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jeudi 30 juillet 2009

I love you funny people



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Que la comédie soit plus à mon goût que l'épouvante n'est pas un secret. J'ai un problème ontologique avec ce genre : je ne ressens jamais la peur au cinéma. Je ne la ressens plus en tout cas. La dernière frousse que je me rappelle, c'est devant Calme blanc (Dead Calm), un film australien vu au début des 90's, merveilleux, avec Nicole Kidman et Sam Neil titillés par un psychopathe qu'ils avaient recueilli sur leur bateau - le motif du tueur qui s'introduit chez les braves gens pour les torturer étant à peu près le seul à m'arracher quelques frissons (sauf chez Haneke bien sûr). Et puis il y eût aussi Blair Witch Project, évidemment, dans lequel j'avais marché à fond - va comprendre...

Depuis rien. Les zombies, les bouchers, les monstres, les filles dans des grottes, les plantes carnivores, les adolescents pervers, les démons, les aliens, les fantômes, l'air empoisonné... Rien de tout ça ne me fait peur. Peut-etre que le fait d'avoir vu Les oiseaux à 6 ans m'a blasé... Pourtant non, puisqu'à cet âge-là, et jusqu'a 14 ou 15 ans, j'étais terrifié par les jaquettes de films d'horreur sur les étalages du video-club qu'on visitait chaque samedi après-midi, mon frère, mon père et moi. Je me souviens encore précisément des regards glaçants d'Hellraiser (déjà ce salopard de Clive Barker, donc) ou de Freddy, dont je devais me contenter pour avoir ma dose d'adrénaline puisqu'il m'était interdit de les louer. Les films d'horreur, c'est seulement mes cousins qui avaient le droit de les voir - est-ce pour ça qu'ils ont tous fini plus ou moins délinquant ?

Bref, aujourd'hui, j'ai beau voir très régulièrement des films d'horreur, ça ne marche pas. Ce qui ne m'empêche d'en apprécier certains, mais uniquement pour leur apport théorique (les premiers Romero, Scream), ou l'élégance de leur mise en scène (Kubrick, Carpenter, Argento), ou tout simplement leur capacité à émouvoir (Shyamalan, X-Files), à faire rire (le dernier Sam Raimi), à divertir (Aliens, Predator)... Ca peut être un plan ou deux (La colline à des yeux), une idée politique (Zombie), poétique (Tourneur)... Mais la peur, jamais. D'où mon désintérêt total pour un film comme The Descent, par exemple, qui ne m'arrache que des baillements.

Tout ça pour dire que quand je vois le traitement, largement favorable, réservé à l'infâme Midnight Meat Train, aussi laid qu'ennuyeux, et que je compare ces éloges à la volée de bois vert essuyée par I Love You Man, comédie pas très comique et néanmoins formidable - mais, de la même façon que je n'aime pas les films d'horreur pour l'horreur, je n'aime pas la comédie pour le rire - je me dis qu'on ne voit pas les mêmes films. Personnellement j'ai vu celui-là, et je vous le conseille (il ne joue qu'au Publicis à Paris, comme d'hab'). Alexandre Hervaud, d'Ecrans.fr, celui qui avait déjà fait de la pub pour la nuit des geeks, a visiblement vu le même. Pour moi, c'est l'anti Very Bad Trip. Et que ce dernier remporte un tel succès en dit beaucoup sur le goût des français en matière de comédie - tu me rétorqueras que le film cartonne aussi aux US, mais je te répondrai que là-bas, au moins, Judd Apatow est connu et reconnu...

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...ce qui n'est pas le cas en France et ne risque malheureusement pas de changer avec son prochain film, Funny People. J'espère me tromper, mais je pressens avec ce film le début du déclin, aussi bien commercial qu'artistique, de la veine Apatow. Ce qui est logique, puisqu'il en constitue aussi l'apogée. Alors que la signature Apatow tend à se banaliser, pour le meilleur (I Love You Man, Role Models) ou pour le pire (Rien que pour vos cheveux), le master fait un pas de côté et reprend les choses en mains, un peu brutalement certes, mais avec panache.

