mardi 15 décembre 2009

Entropie

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Mon top 11 2009 (15, en fait)

1- Funny People de Judd Apatow
ex-aecquo Adventureland de Greg Mottola (DVD)
2- L'étrange histoire de Benjamin Button de David Fincher
ex-aecquo Southland Tales de Richard Kelly (DVD)
3- Ce cher mois d'aout de Miguel Gomes
ex-acquo Phantom of Nabua d'Apitchatpong Weerasethakul (Expo)
4- Tokyo Sonata de Kiyoshi Kurosawa
5- La fille du RER d'André Téchiné
6- Public Enemies de Michael Mann
7- Inglorious Basterds de Quentin Tarantino
8- Star Trek de J.J. Abrams
ex-aecquo Hypertension 2 de Marc Neveldine et Brian Taylor (DVD)
9- Avatar de James Cameron
10- La ville fantôme de David Koepp
11- La famille Wolberg d'Axelle Roppert

Suivis de près par : Up, L'idiot, Fighting, Twilight, Tetro, Ponyo

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Bon, tout de même, Avatar c'est très beau. C'est peut-être même très grand (me faut le temps de digérer pour en être sûr)
(ça valait le coup de revenir pour le dire, me semble-t-il)
(Cameron macho... tss) (et j'ai lu Tristes tropiques)

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D.Chou is back on wednesday !

jeudi 19 novembre 2009

Beyoncé über alles

Tu as vu le dernier clip de Beyoncé, avec Lady Gaga ?




C'est génial pas vrai ? Beyoncé n'est pas seulement la plus belle femme au monde et la meilleure chanteuse de r'n'b (en tout cas celle qui accumule le plus de lauriers), elle est aussi celle qui maîtrise le mieux son image. Et le clip de Video Phone, ce n'est rien d'autre que la démonstration crâneuse de cette maitrise. Tu as vu comme elle y exulte ? Comme elle met les petits hommes à tête de caméras à ses pieds ? Comme l'image devient épileptique dès qu'elle s'approche trop près d'elle - l'infilmabilité étant de toute façon, et depuis toujours, le motif favori de Beyoncé ? Comme elle se déguise et se démultiplie, enfin, pour incarner toutes les femmes en même temps - l'über-femme.  Et tu l'as vu avec son énorme fusil ? Beyoncé, c'est Leni Riefensthal + Barack Obama.

Et c'est surtout l'inverse de Britney Spears : on peut lire Video Phone comme  une réponse cinglante à Piece of me. D'un côté, la frêle Britney qui tente, au milieu d'une discothèque peuplée de ses sosies, de braver les démons qui l'enserrent, dans un chant du cygne sublime mais signant aussi sa perte : "you want a piece of me ?", dit-elle, comme pour geindre "mais vous voulez quoi encore, vous m'avez déjà tout pris ?". Un sens certain du tragique, certes (qui fait qu'au final, je l'aime bien malgré tout, Brit)

De l'autre côté, Beyoncé, toute puissante, qui invite son exact opposée (Lady Gaga : blanche, blonde, petite, suicidaire, et en même temps l'anti-Britney) pour un petit tour de son royaume, complètement verrouillé (cf le premier plan). Elle y nargue les paparazzi en s'offrant à eux, entière mais insaisissable. "tap me on your video phone, i can handle you". C'est elle qui te manipule, et pas l'inverse. "Et si tu veux savoir ce que ça fait de me filmer, je vais te montrer ce que je lui fais subir, moi, à ton image".

Je comprends qu'on puisse trouver ça indécent, cette démonstration permanente de force. Mais quelle autre star peut se targuer d'une telle infaillibilité ? Aucune, et ça ça me fascine. Et surtout ça va à l'encontre  d'une certaine exploitation marketing de la détresse (Amy Winehouse, Pete Doherty, Britney Spears...), et ça c'est cool.

Au fond, préférer Britney, c'est aimer les femmes tant qu'elles sont faibles, à protéger, à consoler (autre exemple : Kristen Stewart dans Twilight 2) (c'est pour t'obliger à répondre que je dis ça :p). Tandis qu'aimer Beyoncé (la femme qui "upgrade" Jay-Z, ne jamais l'oublier), c'est reconnaitre qu'une femme puisse être à la fois hyper-féminine et hyper-puissante. Qu'elle puisse revendiquer son genre* et dominer le monde. Beyoncé über alles.

* et sa couleur de peau, mais c'est moins présent dans sa clipo/filmographie

dimanche 15 novembre 2009

Pour rétablir la vérité

Si jamais tu avais lu la version erronée (et hélas publiée) du portrait de Richard Kelly, voici la vraie version (c'est surtout la fin qui change) :

Richard Kelly est un cinéaste de son temps, et pourtant il ne l'a jamais filmé : Donnie Darko, son premier film, sorti quelques semaines après le 11 septembre 2001, imaginait ainsi la fin du monde en 1988, à travers les yeux d'un adolescent perturbé ; Southland Tales, se déroulait en 2008, mais figurait en fait un monde parallèle, un monde où les Etats-Unis, victime d'une attaque nucléaire, aurait déclenché une troisième guerre mondiale ; The Box, quant à lui, prend place en 1976 (peu ou prou l'année de naissance de son auteur) et raconte le désarroi d'un couple embarqué dans une machination aux dimensions apocalyptiques... Quelque soit l'époque filmée, le cinéaste de 34 ans ne semble ainsi pas capable d'imaginer le monde autrement qu'au bord du précipice. La catastrophe est toujours là, présente, attendant au coin de la rue – cette banale rue de banlieue pavillonnaire (américaine) qui lui sert presque toujours de décor –, sous la forme d'un réacteur d'avion, d'un champignon atomique ou d'une simple boite en bois, avec un bouton rouge sur le dessus. A rencontrer ce jeune homme amène, au visage très doux, presque poupin, on a du mal à croire que d'aussi noirs desseins puissent germer dans son esprit. « J'ai lu énormément de S.F. étant jeune, et la plupart des auteurs des années 50 et 60, comme Richard Matheson, Kurt Vonnegut ou Philip K.Dick, ont une vision très noire, désenchantée de l'humanité. Or pour les gens de ma génération, tout qu'ils disent sonne comme une évidence : nous n'avons pas connu autre chose que l'enfer qu'ils décrivent ». C'est bien en cela que Richard Kelly est un cinéaste de son temps : ayant grandi dans les années 80 et 90, et entré dans la vie active en 2000 et des poussières (celles, à peine retombés, du World Trade Center), la crise n'est pour lui pas un état paroxystique, mais la normalité. Et la fin du monde, une conséquence logique, presque un soulagement (« un gémissement » dirait T.S. Elliot), si l'on en croit les derniers plans de Southland Tales, son grand oeuvre hué à Cannes en 2006 par un public abruti, incapable de saisir la beauté chaotique et prométhéenne du film. Si Richard Kelly a connu une catastrophe, une vraie, c'est finalement celle-ci, cette carbonisation cannoise qui le laissa abasourdi, K.O. debout sur la Croisette. Trois ans plus tard, il en garde (encore) des séquelles : la voix fébrile, il hésite longuement avant de répondre aux questions, se montre effrayé à l'idée qu'on puisse charcuter ses projets (« si je faisais une série télé,ça me briserait le coeur qu'elle soit annulée au bout de quatre épisodes »), et ne se risque pas à couper la main qui le nourrit désormais. Rentré dans les rangs de la Warner pour son dernier film, après la chaotique production indépendante de Donnie Darko et celle, semi-indépendante et non moins infernale de Southland Tales (250 000$ de recettes aux USA, direct-to-dvd en France), il s'espère sorti d'affaire : « Je ne veux plus quitter le système des studios, d'autant plus que les indépendants sont aujourd'hui moribonds. C'est trop frustrant de passer des années sur un film pour ne le voir finalement sortir que dans une poignée de salles. Et puis maintenant j'ai envie de m'attaquer à des budgets plus importants, je me sens prêt ». Pour cela, il faudrait bien entendu que The Box, qui n'est pas encore sorti aux Etats-Unis, soit un succès au box-office, mais le kid de Virginia se dit « serein ». On reconnaît là une des qualités majeures du cinéaste, celle qui permet à ses films-baudruche, chargés jusqu'à la gueule de matière fictionnelle incandescente, de ne jamais exploser en vol. Comme J.J. Abrams et Christopher Nolan, mais contrairement à M. Night Shyamalan (pour prendre trois réalisateurs américains comparables apparus dans les années 2000), Richard Kelly est un cinéaste de la dépense, un prestidigitateur nourri aux effets numériques (« toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie » selon Arthur C.Clarke cité dans The Box) un flambeur pour qui l'enflure narrative est la seule réponse possible à la surenchère des série télés qui ringardisent son art depuis dix ans. D'où l'impression, parfois, que ces trois-là accumulent en deux heures autant d'enjeux, de personnages et de sous-intrigues que huit saisons des X-Files. Toutefois, un tel boulimique ne peut qu'à condition de garder la tête froide : ce que le scénario, parfois trop gourmant, dilapide d'un côté, la mise en scène, précise et ample, incroyablement suave, le récupère de l'autre, créant de pures visions apocalyptiques avec trois fois rien, un hangar vide et quelques ventilateurs par exemple. « J'ai essayé tout au long du film d'utiliser la technologie numérique pour arriver à un effet analogique », affirme-t-il, fier, ses yeux brillant soudain de mille paillettes. Car aussi noires et caustiques que soient ses intrigues, Richard Kelly semble immunisé contre le cynisme. Adepte de Sartre depuis, dit-il, « sa découverte éblouie, au lycée, de Huis-clos » il ne départit jamais d'une certaine candeur, une croyance infaillible en l'humanité, à qui il laisse toujours la possibilité d'emprunter une autre voie que celle qui la mène à sa perte – dans The Box, le méphistophélique Mr Steward ne répète-t-il pas sans cesse que « le choix nous appartient » ? Et plutôt que d'aller chercher dans le passé les racines du mal – quête parfaitement vaine qui aboutit toujours à la résignation mélancolique – Richard Kelly préfère y trouver les raisons de se réjouir au présent. En espérant un jour en finir avec la fin du monde.


