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mercredi 13 août 2008

Pingoos, Cats, Rats and Super-Rats


J'avais prévu de dire que Linux c'est génial, tout ça, mais en fait je reste sur Windows pour l'instant, par paresse. Et parce que je l'ai réparé : c'était simplement le firewall qui faisait tout planter. Je l'ai simplement et purement effacé. Et pas remplacé. Ca ne sert à rien, dans le fond, je crois.

Mais Linux reste chic. Peu de choses sont plus grisantes dans la vie, sais-tu, que de manœuvrer un nouveau système d'exploitation. Cette question réglée,

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J'ai reçu ça au courrier ce matin, avec le journal et une carte postale de you know who. Je te le recopie ici : "Tu me l'as dit 100 fois, mais tu sais bien que je suis long à la détente. Breakfast at Tiffany's est bien l'un des plus grands films jamais fait. Comment avais-je pu passer à côté à l'époque ? Sans doute était-ce une conséquence indirecte de mon intérêt d'alors pour Lars Von Trier et Werner Herzog... J'en profite pour faire un aparté sur ce dernier dont j'ai vu ou revu quelques films il y a peu. Là aussi, tu avais raison : voici un des pires cinéastes que la nation allemande ait enfanté - on peut d'ailleurs se poser la question de quels grands cinéastes elle a enfanté et gardé (c'est là toute la question), à part peut-être Fassbinder (mais je ne connais pas encore assez bien pour statuer). Le pire de tous ses films, chacun plus ridicule et moche que l'autre, est sans conteste Nosferatu : je ris encore des gros plans expressionistes sur Adjani - j'aimerais vraiment voir ce que Truffaut a réussi à en faire du coup, ça m'intrigue. Aguirre n'est pas très loin derrière. Cette fameuse éthique du tournage d'Herzog, la vérité à tout prix, la reconstitution documentaire fictionnalisée, tout ça, je peux éventuellement comprendre qu'on ait eu envie de le faire à un moment de l'histoire du cinéma, mais il aurait du comprendre après Aguirre que c'était vain. C'est comme Yes : je veux bien que ça existe, mais heureusement après eux il y a eu les Sex Pistols (note bien que je les déteste aussi, ça n'est pas la question) .En fin de compte, ta réflexion sur la similitude entre Herzog et John Stagliano, le gonzo, montrer sa bite à la caméra en permanence, tout ça est assez juste, sauf que Stagliano ne donne pas l'impression d'être puceau (symboliquement j'entends, tu avais compris ?).

Bon, ne le répète pas, mais dès le générique d'Aguirre ("Popol Vuh, mon dieu, mon dieu," comme dirait you know who, en appuyant le début des syllabes), je n'ai pas résisté à faire marche avant, régulièrement. La souffrance n'a duré qu'une trentaine de minutes ainsi. Je passe sur les quelques mignardises sans intérêt (des docus divers sur des fous ou des mecs qui se dépassent les limites , yeah, un truc inregardable qui s'appelle Fata Morgana - des images de désert avec de la musique classique et une femme qui lit l'évangile ou whatever -, Fitzcarraldo, remake d'Aguirre un peu plus réussi, c'est à dire que je n'ai saisi la télécommande qu'après 20 bonnes minutes), pour passer à Kaspar Hauser... qui en fait n'a aucun intérêt non plus, contrairement à ce que tu disais. Un débile (un vrai, oui, parce que le cinéma c'est la vérité 24 fois, blabla) qui joue aux chevaux de bois pendant 10 minutes avant que ne se passe la première action, non, je ne peux pas voir ça,. Vraiment c'est au dessus de mes forces. Je verrai Grizzly Man pour te faire plaisir et parce que tu m'as dit qu'il était différent - je ne l'ai pas vu - mais tu comprendras que ça ne sera pas avec la meilleure volonté - alors nous le verrons ensemble, nous nous forcerons.

Bref, revenons à ce qui nous intéresse tous les deux. La première chose que j'ai eu envie de faire à la fin du film - vieux réflèxe - est d'aller changer mon top10 sur shompy. Mais le site est en maintenance, tant pis. J'ai bien sûr beaucoup pleuré. Je me souviens en particulier de deux moments, lorsqu'il lui donne le chèque de 50$ dont il est si fier, et, bien entendu, lorsqu'elle cherche le chat (celui qui ne pleure pas à cet instant précis mérite de subir le châtiment d'Orange Mécanique - les allumettes dans les yeux - avec toute la filmographie de Werner Herzog). Il lui donne ce chèque, comme un coup de glaive en plein coeur, s'en va, ellipse, le japonais dans sa baignoire (gag) et Holly qui rit dans l'escalier : n'est-elle pas sublime, cet absence totale d'épanchement ? On vient de pleurer, et Edwards enchaîne directement, sans même un fondu (à vérifier ça) sur un gag qui nous arrache malgré nous un sourire, tu sais comme lorsque, petit, on fait un caprice et qu'une personne bienveillante nous fait une blague, et qu'on se surprend à sourire alors même qu'on a la bave qui coule du nez. Je repense bien sûr à ces deux secondes qu'il lui faut alors qu'il en faut quatre pour aller à la porte et, idem, le lendemain il frappe chez elle, as if nothing, et elle, radieuse, qui lui demande de se tourner mais non en fait elle va se débrouiller...

