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mardi 8 juillet 2008

Hot Voodoo

Rentré de La Rochelle ce matin, après une nuit blanche en compagnie de Marlene Dietrich : L'ange Bleue, L'impératrice rouge, Morocco, Ange, Rancho Notorious - ce dernier étant mon préféré des cinq, suivi de près par Morocco. Orgie de Ray (me manquent encore quelques essentiels que j'espère voir très prochainement : Party Girl, Amère victoire, In a lonely place) et découverte du Passe-Montagne de Stévenin (gros choc). Un Stroheim par ci, un Sternberg muet par là, quelques Herzog (rendez-vous manqué, c'était tellement prévisible, le 2e cinéaste préféré de Kaherk après Fellini, forcément...). Ca fait beaucoup pour un seul homme, en 5 petits jours. Les top11 vont tournoyer dans les jours qui viennent...

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Comment tu peux préférer Sternberg à Ray ? En vérité, je comprends, même sans avoir vu les 2 Shanghai. Morocco suffit à la limite, non ? Je veux dire, la scène où Dietrich embrasse la femme du public et juste après, elle offre une fleur à Cooper, c'est une des plus belles scènes de la décennie, forcément. Ca m'a fait penser à cette photo de Victor Victoria postée chez IU l'autre jour et que tu aimais tant.



Et ces chaussures blanches de D. abandonnées sur le sable. Et cette roulade de C. pour échapper aux balles que, invincible, il ne cherche finalement plus à esquiver, suivie d'un salut rapide à son compagnon tombé, lui. Et on pourrait en citer dix, des détails comme ça, qui justfient à eux seuls la grandeur de Sternberg.

Mais Ray, tout de même... Johnny Guitar, le plus beau western, ever, malgré le personnage détestable d'Emma, Les indomptables avec Mitchum et Arthur Kennedy qui joue dans la cour des meilleurs Hawks (t'en connais beaucoup des fins plus secrètes et plus belles ?), La forêt interdite, cette fin sublime avec sa réconcialiation empêchée, comme dans pratiquement tous les films de Ray, notamment The savage innocents (le préféré de Skorecki, 1959, étonnant non ? surtout que c'est du pur cinéma filmé), ce film expérimental sur les Inuits avec Anthony Quinn, quand même autre chose que les conneries de la fille B. sur la banquise...

Ca, ça vaut tous les films de Dietrich, c'est presque aussi beau que Bobbie Gentry chez Johnny Cash (similar red dress) (K., tu peux regarder, au moins la 1ere minute sans risquer de te spoiler)



Avant de me coucher (je suis épuisé, pas dormi depuis...), quelques mots du gros Tavernier, dans 50 ans de cinéma américain (tellement content de pas m'en être débarassé, faut garder ça, pour la postérité) :
"On est frappé, en revoyant ses films, de leur côté appliqué, voire conventionnel - je rappelle que c'est Tavernier qui écrit :) - qui a terriblement fait vieillir Les amants de la nuit ou In a lonely Place - comment les films vieillissent, il n'y a que ça qui intéresse Tavernier, l'argument attrape-neuneu par excellence, l'argument des petits antiquaires fétichistes. [Je saute quelques passages trop vulgaires pour même être recopiés ici]... et cette interrogation angoissée, Bigger than life, qui prend maintenant avec l'importance grandissante du problème de la drogue dans la jeune génération, une allure de poême prophétique - Bigger than life résumée à un message anti-drogue, pas mal non ?"

Bon aller, ça ne mérite pas que je me fatigue pour demain. 'Night gentlemen.

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