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Je te conseille toujours, par ailleurs, la vision d'Adventureland. J'avoue, c'était surtout pour me la péter avec ces deux jolis commentaires.



Oh et puis non

Le précédent post a failli être le dernier de ce blog. Ca me plaisait bien de finir sur une image (et quelle image !) du génialissime Crank 2 (critique la semaine prochaine, youknowwhere) (t'en as déjà eu la substantifique moelle sur twitter y'a 10 jours). Je voulais arrêter pour des raisons que j'expliquerai plus tard, quand l'heure sera venue (elle le sera de toute façon bientôt). Et puis finalement, j'ai eu envie de poster ça, et puis quelques autres trucs encore. Répit.

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Impression de gâchis devant A l'origine. Formidable première heure : tendue, haletante, limpide... Et puis patatra : impression de surplace, ça se répète, s'embourbe – littéralement, trop littéralement... Et puis si, quand même, on se dit qu'il y a quelque chose. L'autoroute, le cinéma (et aussi les pyramides, les pharaons, Jésus ?). La métaphore file. A toute allure, vite vite. Et puis soudain : flashée. Et ça retombe. ... Et puis ça remonte. S'envole. S'y croit... Et puis non, patatra. A nouveau...


Au moins, le film est formellent conforme à son sujet, se dit-on... Mais quel idée, alors de raconter l'histoire d'un échec, ou même d'un semi-échec ? Il faut vraiment être français pour ça... Car finalement que reste-t-il, lorsque le générique défile ? Une autoroute, mal fichue mais « conforme » (dixit la DDE), qui ne va nulle part mais fait du bien à la région. Les gens y ont cru, chouette. Et la croyance, c'est tout ce qui compte, nous dit Gianolli, une fois de plus. Le problème c'est que lui y croit peu, au cinéma. C'était la même chose avec Quand j'étais chanteur : grand sujet, petit film. Défaut de mise en scène. Sens du cadre, mais défaut de mise en scène (et défaut de montage aussi, c'est flagrant). Il manque toujours à ses films un vrai acte de foi, autre chose que l'illustration chic de scénarios improbables, autre chose qu'un naturalisme certes maitrisé – Gianolli ne s'intéresse au fond qu'à ça : la maitrise d'ouvrage – mais petit bras. Il leur manque, par exemple, la résurrection d'Ordet, ou l'arrivée de l'aigle dans La jeune fille de l'eau. Le jour où Gianolli sera capable de ça, ce sera enfin un cinéaste (il répondrait sans doute : « oui, mais on est en France, que voulez-vous... ») (bon ben Guiraudie aussi, il est en France) (« oui, mais ça fait 2 entrées » dirait-il) (et je n'aurais rien à répondre) (ah si, contrarié, je lui dirais sans doute : "ta musique elle est pourrie, d'abord")


Je suis un peu dur, je m'en rends compte en relisant. Le film n'est vraiment pas nul. Cluzet est formidable, comme toujours (dommage qu'il ne soit d'avantage employé par les bons cinéastes). Les rôles secondaires sont dans l'ensemble bien écrits, bien joués (Soko, très bien, Vincent Rottiers aussi). Et je ne suis pas d'accord avec toi : le thème de l'escroquerie me semble plus intéressant, en l'occurrence, que celui de la mythomanie – je précise « en l'occurrence », car dans The Informant, c'était passionnant, mais l'ambition était toute autre. Ce qui est merveilleux dans A l'origine (pendant 1h en tout cas), c'est la vacuité du type, et la façon dont ce vide est comblé par l'enthousiasme des autres. Ce type, Cluzet, n'est rien, rien de rien. Et c'est ça, fondamentalement, un imposteur : un type qui ne fait que renvoyer la balle. Les gens, les fameux « gens », en vrai ils ne se font pas arnaquer : ils attendent le messie. Celui qui va leur permettre de croire. Celui qui va leur dire « je vous ai compris » (et tu sais bien à quel point cette fameuse phrase de De Gaulle était creuse). Ils pourraient choisir n'importe qui – c'est d'ailleurs ce qu'ils font – et, pas de bol, ils choisissent le vide incarné. Le vide pour sortir du vide... C'est ça un messie, rien d'autre. Ca m'a fait penser au Village cette idée de communauté qui vit dans le déni ; qui le sait, instinctivement, mais qui ne fait rien pour changer parce que le mensonge est précisément ce qui la fonde en tant que communauté. Seulement Le village... bon, j'arrête là.

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Remember this ? J'avais promis de dire d'où ça venait et puis zappé.  En fait ça venait d'un reportage sur le tournage d'un film avec des scènes pornographiques (mais pas que) qui s'appelle Histoire(s) de sexe, a été réalisé par Ovidie et l'ami Jack Tyler, et vient d'être classé (le 6 octobre) X par la commission de classification des films. C'est la première fois depuis 13 ans, car si beaucoup de films sont de fait X, peu, et même plus aucun, ne demande de VISA d'exploitation cinématographique (puisqu'il n'y a plus de ciné pour les passer). C'est donc une décision exceptionnelle, pour un film qui ne le mérite absolument pas : peu de plans cul, pas beaucoup plus que dans, mettons, 9 stories de Winterbottom, interdit aux moins 18 ans. Pour l'instant ça a fait peu de bruit dans la presse (exception : ici ; et très vite, j'espère, youknowwhere). Pensez-vous, des pornographes. Qui font jouer des acteurs porno. Et qui en plus défendent une vision plutôt heureuse et pacifiée de la sexualité (on n'aime pas en France, quand Bataille n'est pas cité) (ça ne fait pas sérieux) (le sexe c'est sale, c'est torturé, c'est thanatos, etc.). Non, vraiment, pourquoi les défendre ?

Il faudrait que je me bouge pour publier les autres photos de la série. Et aussi la longue interview de J.T. En attendant, here's what the world needs now :



(je suis plongé dans le easy listenning en ce moment, Bacharach, Barry, Mancini...)