Je ne vais pas tergiverser : le film est un chef d'œuvre. Mais un chef d'œuvre long en bouche, âpre, presque désagréable à certains instants, qui ne révèle sa saveur que dans les heures qui suivent. C'est comme si toutes les inquiétudes qui étaient en sourdine (mais déjà présentes) dans ses précédents films (la lâcheté du couple, la méchanceté derrière la bonhommie, la perfidie en amitié, les dérèglements du corps...) explosaient dans une gerbe de cruauté, comme s'il devait expulser une boule d'aigreur qui l'empêchait d'avancer, comme si, désormais seul au sommet, il regardait autour de lui et se demandait "and now what ?"?

En 2h30, le film change radicalement de direction au moins 4 fois, multiplie les personnages et les fausses pistes. Au début, on est chez Apatow, du pur Apatow (geeks, buddies, laid-back, fun...), mais déjà un truc ne colle pas, le rire bloque, retenu au niveau de la gorge par une boule au ventre qui ne nous lâche pas pendant une heure. Puis ça devient une vraie comédie, très drôle, où se greffent peu à peu des éléments de romance. Puis ça devient un drame, très cruel, un truc... je ne sais pas... antonionien presque (correctif : James L Brooksien). C'est la partie la plus dure à regarder, celle qui fait le plus mal, mais aussi clairement celle qui fascine le plus.

Le geste est audacieux. On pourrait dire qu'Apatow livre là son propre maniérisme (après, pour aller vite, le primitivisme de 40 ans toujours puceau et le classicisme de Knocked up), disséquant son humour (à base de zizis et de judaïsme) et en montrant la face sinsitre. Ca pourrait être Les rois du gag de Zidi, un truc vraiment sinistre pour le coup, ou un truc de petit malin, sauf que les changements de ton se font tellement vite que personne n'a jamais le temps de sombrer dans la médiocrité. Même salis, les personnages restent dignes (je ne dis pas "attachants" à dessein, car contrairement aux habitudes des feel good movies, peu de gens se révèlent ici aimables). Ca m'a plutôt fait penser aux Searchers de Ford, ce western sur la pente crépusculaire, avec son héros antipathique et sa relecture désenchantée du genre.

C'est par ailleurs admirablement mis en scène, bien mieux que tout ce qu'Apatow a fait jusqu'à présent. La Kaminski's touch, est pour beaucoup dans l'étrange apreté du film, comme si l'inquiétude moite de Spielberg contaminait subrepticement la tendresse habituelle d'Apatow (de toute façon, il n'est ici question que de virus et de lutte...). En fait, Apatow n'a jamais été aussi proche du Blake Edwards tardif, celui de That's life ou Ten : même tonalité, les mêmes obsessions.

Et puis Adam Sandler, que je hais d'habitude, n'a pas été aussi bon depuis l'épisode de Undeclared où il apparaissait, et dont Funny People serait une sorte de remake tragique (les fans comprendront). Apatow est le seul à savoir le filmer car le seul à avoir compris la dégueulasserie du personnage - que Sandler se prête au jeu est plus surprenant. Le dernier plan enfin... Je ne le raconterai pas, mais sache qu'il est magistral et similaire, dans l'esprit, à celui de Knocked Up (pour rappel : la petite voiture des mariés en chemin vers l'autoroute du conformisme, sourire aux lèvres)


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Ah, et puis j'ai retrouvé ça Vavavoum. J'avais fait ça à l'époque de ton passage éclair sur Mediacritik. Spécial dédicace à toi.

jeudi 9 octobre 2008

Material Girls

Regarde ce plan, très probablement le seul dans le film à être ainsi penché, regarde comment il renverse très subtilement la perspective en faveur de la fille, comme si, malgré sa petite taille, elle allait irrésistiblement fondre sur sa veule proie. Ben voilà, c'est ça Blake Edwards, j'ai pas l'impression qu'il faille en dire beaucoup plus.

