Je profite de mon séjour dans la toujours inspirante ville de Brescia pour entamer une légère réécriture de Far From Manhattan, les essais avec les acteurs en ayant confirmé la nécessité.
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Funny People ressemble, dans sa démarche, à deux autres grands films américains sortis cette année, deux films condamnés à cliver violemment les fans, deux films d'auteur au sommet, revenant du geste le plus radical de leur carrière, et tentant de confirmer l'essai, non par un allongement mais par un approfondissement du sillon. Il s'agit de Public Enemies et Inglorious Basterds, qui, à l'instar de Funny People, sont des sommets de déceptivité. Ceux qui aiment Tarantino parce qu'il est "déjanté", Michael Mann parce qu'il est "racé" et Apatow parce qu'il est "fun" sont, ou seront, nécessairement déçus par des bâtards finalement assez glorieux, par des ennemis surtout centrés sur la chose privée et par des people en fin de compte bien sinistres - c'est d'ailleurs en l'écrivant que je me rends compte de la similitude des titres. Des films où ressortent de façon un poil outré (mais jamais vulgaire) des thématiques jusqu'à présent souterraines, des films qui révèlent pas forcément la facette plus sympathique de leur auteur , des films très riches thématiquement, longs, foisonnants, et en même temps ingrats, où les nerfs ressortent par endroit à vif. Des films un peu gras (tous tournent autour des 2h30) mais écorchés - je me bats pour ne pas dire malade, parce qu'en l'occurrence ce serait galvaudé.***
Je ne vois qu'une faille, possible (ie à vérifier lors de la 2e vision), dans le film d'Apatow : le personnage de Leslie Mann, qui me semble à première vue moins bien écrit (moins aimé) que ses contreparties masculines. C'est d'autant plus dommage que : 1- avec la jeune stand-up comedian dite "fille aux grosses lunettes", Apatow a réussi un de ses meilleurs personnages féminins, prouvant qu'il était capable de montrer des filles aussi drôles que les mecs ; 2- c'est la deuxième fois que Madame Mann, endosse un rôle un peu ingrat (la belle-soeur pimbêche de Knocked Up), pouvant être légitimement jalouse de Julie Andrews pour le coup. C'est un phénomène qui ne laisse pas de me surprendre.(à creuser : les similitudes avec Blake Edwards et surtout James L. Brooks)
(les éventuelles similitudes avec Desplechin - qu'est-ce qui fait que c'est mieux que Desplechin, qu'est-ce qui fait que la cruauté n'y est jamais une humiliation - et retrouver le grand article de Bozon sur "gifler ses personnages")
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A.H. m'a spotted et linké sur son twitter. Si bien qu'en rentrant tout à l'heure, j'ai trouvé ça dans ma boîte aux lettres :
Le choc. J'hésite de plus en plus entre assumer la popularité croissante de ce blog et le fermer pour en créer un nouveau ailleurs, plus anonyme (sur le modèle rsc), selon le principe "pour être semi-heureux, vivons semi-caché".
(no big deal, Alex, je me posais déjà la question avant, ça ne change pas grand chose)
Le choc. J'hésite de plus en plus entre assumer la popularité croissante de ce blog et le fermer pour en créer un nouveau ailleurs, plus anonyme (sur le modèle rsc), selon le principe "pour être semi-heureux, vivons semi-caché".
(no big deal, Alex, je me posais déjà la question avant, ça ne change pas grand chose)