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Tu veux des nouvelles de D.Chou ? La production de son film avance à pas de géant, son couple va à merveille, et il estime que sur une échelle de célébrité de 1 à 10, il est à 8 depuis son exposition star sur le cinéma Khmer des 60's. Mais seulement à Phnom Penh. Dans les campagnes, il est à 3. Au boulot D.Chou !

mardi 10 novembre 2009

vendredi 23 octobre 2009

Je fais des trous, des petits trous


Seulement 30 personnes au TNL hier :/ C'est rageant. Plein de gens seraient intéressés, je suis sûr, mais comment les toucher ? J'ai plein de relais pourtant, mais pas assez visiblement.

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J'ai passé plus ou moins toute la journée sur un portrait de Richard Kelly aujourd'hui (l'interview n'était pas très réussi mais ce n'est pas grave). Du coup j'ai revu Donnie Darko hier soir, et quelques passages de Southland Tales. Le point commun de tous ses films : on n'y comprend rien. J'avais le souvenir d'un film assez confus mais malgré tout intelligible, or à la revoyure, c'est évident : à moindre d'être un nerd passionné par les paradoxes spatio-temporels (Vincent ?) on n'y comprend que pouic. Et on s'en fout. Parce que le talent de Kelly est ailleurs.

Ce n'est absolument pas un talent de narrateur, contrairement à Shyamalan (à qui l'on pense fatalement devant The box), cinéaste économe dont la mise en scène déploie ses effets avec parcimonie ; mais plutôt un talent de prestidigitateur, multipliant les effets pour faire diversion, sans pour autant verser dans l'esbroufe, ce qui est très fort ; car si il y a une enflure chez Kelly, elle n'est jamais dans la mise en scène, toujours dans les scénarios, qu'il n'affectionne, jusqu'à présent, que tordus. Je te vois venir : et Shy alors, c'est pas un magicien ? Si, mais ses tours à lui, ils les déploient sur l'ensemble d'un film, dont chaque partie fait echo à toutes les autres. Chez Kelly, il y a un plaisir élémentaire de la séquence, un talent purement clipesque (comme la première scène de lycée dans Darko, avec Killing Moon) et si la cohérence de l'ensemble l'intéresse un peu (mais pas moi), c'est surtout la réussite de ses tricks qui compte. Au delà du pitch ("c'est la fin du monde, il est temps de faire des choix"... bon), son propos ne m'intéresse pas, mais chaque scène, prise à part, me trouble, m'émeut. Je pourrais en citer 15 dans The Box, mais une me touche particulièrement : lorsque Cameron Diaz enfile son nouveau pied. Ca ne sert pas à grand chose, le film ne serait pas bien différent sans ça, et en même temps c'est magnifique.

Maintenant, est-ce que je préfère Shyamalan ou Kelly ? J'aurais du mal à répondre, car les deux répondent à des goûts contradictoires : équilibre ou déséquilibre ? A priori, l'art de Shyamalan est plus abouti, mais il y a toujours quelque chose qui me séduit chez ces cinéastes boulimiques, saturés de références pop et incapables de simplicité. Ces cinéastes mutants, comme tu dirais (Tony Scott, par exemple, qui a fait un de ses meilleurs films avec Kelly au scénario ; ou J.J. Abrams ; ou Tsui Hark ou encore les Wacho...). Il faudra qu'on l'écrive un de ces jours, notre éloge du cinéma mutant...

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D.Chou m'a enfin donné des nouvelles ! Tu veux voir à quoi ressemble sa nouvelle femme ? C'est elle, derrière lui.

samedi 17 octobre 2009

It's alright

Je suis enrhumé. J'ai perdu mon ipod. Les coûts de post-prod de mon film ne cessent d'augmenter. Je fais devoir faire une retake du dernier plan (enfin une take, devrais-je dire). J'ai reçu ma fiche d'argent de poche. Le film de Dumont est infect. Le film de Jarmusch est bête. Les autres films sont insignifiants. Les deux John Hughes sur lesquels je comptais pour le ciné-club sont indisponibles. Des gens qui devraient me rappeler ne me rappellent pas. Ma demande de visa prend du retard. Il fait froid. Il pleut. Mon lit est cassé. Mon PC est cassé. Hadopi ne va pas tarder à me tomber dessus. Et tu donnes pas de nouvelles.

But It's allright

lundi 12 octobre 2009

Ce message s'autodétruira dans quelques heures

C'était ça, au fait, le fameux regard vers l'horizon de Public Enemies ?

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vendredi 9 octobre 2009

Great day

Tournage terminé, pas évident de passer à autre chose. Vidé. J'essaie de penser au suivant pour combler ce vide, du coup. Début du montage dans un mois.

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Je publie ici un débat qui s'était tenu sur mon wall facebook en août. Il n'y a pas beaucoup de rapports entre Ford et Apatow, mais peu importe, c'est aussi le plaisir de ce vaste comptoir que de pouvoir y lancer n'importe quelle idée pour en discuter. Il faudrait par ailleurs que je prenne le temps - tu vas m'aider comme promis ? - de retranscrire la masterclass du gars à la FNAC. Sinon, j'ai très envie d'écrire quelque chose de consistant sur le film, mais il est un peu tard. Sans doute samedi, pour préparer l'émission sur radio libertaire. Il faudrait aussi écrire quelque chose sur le beau The Box, de Richard Kelly, que j'ai revu tout à l'heure et qui ne perd rien à la seconde vision.




lundi 28 septembre 2009

Crepi !


Le tournage de Far From Manhattan-le film commence demain, pour six jours. C'est aussi pour ça que j'étais peu présent sur le blog depuis la rentrée, à cause de la prépa tout ça. Je continue d'alimenter le twitter en revanche.

mardi 8 septembre 2009

Norwegian wood


Désolé de ne pas poster, mais avec le boulot et la préparation de mon film (je tourne dans 3 semaines), tu comprendras que j'ai peu de temps. C'est con, j'ai plein de trucs à dire. J'espère que je pourrai y revenir par la suite.

lundi 24 août 2009

Abel-Truchet (4)


Mais Rico est partageur, tu le sais bien (et puis c'est la mode, parait-il, « to date a couple »). La fin du film (renaissance de Trudy / séparation avec Isabella, en montage parallèle) prend dès lors une dimension cosmique : le tragique y devient joie, la joie s'y teinte de tragique (Clément Rosset).

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Suivons la piste Rosset un instant. Ricardo Tubbs dit à Sonny Crockett : fabricated identities and what's really up collapses into one frame, qu'on pourrait traduire approximativement par « il est temps de tomber les masques » et littéralement par « les identités fabriquées et ce qu'on est vraiment se fondent en une seule image ». Ce que Ricardo exprime, en terme rossettien, c'est l'abandon du double, c'est-à-dire de l'illusion, au profit du réel. L'abandon d'Isabella, le fantasme, au profit de Trudy, faite de chair – la plus belle qui soit, Mann insiste bien lorsqu'il la montre nue sous la douche – et d'os. L'abandon du double est toujours tragique, nous dit Rosset, mais il est une condition nécessaire au bonheur véritable duquel le double nous tient éloigné. Aussi, ce sont bel et bien les portes du paradis (et non un simple et triste « retour dans le flux ») qui s'ouvrent à Sonny Crockett dans le dernier plan du film.

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As a matter of fact, Miami Vice rejoint L'amour l'après-midi et au panthéon des grands films de la fidélité*, et, en prônant la perfection du triangle amoureux bi-masculin – Sonny, Rico et Trudy –, Michael Mann résout la quadrature du cercle amoureux et prouve à nouveau son immense acuité géométrique. Cela mérite bien, pour employer quelque superlatif, une place de choix dans le top des meilleurs films de tous les temps.

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Mais revenons à Public Enemies. C'est donc l'histoire d'un type qui... (à suivre)

* on pourrait aussi citer Two Lovers, sauf que le héros y subit la perte de son double (sa vie rêvée avec la blonde) plus qu'il ne la provoque.

samedi 22 août 2009

Abel-Truchet (3)


Faisons si tu le veux bien un petit détour par le tarmac où Sonny et Rico discutent, avant l'assaut final.