Quand tu me disais qu'Apatow puisait beaucoup chez lui (il me reste toujours à voir 10 et That's life), tu avais bien entendu raison, je le saisis mieux désormais : ce fantasme d'amitié fusionnelle qui nous émeut tant à la fin de Superbad, Edwards l'avait déjà réalisé dans Switch (Dans la peau d'une blonde), où un brave type finit par engrosser son meilleur ami. Quelle plus belle scène que cette visite à l'hôpital ?

Je repense aussi à ce détail, bouleversant, lorsque ce type au physique plutôt ingrat, Jimmy Smits, le meilleur ami d'Ellen Barkin donc, demande à cette dernière si elle veut bien l'accompagner au Duke's ce soir-là. Et elle qui répond nonchalamment, tout en prenant son téléphone, que oui. Et lui, n'y croyant pas, qui lui demande de répéter, ébahi : "oui ?". "Oui". Et il sort du bureau, fou amoureux. De son meilleur pote.

Rien à voir mais je ne peux 'empêcher : Will Ferrell meets Keith Richard

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Jim Carrey remet un oscar à Blake Edwards : ici (impossible de coller la vidéo directement)

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J'aime bien ce tu écris ici
(j'imagine que ça ne peut que te faire bondir) (non, pas toi, toi)
Et aussi j'aime bien ce que lui écrit , ce qu'ils écrivent tous les trois à vrai dire. Beaucoup.
(Et j'ai enfin trouvé de quel film venait votre image-titre, que je rêve de voir du coup)
Le seul, ou presque, à reconnaître les qualités de Super Blonde.

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Au passage, le début de Blonde and Blonder est sompteux. C'est simple, c'est la suite de Switch. Un aérodrome, deux anges sont posées là, dans le cadre ; elles viennent nous rendre visite, comme dans un film de John B.Root ; elles se maquillent, arrachent leurs ailes inutiles, puis montent dans un avion, pas pour rentrer chez elles comme je le croyais au début (sinon pourquoi arracher leurs ailes), mais seulement par habitude, par plaisir de s'envoyer en l'air ; elles décollent, tentent de s'enfuir du cadre, mais échouent et se crashent, au beau milieu d'un golfe, sur un trou de golfe pour être exact.

Oui, c'est certain, ça ne peut être qu'un clin d'oeil à Switch,
(premier plan de Switch)

une élégante façon de nous signifier que le personnage d'Ellen Barkin a finalement choisi d'assumer sa féminité et qu'elle est prête à retourner sur terre, dans la peau de Pamela Anderson.
Le reste n'est pas à la hauteur de ce préambule, mais qu'importe ?



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Blonde Ambition, ça se laisse regarder, essentiellement pour les acteurs (c'est souvent le cas) : Jessica Simpson et Luke Wilson. Ca va sortir en France apparemment
Pledge This ne vaut que pour ses 10 premières et 10 dernières minutes, festival de parishiltoneries, démontrant une fois de plus l'insubmersibilité de l'héritière, son immarcescible classe féline - celui qui parviendra à l'humilier n'est pas né.
Et My Super Ex-Girlfriend, désolé, mais rien que pour Anna Faris et Luke Wilson, moi j'achète (Uma Thurman en revanche, la pauvre... il lui faudra encore 1 ou 2 Kill Bill pour rattraper le coup).

Et je saurai d'ici la fin de la semaine notre ciné-club est viable (rapport aux copies disponibles).

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Découvrez Blondie!


