Affichage des articles dont le libellé est gianolli. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est gianolli. Afficher tous les articles

dimanche 15 novembre 2009

Oh et puis non

Le précédent post a failli être le dernier de ce blog. Ca me plaisait bien de finir sur une image (et quelle image !) du génialissime Crank 2 (critique la semaine prochaine, youknowwhere) (t'en as déjà eu la substantifique moelle sur twitter y'a 10 jours). Je voulais arrêter pour des raisons que j'expliquerai plus tard, quand l'heure sera venue (elle le sera de toute façon bientôt). Et puis finalement, j'ai eu envie de poster ça, et puis quelques autres trucs encore. Répit.

***

Impression de gâchis devant A l'origine. Formidable première heure : tendue, haletante, limpide... Et puis patatra : impression de surplace, ça se répète, s'embourbe – littéralement, trop littéralement... Et puis si, quand même, on se dit qu'il y a quelque chose. L'autoroute, le cinéma (et aussi les pyramides, les pharaons, Jésus ?). La métaphore file. A toute allure, vite vite. Et puis soudain : flashée. Et ça retombe. ... Et puis ça remonte. S'envole. S'y croit... Et puis non, patatra. A nouveau...


Au moins, le film est formellent conforme à son sujet, se dit-on... Mais quel idée, alors de raconter l'histoire d'un échec, ou même d'un semi-échec ? Il faut vraiment être français pour ça... Car finalement que reste-t-il, lorsque le générique défile ? Une autoroute, mal fichue mais « conforme » (dixit la DDE), qui ne va nulle part mais fait du bien à la région. Les gens y ont cru, chouette. Et la croyance, c'est tout ce qui compte, nous dit Gianolli, une fois de plus. Le problème c'est que lui y croit peu, au cinéma. C'était la même chose avec Quand j'étais chanteur : grand sujet, petit film. Défaut de mise en scène. Sens du cadre, mais défaut de mise en scène (et défaut de montage aussi, c'est flagrant). Il manque toujours à ses films un vrai acte de foi, autre chose que l'illustration chic de scénarios improbables, autre chose qu'un naturalisme certes maitrisé – Gianolli ne s'intéresse au fond qu'à ça : la maitrise d'ouvrage – mais petit bras. Il leur manque, par exemple, la résurrection d'Ordet, ou l'arrivée de l'aigle dans La jeune fille de l'eau. Le jour où Gianolli sera capable de ça, ce sera enfin un cinéaste (il répondrait sans doute : « oui, mais on est en France, que voulez-vous... ») (bon ben Guiraudie aussi, il est en France) (« oui, mais ça fait 2 entrées » dirait-il) (et je n'aurais rien à répondre) (ah si, contrarié, je lui dirais sans doute : "ta musique elle est pourrie, d'abord")


Je suis un peu dur, je m'en rends compte en relisant. Le film n'est vraiment pas nul. Cluzet est formidable, comme toujours (dommage qu'il ne soit d'avantage employé par les bons cinéastes). Les rôles secondaires sont dans l'ensemble bien écrits, bien joués (Soko, très bien, Vincent Rottiers aussi). Et je ne suis pas d'accord avec toi : le thème de l'escroquerie me semble plus intéressant, en l'occurrence, que celui de la mythomanie – je précise « en l'occurrence », car dans The Informant, c'était passionnant, mais l'ambition était toute autre. Ce qui est merveilleux dans A l'origine (pendant 1h en tout cas), c'est la vacuité du type, et la façon dont ce vide est comblé par l'enthousiasme des autres. Ce type, Cluzet, n'est rien, rien de rien. Et c'est ça, fondamentalement, un imposteur : un type qui ne fait que renvoyer la balle. Les gens, les fameux « gens », en vrai ils ne se font pas arnaquer : ils attendent le messie. Celui qui va leur permettre de croire. Celui qui va leur dire « je vous ai compris » (et tu sais bien à quel point cette fameuse phrase de De Gaulle était creuse). Ils pourraient choisir n'importe qui – c'est d'ailleurs ce qu'ils font – et, pas de bol, ils choisissent le vide incarné. Le vide pour sortir du vide... C'est ça un messie, rien d'autre. Ca m'a fait penser au Village cette idée de communauté qui vit dans le déni ; qui le sait, instinctivement, mais qui ne fait rien pour changer parce que le mensonge est précisément ce qui la fonde en tant que communauté. Seulement Le village... bon, j'arrête là.

***


Remember this ? J'avais promis de dire d'où ça venait et puis zappé.  En fait ça venait d'un reportage sur le tournage d'un film avec des scènes pornographiques (mais pas que) qui s'appelle Histoire(s) de sexe, a été réalisé par Ovidie et l'ami Jack Tyler, et vient d'être classé (le 6 octobre) X par la commission de classification des films. C'est la première fois depuis 13 ans, car si beaucoup de films sont de fait X, peu, et même plus aucun, ne demande de VISA d'exploitation cinématographique (puisqu'il n'y a plus de ciné pour les passer). C'est donc une décision exceptionnelle, pour un film qui ne le mérite absolument pas : peu de plans cul, pas beaucoup plus que dans, mettons, 9 stories de Winterbottom, interdit aux moins 18 ans. Pour l'instant ça a fait peu de bruit dans la presse (exception : ici ; et très vite, j'espère, youknowwhere). Pensez-vous, des pornographes. Qui font jouer des acteurs porno. Et qui en plus défendent une vision plutôt heureuse et pacifiée de la sexualité (on n'aime pas en France, quand Bataille n'est pas cité) (ça ne fait pas sérieux) (le sexe c'est sale, c'est torturé, c'est thanatos, etc.). Non, vraiment, pourquoi les défendre ?

Il faudrait que je me bouge pour publier les autres photos de la série. Et aussi la longue interview de J.T. En attendant, here's what the world needs now :



(je suis plongé dans le easy listenning en ce moment, Bacharach, Barry, Mancini...)

***
Tu veux des nouvelles de D.Chou ? La production de son film avance à pas de géant, son couple va à merveille, et il estime que sur une échelle de célébrité de 1 à 10, il est à 8 depuis son exposition star sur le cinéma Khmer des 60's. Mais seulement à Phnom Penh. Dans les campagnes, il est à 3. Au boulot D.Chou !