Champ contre champ. Rico se tient devant un hangar blanc, où ses collègues se préparent ; Sonny, lui, n'a que l'horizon noir zébré de nuages carmins derrière lui. Le monde civilisé d'un côté, le monde sauvage de l'autre. Les deux hommes livrent le plus beau dialogue du film :

Rico : It's that time.../
Sonny : Yeah /
Rico : Badges get flashed, guns come out, arrests get made... That's what we do /
Sonny : So ? /
Rico (un grillon commence à crisser, de plus en plus fort) : So, fabricated identities and what's really up collapses into one frame... You ready for that on this one ? /
Sonny : I absolutely am not /
Rico : So where you at with that ? /
Sonny : I'm with her a 100% / (à noter que l'on passe de « that » à « her »)
Rico : She could be a white collar money manager, she may even be true love. But she's with them /
Sonny : Like Trudy would say, I ain't playin'.


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Sonny Crockett ne joue pas, parce qu'il sait parfaitement ce qu'il veut. Et ce qu'il veut, c'est être avec son meilleur ami (et collègue), Ricardo Tubbs, et la femme de celui-ci, Trudy Tubbs, qui elle non plus, donc, « ne joue pas ». Or « être avec eux » n'est pas tout à fait innocent. C'est à Luca le jeune (merci à lui) que nous devons l'idée suivante : en fait, Trudy est secrètement amoureuse de Sonny, et cette amour, dont on ne sait jamais s'il est réciproque ou non, conditionne tout le reste.

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Tu ne me crois pas ? C'est que le secret est bien gardé. A l'instar de l'histoire d'amour entre Vera Miles (la belle-soeur) et John Wayne (le cowboy usé) dans The Searchers, suggérée seulement par un regard oblique lors du dîner familial, celle qui lie nos deux amants ne tient que sur trois regards de Trudy – mélange de réprobation, de tendresse et de jalousie –, lorsqu'elle prend Sonny en flagrant délit de séduction : dans la première boîte de nuit avec la serveuse portugaise, lorsqu'il accoste sur un ponton en revenant de son escapade Cubaine, et lorsqu'il danse avec Isabella (la plus belle scène du film, soit dit en passant). Trois regards auxquels s'ajoute une phrase tout à fait équivoque, prononcé par Sonny : « like Trudy would say, i'm not playin' ». Quel besoin a-t-il d'évoquer Trudy à ce moment, si ce n'est pour faire un clin d'oeil au spectateur attentif, qui, contrairement au mari cocu, a déjà découvert le pot-aux-roses ? Pas très gentil pour Rico, ça... (à suivre)

vendredi 21 août 2009

Superelatifs

Plouf plouf plouf.
Franchement... On en est encore ? A chipoter pour savoir s'il faut dire "mon préféré" au lieu "du meilleur" ? Quand je parle, ou écris, j'exprime mon point de vue, pas celui de Dieu, et j'estime ne pas avoir besoin de préciser à chaque fois "pour moi". D'ailleurs, ça ne coupe pas court au débat, la preuve : on a débattu. Je reconnais toutefois être un superlatif addict ; au début c'était une sorte de blague, puis c'est devenu une habitude. Mais rien de tyrannique, je t'assure.

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Pendant ce temps le coureur le plus rapide de tous les temps a assassiné une nouvelle discipline



Belle mise en scène ceci dit : l'homme court plus vite que la caméra. C'est assez fort. C'est Tsui Hark aux commandes ?

Abel-Truchet (2)


Mélancolie, le mot est laché. Elle se définit, (selon le wikipedia de Kierkegaard) par « la fuite vers l'infini », ou (selon l'abécédaire de Louatah), par « la croyance que le passé est plus réel que l'avenir » et par « l'incapacité des souffrants à avancer ». A première vue, donc, l'inverse de Sonny Crockett, qui semble tout acquis à la finitude de sa tâche et ne fait qu'avancer en ligne droite (comme tous les héros manniens), avancer tout le temps, « toujours dans le coup d'après », comme l'écrivait Thoret dans Panic. Pourtant, certains observateurs (Rémy Russotto ou Jérôme Dittmar) n'auront pas manqué d'observer une tension chez Sonny : ligne droite certes, mais imperceptiblement tordue, comme incurvée par un désir enfoui, celui de prendre la tangente. En témoigneraient le fameux épisode cubain et son insularité fantasmée. Et c'est cette légère courbure qui produirait de la mélancolie, selon eux.

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Cette interprétation fut également la mienne, avant que Ponchel l'ancien, qui avait tout compris avant tout le monde (et selon qui « Miami Vice est un film sur la beauté du monde et la nécessité d'y danser » : pas mieux) ne vienne éclairer ma lanterne. Car en fait, plutôt qu'une courbure, il faudrait voir dans l'attitude de Sonny un léger tremblement Comme peut parfois trembler la lame d'une épée lorsqu'elle touche sa cible. Non pas la mélancolie donc, mais son contraire : les perturbations - boire un mojito à Cuba, s'amouracher sur un quai, danser la samba avec sa conquête sous le regard meurtri d'un autre prétendant éconduit - qui semblent détourner le héros de son objectif l'y mènent au contraire tout droit, et ce pour sa plus grande joie. Joie de jouir, simplement (j'y reviens plus loin). Certes, à cause de ces vibrations, le héros souffre d'un léger tennis elbow, qui se manifeste par quelques larmes de crocodiles lors de sa séparation avec Isabella. Mais rien de bien méchant ; on appelle ça un effet Collateral.

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Tout le génie de Michael Mann est d'avoir casté Colin Farrell, acteur parfaitement minéral, incapable de la moindre mélancolie, quand bien même les situations dans lesquelles sont engagées son personnage appelleraient l'expression d'un tel sentiment. Un roc.

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A propos de minéralité, André Bazin aurait pu écrire la critique de Miami Vice, au lieu de celle de Sept hommes à abattre. Remplace Boetticher par Mann, Scott par Farrell, plus quelques bricoles, et ça donne : « Mann a su se servir prodigieusement du paysage, de la matière variée du ciel, de la texture et de la forme des buildings. Je ne pense pas non plus que la photogénie de la mécanique (voiture, hors-bord, avions...) ait été depuis fort longtemps aussi bien exploitée. (…) Il faut en outre mettre à l'actif de ce film exceptionnel un usage tout à fait insolite de la couleur. Servies, il est vrai, par un procédé dont j'ignore les caractéristiques, les couleurs de Miami Vice sont uniformément transposées dans une tonalité de lavis qui rappelle par sa transparence et ses aplats les anciennes couleurs au pochoir. On dirait que les conventions de la couleur viennent aussi souligner celles de l'action. Enfin il y a Colin Farrell, dont le visage rappelle irrésistiblement celui de Randolph Scott jusqu'à la sublime inexpressivité des yeux bleus. Jamais un jeu de physionomie, pas l'ombre d'une pensée ou d'un sentiment, sans que cette impassibilité, cela va sans dire, ait rien à voir avec l'intériorité moderne à la Christian Bale. Ce visage ne traduit rien parce qu'il n'y a rien à traduire. Tous les mobiles des actions sont définis ici par les emplois et les circonstances. Jusqu'à l'amour de Colin Farrell pour Gong Li dont nous savons précisément quand il est né (un échange de regards, à la quarantième minute, juste après l'entretien avec le baron de la drogue Jesus Montoya) et comment il évolue sans que le visage du héros ne traduise jamais un sentiment. Mais il est inscrit dans la combinaison des évènements comme le destin dans la conjoncture des astres, nécessaire et objectif. Toute expression subjective aurait alors la vulgarité d'un pléonasme. » (à suivre)

jeudi 20 août 2009

Abel-Truchet (1)


Certains commentateurs et non des moindres (Jean-Baptiste Thoret, par exemple, dans sa critique pour Charlie Hebdo) semblent regretter que Michael Mann soit passé, avec Public Enemies, de l'opéra à la folk song. Pourquoi le regretter ? Tout le monde sait que Bob Dylan est meilleur que Dick Wagner.