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Pas de gym pour moi en fait, j'ai le corps tout fatigué... vous voulez diner à l'appart ?
J.S., 18:57:01, 06/10/2008
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SoHo, Juillet 2006

vendredi 3 octobre 2008

I can't even puke on myself

Deleted scene de All The Real Girls (David Gordon Green, 2003)


On a hier soir inauguré nos futures habitudes de roommates avec SBJr en regardant East Bound and Down, le pilote d'une série HBO écrite par et pour Danny McBride, le future king of comedy, une sorte de Will Ferrell encore plus fou, mufle et irascible, redneck dans toute sa splendide et bouleversante beauferie. Je te passerai la semaine prochaine, faut que tu voies ça. Il est par ailleurs à l'affiche de Tropic Thunder et Pineapple Express, mais ça tu le sais déjà.

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Je te l'ai déjà dit mais j'aime beaucoup la critique d'Appaloosa par Momci. Ils foutent quoi à Libé, pour ne pas parler du tout du film (à ma connaissance) ? Sinon, ma Némésis a aussi écrit sur le film, et on est pour une fois d'accord. En tout cas sur le fond...

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J'ai repris goût au cinéma ! Après Home, c'est La vie moderne (pas prêt de l'oublier, non, la lumière du dernier plan) et, beaucoup plus improbable, Coluche, qui ont trouvé grâce à mes yeux. J'espère avoir l'occasion de revenir plus longuement sur Coluche, qui réussit à mon avis là où Mesrine se plante. En deux mots : film de bande (au sens amical et collectif du terme = De Caunes) vs. film de bande (au sens pénien du terme, au sens "c'est moi que j'ai la plus grosse et si t'es pas d'accord j'te casse la gueule" = Richet) ; un acteur dépressif (François Xavier Demaison très bon), au sens psychologique et climatique du terme (un mec dans l'oeil du cyclone, qui fait le vide autour de lui mais reste intact) vs. un acteur déprimant (Cassel, le pire acteur français, voire du monde depuis qu'il s'est décidé à saboter des films américains cf. Dérapage, Ocean's 12 et Les promesses de l'ombre).

Il faudrait aussi revenir sur la téléologie crétine et mensongère (Uranus style, le fiston a bien appris la leçon) de Mesrine (le pauvre a été abattu par la police tel un chien - et d'ailleurs accompagné par son chien -, on va vous montrer comment on en est arrivé là), opposée à l'histoire au présent, en train de se faire, de Coluche, dont le vrai sujet est la dissolution du peuple français, sa substitution séguelienne par une multitude de cibles marketing, la disparition dans le grand bain majoritaire (cf. Deleuze : "la gauche est par définition minoritaire") (cf. le magnifique caméo de Podalydès en Jacques "crapule" Attali), et la façon, bouleversante, dont l'humoriste est à la fois le promoteur génial des minorités invisibles et le catalyseur involontaire de leur échec (cf. le meeting avec Choron & co, la rancoeur des ouvriers Picard). Que ce soit le fer de lance de l'humour Canal - qui mieux que Canal+ (à part Libé) symbolise le mitterandisme triomphant, cette défaite ambigüe du peuple en tant qu'entité ? - rend le dernier plan (Coluche enfermé dans une image cathodique) d'autant plus amer et sublime.

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Toi qui ne croyait pas mon oncle paysan capable de parler comme ça, va voir le Depardon, il y a un personnage, bouleversant, qui est presque pareil (le type sur le tracteur, le fils sacrifié).

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Je me demandais, en regardant quelques performances de Belladonna et juste après avoir lu ce texte de PB du BdP, comment sa réflexion pouvait s'adapter au porno, celui-ci ne posant qu'une question, en permanence, toujours la même : "que peut un corps?". Comment aller encore plus loin, alors que les limites physiologiques du corps semblent avoir atteintes ? Je n'ai pas la réponse, alors je te la pose.

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Découvrez Get Well Soon!


