny McBride, le future king of comedy, une sorte de Will Ferrell encore plus fou, mufle et irascible, redneck dans toute sa splendide et bouleversante beauferie. Je te passerai la semaine prochaine, faut que tu voies ça. Il est par ailleurs à l'affiche de Tropic Thunder et Pineapple Express, mais ça tu le sais déjà.

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Je te l'ai déjà dit mais j'aime beaucoup la critique d'Appaloosa par Momci. Ils foutent quoi à Libé, pour ne pas parler du tout du film (à ma connaissance) ? Sinon, ma Némésis a aussi écrit sur le film, et on est pour une fois d'accord. En tout cas sur le fond...

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J'ai repris goût au cinéma ! Après Home, c'est La vie moderne (pas prêt de l'oublier, non, la lumière du dernier plan) et, beaucoup plus improbable, Coluche, qui ont trouvé grâce à mes yeux. J'espère avoir l'occasion de revenir plus longuement sur Coluche, qui réussit à mon avis là où Mesrine se plante. En deux mots : film de bande (au sens amical et collectif du terme = De Caunes) vs. film de bande (au sens pénien du terme, au sens "c'est moi que j'ai la plus grosse et si t'es pas d'accord j'te casse la gueule" = Richet) ; un acteur dépressif (François Xavier Demaison très bon), au sens psychologique et climatique du terme (un mec dans l'oeil du cyclone, qui fait le vide autour de lui mais reste intact) vs. un acteur déprimant (Cassel, le pire acteur français, voire du monde depuis qu'il s'est décidé à saboter des films américains cf. Dérapage, Ocean's 12 et Les promesses de l'ombre).

Il faudrait aussi revenir sur la téléologie crétine et mensongère (Uranus style, le fiston a bien appris la leçon) de Mesrine (le pauvre a été abattu par la police tel un chien - et d'ailleurs accompagné par son chien -, on va vous montrer comment on en est arrivé là), opposée à l'histoire au présent, en train de se faire, de Coluche, dont le vrai sujet est la dissolution du peuple français, sa substitution séguelienne par une multitude de cibles marketing, la disparition dans le grand bain majoritaire (cf. Deleuze : "la gauche est par définition minoritaire") (cf. le magnifique caméo de Podalydès en Jacques "crapule" Attali), et la façon, bouleversante, dont l'humoriste est à la fois le promoteur génial des minorités invisibles et le catalyseur involontaire de leur échec (cf. le meeting avec Choron & co, la rancoeur des ouvriers Picard). Que ce soit le fer de lance de l'humour Canal - qui mieux que Canal+ (à part Libé) symbolise le mitterandisme triomphant, cette défaite ambigüe du peuple en tant qu'entité ? - rend le dernier plan (Coluche enfermé dans une image cathodique) d'autant plus amer et sublime.

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Toi qui ne croyait pas mon oncle paysan capable de parler comme ça, va voir le Depardon, il y a un personnage, bouleversant, qui est presque pareil (le type sur le tracteur, le fils sacrifié).

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Je me demandais, en regardant quelques performances de Belladonna et juste après avoir lu ce texte de PB du BdP, comment sa réflexion pouvait s'adapter au porno, celui-ci ne posant qu'une question, en permanence, toujours la même : "que peut un corps?". Comment aller encore plus loin, alors que les limites physiologiques du corps semblent avoir atteintes ? Je n'ai pas la réponse, alors je te la pose.

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Découvrez Get Well Soon!


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D.Chou avance masqué

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Dans ma dyslexie, je viens de t'appeler Davy. N'importe quoi! Bon mea culpa et besos.
Y.L. 20 : 05 : 36, 02/10/2008

samedi 2 août 2008

Happy Home


Un supermarché (le Simply en face de chez moi). Des rideaux gris sont abaissés dans tous les rayons contenant des produits frais. Imagine un bon tiers du supermarché ainsi endeuillé, un truc très beau, une sorte de galerie d'art en face de chez toi. Un écriteau sur chacun des rideaux : "problème avec la chaine du froid, veuillez laisser les produits en place. Merci".
Et voilà.
J'aime les Français (sans ironie).
(je n'avais que mon téléphone pour prendre la photo, dommage)