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Le même regrette également l'absence du plan mannien par excellence, le désormais fameux regard vers l'horizon : baie vitrée, qui ouvre sur les lumières de L.A. dans Heat, sur l'océan dans Miami Vice ; carte postale d'îles lointaines dans Collateral, etc... Plutôt que de le regretter, ne vaudrait-il mieux pas se demander ce qu'il y a à la place dudit plan ? Se demander, ainsi, ce qui se passe lorsque ce n'est plus l'horizon que le héros mannien (en l'occurrence Dillinger) trouve à la pointe de son regard, mais son propre reflet ? Se demander, enfin, ce qui se passe lorsque le miroir dans lequel apparaît ce reflet est en fait un écran de cinéma ?

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Je fais une courte parenthèse à propos de Miami Vice, avant d'en revenir à Public Enemies.

On avait déjà noté à quel point, entre Heat et Miami Vice, la valeur du regard-horizon avait changé : au long regard contemplatif et mélancolique de Robert De Niro dans le premier, succédait une contemplation court-circuitée (et sans la moindre expression mélancolique) de Colin Farrell dans le second, interrompue dès après quelques secondes par la nécessité de mener l'interrogatoire. There's no time for daydreaming dans la police de Miami... (à suivre)

mercredi 19 août 2009

As though it were in a movie

J'ai pas trouvé mieux, tu devras me croire sur parole.

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Un peu de recyclage, en attendant un texte sur le sinistre Bergman ou le joyeux Mann - on verra en fonction de l'humeur.

Depuis la mort de John Hughes par arrêt cardiaque le 6 août dernier, à 59 ans, un sentiment commun assaille sans doute ses admirateurs français : celui d'avoir été, eux aussi, des adolescents américains dans les années 80, d'avoir possédé, par procuration cinéphile, un casier en métal dans un lycée du Midwest, ou de s'être un jour demandé quelle robe ou blazer choisir pour la prom night... John Hughes aura ainsi, plus que tout autre, donné à ces expériences purement américaines une saveur universelle.

En 1984, après s'être fait les dents quelques années à Chicago (en tant que pubard, rédacteur d'une revue satirique, script-doctor sur des comédies), il put enfin déployer pleinement son sens du dialogue, dans Sixteen Candles, sa première réalisation. Le film, qui raconte les affres roses bonbons d'une lycéenne moyenne (Molly Rigwald, la muse rouquine), issue de la middle-class et vivant dans une banlieue sans histoire du Michigan (son décor fétiche), sera le premier d'une série de cinq teen movies furieusement beaux, appelés à devenir les modèles du genre : The Breakfast Club (le chef d'oeuvre, 1985), Une créature de rêve (1985), La folle journée de Ferris Bueller (1986), et Pretty in Pink (1986, en tant que producteur), tous plus ou moins interprétés par la même troupe de jeunes acteurs, le Brat Pack.

L'intuition géniale de John Hughes, baby-boomer influencé d'avantage par la pop culture d'après-guerre que par les humeurs libertaires de 68, fut de prendre les adolescents au sérieux et de tracer pour eux une troisième voie, entre les nuages de la rébellion beat (modèle : Holden Caulfield, le héros de L'attrape-coeur) et la tempête consumériste du reaganisme triomphant. Aussi, l'adolescent(e) selon Hughes essaiera moins de s'affirmer à la marge que de se trouver une place, singulière, au centre ; à l'instar des freaks and geeks de Judd Apatow, son héritier le plus évident, qui situa d'ailleurs, en hommage au maître, sa première série dans un lycée du Michigan au début des eighties.

Après ses trois glorieuses (84, 85, 86), John Hughes réalisa encore quatre long-métrages, moins réussis, puis traversa les années 90 et 2000 retiré dans sa ferme de l'Illinois, écrivant et produisant de puérils films à succès : Maman j'ai raté l'avion, Denis la menace, Beethoven, ou plus récemment, l'apatowesque Drillbit Taylor, sous le pseudonyme d'Edmond Dantès, signe d'une évidente amertume. Etrange destin pour un cinéaste qui, après s'être évertué à dévoiler aux adolescents les façons d'affronter le monde adulte, préféra se retrancher dans un silence médiatique radical (assez salingerien, au demeurant) et, de là-bas, ne plus envoyer que les signes de son insolente fierté infantile.
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Bon, je devrais rallonger ce texte, mais j'ai vraiment la flemme, et le but était de publier un truc sans y passer du temps, donc, on en restera là.


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Ecoute cette tuerie de Peter Sarstedt, le type qui a fait Where do you go to my lovely, je l'ai uploadé sur YouTube (et même fabriqué la "vidéo") rien que toi. C'est une mine, je vais essayer d'en mettre d'autres les prochains jours. As though it were a movie :



"Humphrey Bogard waaaaaas his god [...] To live his life and dream was all he wanted, and his name was Soooolitaire - yeah !"


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18000 visites (46 par jours) et 3000 visiteurs uniques en un an, pas de quoi fouetter un chat non plus. C'est même assez peu, ça me rassure. Deux pics à 100 visites : le 15/09/08 (?), le 30/09/08 (??), le 12/05/09 (je vais à cannes), le 15/10/09 (mort de GD), le 22/05/09 (je tweete la cérémonie de cloture de Cannes) et le 01/08/09 (Hervaud me tweete).

Voilà, c'est inutile, mais je suis heureux de le partager avec toi.

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"Hey, le diner familial s'annonce interminable et arrosé - pas sûr de pouvoir sortir après. Pour boire un coup, demain soir serait plus simple pour moi. Ca te va ?"
A.H. 19/08/09 18:47:05

L'heure du castor


La ressemblance est atténué parce que j'ai 10 ans sur la photo, mais attends que j'en trouve une à 13 ans, et tu verras, le gosse au début de Persona (existe-t-il soit-disant chef d'oeuvre plus insupportable ? à part Cris et Chuchotement bien entendu), c'est moi. Se voir comme dans un miroir au début d'un film de Bergman est une expérience drôlement perturbante, et qui me permet d'affirmer que j'ai une compréhension de ce cinéaste supérieure à la plupart des gens. So shut up.

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Devant la demande populaire, je me vois obligé de redonner des nouvelles de D.Chou : Il est devenu réalisateur professionnel de films d'institutions à vocation pédagogique à Phnom Penh, et il est sur le point de se marier. Ce n'est pas une blague malheureusement.

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Ben Mad Men, comme tout le monde.

Il y aussi ce Untitled Project de James L. Brooks auquel je pense beaucoup, avec le meilleur casting possible : Owen Wilson, Paul Rudd et Reese Witherspoone.

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Non, en vrai, j'ai surtout envie de parler d'Usain Bolt. La fascination qu'il exerce sur la plupart des commentateurs sportifs ne laisse pas de me décevoir. Il s'agit au fond la même fascination qu'on peut éprouver devant une triple (ou quadruple, ou quintuple, c'est sans fin) pénétration anale : excitation du record, vertige des limites. La question posée par les exploits de l'éclair jamaïcain est ainsi la même que celle posée par les prouesses de la chambre à air rochelaise (Melissa Lauren) : jusqu'où peut aller un corps torturé – torturé car nul ne pourra nier éternellement l'existence d'un relai extra-naturel à l'établissement d'un tel record et de ceux à venir ? Eh bien, ça peut aller très loin, un corps, figure-toi. Et avec le sourire en plus. C'est fascinant, oui, j'en conviens – moi-même, je suis resté bouche bée devant certaines vidéos de Melissa –, mais tout de même, on finit par s'en lasser, ne penses-tu pas ? Car dans sa suprématie sans faille, insolente et semble-t-il illimité (il n'a que 22 ans), Bolt a balayé dimanche soir toute possibilité de concurrence (et pas seulement toute concurrence), et ôté ainsi tout intérêt au sprint pour les quatre prochaines années (pronostic arbitraire). La beauté du sport, comme de la pornographie, c'est la fiction. Sinon, « ce n'est que de la gymnastique », comme le dit si bien John B. Root, qui en connait un rayon. Or la fiction, on le sait bien, commence avec le chiffre deux. Autrement dit, on s'intéresse toujours moins aux dépassements de soi (attrape-montiel, comme on dit attrape-nigaud) qu'aux duels : Lewis contre Powell, Zidane contre Materrazi, Sasha contre Rocco... Bolt, roi seul, n'a plus, et pour longtemps apparemment, d'adversaire dans le viseur, et n'a désormais rien d'autre à faire que repousser ses propres limites, pour le contentement de Patrick Montiel. Il n'y a pas de quoi s'en réjouir.