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D.Chou avance masqué

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Dans ma dyslexie, je viens de t'appeler Davy. N'importe quoi! Bon mea culpa et besos.
Y.L. 20 : 05 : 36, 02/10/2008

mercredi 1 octobre 2008

Le retour de Broly

J'ai reçu ça d'un ami aussi name-dropper que flagorneur - je lui en voudrais d'être différent ceci dit : "Vu Dans la ville de Sylvia, tiens; vaut (presque) pas tripette. Pardonne-moi la brosse à reluire, mais certains plans veulent talonner L'enclave; c'est peu dire qu'ils échouent. Un seul grand moment, la deuxième scène de café, avec tous ces visages qui s'obstruent les uns les autres, bouchent des perspectives, dessinent des microfictions avortées ou retardées, viennent bouffer l'écran en close-up ou s'effacent au contraire d'un coup d'un seul, relayés à l'arrière-plan d'un claquement de cils volatil. La mise en abîme sur le voyeurisme est grossière; l'obsession baudelairienne sur l'ode aux passantes, agacante; la ressemblance frappante du gugusse avec Courbet jeune, beaucoup trop édifiante sur la volonté de passerelle entre ciné et peinture chez Guerin; mais cette facon de faire s'initier le ressouvenir d'un amour perdu à partir d'une dissection géométrique de l'espace, c'est fort. Franchement, cette scène, sans déconner, a quelque chose d'un mini-Ionesco déconstruit par Chirico reformulant les principes physiques de Lagneau; bref c'est cool. Mais c'est tout; le reste est juste une ode banale aux tramways; qu'est-ce que ca peut nous foutre". La suite de son mail ma presque fait pleurer - l'enfoiré.
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J'ai vu Grandma's boy avec Scott ce soir. C'est ok, comme dirait Thouv : sous-sous Apatow (mais on part de si haut qu'on arrive finalement pas trop bas), mâtiné de Sandleries sans Sandler (donc supportables) ; stoner video games movie, genre la scène "how do you know i know you're gay?" de 40yov étirée sur 1h45, avec :

et

La première est absolument charmante, je le savais déjà, mais là particulièrement ; le second, beaucoup plus gros qu'aujourd'hui, fait mouche à chaque apparition, où il ne fait rigoureusement pourtant rien d'autre que rire bêtement et lêcher des seins - ça te laisse préjuger du type d'humour. Scott a vainement essayé de me convaincre que c'était la meilleure comédie ever, mais que j'aurais du fumer pour l'apprécier à sa juste valeur. Ben voyons.

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T'ai-je dit que Home d'Ursula Meir, avec Olivier Gourmet (jamais il ne m'a déçu, même dans les daubes comme Mesrine 2 où, totalement ridiculisé par un postiche improbable, il donne une leçon d'acteur à Cassel) et Isabelle Hupert (presque aussi belle dans les champs de blé que lorsqu'elle était filmée par Cimino il y a 30 ans) était une divine surprise ? Pas un grand film non - à cause d'un défaut de mise en scène -, mais un film qui évoque plus l'Amérique que l'Europe, Malick que Zola, la vie comme une succession de possibles à exploiter plutôt que succession de problèmes à résoudre. C'est déjà pas mal. Ca commence comme la Petite maison dans la prairie Punk, ils prennent leur bain à poil, toute la famille, jouent au hockey dans le jardin, regardent la télé sur un canapé dehors. On est en France, alors on se dit que le père cache sûrement quelque intention incestueuse (en plus il s'isole pour fumer, c'est louche), la mère quelques névroses (de fait elle en cache, c'est con, surtout pour Huppert mais on ne l'apprend que plus tard), que les enfants souffrent. Et ça ne vient pas. On attend les soucis, les huissiers, les cartouches glauques, ça ne vient pas. Ainsi pendant 20 minutes. Le film déjoue nos attentes, en tout cas a déjoué les miennes.