Et puis c'est aussi l'histoire de quelqu'un qui finit par sortir, à Tiffany's, puis dans cette boutique de farces et attrapes. Et pas la moindre carte postale de NY, évidemment, seules quelques semi-vues sur des monuments qu'on reconnaît si on y est déjà allé, uniquement. Le début, dans l'appartement, est en effet une merveille de mise en scène. Que jamais ne soit clairement posé l'activité alimentaire de Paul (même si on le sait très bien, simplement le fait que ça ne soit pas nommé,toujours sous-entendu) est aussi un grand coup de force.

J'en viens à ce qui, et je parie que tu penses la même chose, est à mes yeux la plus belle partie : tout le passage avec l'ex-mari, son chapeau dans Central Park ; le "son, i need a friend" avec l'accent texan ; la contre-plongée sur Paul prenant l'anneau dans les cacahuètes jack ; puis les retrouvailles, elle appelant son frère, Fred, et Doc en retrait dans l'escalier, la façon dont il monte ces escaliers (à petits pas rapides, en enlevant son chapeau), après une seconde d'hésitation ; et cette scène absolument désarmante, bouleversante, sur le quai de la gare, où Doc lui demande , avec ses yeux bleus sublimes (comme dirait you know who, en France on aurait donne ce rôle à Cauet, ou un type comme ça, qui aurait ridiculisé le personnage) de revenir à la maison, for me, your brother and your children, tout ce que contient cette phrase, "for me, your brother and your children" ; enfin, comme elle prend la cigarrette des mains de Paul et enroule son bras autour du sien pour l'emmener au cabaret... Pourtant, je n'aime pas Audrey Hepburn plus que ça. Comme femme je veux dire ; je ne tomberai pas amoureux d'elle par exemple...Tu m'excuseras de rester aussi vague et paresseux dans l'analyse, mais je suis encore sous le coup de l'émotion. Disons simplement un mot , que tu comprendras mieux que quiconque : Fancy. Tu m'a devancé dans,

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Et les cravates de Paul, tu as vu les cravates de Paul ?!

Ta lettre me rappelle que je devais te dire ceci, à propos de Written on the wind (qu'on a d'ailleurs vu avec you know who, marrant non ?) : commencer un film par de la vitesse pure. Et du vent. Et ne faire que ça par la suite : prendre de plus en plus vitesse, diminuer la résistance au vent.



C'est pour ça que je préfère WotW au non moins sublime Imitation of life, car il n'est qu'accélération, en permanence, alors que tout IoL semble déterminé, dans son rythme, pas la procession funéraire finale (dans sa deuxième partie en tout cas, puisqu'il y a cette ellipse phénoménale qui sort le film de ses rails), ce qui ne va pas sans beauté mais me touche moins.

Maintenant regarde ça :



Et écoute ça :


Découvrez Amon Tobin!


Ca me donne une envie folle de réécouter les deux premiers albums de Tobin. Ca tombe bien, je dois les avoir à porter d'escalier.

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J'ai vu le pilote de True Blood aujourd'hui, la nouvelle série d'Alan Ball. Mauvais pressentiment. C'est assez ennuyeux, mal fichu (bon, c'est un pilote en même temps), plat. Pourtant le pitch est séduisant : après qu'on a découvert comment fabriquer du sang artificiel, les vampires n'ont plus besoin de tuer et essaient de s'intégrer chez les humains. Ce sont désormais eux les victimes, les faibles, même s'ils ont théoriquement une force exceptionnelle et la vie éternelle. Ca se passe en Louisiane (a lot of southern chicks) et l'héroïne est une serveuse de bar psychich (elle lit les pensées), qui tombe amoureuse d'un vampire. Décevant à première vue. J'y jetterai une deuxième malgré tout.

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Demain, je te raconterai mon (ou peut-être mes) come-back sur le tchat X. Et il faut qu'on parle musique aussi.

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Ah oui, et Signes, que je n'avais encore jamais vu (ben non, c'était le seul, je sais pas trop pourquoi, ça fait longtemps que je l'ai dans mes étagères en plus) est magnifique, de bout en bout, il n'y a rien à jeter, pas même, et surtout pas, le dernier plan, où il remet son costume de pasteur. Un de mes préférés de Shyamalan. J'espère bien savoir pourquoi tu l'aimes tant toi aussi (outre le fait qu'il n'ait peut-être jamais aussi bien maitrisé la mise en scène) ?