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"Eli, Eli, lama sabachthani"
J.C., 17/08/09, 00:01

mardi 11 août 2009

Rusty



Je suis obsédé par cette vidéo depuis trois jours :



merci Alexandre (et aussi pour ça, ahah)
Il y a ce témoignage aussi, assez beau, qui a déjà pas mal circulé, d'une femme ayant entretenu une correspondance avec John Hughes.
Et puis il y a ce truc, (décidément, Le Monde, après la critique d'I Love You Man...).

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Comme prévu, Funny People se plante au box-office américain. Du coup, la chasse, tant attendue par certains, est ouverte. , on se demande par exemple si le moment Apatow n'est pas terminé, over, finito (excellent article néanmoins, d'une grande pertinence), tandis que , on constate qu'Universal est dans la mouise.
(penser à recopier quelques passages de l'article de Bozon sur Brooks quand je serai de retour à Paris, et aussi du brulôt de Daney contre Tendres Passions, un des textes les plus violents que je lui connaisse. Et aussi un des plus faibles)

J'étais à Londres ce week-end, sur le tournage de Get Him to the Greek, de Nicholas Stoller. C'est un spin-off de Sarah Marshall, avec Russell Brand qui reprend son personnage d'Aldous Snow, et Jonah Hill qui joue un tout nouveau rôle en revanche : Aaron Greenberg, un mec récemment embauché par une maison de disque pour ramener à L.A. une popstar à la dérive, noyé sous la coke sur ses terres anglaises, afin que celui-ci donne une série de concerts, particulièrement lucratifs, au Greek Theater (d'où le titre du film, dont j'ai déjà hâte de voir la traduction française). Good old buddy movie. J'ai envoyé plein de twitters de là-bas, pour raconter le tournage en direct, mais ils ont été bloqués, hélas.


Cette semaine, je mettrai autre chose que des liens, promis (quoi ? tu me crois encore sur parole ?).

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"Daisy (Audrey Plaza)"
K.B., 16:07:08, 07/08/09
(can you believe that happened ? regarde l'heure et la date à laquelle tu m'as envoyé ce texto, bro ?)

dimanche 2 août 2009

Des images hantées



C'est le titre du plus beau chapitre du livre d'Olivier Assayas, sorti récemment chez Gallimard et intitulé Présences, qui donne son titre à ce billet. Le livre, que j'ai presque fini, m'a un peu laissé sur ma faim, à l'exception de ce chapitre autobiographique. Après avoir compilé dans la première partie ses textes "en marge des Cahiers", il fait une pause et publie ce texte, Des images hantées, écrit, si j'ai bien compris, en 1993. Dans cette sorte de bilan de carrière, rédigé dans un moment de crise artistique, il suit le fil rouge de la peinture, et notamment de son peintre (visiblement) préféré, Balthus, pour tenter d'y voir plus clair dans son rapport au cinéma - art du réel. Je t'en recopie ici le début, te promettant de te prêter le livre à mon retour.

"Asphyxiant bon goût de Balthus. [...] L'exposition Balthus à Beaubourg (en 1993), à ce moment où tant de choses se déterminaient, avait permis une forme de réconciliation avec moi-même, ou, pour être plus exact avec la figuration : son oeuvre était la preuve, éclatante, qu'à travers le siècle un chemin avait été possible à l'écart des théories comme des écoles, c'était tout simplement celui de la représentation du réel - aussi bien dans sa dimension fantastique ou poétique - au moyen des outils hérités de la tradition classique, et sans perdre le fil du dialogue avec les grands artistes du passé. Bref, son art imposait cette évidence, qui, pour moi, n'en avait pas toujours été une, que le rapport frontal avec le sujet était possible, énonçable au présent. [...] Il y a chez Balthus, qui a fondé son art sur une démarche solitaire, et qui, de toute son oeuvre, n'a jamais significativement dévié des principes qu'il avait tout de suite posés, la constante obsession des origines, la pureté de Giotto, bien sûr, mais aussi et surtout celle de Pierro della Francesca. Tout cela, trait pour trait, je pouvais le faire résonner en moi, je comprenais tout, intimement. [...] La figuration, c'est, je pense, la forme la plus proche du rapport naturel, originel, à la sensualité du monde, c'est la transition la plus directe entre le désir, le désir de peindre, celui de raconter - mais aussi celui plus spécifique qui détermine une oeuvre particulière - et son assouvissement."

Plus loin, à propos de la dernière oeuvre de Balthus, Le chat au miroir (1992), qu'il n'aime pas, il dit "Cette oeuvre déséquilibrée m'a troublée parce que soudain j'ai eu le sentiment qu'elle ressemblait au portrait un peu dérisoire, un peu vain, qu'Hervé Guibert donnait de Balthus dans L'homme à la peau rouge, cloîtré, dans un monde aseptisé, aux rituels maniaques et précieux, entre les gros murs de son chalet. Phobique de son temps, phobique de l'extérieur, phobique du réel, un esthète maniéré, pourquoi pas d'ailleurs, tant que cet enfermement n'asphixie pas l'oeuvre : tant que l'oeuvre y résiste. Après tout, Simenon (moins XIXe sièclen tout de même) ne vivait pas autrement à Epalinges sans que son éécriture en ait souffert."

(que penses-tu de Rilke ? Assayas en parle comme d'une influence majeure de Balthus)
(plus loin, il parle aussi de Poussin, L'ange et le guerrier)

Au fond, me disais-je, tu n'aimes pas le réel mais l'idée du réel, c'est-à-dire la littérature, et l'unique raison qui explique ton début d'intéret pour le cinéma, c'est qu'enfin tu commences à goûter aux plaisirs terrestres - une chubby girl, une paire de campers, une veste en lin.


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"Ton frère"
S.G., 19:31:08, 02/08/2009

samedi 1 août 2009

Poi, niente


Je profite de mon séjour dans la toujours inspirante ville de Brescia pour entamer une légère réécriture de Far From Manhattan, les essais avec les acteurs en ayant confirmé la nécessité.

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Funny People ressemble, dans sa démarche, à deux autres grands films américains sortis cette année, deux films condamnés à cliver violemment les fans, deux films d'auteur au sommet, revenant du geste le plus radical de leur carrière, et tentant de confirmer l'essai, non par un allongement mais par un approfondissement du sillon. Il s'agit de Public Enemies et Inglorious Basterds, qui, à l'instar de Funny People, sont des sommets de déceptivité. Ceux qui aiment Tarantino parce qu'il est "déjanté", Michael Mann parce qu'il est "racé" et Apatow parce qu'il est "fun" sont, ou seront, nécessairement déçus par des bâtards finalement assez glorieux, par des ennemis surtout centrés sur la chose privée et par des people en fin de compte bien sinistres - c'est d'ailleurs en l'écrivant que je me rends compte de la similitude des titres. Des films où ressortent de façon un poil outré (mais jamais vulgaire) des thématiques jusqu'à présent souterraines, des films qui révèlent pas forcément la facette plus sympathique de leur auteur , des films très riches thématiquement, longs, foisonnants, et en même temps ingrats, où les nerfs ressortent par endroit à vif. Des films un peu gras (tous tournent autour des 2h30) mais écorchés - je me bats pour ne pas dire malade, parce qu'en l'occurrence ce serait galvaudé.