Et puis un matin, les problèmes arrivent ; mais c'est presque comme dans un Spielberg, La rencontre du troisième type, une arrivée de petits hommes oranges, pas des humains assurément, des E.T. Et lorsqu'ensuite ils construisent la route, c'est beau et triste comme l'arrivée du train dans les westerns crépusculaires. Et ça continue, des glissières intrusives, des bourdonnements incessants, des tremblements, des bugs à la Friedkin. Du fantastique, pas du naturalisme. La moindre traversée de la route devient un film d'aventure, voire un film d'horreur quand il faut se faufiler par un conduit souterrain (scène sans doute géniale à l'écriture, mais un peu gâchée par la mise en scène paresseuse). Du Kawase dans certains plans sur la nature. Et du Hal Hartley me souffle-t-on...La partie claustro, moins réussie (parce qu'entre 4 murs, l'absence de mise en scène, ça ne pardonne pas) laisse un mauvais ressenti final, dommage. Le personnage de la petite nerd apatowesque est assez raté aussi, je ne sais pas pourquoi, mais ça ne marche pas. J'aime beaucoup le dernier plan, le mouvement après la fixité - ça me touche nécessairement. On sent dans Home une authentique et saine volonté d'en découdre avec un substrat théorique (intimisme européen vs. grands espace et genre américain), malheureusement pas toujours suivi d'effet (le côté Versailles de

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Ahah, les brêles, les types sont jamais foutus de mettre le bon nombre d'étoiles, en général ils m'en collent toujours une de moins, et là, hop, 2 étoiles pour un film que je défonce, et le plus drôle, c'est la phrase qu'ils citent, qui sortie de son contexte veut dire l'exact inverse de son sens originel.

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Tu as entendu ça ?


Découvrez T.I.!


Tu me diras que c'est lassant, et je te répondrai à l'affirmative mais que c'est malgré tout un des meilleurs morceaux de hip-hop/rnb entendus cette année. Ce ne sont pas les derniers Rihanna (qui n'a certes jamais brillé mais là tout de même, Disturbia ahaha), Britney (Womanizer, t'as entendu ça ?), Snoop, Nas, The Game, Lil Wayne, Pharrell (avec My Drive Thru, ça commence à se voir qu'il fout plus les pieds en studio et qu'il file tout le boulot aux stagiaires, sans parler de son auto-remix de Everyone nose, totalement consanguin), et j'en passe. A part Lupe Fiasco, j'ai rien entendu de bon cette année. Et je crains de plus en plus que Beyoncé ne soit pas à la hauteur de mes attentes. Si même Beyoncé fait défection, que va-t-on faire ? Qu'ont-ils fait au hip-hop ?

Mince, ça me lasse déjà Juana Molina... Pourtant, je te jure que ce fut un choc à la première écoute.
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D.Chou a une coiffure trop nulle

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" 0 " {*_*} merci pour touts
Y.U. 01 : 05 06, 0502/2008

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mardi 30 septembre 2008

J'arrêterai de faire de la politique quand les hommes politiques arrêteront de nous faire rire (Coluche)

Pas tellement d'humeur à blogger ces temps-ci, et surtout pas pour parler de cinéma. Alors de politique, tu penses bien... Mais ce soir, je tombe sur ça et je ne résiste pas :

Interview de Sarah Palin par Katie Couric



C'est cette interview, notamment, qui a fait complètement chuter le ticket républicain dans les sondages. Je sais que tu ne parles pas hyper bien anglais, mais essaie de le voir, vraiment, c'est génial. Surtout la fin.

Maintenant, la parodie par Tina Fey et Amy Poehler



Entre les deux, pas l'épaisseur d'une feuille de cigarette. C'est sidérant.

Chez nous, heureusement, la politique c'est encore un truc sérieux

(je n'avais pas compris, sur le coup, ton allusion à Valérie Lemercier)

Ségolène quoi déjà ? Ah oui, "l'affranchie"...

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Aller, pour se consoler




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Puisque l'article de Lefort sur Louella n'est plus sur Libé.fr (à cause du nouvel adressage j'imagine), ici. Je n'en avais jamais entendu parler avant, mais ça me donne très envie d'en lire.

