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Un peu de recyclage, en attendant un texte sur le sinistre Bergman ou le joyeux Mann - on verra en fonction de l'humeur.Depuis la mort de John Hughes par arrêt cardiaque le 6 août dernier, à 59 ans, un sentiment commun assaille sans doute ses admirateurs français : celui d'avoir été, eux aussi, des adolescents américains dans les années 80, d'avoir possédé, par procuration cinéphile, un casier en métal dans un lycée du Midwest, ou de s'être un jour demandé quelle robe ou blazer choisir pour la prom night... John Hughes aura ainsi, plus que tout autre, donné à ces expériences purement américaines une saveur universelle.
En 1984, après s'être fait les dents quelques années à Chicago (en tant que pubard, rédacteur d'une revue satirique, script-doctor sur des comédies), il put enfin déployer pleinement son sens du dialogue, dans Sixteen Candles, sa première réalisation. Le film, qui raconte les affres roses bonbons d'une lycéenne moyenne (Molly Rigwald, la muse rouquine), issue de la middle-class et vivant dans une banlieue sans histoire du Michigan (son décor fétiche), sera le premier d'une série de cinq teen movies furieusement beaux, appelés à devenir les modèles du genre : The Breakfast Club (le chef d'oeuvre, 1985), Une créature de rêve (1985), La folle journée de Ferris Bueller (1986), et Pretty in Pink (1986, en tant que producteur), tous plus ou moins interprétés par la même troupe de jeunes acteurs, le Brat Pack.
L'intuition géniale de John Hughes, baby-boomer influencé d'avantage par la pop culture d'après-guerre que par les humeurs libertaires de 68, fut de prendre les adolescents au sérieux et de tracer pour eux une troisième voie, entre les nuages de la rébellion beat (modèle : Holden Caulfield, le héros de L'attrape-coeur) et la tempête consumériste du reaganisme triomphant. Aussi, l'adolescent(e) selon Hughes essaiera moins de s'affirmer à la marge que de se trouver une place, singulière, au centre ; à l'instar des freaks and geeks de Judd Apatow, son héritier le plus évident, qui situa d'ailleurs, en hommage au maître, sa première série dans un lycée du Michigan au début des eighties.
Après ses trois glorieuses (84, 85, 86), John Hughes réalisa encore quatre long-métrages, moins réussis, puis traversa les années 90 et 2000 retiré dans sa ferme de l'Illinois, écrivant et produisant de puérils films à succès : Maman j'ai raté l'avion, Denis la menace, Beethoven, ou plus récemment, l'apatowesque Drillbit Taylor, sous le pseudonyme d'Edmond Dantès, signe d'une évidente amertume. Etrange destin pour un cinéaste qui, après s'être évertué à dévoiler aux adolescents les façons d'affronter le monde adulte, préféra se retrancher dans un silence médiatique radical (assez salingerien, au demeurant) et, de là-bas, ne plus envoyer que les signes de son insolente fierté infantile.
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Bon, je devrais rallonger ce texte, mais j'ai vraiment la flemme, et le but était de publier un truc sans y passer du temps, donc, on en restera là.
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Ecoute cette tuerie de Peter Sarstedt, le type qui a fait Where do you go to my lovely, je l'ai uploadé sur YouTube (et même fabriqué la "vidéo") rien que toi. C'est une mine, je vais essayer d'en mettre d'autres les prochains jours. As though it were a movie :"Humphrey Bogard waaaaaas his god [...] To live his life and dream was all he wanted, and his name was Soooolitaire - yeah !"
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"Hey, le diner familial s'annonce interminable et arrosé - pas sûr de pouvoir sortir après. Pour boire un coup, demain soir serait plus simple pour moi. Ca te va ?"18000 visites (46 par jours) et 3000 visiteurs uniques en un an, pas de quoi fouetter un chat non plus. C'est même assez peu, ça me rassure. Deux pics à 100 visites : le 15/09/08 (?), le 30/09/08 (??), le 12/05/09 (je vais à cannes), le 15/10/09 (mort de GD), le 22/05/09 (je tweete la cérémonie de cloture de Cannes) et le 01/08/09 (Hervaud me tweete).
Voilà, c'est inutile, mais je suis heureux de le partager avec toi.
Voilà, c'est inutile, mais je suis heureux de le partager avec toi.
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A.H. 19/08/09 18:47:05