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Je ne vois qu'une faille, possible (ie à vérifier lors de la 2e vision), dans le film d'Apatow : le personnage de Leslie Mann, qui me semble à première vue moins bien écrit (moins aimé) que ses contreparties masculines. C'est d'autant plus dommage que : 1- avec la jeune stand-up comedian dite "fille aux grosses lunettes", Apatow a réussi un de ses meilleurs personnages féminins, prouvant qu'il était capable de montrer des filles aussi drôles que les mecs ; 2- c'est la deuxième fois que Madame Mann, endosse un rôle un peu ingrat (la belle-soeur pimbêche de Knocked Up), pouvant être légitimement jalouse de Julie Andrews pour le coup. C'est un phénomène qui ne laisse pas de me surprendre.

(à creuser : les similitudes avec Blake Edwards et surtout James L. Brooks)
(les éventuelles similitudes avec Desplechin - qu'est-ce qui fait que c'est mieux que Desplechin, qu'est-ce qui fait que la cruauté n'y est jamais une humiliation - et retrouver le grand article de Bozon sur "gifler ses personnages")

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J'ai retrouvé, par hasard en fouillant sur un vieux disque dur, l'image la plus marquante de mon adolescence, celle dans laquelle j'aurais souhaité me perdre, avec laquelle j'aurais voulu fusionner. Ah, Sarah Michelle...

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A.H. m'a spotted et linké sur son twitter. Si bien qu'en rentrant tout à l'heure, j'ai trouvé ça dans ma boîte aux lettres :
Le choc. J'hésite de plus en plus entre assumer la popularité croissante de ce blog et le fermer pour en créer un nouveau ailleurs, plus anonyme (sur le modèle rsc), selon le principe "pour être semi-heureux, vivons semi-caché".
(no big deal, Alex, je me posais déjà la question avant, ça ne change pas grand chose)

jeudi 30 juillet 2009

I love you funny people



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Que la comédie soit plus à mon goût que l'épouvante n'est pas un secret. J'ai un problème ontologique avec ce genre : je ne ressens jamais la peur au cinéma. Je ne la ressens plus en tout cas. La dernière frousse que je me rappelle, c'est devant Calme blanc (Dead Calm), un film australien vu au début des 90's, merveilleux, avec Nicole Kidman et Sam Neil titillés par un psychopathe qu'ils avaient recueilli sur leur bateau - le motif du tueur qui s'introduit chez les braves gens pour les torturer étant à peu près le seul à m'arracher quelques frissons (sauf chez Haneke bien sûr). Et puis il y eût aussi Blair Witch Project, évidemment, dans lequel j'avais marché à fond - va comprendre...

Depuis rien. Les zombies, les bouchers, les monstres, les filles dans des grottes, les plantes carnivores, les adolescents pervers, les démons, les aliens, les fantômes, l'air empoisonné... Rien de tout ça ne me fait peur. Peut-etre que le fait d'avoir vu Les oiseaux à 6 ans m'a blasé... Pourtant non, puisqu'à cet âge-là, et jusqu'a 14 ou 15 ans, j'étais terrifié par les jaquettes de films d'horreur sur les étalages du video-club qu'on visitait chaque samedi après-midi, mon frère, mon père et moi. Je me souviens encore précisément des regards glaçants d'Hellraiser (déjà ce salopard de Clive Barker, donc) ou de Freddy, dont je devais me contenter pour avoir ma dose d'adrénaline puisqu'il m'était interdit de les louer. Les films d'horreur, c'est seulement mes cousins qui avaient le droit de les voir - est-ce pour ça qu'ils ont tous fini plus ou moins délinquant ?

Bref, aujourd'hui, j'ai beau voir très régulièrement des films d'horreur, ça ne marche pas. Ce qui ne m'empêche d'en apprécier certains, mais uniquement pour leur apport théorique (les premiers Romero, Scream), ou l'élégance de leur mise en scène (Kubrick, Carpenter, Argento), ou tout simplement leur capacité à émouvoir (Shyamalan, X-Files), à faire rire (le dernier Sam Raimi), à divertir (Aliens, Predator)... Ca peut être un plan ou deux (La colline à des yeux), une idée politique (Zombie), poétique (Tourneur)... Mais la peur, jamais. D'où mon désintérêt total pour un film comme The Descent, par exemple, qui ne m'arrache que des baillements.

Tout ça pour dire que quand je vois le traitement, largement favorable, réservé à l'infâme Midnight Meat Train, aussi laid qu'ennuyeux, et que je compare ces éloges à la volée de bois vert essuyée par I Love You Man, comédie pas très comique et néanmoins formidable - mais, de la même façon que je n'aime pas les films d'horreur pour l'horreur, je n'aime pas la comédie pour le rire - je me dis qu'on ne voit pas les mêmes films. Personnellement j'ai vu celui-là, et je vous le conseille (il ne joue qu'au Publicis à Paris, comme d'hab'). Alexandre Hervaud, d'Ecrans.fr, celui qui avait déjà fait de la pub pour la nuit des geeks, a visiblement vu le même. Pour moi, c'est l'anti Very Bad Trip. Et que ce dernier remporte un tel succès en dit beaucoup sur le goût des français en matière de comédie - tu me rétorqueras que le film cartonne aussi aux US, mais je te répondrai que là-bas, au moins, Judd Apatow est connu et reconnu...

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...ce qui n'est pas le cas en France et ne risque malheureusement pas de changer avec son prochain film, Funny People. J'espère me tromper, mais je pressens avec ce film le début du déclin, aussi bien commercial qu'artistique, de la veine Apatow. Ce qui est logique, puisqu'il en constitue aussi l'apogée. Alors que la signature Apatow tend à se banaliser, pour le meilleur (I Love You Man, Role Models) ou pour le pire (Rien que pour vos cheveux), le master fait un pas de côté et reprend les choses en mains, un peu brutalement certes, mais avec panache.

Je ne vais pas tergiverser : le film est un chef d'œuvre. Mais un chef d'œuvre long en bouche, âpre, presque désagréable à certains instants, qui ne révèle sa saveur que dans les heures qui suivent. C'est comme si toutes les inquiétudes qui étaient en sourdine (mais déjà présentes) dans ses précédents films (la lâcheté du couple, la méchanceté derrière la bonhommie, la perfidie en amitié, les dérèglements du corps...) explosaient dans une gerbe de cruauté, comme s'il devait expulser une boule d'aigreur qui l'empêchait d'avancer, comme si, désormais seul au sommet, il regardait autour de lui et se demandait "and now what ?"?

En 2h30, le film change radicalement de direction au moins 4 fois, multiplie les personnages et les fausses pistes. Au début, on est chez Apatow, du pur Apatow (geeks, buddies, laid-back, fun...), mais déjà un truc ne colle pas, le rire bloque, retenu au niveau de la gorge par une boule au ventre qui ne nous lâche pas pendant une heure. Puis ça devient une vraie comédie, très drôle, où se greffent peu à peu des éléments de romance. Puis ça devient un drame, très cruel, un truc... je ne sais pas... antonionien presque (correctif : James L Brooksien). C'est la partie la plus dure à regarder, celle qui fait le plus mal, mais aussi clairement celle qui fascine le plus.

Le geste est audacieux. On pourrait dire qu'Apatow livre là son propre maniérisme (après, pour aller vite, le primitivisme de 40 ans toujours puceau et le classicisme de Knocked up), disséquant son humour (à base de zizis et de judaïsme) et en montrant la face sinsitre. Ca pourrait être Les rois du gag de Zidi, un truc vraiment sinistre pour le coup, ou un truc de petit malin, sauf que les changements de ton se font tellement vite que personne n'a jamais le temps de sombrer dans la médiocrité. Même salis, les personnages restent dignes (je ne dis pas "attachants" à dessein, car contrairement aux habitudes des feel good movies, peu de gens se révèlent ici aimables). Ca m'a plutôt fait penser aux Searchers de Ford, ce western sur la pente crépusculaire, avec son héros antipathique et sa relecture désenchantée du genre.

C'est par ailleurs admirablement mis en scène, bien mieux que tout ce qu'Apatow a fait jusqu'à présent. La Kaminski's touch, est pour beaucoup dans l'étrange apreté du film, comme si l'inquiétude moite de Spielberg contaminait subrepticement la tendresse habituelle d'Apatow (de toute façon, il n'est ici question que de virus et de lutte...). En fait, Apatow n'a jamais été aussi proche du Blake Edwards tardif, celui de That's life ou Ten : même tonalité, les mêmes obsessions.