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Ca m'inquiète un peu ça. Heureusement, je suis chez Free, qui a la réputation de ne pas filer les adresses IP facilement. Et puis si on me chope, je dirai que c'était pour le boulot (pas vrai ?). J'irai bien vivre en attendant, ils ont l'air sympa, surtout le premier ministre.

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J'ai fait un truc "historique" aujourd'hui. J'ai viré Mediacritik de mes favoris. Et aussi delinké de ce blog.
Ca me déprime vraiment trop de voir ce que c'est devenu.
Crois-moi, ça n'a pas été facile.
Zombie, crée-toi un blog, ça va pas être possible sinon.

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Il en est question. J'affute mon plus beau caleçon
J.G. 22:01:23, 26/09/2008

lundi 8 septembre 2008

I want to be a farmer

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La bande-annonce (plus ou moins fake) d'un film avec Seth Rogen et Jay Baruchel



Une audition de Seth Rogen


Une apparition incongrue, et très drôle, de Seth Rogen dans Dawson


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Bon, je suis apparemment le seul à ne pas gouter les pitreries du Zohan. J'ai essayé de me souvenir si j'étais de mauvaise humeur ce jour-là - ça tient à peu de choses d'aimer un film, particulièrement une comédie - et je ne crois pas. Je me souviens surtout jeter un regard d'excuse après les 10 premières minutes à Maria que j'avais trainé à la projo, lui promettant que ça serait bon, preuve que j'y allais sans mauvais a priori. Elle non plus n'a pas décroché un sourire (vite fait, lorsqu'il se moque de Mel Gibson). Non, j'ai beau y penser, je ne crois pas "être passé à côté"; contrairement à ce que tu me dis ; je me le suis pris en pleine gueule, au contraire, et ça m'a déplu. La vision ces jours-ci de The Comebacks (sortie, sans doute technique, ce mercredi), parodie de Friday Night Lights avec un David Koechner (sidekick de Ferrell dans Ron Burgundy, Talledega Nights et Semi-Pro) irrésistible en coach idiot, comme si Raymond Domenech était un personnage des Simpsons, m'a rassuré sur ma capacité à rire de choses très bêtes. Va le voir si jamais il sort près de chez toi ; sinon je te passerai le divx. Mais la comédie ethnique, non vraiment, je ne peux pas (je trouverai forcément un contre-exemple un jour...).
Il n'y a plus que toi qui, vouant une haine implacable à Sandler, minimisant même son seul bon film (50 first dates), pourrait m'apporter ton soutien. Non pas que ça soit désagréable d'être seul contre tous, mais ça me rassurerait de savoir un des plus grands fans de comédies US de ma connaissance à mes côtés. Sinon, tant pis, j'irai proposer mes critiques à Ferenzi. Ou à Mad Movies (message 892, ça vaut son pesant de Big Mac)

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The most unintentionnaly gay video ever