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Les gens parlent du prix du pétrole même sur les tchats de visio X. J'ai encore mon compte illimité et gratuit sur leur site, avec accès à tous les films et visio x de 18h à 1h du mat', alors j'ai fini par y aller. Je me sens un peu comme Joey et Chandler lorsqu'ils découvraient qu'ils avaient les chaînes porno sans payer.
Comme toujours avec ces univers un peu secrets, vaguement undergroung - dans la mesure où les gens ne se vantent généralement pas d'aller sur ce genre de site -, c'est fascinant. Je me suis rendu compte que les hommes n'y allaient pas pour se branler mais uniquement (j'imagine) pour causer. Causer avec une jolie fille, très polie, court vêtue, qui jamais ne les renverra balader. Une actrice X devant sa webcam pendant 3h, assise sur un canapé de cuir rouge, portant une robe, rouge aussi, très moulante, sans sous-vêtements, qui répond à une quinzaine de types semblant tous se connaître (ils viennent tous les jours, à 18h précises) et lui demandant des nouvelles depuis la dernière fois. "Et tes vacances à Cap D'Agde ?". "Et la nouvelle loi sur les étylotests, alors, c'est scandaleux non" ? "Oh, moi tu sais, j'ai pas de voiture, ça revient trop cher et à Marseille ça sert à rien". "Eh, tu devrais arrêter de fumer, ça va te causer du tort un jour ou l'autre". Et ainsi de suite.
J'étais sidéré, osait à peine parler, sauf pour lui demander si ça l'emmerdait pas d'aller en vacance au Cap d'Agde et si elle avait elle-même choisi son pseudo, absolument ridicule. Je n'y retournerai pas de sitôt mais j'ai trouvé ça beau, plus beau que beauf. J'imagine que ces quinze types n'oseraient jamais aborder des filles en vrai, puisqu'ils n'ont rien de mieux à leur raconter que leurs difficultés à la pompe ; là, ils paient 45€ par mois et une fille avenante leur fait la conversation pendant 3h. Des fois, elle se tortille un peu, montre ses seins, décroise les jambes ; là ça devient festif, ça s'excite, ça vanne, ça fait des jeux de mots sur les pompes ; et la fille rigole. Bon apparemment, c'était le tchat soft, il en existe un hard le soir.

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Wanted, donc. J'aime vraiment. Pas grand chose à ajouter à la critique de Momci, si ce n'est que le scénario ne m'a pas semblé si con. L'idée d'un Matrix retro, entre le hi-tech contemporain et le moyen-âge, avec un poil de Steampunk, est excellente. C'est dans l'air du temps, disons, ça marque le léger recul, conjoncturel, du tout-numérique. James McAvoy, très surprenant, rappelle Ed Norton comme le faisait remarquer Jessie. Angelina Jolie, même anorexique, est sublime. Pas loin de penser que c'est la plus belle femme du monde (foudroyé par chacun de ses sourires). Avant de voir Batman, c'est le meilleur film de super-héros de l'année.
Sinon, aucun acteur/actrice porno dans la salle.

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J'ai passé une nuit absolument rohmérienne - dois-je te préciser à quel film je fais référence ?. Penser que je découvris le film il y a un an presque jour pour jour me rend cette nuit encore plus précieuse. J'avais apporté le DVD de Breakfast at Tiffany's, mais ça ne marchait pas (zone 1), elle ne comprenait pas sans les sous-titres. Alors on a mis Le feu follet. J'ai tenu 15 minutes - aurai-je un jour le courage de voir le reste ?. On s'est finalement replié sur Buffalo '33. Je ne me souvenais pas que c'était un film aussi drôle.

En rentrant, à 6h du matin, la rame de métro était complètement taguée :


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Ce soir, j'ai enfin parlé à Robert "Philippe" Smith. Il est poète, "même si le terme est galvaudé, mais il faut bien donner un nom à mon activité et c'est celle qui me semble la plus appropriée". Il était ivre, m'a parlé de Bienvenue chez les Ch'tis, a fumé une clope, puis est rentré chez lui. Je l'aime déjà.

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C'est bien que Bobbie Gentry t'explose à la gueule.



Je voulais te mettre du Glenn Campbell, mais j'en trouve pas. Je voulais te mettre un Noel Deschamps (un mod français, pote de Nino Ferrer) mais j'arrive pas à la publier ici. Alors je te mets un Madlib (plus Talib Kweli) :




Et un Jay-Z aussi :




Il y a un type qui dort dans ma chambre. A partir de maintenant et jusqu'à la fin du mois, je ne suis plus chez moi. Happy home.

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omg!!!thats sooo amazing congratulations so when do u start shooting? :)
H., 21 : 51 : 49, 16/12/2006

mercredi 16 juillet 2008

Racer X

Résultat des courses

Un peu de texte pour accompagner cette image, finalement.

Je viens de terminer un cycle cinéma porno, pour le numéro spécial sexe des Inrocks du mois d'aout (avec mon collègue Léo), et j'en sors un peu chamboulé, comme lors de ma découverte éblouie des films de danse (encore merci stance:)). Je connaissais certes déjà le porno, et même le porno de qualité (merci benedict), mais je ne m'étais jamais posé sérieusement la question de l'écriture sur le porno. Or peu de choses me semblent plus intéressantes aujourd'hui que d'écrire sur le porno, sérieusement, pour sortir le genre de son ghetto critique.
Trois découvertes ont présidé à cette envie :
- Pornostars, fragments d'une métaphysique du X de Laurent Sutter, un petit recueil d'aphorismes tentant d'expliquer, avec moult références doctes mais sans jamais être cuistre (grâce à l'humour), la grandeur de la pornographie, dernier lieu de contemplation esthétique pour qui sait s'y adonner.
- Les films de Jack Tyler, qui tient depuis 2004 un blog ici. Sa production est globalement de qualité, comparable à celle de John B.Root, mais il a réalisé un film particulièrement beau, malgré quelques réserves (notamment l'incapacité à créer de vrais personnages, défaut commun à tous les films porno), Le démon.
- Le dernier film de John B.Root, son premier depuis 3 ans, Ludivine. Il est un peu raté, encore un peu conventionnel à mon goût, mais ce qu'il révèle sur son auteur est assez touchant, et unique dans le paysage français (à l'exception de Tyler, justement)

J'espère donc avoir le temps, et le courage, de critiquer, ici-même et régulièrement, des films porno.