Et puis Adam Sandler, que je hais d'habitude, n'a pas été aussi bon depuis l'épisode de Undeclared où il apparaissait, et dont Funny People serait une sorte de remake tragique (les fans comprendront). Apatow est le seul à savoir le filmer car le seul à avoir compris la dégueulasserie du personnage - que Sandler se prête au jeu est plus surprenant. Le dernier plan enfin... Je ne le raconterai pas, mais sache qu'il est magistral et similaire, dans l'esprit, à celui de Knocked Up (pour rappel : la petite voiture des mariés en chemin vers l'autoroute du conformisme, sourire aux lèvres)


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Ah, et puis j'ai retrouvé ça Vavavoum. J'avais fait ça à l'époque de ton passage éclair sur Mediacritik. Spécial dédicace à toi.

samedi 25 juillet 2009

Réaumur Vice



Tu te rends compte que c'est Janusz Kaminski qui fait la photographie de Funny People !
Je vois le film mardi ; can't wait.

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N'oublie pas d'aller voir Adieu Gary. Un type qui dit : "les prolos aussi ont le droit au 35mm, aux projecteurs et aux travellings", c'est pas fréquent... Et qui arrive à diriger correctement Bacri, encore moins. Le film n'est certes pas parfait (débat entre walter-rien-à-voir-avec-cédric et moi dans les commentaires du post précédent), mais pour un premier film, c'est très impressionant, très prometteur. J'aimerais bien voir ses courts-métrages.

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à suivre

samedi 11 juillet 2009

Time After Time


Les amis d'Eloge de l'amour m'ont donné envie de refaire mon top11 2009 so far (je suis incapable de faire un top11 année scolaire, en revanche, désolé). Ca donne donc :

1- The Curious Case of Benjamin Button (David Fincher)
2- Ce cher mois d'août (Miguel Gomes)
3- Inglourious Basterds (Quentin Tarantino)
4- Public Ennemies (Michael Mann)
5- Tokyo Sonata (Kiyoshi Kurosawa)
6- La fille du RER (Jean-Paul Le Chanois)
7- Star Trek (J.J. Abrams)
8- Tetro (Francis Ford Coppola)
9- Ghost Town (David Koepp)
10- La famille Wolberg (Axelle Roppert)
11- Twilight (Catherine Hardwick)

jeudi 9 juillet 2009

I'm just me

(à ne pas confondre avec celle-ci)

Aujourd'hui j'ai vu Au Voleur de Sarah Leonor. C'est très beau.

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Comme ça me gêne de mettre ça dans le même paragraphe, j'en fais un autre pour dire que j'ai aussi reçu/vu/trafiqué plein de films porno, et que j'ai eu le tournis pendant une grosse heure après que la P.R de M.D. (D.G) m'a dit que c'était open catalogue pour moi et que je pouvais choisir ce que je voulais. Comment se décider entre I Love Squirting, Bourgeoises dépravées (avec Sasha Grey) et Big Boobs Deluxe ? Hein, franchement. Du coup j'ai pris les trois (et d'autres aussi, dont je n'ose écrire ici le nom).
Sasha Grey, oui, la même qui m'a répondu un sublime "He likes tennis, tennis is cool" lorsque je lui ai demandé pourquoi elle l'admirait tant.

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Ne rate pas le meilleur feuilleton de l'été sur www.parotopie.com

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Absolument
D.D. 03/07/2009 16:14

mardi 7 juillet 2009

A night at the Ribier(y)

Le week-end dernier, j'étais à un mariage avec Will Ferrell. La preuve :

Il s'est même déguisé en bavarois, le con :


J'ai aussi répondu positivement à un couple d'Anglais qui me demandait si j'étais la star de la pub Stella Artois qui passe en boucle chez eux - il avaient l'air tellement heureux, je n'ai pas osé les décevoir -, avant de découvrir, le lendemain, qu'il s'agissait de Denis Lavant. Confondu avec Denis Lavant... J'ai pris un sale coup de vieux.



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Aujourd'hui j'ai vu 500 days of Summer, un Amélie Poulain branché, à New-York, avec Zooey Deschanel et Joseph Gordon-Levitt, les Smiths et plein de groupes cool en BO. Avec son style publicitaire et ses émotions frelatées, sa déconstruction so postmodern et ses oeillades au public cultivé (la nouvelle vague et bergman, le rock anglais et carla bruni), le film réussit l'exploit de ne pas nous les rendre plus sympathiques qu'Audrey Tatou - j'ai su qu'on serait inséparables le jour le jour où tu as fait cette faute et m'a avoué que tu la détestais -, Matthieu Kassovitz et Yann Tiersen. Tu croyais avoir tout vu avec Garden State, Juno et Norah (liste non exhaustive), tu t'étais trompé. Ca sort le 30 septembre, les "gens" vont adorer.

Du coup j'ai pas vu Out1, mais 4h30, c'était compliqué anyway.

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"Je ne reçois pas beaucoup de dialogues dans ma boîte mail. Mets de côté ta vie sociale et écris. Et lis ma nouvelle".
S.L.03/07/2009, 23:12

What is Love ? (teaser)


(teaser d'une série que je vais publier sur un autre blog dès que je prendrai le temps)

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Une critique de l'Enclave écrite par quelqu'un que je connais pas et qui me touche beaucoup, publiée sur le nouveau (et excellent, d'après ce que j'ai lu pour l'instant) site de critique de court-métrage : formatcourt.com

Et une belle façon de finir la saison du Thursday Night Live par un petit coup de pub sur le site de Libé. Ihu, pour Breakfast Club, c'est quand tu veux.

Voilà pour l'auto-promo.

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"Pour le reste, cours voir le magnifique Fighting, mais ça tu le sais déjà. Et surtout pas l'horrible Very Bad Trip, le contraire d'un film d'Apatow - ou du très beau Old School ,du même réalisateur Todd Philips qui prouve à nouveau l'inapplicabilité de la politique des auteurs, la plupart du temps, pour la comédie US -, à savoir la meute de mâles jamais remise en cause, jamais questionnée, mais au contraire glorifiée, encouragée dans sa beaufitude (voir le final navrant, lorsque les types retrouvent leurs femmes). Tu te souviens de Vince Vaughn dans Old School ? Ou de Paul Rudd dans En cloque mode d'emploi ? Sans même parler de la qualité d'écriture des personnages, ce qui rendait ces personnages si émouvants, c'est que jamais leurs penchants beaufs n'était pris comme argent comptant. Lorsque Vaughn draguait la minette dans la chambre, par exemple, il était tout de suite remis à sa place - simplement remis à sa place, pas humilié non plus. Ou lorsque la femme de Will Ferrell le quittait, jamais elle ne se faisait traiter de salope. Dans VBT, les hommes sont des beaufs (mais ils sont sympa), les femmes sont des garces (et des hystéros), et c'est donné une fois pour toute. Et tout le reste n'est qu'arrangement avec cette situation initiale, cette nature indépassable. La véritable régression, elle est là, pas chez Apatow, Frat Pack & co - il est bon, de temps en temps, de voir de mauvaises comédies pour se souvenir des raisons qui nous font aimer les bonnes. J'aime bien ce qu'en dit JD, même si sa comparaison avec Les beaux gosses ne me convainc pas, notamment sur la question de la connivence et du confort.

Bon, mais surtout ne rate pas Public Enemies mercredi, un peu moins réussi (expérimental) que Miami Vice et néanmoins sublime. C'est, d'une certaine façon, L'homme qui tua Liberta Valance du point de vue de Liberty Valance.

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Depuis quelques jours, je réécoute beaucoup The Evolution, le précédent album de Ciara (je viens de recevoir le nouveau, tu l'as écouté ?), en particulier un morceau :


Et là, je vais voir sur wikipedia qui l'a produit : Neptunes. Evidemment. C'est dingue, quoi qu'il arrive, ils signent systématiquement mon morceau préféré, sur chaque album de r'n'b.