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Dans la ville de Sylvia, comme je te l'avais promis, voici pourquoi je n'aime pas. "Bander ses muscles", on y revient à nouveau (pas étonnant que Frodon ait adoré, lui qui ne juge les films que sur leur note d'intention et le CV de leur réalisateur - réflexe de commission sans doute). Le film passe son temps à faire étalage de sa réflexion (pour faire vite Hitchcock meets Romer à la terrasse d'un café bobo et les deux discutent des femmes qu'ils ont connu et perdu, de leur irréprescible envie de les retrouver), à faire démonstration de son mystère. Ca m'a rappelé, sur le mode de la filature obsessionnelle, ce moyen-métrage vu à Brives, De la neige au village, que déjà je n'aimais beaucoup pour les mêmes raisons ; au moins le film de Rit était, ou tentait d'être, drôle. Ici quel sérieux ! L'impression, donc, que le film n'avance pas (c'est fait exprès me diras-tu) et se complait dans son ennui, mais un ennui qui ne produit rien d'autre que l'auto-fascination. Dans Café Lumière, avec ce même caractère obsessionnel, flâneur et urbain, HHH produisait sans cesse du cinéma, des plans foncièrement cinématographiqes (je veux dire qui ne feraient pas nécessairement de belles photos), de la réflexion sans en avoir l'air (donner d'un même trait limpide, des nouvelles du Japon, de la jeunesse, de la ville moderne et du cinéma), et des sentiments forts sans crier gare. Ici, à part la belle idée de la "réflexion urbaine" sur les vitres du tramway, je ne vois rien, ou des choses déjà vues milles fois, le genre de choses qui se traduisent dans les dossiers de presse par le sésame "j'étais fasciné par". On ne fait pas des films (qu')avec de la fascination. Je n'aime pas sa façon de mettre en scène, ses plans photographiques (si je les voyais sur ton blog je les trouverai belles, mais c'est différent tu en conviens) ou ses plans tableaux (les rues, les passants, ça ne te rappelle rien ?), connectés ensemble par une trame sonore riche, elle aussi est dans l'auto-commentaire permanent, ses acteurs faux (on n'est pas sur une terrasse de café mais sur une scène de théâtre ; ça aussi c'est fait exprès vas-tu me dire ?)... Les personnages n'existent pas, sont des prétextes à la fiction ; mais là aussi, je lis dans le dossier de presse que c'est voulu... Bon, alors tout va bien. Je viens par la même occasion de faire la critique de

Après Jaime Rosales (Las horas del dia, La soledad), Guerrin confirme la vaine veine urbano-contemplative du cinéma espagnol contemporain, redécouvrant l'image-temps avec 30 ans de retard. J'irai tout de même voir En Construccion, pour me faire un avis définitif.

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Le dernier single d'Of Montreal est inécoutable (j'ai l'impression d'être la twilight zone quand je l'écoute en repensant aux choses écrites sur ce groupe), Mogwai est devenu depuis 2 ou 3 albums le groupe le plus chiant du monde et Oasis, ah, c'te blague.

Du coup j'écoute encore les Fleet Foxes


Découvrez Fleet Foxes!



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D.Chou ne m'a pas filé sa crêve. Alors qui ? Sûr que c'est mon nouveau (et sympathique quoique taciturne) nouveau collocataire.

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Merde.
J.S., 04:04:04, 31/08/08

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(toute mon admiration, s'il ne l'a déjà, à celui qui trouve d'où ça vient)

mercredi 3 septembre 2008

It's all the same shit but they call it...


... clouddead





Pour m'en remettre :



(lui aussi, un farfelu qui se cache, comme toi)

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En lisant ça par contre, je me demande si mon dégoût pour Martyrs, sincère et viscéral, ne m'a pas conduit à le juger un peu à l'emporte pièce, passant sous silence le micro-intérêt qu'il pouvait susciter par endroit (ils sont rigolo sur allocine, à ne pas voir l'ironie de cette phrase : "Si la torture méticuleuse d’une jeune fille nous paraît en effet plus intéressante que le reste, c’est surtout parce que les dialogues et la mise en scène y sont (enfin) réduits au minimum" et à croire que je sauve in fine le film). Celui-ci souffre de défauts pour moi rédhibitoires (discours neuneu, mise en scène de gros bourrin, actrices archi-nulles, sauf à la toute fin, quand Morjana Alaoui n'a plus de dialogues à réciter), mais le geste n'est peut-être pas aussi détestable que je l'ai cru au premier abord. Toi qui l'as vu en même temps que moi, tu en penses quoi ?

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D.Chou a un peu trop tendance à se moquer de moi récemment

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La plus belle chanson au monde c'est Nightswimming de REM, il l'avait passé dans Dawson quand Jane se retrouvait seule à nouveau, et c'était bouleversant.
J.S., 22:58:28, 28/08/2008